Différent 9 : Ricardo Darin, José Maria Prado et le meilleur de l’autre cinéma espagnol

Posté par MpM, le 15 juin 2016

Différent 9Le festival Différent !, rendez-vous désormais bien ancré dans l'agenda des cinéphiles parisiens et franciliens, est de retour pour sa 9e édition avec comme toujours une programmation qui fait la part belle aux surprises et découvertes du cinéma espagnol. Cette année, ce sont quinze films inédits mêlant cinéastes à suivre et à découvrir qui attendent les festivaliers.

"Il y en a pour tous les goûts, âges et usages ! Des comédies et du drame, des histoires en ville et à la campagne, du cinéma citoyen, du thriller… Des fictions mais aussi du documentaire et de l’animation. Des films parlés en espagnol, en catalan, en basque, en galicien et même en arabe marocain, et oui !", soulignent malicieusement les organisateurs.

Ce sont donc tous les cinémas espagnols qui se bousculeront au Majestic Passy d'ici le 21 juin prochain. On notera notamment les deux films d'ouverture : Los Comensales de Sergio Villanueva (prix du public à Malaga) et La novia de Paula Ortiz (Prix du public à Créteil) ainsi que l'énorme succès du cinéma espagnol 2015, Truman de Cesc Gay (sortie en France le 6 juillet), le film d'animation Psiconautas d'Alberto Vazquez et Pedro Rivero ou encore Mi gran noche d'Alex de la Iglesia.

Un hommage sera également rendu en leur présence à l'acteur argentin Ricardo Darin (Les neuf reines, Dans ses yeux, Carancho...) et à José Maria Prado, directeur de la Filmoteca Española pendant les 26 dernières années.

Pour compléter cette belle programmation, Différent ! propose par ailleurs une réflexion autour du thème "Cinémas en résistance", une soirée spéciale "Fête de la musique" et des rencontres festives avec les invités présents.

Une 9e édition forcément incontournable pour les amoureux du cinéma espagnol en général, et tous les curieux et/ou cinéphiles en particulier.

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Différent, 9e édition

Du 15 au 21 juin
Cinéma Majestic Passy

Horaires et programme

Arras 2012 : joli doublé pour Teddy bear de Mads Matthiesen

Posté par MpM, le 19 novembre 2012

C'est probablement le film le plus classique, mais peut-être aussi le plus abouti, qui a remporté l'Atlas d'or, récompense suprême de ce 13e Arras Film Festival.

Il faut dire que Teddy bear, le film du Danois Mads Matthiesen, a tous les atouts pour séduire un jury : non seulement c'est le portrait sensible d'un personnage attachant et cocasse, mais en plus il aborde avec humour et finesse plusieurs sujets de société comme le tourisme sexuel, la solitude sentimentale et les affres de la filiation.

Ce conte de fées moderne (avec ce que cela peut impliquer d'angélisme) s'offre ainsi un joli doublé en séduisant à la fois le jury professionnel présidé par Tonie Marshall et celui du Syndicat de la Critique.

Le jury professionnel a par ailleurs remis l'Atlas d'argent de la mise en scène à Little black spiders de la réalisatrice belge Patrice Toye (en photo avec son actrice Line Pillet). Le film se déroule dans un refuge où sont accueillies confidentiellement des jeunes filles enceintes. L'institution leur garantit anonymat, soutien et protection pour mener à bien leur grossesse dans les meilleures conditions.

Si le scénario s'avère rapidement prévisible et manquant de consistance, la manière dont la cinéaste mêle les formats d'image pour obtenir une ambiance hors du temps et inquiétante s'avère en effet assez intéressante.

De son côté, le jury lycéen a préféré distinguer Either way de l'Islandais Hafsteinn Gunnar Sigurðsson (en photo), un film réalisé avec très peu de moyens dans une région isolée du Nord-Ouest islandais. On y suit un homme d'une trentaine d'années et son beau-frère de 24 ans qui passent l'été à réhabiliter le marquage au sol d'une route peu empruntée. Comme un huis-clos cocasse et décalé, mais au milieu de paysages majestueusement désolés.

Enfin, le public s'est tourné vers le film allemand My beautiful country de Michaela Kezele (en photo avec son actrice Zrinka Cvitesic), l'histoire d'une jeune veuve d'origine serbe qui sauve la vie à un soldat albanais en pleine guerre du Kosovo. Une oeuvre bouleversante (parfois un peu appuyée) sur une période de folie inhumaine et destructrice.

A noter également que pour la première fois, un jury de professionnels a remis le prix "ArrasDays" à un projet de film en devenir. C'est l'Espagnole Paula Ortiz (en compétition avec Chrysalis) qui a remporté ce premier trophée (ainsi qu'une dotation de 5000€) avec The bride. Le réalisateur Hafsteinn Gunnar Sigurðsson, déjà primé pour Either way, s'est vu attribuer une mention spéciale pour son projet Kanari.

Un palmarès globalement bien accueilli, même s'il laisse de côté le réussi The exam (à cause de sa fin ratée ?) et le déjanté Jackpot (les jurys récompensent rarement les comédies et peu souvent les films de genre, probablement le Norvégien Magnus Martens partait-il avec un handicap de départ en mêlant les deux...) pour privilégier des oeuvres plus traditionnelles et aux sujets plus "sérieux".

Sans remettre en cause le grand triomphe de Teddy bear (mérité, puisque le film est efficace), on peut ainsi regretter que les jurés aient défendu le film le plus "solide" de la compétition, donc susceptible de trouver un distributeur par lui-même, au détriment d'œuvres plus fragiles, certes imparfaites, mais tout aussi attachantes.

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Le palmarès complet

Atlas d'or
Teddy bear de Mads Matthiesen (Danemark)

Atlas d'argent de la mise en scène
Little black spiders de Patrice Toye (Belgique)

Prix du public
My beautiful country de Michaela Kezele (Allemagne)

Prix Regards Jeunes
Either way de Hafsteinn Gunnar Sigurðsson (Islande)

Prix de la critique française
Teddy bear de Mads Matthiesen (Danemark)

Prix ArrasDays
Paula Ortiz pour The bride

Mention spéciale au Prix ArrasDays
Hafsteinn Gunnar Sigurðsson pour Kanari