Unperfect Day pour Lou Reed (1942-2013)

Posté par vincy, le 28 octobre 2013

lou reed dans brooklyn boogie de paul auster

Il y a des week-ends comme ça. Soudainement, on apprend la mort d'un artiste. Lou Reed, 71 ans, disparaît. Pilier du Velvet Underground, inventeur d'un rock décadent, provocateur médiatique, il aura souffert d'avoir écrit des textes trop sombres pour que ses chansons deviennent aussi populaires que celles de son ami David Bowie. Il n'empêche, en 50 ans, le new yorkais, proche d'Andy Wahrol, est devenu une icône d'un rock sublime, laissant plusieurs chansons intemporelles, souvent réutilisées dans les bandes originales de film. Ainsi on entend du Lou Reed dans des films aussi différents que Men in Black III, Juno, Le scaphandre et le papillon, La science des rêves, Last Days, La famille Tenenbaum, Hedwig and the Angry Inch, Lost Highway , Trainspotting, Les Doors, Soleil de nuit... Les chansons Venus in Furs, Perfect Day, Walk on the Wild Side, Sweet Jane, Satellite of Love, I'm Sticking With You, entre autres, sont à jamais liées à des images de films en tous genres.

Lou Reed fut de temps en temps acteur. Aux côtés de Paul Simon dans One Trick Pony en 1980, chez Paul Auster dans Brooklyn Boogie en 1995 (photo) et Lulu on the Bridge en 1998, dans Prozac Nation, avec Christina Ricci et Jonathan Rhys Meyers en 2001, chez Luc Besson où il fut la voix de l'empereur Maltazard dans la franchise Arthur et les Minimoys en version anglophone. On l'aperçoit chez Wim Wenders dans son propre rôle dans Si loin, si proche! en 1993 et dans Palermo Shooting en 2008.

Mais peut-être que le plus beau personnage de Lou Reed au cinéma fut sans Lou Reed. En 1998, Todd Haynes réinterpréta les origines du glam rock, ce genre porté à son paroxysme par David Bowie, et des racines du punk, dont Reed mais aussi Brian Eno furent les démiurges. Le titre même du film - Velvet Goldmine - est une référence à sa Vénus en fourrure. Surtout, le personnage d'Ewan McGregor, Curt Wild, est un mélange assumé de Bowie, d'Iggy Pop et Lou Reed.

A 17 ans, Lou Reed avait subit un traitement par électrochocs, proposées à ses parents par un psychiatre, afin de le « guérir » de ses tendances homosexuelles. Expérience traumatisante qui l'entraîna à consommer des médicaments de façon dépendante et lui fit écrire des textes crus et choquants où la violence, la provocation, la dureté de la vie, la marginalité des homos, bi et autres trans étaient évoqués. Sébastien Lifshitz (Les Invisibles), qui avait donné le titre Wild Side à l'un de ses films en hommage à la chanson la plus célèbre du musicien, avait le projet de réaliser un documentaire sur cette partie de sa personnalité. Le cinéaste français espérait le tourner une fois que Reed se soit remis de sa greffe du foie, qui, hélas, lui fut fatale.

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Lire aussi : Berlin critique du documentaire sur le concert de Lou Reed réalisé par Julian Schnabel

Le nouveau vertige de Terry Gilliam

Posté par vincy, le 8 août 2011

Après le succès estimable de son Docteur Parnassus (61 millions de $ de recettes pour 30 millions de $ de coûts de production), Terry Gilliam voulait reprendre l'aventure Don Quichotte (voir actualité du 15 mai 2009)... Que nenni. Le projet est en stand-by : Depp indisponible, financement compliqué, ...

Gilliam a annoncé, lors du Festival Era New Horizons, à Wroclaw en Pologne, un nouveau délire : l'adaptation cinématographique de Mr. Vertigo, roman de Paul Auster paru en 1994. Pour l'instant, il se concentre sur l'écriture, ne se leurrant pas sur les difficultés pour financer ce nouveau film hypothétique.

Mr. Vertigo suit les aventures d'un jeune orphelin américain, Walt, dont la carrière commença à douze ans, quand un vieux Juif, Yéhudi, lui apprit à marcher dans les airs. Après quelques tentatives, le garçon sait léviter et devient "Walt le prodige". Mais il souffre de maux de têtes insupportables et décide de profiter pour sa notoriété pour devenir comédien à Hollywood... Au lieu de cela, il flirtera avec les gangsters, l'enfer du jeu et ouvrira finalement une boîte de nuit appelée "Monsieur Vertigo" à Chicago, qui deviendra "the place to be" dans la métropole... Il s'agit d'une traversée de l'Amérique profonde des années 20 aux années 90, où il croise des Sioux et le Ku Klux Klan, la guerre et l'alcool.

Fantaisie, gloire et déchéance : Auster semble avoir écrit pour Gilliam.