Cannes 2015 : retrouvailles avec Jean-Hugues Anglade

Posté par kristofy, le 21 mai 2015

jean-hugues anglade

Cher Jean-Hugues,

Vous êtes déjà venu plusieurs fois charmer de votre classe la montée des marches du Festival de Cannes, mais cette année on vous retrouve dans un film en sélection Un Certain Regard : Je suis un soldat de Laurent Larivière, un premier film (après une poignée de courts-métrages) où vous jouez un beau salaud, pas forcément insensible à la douleur des autres mais sans vergogne avec celle des animaux.

On le sait, Cannes a été votre révélateur: votre nom a soudain été découvert par tous en 1983 avec, en compétition, L’homme blessé de Patrice Chéreau, votre premier rôle principal au cinéma (et seulement votre deuxième film), rôle suivi d’une nomination au César du meilleur acteur. On le sait, Cannes pour vous c’est aussi évidemment 1994 avec encore en compétition La reine Margot de Patrice Chéreau toujours, qui avait eu le prix du jury. Vous lui serez encore fidèle en 2009 pour tourner Persécution, et vous étiez aussi en 1996 à Cannes pour Les Affinités électives des frères Taviani.

Quand on regarde votre filmographie, on y voit autant des réalisateurs prestigieux français (Alain Corneau, Claude Sautet, Benoît Jacquot…) que d’autres à l’international (Ringo Lam, D.J. Caruso, Roger Spottiswoode…). C’est votre façon subtile de jouer des personnages qui essayent de montrer aux autres une assurance de façade, sans tout à fait masquer un certain trouble intérieur. Votre interprétation est pour beaucoup dans le triomphe de 37°2 le matin de Jean-Jacques Beineix, le succès de Nikita de Luc Besson, et le culte autour de Killing Zoé de Roger Avary.

Depuis quelques années, c’est presque un peu le même rôle de flic bourru qui vous occupe autant à la télévision avec succès (‘Caplan’ dans la série Braquo, ‘Adamsberg’ la série adaptée des romans de Fred Vargas) qu'au cinéma avec, injustement, moins de succès (Mineurs 27, L’autre vie de Richard Kemp).

Un film en particulier, parmi eux, aurait mérité d’être beaucoup plus vu. Vous y êtes manipulé et manipulateur, perdu et sauveur : Mortel Transfert de Jean-Jacques Beineix en 2001. Et on devine qu’on va vous redécouvrir de nouveau dans Je suis un soldat aujourd’hui. Barbu et proche de la soixantaine, vous voici de nouveau dans la lumière.

La Comédie française enrôle Dominique Blanc

Posté par redaction, le 23 avril 2015

Hier, la Comédie française a twitté: "Dominique Blanc nouvelle pensionnaire de la troupe @ComedieFr à partir du 19 mars 2016. #bienvenue."

Dans un an, l'une des plus grandes comédiennes françaises, considérée à juste titre comme sous-utilisée par le cinéma, arrivera dans la maison de Molière avec une pièce de Racine, Britannicus.

A bientôt 59 ans (dans 2 jours), Dominique Blanc s'offre un nouveau départ. Découverte par Patrice Chéreau au début des années 80, elle a travaillé sur les planches avec Luc Bondy, Jean-Pierre Vincent, Antoine Vitez, Peter Sellars... Blanc fait partie de ses rares comédiennes qui ont joué sur les plus grandes scènes: les Amandiers à Nanterre, le Rond-Point, l'Odéon, Chaillot, sans oublier Avignon.
Chéreau lui offrira un solo adapté de Marguerite Duras, La douleur, en 2008, cinq ans après lui avoir confié Phèdre de Racine. Le texte de Duras, qui lui vaut un deuxième Molière, fera une tournée nationale et internationale durant quatre années.

Malgré quatre César et un Prix d'interprétation à Venise durant toute sa carrière, l'actrice n'a rien tourné depuis 2010 pour le cinéma. Un comble pour celle qui a été filmée par Louis Malle, Régis Wargnier, Claude Sautet, Claude Chabrol, Patrice Chéreau évidemment, Agnieszka Holland, Lucas Belvaux, Bertrand Bonello, Michel Deville ou encore Amos Gitai. Elle sera tout de même prochainement à l'affiche de Peur de rien, de Danielle Arbid, aux côtés de Vincent Lacoste.

Exigeante et passionnée, rare, la Comédie française, dorénavant dirigée par Eric Ruf (qui avait joué avec elle dans le Phèdre de Chéreau), met la main sur une actrice de première catégorie. D'ici là elle sera dans Les Liaisons dangereuses de Choderlos De Laclos, avec Vincent Perez dans le rôle de Valmont, au Théâtre national de Strasbourg en Anne d'Autriche dans la série Versailles de Jalil Lespert.

Ciao Virna Lisi (1936-2014)

Posté par vincy, le 18 décembre 2014

virna lisiL'une des légendes du cinéma italien, Virna Lisi, de son vrai nom Virna Piéralisi, est morte à l'âge de 78 ans. Prix d'interprétation à Cannes et meilleur second-rôle féminin pour sa formidable incarnation de Catherine de Médicis dans La Reine Margot de Patrice Chéreau, prix Donatello multiples (meilleure actrice dans La Cigale en 1980, meilleur second rôle féminin en 1983, deux prix honorifiques en 1996 et 2009), et primée à Venise pour l'ensemble de sa carrière en 2011, Virna Lisi a tourné durant 50 ans pour le cinéma dans près de 80 films. Elle restera pourtant assez longtemps dans l'ombre des grandes (Loren, Lollobrigida, Cardinale, Vitti, ...).

Née en 1936, la très belle blonde a fait ses débuts à l'âge de 17 ans. Elle a 16 ans quand le chanteur Giacomo Rondinella, ami de ses parents, les convainc de la laisser jouer à ses côtés dans une petite comédie musicale, E Napoli canta. Très vite, elle obtient déjà des rôles principaux dans des films de Giorgio Pastina, Girogio Walter Chili, Carlo Borghesio, Luigi Capuano. Ele enchaîne les tournages de films mineurs italiens. En 1955, on l'aperçoit dans une comédie française avec Bernard Blier, Bourvil et Louis de Funès, Les hussards. Deux ans plus tard, elle est Elizabeth bennett dans une version locale d'Orgueil et préjugés, feuilleton en cinq épisodes pour la télévision.Entre temps, elle monte sur les planches, grâce à Vittorio Gassman qui la présenter au directeur du Piccolo Teatro de Milan. Virna Lisi essaie de ne pas se cantonner à la comédie. Mais devant les faibles propositions, elle est contrainte de tourner aussi pour le petit écran ou dans des coproductions européennes.

D'Alain Delon à Frank Sinatra en passant par Bourvil et Jack Lemmon

Sa filmographie n'a rien de palpitant jusqu'en 1962. Elle tourne alors un film noir, Eva, de Joseph Losey, avec Jeanne Moreau. Doucement, sa carrière décolle hors d'Italie. En 1963, Christian-Jacque l'enrôle dans Les bonnes causes, avec Bourvil et Marina Vlady. Elle rejoint l'année suivante Alain Delon, alors en pleine ascension, dans La Tulipe noire, toujours de Christian-Jaque. Hollywood fait appel à elle l'année suivante pour être la partenaire de Jack Lemmon dans Comment tuer votre femme?. Mario Monicelli lui met Marcello Mastroianni dans son lit pour Casanova '70 (scénario nommé à l'Oscar).

Le visage magnifique de Virna Lisi et sa blondeur enchanteresse en font une femme fatale parfaite. On la voyait comme la nouvelle Marilyn à l'époque. Elle rejette pourtant cette étiquette et refuse ainsi le rôle principal de Barbarella. Après une décennie à jouer les filles et ingénues, la voici croqueuse d'homme ou séductrice. En 1966, elle est la vedette de Belles dames, vilains messieurs, nominé aux Golden Globes et primé à Cannes. En haut de l'affiche, elle a désormais les plus beaux acteurs comme partenaires: Vittorio Gassman, Frank Sinatra (Le hold-up du siècle), Tony Curtis, Anthony Quinn (La 25e heure d'Henri Verneuil, Le secret de Santa Vittoria, Golden globe du meilleur film/comédie), Rod Steiger, George Segal, William Holden, Robert Hossein, David Niven, Richard Burton... Mais les films ne sont pas mémorables. Virna Lisi est populaire mais aucun des grands noms du cinéma italien ne l'enrôle, hormis Mario Monicelli et Dino Risi.

Les années 70 confirme cette orientation dans sa carrière. Elle tourne encore pour Henri Verneuil, dans Le serpent (avec Yul Brynner, Henry Fonda et Dick Bogarde), mais elle tourne de moins en moins, avec même trois ans en retrait des plateaux.

A l'affiche, une dernière fois, l'an prochain

Moins présente dans les années 80, son talent s'affirme de plus en plus. Certes elle est passée à côté de l'âge d'or du cinéma de son pays. Dans La cigale, elle incarne une chanteuse autrefois célèbre de manière touchante. La télévision est devenu son principal employeur. Elle profite de son statut d'ancienne star. Et les rares fois où elle revient au cinéma, Virna Lisi glane ici et là quelques nominations reconnaissantes. En 1989, on la voit dans Joyeux noël, bonne année de Luigi Comencini. Et en 1993, elle tourne pour Chéreau. La consécration viendra de ce personnage infâme et cynique, filmé entre ombres et contre-jour. Sublime Lisi qui se révèle alors charismatique et impériale.

Ce sera son dernier grand rôle et l'un de ses derniers rôles au cinéma, préférant la TV (on la voit dans la série française Balzac, avec Depardieu, Moreau et Ardant) et le théâtre. Cristina Comencini parvient à la convaincre de revenir en 2002 dans son film Le plus beau jour de ma vie, Grand prix à Créteil et à Montréal. La cinéaste réussit même l'exploit de la faire revenir sur les plateaux avec son nouveau film, Latin Lover, qui sortira en mars en Italie où elle ôtoie Valeria Bruni Tedeschi, Lluis Homar et Marisa Paredes.

Virna Lisi n'avait épousé qu'un seul homme, Franco Pesci, décédé il y a un peu plus d'un an, 53 ans après leur mariage. Ils n'ont eu qu'un enfant, en 1962.

Césars 2014 : 10 nominations pour le premier film de Guillaume Gallienne

Posté par vincy, le 31 janvier 2014

La liste des nominations

guillaume gallienne les garçons et guillaume à table

Dix nominations pour Les Garçons et Guillaume, à table!. Voilà le verdict des nominations aux Césars, dont on connaîtra les gagnants le 28 février au soir. Il devance La vie d'Adèle et L'inconnu du lac (8 nominations), La Venus à la fourrure (7 nominations), 9 mois ferme et Michael Kohlhaas (6 nominations) et Suzanne (5 nominations). Hormis Neuf mois ferme, tous les films ont été présentés au Festival de Cannes. Un jack-pot pour les sélectionneurs de la Croisette. Notons que Catherine Deneuve obtient sa douzième nomination comme meilleure actrice, égalisant le record d'Isabelle Huppert (qui cumule 14 nominations au total).

Le 2e tour de vote commencera le 10 février. La soirée des Césars rendra hommage à Patrice Chéreau et à Henri Langlois (à l'occasion du centenaire de la naissance de la Cinémathèque française).

Peu de surprises émaillent de cette liste des nominations. Dans certaines catégories, aucun favori ne se détache (documentaire, second rôle masculin comme féminin, film étranger, long métrage d'animation). Cela relèvera un peu le suspense d'une soirée qui devrait couronner La Vie d'Adèle dans au moins quatre catégories : film, réalisateur, actrice, espoir féminin. Kechiche a déjà été césarisé deux fois. S'il gagnait, il égaliserait le record de Polanski (trois fois césarisé). Gallienne devrait repartir avec au moins deux Césars : acteur et premier film.

François Ozon et son Jeune & Jolie, Quai d'Orsay et Grand Central ont été snobés et ne récolte que quelques cacahouètes. De même Le Loup de Wall Street, Au bout du conte, Möbius, Le géant égoïste, Lincoln ou encore Tip Top, pour n'en citer que quelques uns ont été complètement zappés. Le scandale est évidemment du côté d'Adèle Exarchopoulos, oubliée dans la catégorie de la meilleure actrice (et reléguée en simple espoir féminin).

On peut se féliciter de la variété des genres qui ont été reconnus par les professionnels de la profession. Comédie, drame, polar, les Césars vont faire l'éloge de la diversité du cinéma français, même si l'avantage est donné à un certain type de films, ceux du milieu, qui coûtent entre 4 et 10 millions d'euros.

Patrice Chéreau (1944-2013), rideau!

Posté par vincy, le 7 octobre 2013

Patrice Chéreau

Patrice Chéreau vient de succomber d'un cancer du poumon à l'âge de 68 ans. Né le 2 novembre 1944 à Lézigné (Maine-et-Loire), il a réalisé 10 longs métrages de 1974 à 2009. Il était avant tout considéré comme l'un des plus grands metteurs en scène de théâtre et d'opéras, transcendant des actrices comme Dominique Blanc (La douleur de Marguerite Duras) ou révélant Marina Hands (Phèdre). On lui doit de sublimes mises en scène de Marivaux et de Koltès. Il préparait également une mise en scène de Shakespeare.

Homme engagé politiquement (à gauche), assumé sexuellement avant l'heure (ardent défenseur de la lutte contre le SIDA), Chéreau fut un éphémère patron de la Fémis, patron emblématique du Théâtre des Amandiers à Nanterre durant 8 ans (il fit émerger toute une génération de comédiens) et président du jury du Festival de Cannes. Cette homme errait dans sa solitude. Et ne savait que transposer ses doutes existentiels : "Je ne sais raconter les choses qu'à travers moi".

8 ans après avoir commencé sa carrière théâtrale, il passe derrière la caméra, en 1974 avec La Chair de l'orchidée, avec Charlotte Rampling, Bruno Cremer, Edwige Feuillère et Simone Signoret. "J'ai dû le raccourcir car les producteurs me l'avaient demandé. Et à l'époque je pensais qu'en raccourcissant un film long, on le rendait rapide. Alors qu'en fait on fait un film long tronqué !" expliquait-il, comme pour justifier les maladresses de l'oeuvre. Il retrouve Signoret pour son deuxième long-métrage, Judith Therpauve (1978).

Mais c'est en 1983 que Chéreau se révèle comme cinéaste avec L'Homme blessé. Alors que l'homosexualité n'est plus un délit ni une maladie, depuis peu, il filme l'histoire d'un adolescent bourgeois qui croise un homme plus âgé impliqué dans le milieu de la prostitution et qui décide de se prostituer pour gagner son amour. Le film, César du meilleur scénario, forge la carrière du jeune et sensuel Jean-Hugues Anglade.

Pour Hôtel de France, il prend sa troupe des Amandiers, Laurent Grévill, Valeria Bruni Tedeschi, Bruno Todeschini, Agnès Jaoui et Vincent Pérez. Sa mise en scène s'affine, entre esthétisation, tragédie sentimentale et drame humain. Ce style sera porté à son paroxysme avec La Reine Margot en 1994, où Anglade, Auteuil, Lisi, Todeschini croisent la folie d'Adjani, qui joue ici, sans qu'on le sache alors, son dernier grand rôle. Le film est en compétition à Cannes et lui vaut le prix du jury et un prix d'interprétation à Virna Lisi.

Il revient sur la Croisette avec Ceux qui m'aiment prendront le train, épopée chorale qui transporte le cortège à Limoges, entre comédie à l'italienne et mélancolie très française. Il récolte le César du meilleur réalisateur. Mais, après ses deux films, Chéreau décide de changer de registre avec des films plus claustrophobes, plus sexuels aussi. Des films de passion.

Intimité (Intimacy), en 2000, est cru. Ce film londonien expose homosexualité et hétérosexualité en chair et en os. Brillamment mis en scène, sans doute son plus abouti, le film est primé (Ours d'or à Berlin, Prix Louis-Delluc) mais boudé par le public. Prix de la mise en scène à Berlin, Son frère en 2003, à l'origine un téléfilm, est dans la même veine. Inspiré d'un livre de Philippe Besson, cette oeuvre presque mortifère, avec Bruno Todeschini et Eric Caravaca, évoque le combat contre la maladie (le SIDA). Sans doute le plus beau film français sur le sujet. Mais derrière ce thème, Chéreau filme avant tout une superbe relation fraternelle, où l'émotion, palpable, tire les larmes.

Après Gabrielle, huis clos en costumes avec Isabelle Huppert et sa "muse" Pascal Greggory, il flirte avec Visconti mais échoue à séduire public et critiques. Son ultime film, Persécution, en 2009, avec Romain Duris, Charlotte Gainsbourg et Jean-Hugues Anglade, ne parvient pas plus à reconquérir ses aficionados malgré un thème très contemporain, le harcèlement et l'intrusion.

Chéreau était aussi acteur, souvent impeccable et même parfois formidable. On l'a vu chez Andrzej Wajda (Danton), Youssef Chahine (Adieu Bonaparte), Michael Mann (Le dernier des Mohicans), Claude Berri (Lucie Aubrac), Raoul Ruiz (Le temps retrouvé), Ronie Marshall (Au plus près du Paradis) et Michael Haneke (Le temps du loup). Rien que ça.

Audacieux, le metteur en scène avait cet aspect bipolaire qui introduisait de la théâtralité dans le cinéma et du mouvement presque cinétique sur les planches. Amoureux des acteurs, il aimait les voir souffrir sur scène et semblait fasciner par les gros plans sur grand écran. Lyrique, spectaculaire, sa mise en scène était aussi intérieure et intimiste. Désir, folie, mort et liberté étaient les piliers d'une oeuvre où l'homme, aliéné par le conformisme, était prêt à tous les excès pour s'en sortir. Peu importe le risque, l'issue.

A l'image de cet homme qui ne se reposait jamais et qui lançait sans doute à ceux qui acceptaient de s'engager avec lui : "que ceux qui m'aiment me suivent". Peu le pouvaient.

Cannes 2013 : Demy, Cocteau, Resnais, Clément parmi les chefs d’oeuvres de Cannes Classics

Posté par vincy, le 29 avril 2013

affiche cannes 2013 © agence bronxCannes Classics c'est l'occasion de revoir des chefs d'oeuvre du 7e art, en version restaurées, sauvées de l'usure des anciennes pellicules par le numérique. Les films sélectionnés seront projetés en présence de ceux qui les ont restaurés et, quand ils sont encore vivantsde ceux qui les ont réalisés ou interprétés.

Cette année, 20 longs métrages et 3 documentaires, en 35mm, DCP 2K ou DCP 4K, sont à l'honneur.

Invitée d'honneur, la blondissime  Kim Novak présentera la copie restaurée de Vertigo (Sueurs froides) d’Alfred Hitchcock. De même, "pour rendre hommage à Joanne Woodward (dont la présence reste à confirmer)" selon le communiqué du Festival, co-égérie en compagnie de son mari Paul Newman sur l’affiche de la 66e édition, Shepard & Dark, de Treva Wurmfeld (2013), sera intégré à la sélection. Woodward a produit le film documentaire, auquel participe Sam Shepard.

Par ailleurs, pour célébrer les cinquante ans de la mort de Jean Cocteau, président des jurys cannois de 1953 et 1954, une soirée spéciale sera dédiée à l'artiste avec la projection de La Belle et la Bête. Opium, comédie musicale réalisé par Arielle Dombasle sera présentée dans ce cadre.

Sans oublier, pour fêter le centenaire du poète de "la négritude", Aimé Césaire, Cannes projettera Simeon, d'Euzhan Phalcy.

Outre ces célébrations, le Festival se rendra surtout hommage à lui-même avec des films primés par une Palme d'or ou d'autres prix, un film indien (centennaire du cinéma indien oblige), des oeuvres qui ont fait sensation sur la Croisette...

La dernière corvée d'Hal Ashby ; Goha de Jacques Baratier ; Le dernier empereur 3D de Bernardo Bertolucci ; Manille de Lino Brocka ; La Reine Margot de Patrice Chéreau ; Plein Soleil de René Clément ; Les parapluies de Cherbourg de Jacques Demy ; La Grande Bouffe de Marco Ferreri ; L'apprentissage de Duddy Kravitz de Ted Kotcheff ; Cléopâtre de Joseph L. Mankiewicz ; Le Joli Mai de Chris Marker et Pierre Lhomme ; Le goût du Sake d'Yasujiro Ozu ; Charulata de Satyajit Ray ; Hiroshima, mon amour d'Alain Resnais ; Lucky Luciano de Francesco Rosi ; Borom Sarret de Ousmane Sembène ; Fedora de Billy Wilder ; Le désert des tartares de Valerio Zurleni ; et le film collectif Visions of Eight d'Youri Ozerov, Milos Forman, Mai Zetterling, Claude Lelouch, Arthur Penn, Michael Pfleghar, John Schlesinger, Kon Ichikawa.

On peut ajouter deux documentaires produits cette année : Con la pata quebrada de Diego Galan et A story of Children and Film de Mark Cousins.

Enfin, Cannes Classics s'invite au Cinéma de la plage avec les copies restaurées de films populaires (et pour la plupart excellents) : Jour de fête de Jacques Tati ; Le mécano de la General de Buster Keaton ; Les Oiseaux d'Alfred Hitchcock ; Le grand bleu de Luc Besson ; Le tombeur de ces dames de Jerry Lewis (qui sera honoré dans la sélection officielle) ; L'homme de Rio de Philippe de Broca ; Monte là-dessus de Fred C. Newmeyer et Sam Taylor.

Bruno Cremer nous quitte sans bruit ni fureur (1929-2010)

Posté par vincy, le 8 août 2010

la 317e sectionBruno Cremer, alias Commissaire Maigret (durant 14 ans sur le petit écran), nous a quitté le 7 août 2010. 60 ans de carrière au cinéma, essentiellement des drames et des films policiers. Mais il ne faut pas oublier une filmographie riche en grands cinéastes. Il aura marqué les esprits avec La 317e section (Schoendoerffer, photo), le film qui le révéla au grand public, Paris-Brûle-t-il? (Clément), Un homme de trop (Costa-Gavras), L'étranger (Visconti), La chair de l'orchidée (Chéreau), Le convoi de la peur (Friedkin), Une histoire simple (Sautet), L'union sacrée (Arcady), De bruit et de fureur et Noce blanche (Brisseau), et en mari disparu, comme un requiem, Sous le sable (Ozon).
Au total, une quarantaine de films où il impressionnait par sa carrure, son air grave mais aussi, souvent, une forme de générosité lasse, une bonhommie rentrée. Son regard magnétique, pouvait être aussi perçant qu'inquiétant. Sa voix chaude, presque éraillée, imposait vite sa présence. De Schneider à Rampling, de Paradis ) Miou-Miou, il aura souvent eu les plus belles actrices du cinéma français dans ses bras... Il aura aussi donné la réplique à des géants comme Delon ou Belmondo.

Né le 6 octobre 1929 à Saint-Mandé, dans le Val-de-Marne, le comédien luttait depuis plusieurs années contre un cancer. Né d'une mère d'origine belge et d'un père qui prendra la nationalité belge parce que la France n'avait pas voulu l'accepter comme soldat durant la guerre, contrairement à la Belgique. Lui-même choisira la nationalité française à 18 ans.

Après le Conservatoire et il se consacre pendant dix ans à la scène où il joue Shakespeare, Oscar Wilde, Jean Anouilh. Il aussi écrit une autobiographie publiée en 2000 et intitulée "Un certain jeune homme", où il retrace sa jeunesse, ses débuts de comédien et sa vie jusqu'au décès de son père et permet à l'acteur de se livrer avec sincérité dans un portrait sans complaisance.

Vous pourrez retrouver son portrait complet demain dans Ecran Noir.

Chéreau et Desplechin puisent leur inspiration dans la littérature et les souvenirs

Posté par vincy, le 26 avril 2010

Patrice Chéreau a jeté son dévolu sur le très beau roman de Laurent Mauvignier, Des hommes. Le livre vient de recevoir récemment le prix des libraires. Pour son seizième film, Chéreau écrit actuellement l'adaptation avec Michèle Armandi. L'histoire raconte le retour de la guerre d'Algérie de trois hommes, dans les années 60 en France. Après des années de silence, le passé ressurgit pour ces anciens combattants qui ont cru pouvoir oublier cette Guerre.

Arnaud Desplechin a opté pour Psychothérapie d'un Indien des plaines de Georges Devereux, un des fondateurs de l'ethnopsychanalyse. Sa première version de scénario est achevée. Le livre, paru en 1951, est un récit d'aventures qui suit un Indien Blackfoot vivant dans une réserven en marge de la société américaine. Il est sous l'emprise de l'esprit de ses ancêtres et souffre de troubles psychiques.

Le Louvre invite Patrice Chéreau

Posté par vincy, le 4 avril 2010

De novembre 2010 à janvier 201, le metteur en scène et réalisateur Patrice Chéreau sera le "Grand invité" du Musée du Louvre. La programmation - expositions, spectacles vivants, lectures, concerts, films, tables rondes - sera reliée à ses choix et son oeuvre. L'ensemble est intitulé "Les visages et les corps". On découvrira notamment Romain Duris dans une pièce de Koltès, mise en scène par Chéreau, "La nuit juste avant les forêts" ou encore ses fidèles, Marina Hands et Pascal Greggory, qui interpréteront "Rêve d'automne" de Jon Fosse.

Arras s’offre l’Atlas

Posté par MpM, le 10 septembre 2009

ArrasPour sa 10e édition, le Festival "L'Autre cinéma" d'Arras voit les choses en grand. Après John Boorman en 2008, ce sont en effet deux réalisateurs prestigieux qui viendront cette année donner une leçon de cinéma que l'on imagine des plus instructive : le Français Patrice Chéreau (Intimité, Ceux qui m'aiment prendront le train, L'homme blessé...) et le Russe Pavel Lounguine (Taxi blues, Luna park, Un nouveau Russe...).

Par ailleurs, la manifestation inaugure sa première compétition sous la présidence bienveillante et prestigieuse du cinéaste Philippe Lioret. Ce dernier, entouré de Emily Atef (réalisatrice), Anne Consigny (comédienne), Olivier Gourmet (comédien) et Christophe Rossignon (producteur), remettra le tout premier Atlas d'or au meilleur film de la sélection, composée uniquement d'oeuvres européennes inédites.

On attend également comme chaque année plusieurs avant-premières de qualité ainsi que différentes rétrospectives. Sans oublier les nombreuses surprises que l'équipe n'aura pas manqué de nous concocter... Et comme une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, Ecran Noir, partenaire de ce tout jeune mais vaillant festival, vous fera vivre l'événement en direct !

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Festival international d'Arras
L'Autre cinéma
Du 6 au 15 novembre 2009
Plus d'infos sur le site Plan-séquence