Cinespana 2009 : courts, mais bons

Posté par MpM, le 14 octobre 2009

Ela RibeirinhaComme tout festival qui se respecte, Cinespana proposait cette année une jolie sélection de courts métrages où tous les genres étaient représentés, y compris le documentaire. Comme souvent, c’est dans le format court que l’on voit le plus d’audace, d’expérimentation et de recherche esthétique. Plus de souffle aussi.

Les thèmes abordés, eux, sont sensiblement les mêmes que dans le long : la guerre civile est omniprésente, l’humour tient une place importance, la société est passée au crible dans ce qu’elle a de pire et de meilleur (handicap, difficultés économiques, héroïsme, racisme…).

De manière un peu subjective, on a envie de retenir un film parmi la trentaine présentée : Ela Ribeirinha de Pedro M. Vila Taboas, qui se distingue par son image noir et blanc joliment contrastée et sa manière de prendre son temps. On voit d’abord peu de choses : des gestes lents, mesurés, qui semblent caresser un cadre représentant un jeune couple. Puis des cloches dans le lointain, des pas mal assurés. Et une attente et une solitude mises à nu par l’absence de dialogue, de musique.

En moins d’un quart d’heure, avec quasiment aucune parole, Ela Ribeirinha dit presque tout de l’absence et du poids des guerres, des destins brisés et des rêves foudroyés en plein vol. Avec une simplicité déconcertante, il redonne au cinéma le pouvoir d’évocation qui est le sien. Pas forcément annonciateur d’une énième "nouvelle vague du cinéma espagnol", mais preuve que le savoir-faire est toujours-là.