Venise 2015 : deux films d’Orson Welles en préambule

Posté par MpM, le 11 août 2015

orson wellesA Venise, avant le festival, c'est déjà le festival ! Mardi 1er septembre, soit la veille de l'ouverture officielle avec Everest de Baltasar Kormakur, sera ainsi rendu un hommage à Orson Welles, dont on célèbre cette année le centenaire de la naissance. A cette occasion, deux films restaurés, d’inspiration shakespearienne et liés à la ville de Venise, seront projetés.

D'une part, Le marchand de Venise qui a longtemps été considéré comme perdu. L'Orchestre classique d’Alexandrie interprétera en direct la bande originale qui n'a jamais été publiée mais retranscrite à partir du seul enregistrement fait à l’époque.

D'autre part, la fameuse version d'Othello réalisée par Welles en 1951 qui aurait dû être présentée en compétition à Venise à l'époque. Le réalisateur l'avait retirée au dernier moment parce qu'il considérait que la copie n'était pas prête. De ce fait, le film avait été projeté à Cannes l'année suivante, dans une version plus courte qui lui avait valu le Grand prix du jury.

L'hommage à Orson Welles se poursuivra quelques jours plus tard à Deauville dans le cadre du 41e festival de cinéma américain.

Les 50 ans du cinéma marocain : Essaouira (3)

Posté par vincy, le 11 octobre 2008

essaouira_orsonwelles.jpgAu bord de l'Océan Atlantique, entre Casablanca et Agadir, se dresse une petite ville fortifiée, un port de pêcheur qui, tranquillement, s'est mué en spot touristique. La ville a des airs (iodés) de Saint-Malo, le thermomètre est à peine plus chaud. Ce n'est pas Safi, autre ville océanique qui s'est transformée en Jérusalem pour les besoins du film de Ridley Scott, Kingdom of Heaven. Il s'agit d'Essaouira, cité adulée par les français, sans doute pour ses similitudes bretonnes. Planté dans le très occidental Sofitel, face à l'île de Mogador, Claude Lelouch y tourna le "mythique" And Now... Ladies and Gentlemen, avec Patricia Kaas, Jéremy Irons, et Jean-Marie Bigard.

Heureusement Essaouira a plutôt gardé le souvenir d'un autre tournage, mythologique. Othello.

Orson Welles posa sa caméra ici (mais aussi à Safi et El-Jadida, toutes deux plus au Nord) pour filmer sa plus belle oeuvre, en 1952. Il incarnait brillament le Maure de Venise dans cette tragédie shakespearienne, aux côtés de Suzanne Cloutier et Robert Coote. Ce Grand prix du festival de Cannes (Palme d'or de l'époque) avait connu deux suspensions de tournage, faute d'argent. Il a ainsi accepté des narrations et des seconds rôles deans Le troisième homme et Echec à Borgia pour réinvestir ses cachets dans la production de Othello. Welles devait batailler avec ses financiers pour parvenir à ses fins. Il a changé quatre fois de Desdémone. Tournage mouvementé, film tourmenté, son sixième long métrage fut un chemin de croix de trois années.

Locarno lui rendit hommage avec une rétrospective unique en 2005 et rappela qu'à la mort du cinéaste, Othello était le seul film qu'il possédait encore. Il existe trois versions de l'oeuvre, dont la plus rare reste celle présentée à Cannes. Sa fille avait entrepris la restauration du film en 1992; et la copie neuve eut le droit aux honneurs d'une projection publique en plein air, juste à l'entrée des fortifications. Désormais, là où se dresse une stèle (mal entretenue), avec le portrait de l'artiste, la place porte son nom.

(photo : Vincy Thomas)