[We miss Cannes] 15 longs métrages d’animation qui ont marqué l’histoire du Festival

Posté par MpM, le 22 mai 2020

Ce qui frappe dans les relations que Cannes entretient avec le cinéma d'animation, ce n’est pas de constater que celui-ci est omniprésent depuis les premières années, mais bien de remarquer que toutes les formes d’animation ont trouvé leur place sur la Croisette : pas seulement les plus populaires, ou à contrario pas seulement les plus « nobles » et/ou auteurisantes, mais bien un mélange rigoureux des deux.

Sont ainsi passés sur la croisette, en vrac, Norman Mc Laren, Walt Disney, Jan Svankmajer, Michel Ocelot, Bill Plympton, Pete Docter, Jean-François Laguionie, Peter Foldes, Florence Miaihle, Bretislav Pojar, Garry Bardine, Walerian Borowczyk... ou encore Georges Schwizgebel, Mamoru Oshii, Chris Landreth, Rosto, Gitanjali Rao, Isao Takahata, Vincent Patar et Stéphane Aubier, Jérémy Clapin, Boris Labbé, Mamoru Hosada, Virgil Widrich... sans oublier, via les programmations de cinéma "underground" des années 70 (telles que s'en souvient le spécialiste de cinéma expérimental Raphaël Bassan dans cet article de 2017), Robert Breer, Jordan Belson ou James Whitney.

Cannes, d'une manière globale et au fil des années, ne semble donc pas avoir eu de préjugés particuliers concernant l'animation - plus ponctuellement, et au gré des délégués généraux des différentes sections, c'est une autre question.

Du Prix du dessin animé à la Palme d'or


Dès 1939, il est d'ailleurs prévu dans le règlement du Festival la possibilité de décerner (s'il y a lieu) un Grand prix international du Dessin animé, à la fois dans la catégorie longs et courts métrages. Comme on le sait, cette édition n'aura pas lieu. Mais en 1946, le long métrage La boîte à musique (produit par Disney, et composé en réalité de dix courts métrages musicaux) remporte ce Grand Prix. L'année suivante, ce sera au tour de Dumbo, puis, en 1949, du court métrage Sea Island. La récompense réapparaîtra sporadiquement, au gré des aléas des appellations officielles du palmarès.

Ainsi, en 1952, Animated Genesis de Joan et Peter Foldes reçoit le prix de la couleur, tandis qu'en 1953, le prix du film d'animation court métrage refait son apparition, et récompense The romance of transportation in Canada de Colin Law. Mais il faut dire que cette année-là, sont aussi remis un "prix international du film de la bonne humeur" ou encore un "prix international du film légendaire", sans oublier le "prix international du film le mieux raconté par l'image", ce qui en dit long sur la fantaisie du réglement de l'époque.

En 1954, on en revient à une certaine sobriété sur le nom des prix : une multitude de prix internationaux ex-aequo. Malgré tout, un prix du film de marionnettes est remis à Un Verre de plus de Bretislav Pojar. La création de la Palme d'or l'année suivante amorce heureusement la normalisation des intitulés, et le retour à la raison concernant le cinéma d'animation qui ne sera dès lors plus considéré (officiellement) comme un genre. C'est d'ailleurs Blinkity Blank de Norman Mc Laren qui remporte cette première Palme d'or du court métrage. Il sera suivi en 1957 de Scurta istorie de Ion popescu-Gopo et de La petite cuillère de Carlos Vilardebo en 1961. A noter qu'entre les deux, en 1959, Le songe d'une nuit d'été de Jiri Trnka remporte le prix de la meilleure sélection à la Tchécoslovaquie (ex-aequo). Quoi que cela veuille dire, il n'est pas fait de la mention de la technique utilisée pour réaliser le film, et cela restera ainsi. On savoure les victoires que l'on peut, histoire de voir le verre à moitié plein.

Nouvelle dynamique ?

On peut aussi regarder le verre à moitié vide : aucun long métrage d'animation n'a gagné la Palme d'or et il faut même remonter à 2008 pour trouver un film d'animation en compétition (Valse avec Bashir de Ari Folman). Les sections parallèles font plus d'effort, surtout ces dix dernières années, mais les réticences envers l'animation au sein des différents comités de sélection sont palpables. Le cinéma image par image n'y est jamais vraiment traité comme du cinéma à part entière. Au mieux, c'est une case à remplir. Au pire, cela ne choque personne qu'il soit totalement absent d'une sélection.

Heureusement, le court métrage est là pour assurer une place à l'animation. Qu'on ne pense surtout pas qu'il s'agisse d'un lot de consolation. En animation, depuis toujours, c'est le format court qui est le format noble et prisé, et souvent le plus riche, innovant et inspirant. Pour des raisons de temps de fabrication, bien sûr, mais aussi parce que l'animation entretient depuis ses origines une relation privilégiée avec le cinéma expérimental et d'avant-garde, qui se moque du sacro-saint format long métrage, imposé avant tout pour les facilités de l'exploitation en salles. L'animation a compris depuis longtemps que la valeur n'attend point la durée du métrage. Ce qui ne l'empêche pas de s'essayer avec bonheur à d'autres formats.

En effet, depuis un peu plus d'une décennie, une nouvelle dynamique semble s'être mise en place pour la production de longs métrages d'animation. De nombreux auteurs de courts tentent l'aventure (à l'image de Jérémy Clapin, Florence Miaihle, Benoit Chieux, Franck Dion, Chloé Mazlo...) et insufflent peu à peu l'envie à d'autres. Mécaniquement, le long animé a de plus en plus souvent les honneurs de Cannes, que ce soit en ouverture de la sélection officielle, en compétition et bien sûr à Cannes Classics et dans les sections parallèles. Les films présentés l'année passée étaient d'ailleurs au nombre de quatre, comme l'année précédente. On ne saura jamais ce qu'il aurait pu en être de cette édition, les annonces à venir ayant probablement été faussées par les circonstances, mais on avait l'impression avec ce chiffre d'avoir passé un cap. N'oublions pas qu'une journée dédiée à l'animation a désormais lieu chaque année pendant le festival : l'Animation Day, dans laquelle s'intègre également l'événement "Annecy goes to Cannes" lancé en 2016. Difficile de ne pas y voir un signe du temps.

L'avenir nous dira si le mouvement amorcé se confirme, ce que rendrait possible le dynamisme actuel du long métrage animé, ou s'il s'essouffle malgré cet essor. En attendant, histoire de se souvenir de ce que l'animation a fait pour l'aura de Cannes (et réciproquement), retour sur 15 longs métrages qui ont durablement marqué l'histoire du Festival. Il faudra, un jour, établir la même liste pour le court métrage. Bien plus de quinze entrées seront alors nécessaires.

Peter Pan de Clyde Geronimi, Hamilton Luske et Wilfried Jackson


Walt Disney lui-même accompagna Peter Pan sur la Croisette en 1953. Présenté en compétition, le film est le 18e long métrage d'animation des studios Disney. Adapté de la pièce de J. M. Barrie créée en 1904, il raconte le voyage au Pays imaginaire de Wendy, Michel et Jean, trois enfants guidés dans cet univers fantastique par Peter Pan et la fée Clochette. Ils y rencontrent le terrible Capitaine Crochet, mais aussi les garçons perdus, et vivent toutes sortes d'aventures extraordinaires. Considéré par beaucoup comme l'un des chefs d'oeuvre des studios, c'est incontestablement l'un des grands classiques du cinéma d'animation familial.

La planète sauvage de René Laloux

Présenté en compétition en 1973, La planète sauvage est le premier long métrage de René Laloux, adaptation (libre) du roman Oms en série de Stefan Wul, co-écrit avec Roland Topor, dont les dessins ont servi de bases pour la fabrication des images. Sur la planète Ygam, les Draags, une espèce d'humanoïdes bleus aux yeux rouges mesurant douze mètres de haut, pourchassent et exterminent une autre espèce, les Oms, perçus au mieux comme des animaux de compagnie, au pire comme des créatures nuisibles. Dans un univers surréaliste, tantôt onirique, tantôt cauchemardesque, cette planète pleine de surprises nous tend un miroir souvent dérangeant, et nous interroge sur nos propres pratiques face aux espèces que nous ne jugeons pas aussi évoluées que nous. Le film, envoûtant et curieux, fut l'un des tout premiers longs métrages d'animation destiné à un public adulte. Malicieuse fable écologique avant l'heure, il fit grande impression à Cannes et repartit auréolé d'un prix spécial du jury présidé par Ingrid Bergman.

Shrek d'Andrew Adamson et Vicky Jenson

On l'oublie parfois, mais Shrek, l'ogre vert et bougon de Dreamworks a été en compétition à Cannes. Deux fois, même, en 2001 et avec son deuxième volet en 2004. On ne présente plus ce personnage misanthrope qui voit son beau marais boueux envahi par des créatures de conte de fées qui ont été expulsées de leur royaume par le tyrannique Lord Farquaad. Irrévérencieux, hilarant et irrésistible, le film se moque de Disney, dynamite les contes de notre enfance, et détourne tous les codes du genre. Un pur divertissement qui a enchanté par deux fois les spectateurs du Théâtre Lumière.

Innocence : Ghost in the shell de Mamoru Oshii


Suite du film culte Ghost in the shell sorti en 1995 (et adapté du manga du même nom de Shirow Masamune), Innocence a eu les honneurs de la compétition en 2004, soit en même temps que le 2e volet de Shrek. Une situation qui ne s'est pas reproduite depuis, et dont on se demande parfois si elle est encore possible. Toujours est-il qu'inviter le cinéma complexe et visuellement éblouissant de Mamoru Oshii dans la course à la palme d'or fut à l'époque une manière élégante de mettre sur un pied d'égalité prise de vue réelle et animation, et surtout de rendre hommage à la beauté de l'animation japonaise d'anticipation. Innocence, véritable réflexion sur l'Humanité et son avenir, est l'une des incursions les plus marquantes du Cyberpunk sur le tapis rouge cannois.

Persépolis de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud

Adapté des romans graphiques de Marjane Satrapi, Persépolis est une plongée dans l'Iran de la fin des années 70. Avec humour et justesse, la dessinatrice-réalisatrice y raconte son enfance puis son adolescence à Téhéran, avant, pendant et après la Révolution. Dans un style graphique très dépouillé, tout en noir et blanc, fort d'un casting voix impressionnant (Catherine Deneuve, Danielle Darrieux, Chiara Mastroianni), le film repartira de la compétition cannoise 2007 avec un prix du jury, et rencontrera un énorme succès critique et public. Douze ans plus tard, il reste un exemple à suivre, voire un eldorado inatteignable, pour le long métrage d'animation pour adultes.

Valse avec Bashir de Ari Folman

En 2008, les festivaliers médusés découvrent un film mi-documentaire, mi-fiction, qui s'inspire de témoignages réels et d'un montage de 90 minutes d'images tournées en vidéo. Il aborde l'histoire personnelle du réalisateur qui a participé à l'opération israélienne au Liban "Paix en Galilée" pendant son service militaire. Peu à peu, des souvenirs de son implication dans le massacre de Sabra et Chatila remontent à la surface... Valse avec Bashir marque ainsi un jalon dans l'histoire du cinéma d'animation, à la fois parce qu'il est l'un des premiers documentaires animés découverts par le grand public, mais aussi par son sujet, et par son retentissement.

Panique au village de Vincent Patar et Stéphane Aubier

Hors compétition en 2009, certains festivaliers découvrent abasourdis l'univers burlesque et délirant de Panique au village. Les autres avaient déjà eu l'occasion de voir la série diffusée sur Canal + et mettant en scène les principaux personnages du long métrage : CowBoy, Indien, Cheval, Gendarme ou encore Steven. Avalanche de gags, de dialogues cinglants et de situations cocasses, le long métrage est un régal pour ceux qui aiment l'humour plus que décalé, le nonsense, et l'absurde dans tous ses états. Son style particulier (animation en stop motion de figurines rigides) ajoute un côté artisanal et ludique qui renforce l'auto-dérision débridée du récit.

Le Conte de la Princesse Kaguya de Isao Takahata

Joli coup de la Quinzaine en 2014 qui sélectionne le dernier film du réalisateur japonais culte Isao Takahata. On n'a toujours pas compris comment l'officielle a pu dédaigner une telle prise, mais rappelons qu'aucun autre film de Takahata n'a été sélectionné en compétition (idem pour Miyazaki, seulement sélectionné à Cannes Classic en 2006 avec Nausicaa, mais aussi Satoshi Kon, et tant d'autres). Oui, l'Officielle a commis un nombre important d'impairs concernant le cinéma d'animation, cela ne fait aucun doute. Revenons en au Conte de la Princesse Kaguya qui est une fable délicate et poétique inspirée d’un conte populaire datant du Xe siècle, considéré comme l'un des textes fondateurs de la littérature japonaise. L'héroïne, enfant libre littéralement née de la nature, se retrouve brutalement confrontée au carcan douloureux des apparences et du jeu social. Comme prisonnière de son existence, et même de sa propre enveloppe corporelle, elle n'aura de cesse que de retrouver l'osmose avec l'univers, non sans éprouver une forme de nostalgie pour les fugaces bonheurs terrestres.

La tortue rouge de Michael Dudok de Wit

Première collaboration des studios Ghibli avec une production européenne animée, La Tortue rouge est un conte minimaliste sans dialogue, au dessin épuré, qui raconte l'existence d'un naufragé sur une île déserte. Ce premier long métrage du réalisateur Michael Dudok de Wit (connu pour ses courts Le Moine et Le Poisson et Père et Fille) s'affranchit d'une écriture traditionnelle pour aller vers une forme de parabole poétique qui interroge les rapports de l'homme à la nature. Présenté à Un Certain regard en 2016, il s'avère parfois un peu trop "mignon" et "charmant", mais séduit par ses couleurs pastels chaudes et la simplicité épurée de son récit. Le public, peu habitué à ce type de fresques animées, plébiscite le film qui remporte le prix spécial du jury Un Certain Regard et connaît ensuite un beau succès en salles.

Ma vie de courgette de Claude Barras

Sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs en 2016, Ma vie de courgette est l'adaptation en stop-motion, avec des marionnettes, du roman Autobiographie d’une courgette de Gilles Paris. Un drôle de film tendre et joyeux malgré son sujet, la vie d'un petit garçon qui se retrouve placé dans un foyer pour enfants après la mort accidentelle de sa mère. Entre complicité et mélancolie, amitié et résilience, le récit parvient à nous émouvoir tout en nous faisant rire, quand ce n'est pas l'inverse. Toujours avec une forme de simplicité qui permet d'aborder les sujets les plus graves sans jamais perdre le jeune public.

La jeune fille sans mains de Sébastien Laudenbach

2016 fut définitivement une grande année d'animation sur la Croisette, puisqu'on y découvrait aussi le premier long métrage de Sébastien Laudenbach, connu pour ses courts. Réalisé dans une grande économie de moyens, avec une animation esquissée qui assume d'être inachevée, le film qui fit l'ouverture de l'ACID est adapté d'un conte de Grimm, dans lequel un meunier vend son plus bel arbre ainsi que sa fille au diable en échange d'une richesse éternelle. Vendue et mutilée, la jeune fille s'enfuit, s'émancipe des hommes, et commence ainsi un parcours initiatique destiné à la libérer de toutes ses entraves. Un conte à la fois édifiant, poétique et follement libre, dans son propos, sa tonalité et son esthétique.

Là-haut de Pete Docter et Bob Peterson

En 2009, c'est un film d'animation en 3D qui faisait l'ouverture du festival. Là-haut, issu des studios Pixar, est un merveilleux récit d'aventures et de transmission qui nous emmène de la tristesse d'un maison de retraite à la jungle amazonienne en Amérique du Sud. On y suit Karl, un vieil homme de 78 ans bougon et solitaire, s'envoler littéralement pour le voyage de sa vie, emmenant sans le savoir Russell, un scout de neuf ans. Evidemment, ces deux-là devront apprendre à se connaître et à s'apprécier, tout en déjouant les plans machiavéliques d'un autre explorateur. Gai, irrévérencieux et profondément humain, c'est probablement l'un des rares films d'ouverture cannois à avoir allié aussi brillamment le pur divertissement et le cinéma d'auteur.

Vice-versa de Pete Docter, Ronaldo Del Carmen

En 2015, Cannes présente Vice-Versa en séance hors compétition... et s'entend dire par certains journalistes facétieux qu'il s'agit du meilleur film du festival et qu'il méritait la Palme. Et pourquoi le dernier-né des studios Pixar n'aurait-il pas mérité une place en compétition ? Drôle et malin, divertissant et fantasque, et surtout singulier et audacieux, il met en effet en scène un "quartier général" qui régit les humeurs et les réactions de la petite Riley, 11 ans. Formé par cinq émotions complémentaires (la colère, la peur, la joie, le dégoût et la tristesse), ce centre de contrôle aide la fillette à mener une vie heureuse et paisible, jusqu'au jour où Joie et Tristesse se perdent accidentellement dans les recoins les plus éloignés de sa mémoire... plongeant le spectateur dans une longue suite d'aventures cocasses, entre pur divertissement et tentation psychologique d'analyser nos comportements par le biais d'un trop plein d'émotions.

Teheran tabou d'Ali Soozandeh


En compétition à la Semaine de la Critique en 2017, ce premier long métrage du réalisateur d'origine iranienne Ali Soozandeh confirme la propension du cinéma d'animation à s'emparer de questions politiques ou sociales sensibles, voire taboues, en mettant en scène trois femmes et un jeune musicien dans la ville de Téhéran. Tous les quatre cherchent à leur manière un moyen de s'émanciper d'une société iranienne corsetée par la morale et gangrenée par l'hypocrisie. Utilisant le procédé de la rotoscopie, qui consiste à filmer des acteurs, puis à les redessiner et à les intégrer dans des décors peints, le réalisateur propose un pamphlet politique virulent et d'une extrême noirceur, qui trouve parfois ses limites, mais n'en demeure pas moins un portrait saisissant et singulier de l'Iran contemporain.

J'ai perdu mon corps de Jérémy Clapin

C'est l'un des films dont on a le plus parlé l'an passé sur la Croisette : même avant son Grand Prix à la Semaine de la Critique (ce qui fait de lui le premier long métrage d'animation à remporter cette récompense), J'ai perdu mon corps était incontestablement l'un des événements de Cannes 2019. On connaît la suite : achat par Netflix, course aux Oscar, 2 César, et un succès en salles loin d'être négligeable (même si l'on espère toujours mieux pour les films que l'on aime). Avec son sens époustouflant de la mise en scène, son intrigue intimiste et  ténue et sa narration alternée jouant à la fois sur le registre du film sentimental, du cinéma de genre et du récit initiatique, le premier long métrage de Jérémy Clapin réconcilie toutes les cinéphilies, et prouve la nécessité de décloisonner une bonne fois pour toutes animation et prise de vue continue.

Notre guide pour le 17e Carrefour de l’animation

Posté par MpM, le 10 décembre 2019

La 17e édition du Carrefour de l'animation, qui se tient au Forum des images du 11 au 15 décembre, vient clore une année qui fut extrêmement riche pour le cinéma d'animation en général, et pour l'animation française en particulier.

Citons en vrac le Grand prix à la Semaine de la critique pour J'ai perdu mon corps de Jérémy Clapin, puis son doublé Cristal du long métrage et prix du public à Annecy, la sélection à Un Certain Regard des Hirondelles de Kaboul de Zabou Breitman et Eléa Gobbé-Mévellec et de La Fameuse invasion des ours en Sicile de Lorenzo Mattotti, les multiples hommages rendus à Jean-François Laguionie dont le dernier film en date, Le Voyage du Prince, vient tout juste de sortir... sans oublier la formidable vitalité du court métrage, de L'Heure de l'Ours d'Agnès Patron qui était en sélection officielle à Cannes et vient de remporter le grand prix des Sommets de l'animation de Montréal, à Moutons, loup et tasse de thé de Marion Lacourt découvert notamment à Locarno, en passant par Mémorable de Bruno Collet qui a lui aussi réussi un doublé Cristal et Prix du Public à Annecy.

On a le sentiment que l'animation a de plus en plus la visibilité qu'elle mérite, parvenant enfin à s'extraire des préjugés et du manque de connaissance, voire parfois d'intérêt, de la part des professionnels comme du public. Il reste évidemment beaucoup à faire, mais aussi beaucoup à découvrir, et tout autant de raisons de s'enthousiasmer. C'est pourquoi la longévité du Carrefour de l'animation, organisé pour la 17e fois par le Forum des images, est une chance pour les cinéphiles franciliens, qui pourront cette année encore découvrir un vaste panorama de ce qu'est l'animation contemporaine à travers des avant-premières, des programmes de courts, des focus sur des studios ou des réalisateurs et des work-in-progress. Pour ne rien rater de cette édition 2019 et de ses multiples événements, suivez le guide !

Bombay Rose de Gitanjali Rao : une ouverture sous le signe de la peinture animée

C'est rien de dire que l'on attendait le premier long métrage de Gitanjali Rao, réalisatrice indienne dont le travail fut notamment montré à la Semaine de la Critique à Cannes en 2014 (TrueLoveStory). Après une première remarquée en ouverture de la Semaine de la Critique de Venise cette année, Bombay rose sera présenté en grande avant-première au Carrefour. Le film, qui raconte une romance impossible sur fond de cinéma bollywoodien, a été entièrement peint à la main. Une rencontre avec la réalisatrice permettra notamment d'en savoir plus sur ce mode de création particulier à travers un making-off exceptionnel.

Focus sur Konstantin Bronzit : la masterclasse phare


C'est la première fois que le réalisateur russe Konstantin Bronzit vient au Carrefour de l'animation ! Il présentera une rétrospective de son travail et donnera par ailleurs une masterclasse exceptionnelle. L'occasion de découvrir son long métrage inédit Aliocha Popovitch et Tougarine Zmeï et une sélection de ses courts métrages (Le Chat et la Renarde, Le Dieu, Au bout du monde, etc.), mais aussi d'en savoir plus sur la méthode de travail et les inspirations de cet acteur central de l'animation contemporaine.

Away de Gints Zilbalodis : l'inédit à ne rater sous aucun prétexte


Récompensé par le premier prix de la section Contrechamp lors du dernier festival d'Annecy, Away est probablement la plus grande découverte de l'année côté cinéma d'animation. Rares sont ceux qui avaient vu venir ce long métrage letton réalisé quasiment seul par un jeune cinéaste de 25 ans ! D’une grande beauté sensorielle, il raconte sur un mode minimaliste et contemplatif la quête d'un jeune homme littéralement tombé du ciel dans un monde inconnu pour trouver une issue et échapper à la créature fantomatique qui le poursuit.

L'extraordinaire voyage de Marona : l'avant-première à voir en famille


Attendu dans les salles le 8 janvier, L'extraordinaire voyage de Marona pourrait bien déjà être le plus beau film de l'année 2020 (il fait en tout cas résolument partie des coups de coeur du dernier festival d'Annecy où il était en compétition). Explosion de couleurs et d'émotions, le nouveau long métrage de la réalisatrice Anca Damian (Le voyage de Monsieur Crulic) est une splendeur visuelle qui raconte la vie mouvementée d'une petite chienne nommée Marona. Si le sujet peut a priori sembler rebutant pour un public adulte, l'audace formelle et les innombrables idées visuelles et poétiques de la réalisatrice en font un film éblouissant et précieux.

Coup de projecteur sur Patar et Aubier : la rencontre décalée


On ne présente plus Vincent Patar et Stéphane Aubier à qui l'on doit l'inénarrable Panique au village, décliné en une série, un long et plusieurs courts métrages. Le duo viendra présenter son prochain projet, la série Chien Pourri, ainsi qu'un documentaire qui lui est consacré, signé Fabrice du Welz, et proposera également une rencontre autour d'une sélection de leurs cours métrages.

Les courts métrages pro et étudiants : les fondamentaux


Format phare du cinéma d'animation, le court métrage est évidemment à l'honneur au Carrefour, qui propose quatre programmes de courts français et une sélection de films d'école. On pourra ainsi revoir certains des grands succès de l'année, comme L'Heure de l'ours d'Agnès Patron ou Moutons, loup et tasse de thé de Marion Lacourt, mais aussi des films qui sont en début de carrière à l'image des Songes de Lhomme de Florent Morin et d'Asmahan, la diva de Chloé Mazlo.

Hommage à Rosto : la mémoire vive


"Voir ou revoir ses films, écouter sa musique, pleurer et rire", tel est le programme de la soirée imaginée avec Nicolas Schmerkin, son producteur français fidèle (Autour de Minuit), et ses proches pour rendre hommage à l'auteur, réalisateur, illustrateur et musicien néerlandais Rosto décédé en mars dernier. Les quatre films de sa tétralogie (No Place Like Home (2008) ; Lonely Bones (2013) ; Splintertime (2014) et Reruns (2018)) et le documentaire Everything’s Different, Nothing Has Changed de Joao MB Costa et Rob Gradisen seront projetés.

A noter enfin que de nombreuses rencontres autour de la "fabrication de l'animation" auront également lieu tout au long du festival, avec notamment une rencontre autour du prochain long métrage de Benoit Chieux, Sirocco et le royaume des courants d'air, et un focus sur le studio Vivement Lundi ! Les amateurs de cinéma japonais seront également comblés avec une programmation dédiée : hommage à Satoshi Kon, avant-premières des Mondes parallèles de Yuhei Sakuragi et de Ride your wave de Masaaki Yuasa, ou encore projection du film culte Ghost in the shell de Mamoru Oshii. Par ailleurs, plusieurs événement à destination des professionnels sont également organisés, dont un rendez-vous autour de l'écriture du court métrage d'animation.

Cartoon Forum 2017 : tour d’horizon des premiers projets présentés

Posté par MpM, le 13 septembre 2017

Carrefour de la série télévisée animée, Cartoon Forum est le lieu des possibles. L'endroit où se rencontrent espoirs et désirs, inventivité et audace, coups de cœur et paris fous. Pendant trois jours, les projets se succèdent, et les professionnels se pressent (littéralement) devant les présentations qui répondent toutes à un rituel assez précis. En une demi-heure, il faut convaincre, avec parfois peu d'éléments et un trac plus ou moins bien dissimulé, de l'intérêt et de la faisabilité d'un projet.

Les équipes présentes (producteurs, créateurs, réalisateurs) sont à la recherche de coproductions européennes, et de diffuseurs susceptibles de s'engager à leurs côtés. Du Carton Forum peut ainsi dépendre l'avenir du projet, et l'on a parfois du mal à réaliser que tous ne pourront pas se faire, ou n'arriveront pas jusqu'à nous. Pourtant, a priori, on aurait envie de tous les voir, et l'on est frappé par la diversité et l'éclectisme des thèmes, des graphismes et des univers visuels. Petit tour d'horizon des premiers projets présentés.

LA FOIRE AGRICOLE
Production : PANIQUE! et Autour de minuit
Réalisation : Stéphane Aubier et Vincent Patar

Cowboy et Indien, les héros loufoques et délirants de Panique au village, sont de retour pour un 3e "spécial" de 26 Minutes (après La Bûche de Noël et La Rentrée des classes). Ce nouvel épisode de la fameuse série (en stop Motion) créée par Vincent Patar et Stéphane Aubier se déroule au moment des examens de fin d'année et explore la thème du voyage dans le temps. Confrontés à leurs propres clones, les deux pires garnements du village réussiront-ils à se rendre à la foire agricole, objet de tous leurs désirs ?

Si le film est globalement assuré de se faire (il est suffisamment avancé pour être attendu fin 2018) et sera rapidement suivi d'un 4e (sur les vacances scolaires), la question est plutôt de savoir de quelle diffusion (sortie en salles et télévision) il bénéficiera en Europe, toutes les combinaisons (des épisodes entre eux) étant possible.

Le plus : un ton décalé et une fantaisie débridée auxquels il est impossible de résister.
Le bémol : gare aux attentes (démesurées) du spectateur : on aime tant Panique au village que l'on a toujours un peu peur d'une baisse de forme des auteurs !
A noter : les réalisateurs Vincent Patar et Stéphane Aubier sont doublement présents au Cartoon forum puisqu'ils participent également au projet Chien pourri (adapté des livres jeunesses de Colas Gutman et Marc Boutavant) à l'Ecole des loisirs) présenté par Dandeloo, Folivari et PANIQUE!

TULIPOP ANIMATED SERIES
Production : Tulipop et Blink Industries
Réalisateurs : Nina Gantz & Simon Cartwright

Un projet de série (52 x 11 minutes) totalement dépaysant qui s'inspire de l'Islande, la terre natale de sa créatrice Signy Kolbeinsdottir. L'île, avec ses glaciers, ses montagnes et ses coulées de lave, y est d'ailleurs un personnage à part entière, rebaptisé Tulipop pour l'occasion. On y suivra Gloomy et Bubble, des frères et soeurs champignons, ainsi que de toute une galerie de personnages proches de la nature. Dans cet univers fantastique sans humains, inspiré des contes islandais et scandinaves, se déroulent des aventures pleines de magie et de bienveillance. L'animation 2D fait la part belle aux couleurs vives, voire flashys, créant ainsi une ambiance visuelle forte et immédiatement reconnaissable.

Le plus : un projet singulier porté par ses inspirations islandaises.
Le bémol : on est désespéré de ne pas avoir gagné l'une des peluches représentant les personnages mises en jeu lors de la présentation. Elles sont juste superbes.
A noter : il existe environ 70 produits estampillés Tulipop et vendus à travers le monde. Un merchandising pensé en amont pour financer la série et les contenus cross medias qui devraient l'accompagner.

L'ODYSSEE DE SHOOOM
Production : Picolo Pictures
Réalisateur : Julien Bisaro

Shooom est une adorable petite chouette qui a la mauvaise idée d'éclore pendant une tempête en Louisiane. Avec son frère (qui est lui toujours au chaud dans sa coquille), elle part en quête de parents prêts à les adopter. L'occasion d'aller à la rencontre de nombreux animaux de la forêt. On craque littéralement devant le graphisme délicat et terriblement mignon de ce "spécial" de 26 minutes à destination des tout-petits. La douceur de l'animation ainsi que la simplicité du récit a tout pour séduire même les plus endurcis qui ne pourront rester de marbre devant ce très joli parcours initiatique sur fond de familles recomposées.

Le plus : le film bénéficiera d'une sortie en salles grâce aux Films du préau.
Le bémol : les deux autres films prévus sur le même modèle (dans la collection Egg's stories), mais avec d'autres animaux et d'autres lieux, ne risquent-ils pas de donner l'impression de se répéter ?
A savoir : les auteurs Julien Bisaro et Claire Paoletti se sont rencontrés à l'école de La poudrière et ont créé ensemble la société de production Picolo Pictures.

CHICKEN OF THE DEAD
Production : Anoki et Melting productions
Réalisateur : Julien David

Chicken of the dead se veut un mix entre Walking dead et Chicken run, avec un héros qui oscillerait entre Bernard Tapie et Michel-Edouard Leclerc, ce qui annonce tout de suite la couleur. On est clairement dans un projet à destination d'un public pour adultes et jeunes adultes, très engagé contre le capitalisme et la malbouffe. Il s'agit en effet d'un entrepreneur confronté à un problème délicat : sa nouvelle recette de poulet industriel transforme tous les consommateurs en poulets-zombies très en colère (contre lui).

Le projet de série (10 x 7) s'accompagne d'un projet de court métrage qui sera réalisé à Toulouse. Avec son graphisme rock'n roll proche de la bande dessinée et son ironie mordante, le concept s'inscrit sans ambiguïté à la fois dans la tradition de la satire sociale et du film de genre.

Le plus : le projet va très loin dans la dérision et envisage une saison 2 qui lorgne du côté de la planète des singes, avec une révolution anti-humaine
Le bémol : la radicalité du propos risque de terrifier certains diffuseurs
A savoir : parmi les références cinématographiques citées par les auteurs, on retrouve aussi bien Terminator que Cannibal holocaust ou Invasion Los Angeles.

Au bonheur de Pennac : un roman adapté et un scénario bientôt sur les écrans

Posté par vincy, le 9 avril 2012

Daniel Pennac n'a pas forcément une écriture facile à transposer au cinéma. L'écrivain à succès, ancien cancre, a un style singulier qui ne se prête pas forcément à un scénario de film. Cependant ses polars un brin loufoques ont des trames très cinématographiques.

Jusque là quatre de ses livres ont été portés sur le petit écran (La fée carabine, Bartleby le scribe) et le grand (L'oeil du loup, en court métrage, et Messieurs les enfants, de Pierre Boutron, avec Pierre Arditi, Catherine Jacob et François Morel).

Et cette année, Pennac devient à la mode. Un de ses livres est enfin en cours d'adaptation et un autre qu'il a écrit s'apprête à sortir en salles.

En tournage depuis le 16 février, et jusqu'en mai, Au bonheur des ogres est réalisé par Nicolas Bary (Les enfants de Timpelbach). Raphaël Personnaz sera Benjamin Mallaussène, héros de la saga de l'écrivain. Au bonheur des ogres est le premier livre de la série commencée en 1985 et achevée en 1999 avec un total de six romans aussi drôles que palpitants. Personnaz est accompagnée de Bérénice Béjo, récente césarisée pour The Artist, Guillaume de Tonquedec, Emir Kusturica, Mélanie Bernier et Thierry Neuvic.

Le film coproduit pour 11,8 millions d'euros par Pathé, France 2 Cinéma, Bidibul productions, Chapter 2 et Nexus Factory a été co-écrit par Jérôme Fanster, Serge Frydman et Nicolas Bary. Il devrait sortir en 2013.

Avant cela, nous devrions découvrir l'adaptation d'Ernest & Celestine, la série d'albums jeunesse de la défunte Gabrielle Vincent (23 tomes), avec Ernest le gros ours et Célestine la petite souris. Daniel Pennac a écrit le scénario de ce film d'animation prévu en salles le 5 décembre 2012. Réalisé par les auteurs du déjanté Panique au village, Stéphane Aubier, Vincent Patar et Benjamin Renner, avec les voix de Lambert Wilson et Dominique Maurin dans les rôles principaux, Ernest & Celestine a été produit par l'équipe des Triplettes de Belleville (Les Armateurs, Mélusine Productions, Le Parti Productions et StudioCanal) pour 9,6 millions d'euros.

Les prix Magritte lancent un mauvais sort du cinéma belge…

Posté par vincy, le 8 février 2011

La Belgique n'a jamais aussi été divisée, pour ne pas dire au bord d'une implosion balkanaise ou soudanaise (selon). Les Flamands et les Wallons sont au bord du divorce mais réclament la garde de Bruxelles (comme les Palestiniens et les Israéliens se disputent Jérusalem). Et les professionnels du cinéma francophone belge ont l'idée de copier les Césars (qui eux même ont copié les Oscars) en créant la cérémonie de Magritte. Depuis 2006, les Belges n'avaient plus de prix du cinéma. Les prix Joseph Plateau, créés en 1986, qui récompensaient indifféremment francophones, germanophones et néerlandophones ont laissé un grand vide.

Les prix Magritte ont donc été créé cette année. Problème : ils ne concernent que le cinéma francophone belge (symboliquement remis à Bruxelles quand les Plateau étaient créés dans la ville plus neutre de Gand). La partition de la Belgique continue, même à ce niveau.

Boycott de Cécile de France

Par conséquent, elle est déjà au centre d'une polémique. Ignorer le cinéma flamand alors que les tensions communautaires augmentent s'apparente à une faute politique, surtout quand de nombreux films se font en parfaite harmonie avec des Belges issus de tout le pays (et même d'ailleurs). Ainsi, Cécile de France, originaire de Namur, a refusé de participer à la cérémonie. Le directeur du Centre du Cinéma et de l'Audiovisuel de la Communauté française Frédéric Delcor a reconnu que "si l'on voulait être précis, il faudrait parler de la cérémonie des Magritte du Cinéma belge dans la communauté française". Oops.

Il serait souhaitable que les Magritte s'ouvrent au cinéma flamand. Au lieu de cela, ils ont récompensé la production internationale anglophone de Jaco Van Dormael, Mr Nobody. Au delà des mérites du film, là encore, les Magritte se révèlent hypocrites et provocateurs en primant un film qui n'a de belge qu'une partie minoritaire de son ADN. Cumulant les fautes, ils ont ainsi snobé de nombreux films belges (mais flamands) qui avaient été reconnus dans des festivals internationaux.

On ajoute un problème d'éthique à cette pathétique histoire. C'est l'Académie André Delvaux qui a créé ce prix. Delvaux reçoit comme par hasard un Magritte d'honneur. Et qui retrouve-t-on dans le conseil d'administration de cette académie? Jaco Van Dormael, principal gagnant de la soirée.

À peine 30 films par an

La Belgique se ridiculise une fois de plus. La grosse douzaine de festivals internationaux qui prend place dans la Belgique francophone (notamment le Festival du film francophone de Namur) suffirait à mettre en avant la production nationale. Le pays est doté d'infrastructures solides et de formations reconnues, mais souffre d'un manque de salles qui bloque la croissance de la fréquentation (22 millions de spectateurs en 2009, mais c'est sensiblement le même chiffre depuis plusieurs années). Les films belges, à peine une trentaine de productions par an, ne représentent que 8 à 10% de part de marché du box office annuel (chiffre OEA).

Dans ces conditions, les Prix Magritte n'ont aucun avenir s'ils se ferment à une communauté et jouent le jeu du "partitionnisme". À moins de suivre l'exemple canadien : un prix pour les films québécois (les Jutra) et un autre pour l'ensemble du Canada, y compris le Québec (les Génie).

Palmarès :

Mr. Nobody : meilleur film, réalisateur, scénario original, image, montage, musique originale

Illégal : meilleure actrice (Anne Coesens), second rôle féminin (Christelle Cornill)

Elève libre : meilleur acteur (Jonathan Zaccaï), espoir féminin (Pauline Etienne)

Panique au village : meilleur son, décor

Looking for Eric : meilleure coproduction

Les barons : meilleur second rôle masculin (Jan Decleir)

La régate : meilleur espoir masculin (Joffrey Verbruggen)

Soeur Sourire : meilleurs costumes

Nuit blanche : meilleur court métrage

Les chemins de la mémoire : meilleur documentaire

Magritte d'honneur : André Delvaux

Prix du public : Benoit Poelvoorde