Les stars et leurs « selfies » : narcissisme ou marketing?

Posté par cynthia, le 10 mai 2014

le selfie de james franco en boxer dans sa salle de bainSigne d'un narcissisme surdimensionné? Outil de communication du moment? Instrument de pouvoir? Les selfies ou autoportraits sont omniprésents sur la Toile. Et ce n'est pas depuis celui réalisé par Ellen Degeneres à la 86ème cérémonie des Oscars qui va changer la donne, bien au contraire. On imagine à Cannes ce que va donner le phénomène en bas ou en haut des marches.

Élu mot de l’année en 2013 par le dictionnaire Oxford, le selfie (autoportrait en français, tout simplement), témoigne d’une nouvelle pratique photographique très liée aux réseaux sociaux. On se capte dans un moment, en mode autoportrait avec un bras allongé coupé par le cadrage, et on diffuse l'image aux autres dans l'espoir d'avoir des j'aime et des commentaires. Le selfie est un art photographique en expansion grâce aux smartphones.

Ça ne date pas d'hier

Pourtant ça ne date pas d'hier. Non le selfie n'est pas apparu lorsque Scarlett Johanssson a posé nu dans sa salle de bain, il n'est pas apparu non plus lors de la dernière cérémonie des César avec Kev Adams (HEUREUSEMENT!). Le selfie ou autoportrait est aussi vieux que la photographie elle-même, si ce n'est plus. Déjà au temps de la Renaissance, les autoportraits régnaient en maître sur l'art. Bien évidemment Rembrandt ne posait pas la bouche en cul de poule devant son miroir, mais son autoportrait, aussi simple fut-il (et loin d'être futile), était tout de même déjà un selfie. La Bibliothèque du Congrès a déclaré récemment que la première de toutes les photographies "selfies" de l'histoire a été prise en 1839.

Si le selfie ne date pas d'aujourd'hui, sa folie ainsi que sa reconnaissance comme une pratique en soi, est tout à fait dans l’air du temps car elle y est très conjointe aux réseaux sociaux (mais si repensez à la photo de l'une de vos contacts Facebook qui se prend devant un miroir en petite robe noire et l'abhorre fièrement en photo de profil). On peut le définir comme étant: « une photographie que l'on a prise de soi, généralement avec un smartphone ou une webcam et postée sur un réseau social » si l'on en croit le dico Oxford. Mais si le selfie existait depuis tout ce temps, pourquoi, nous en parle-t-on en boucle depuis quelques mois? Et bien le selfie c'est un peu comme la tendance de se raser la tête, de porter la barbe, d'être slip ou caleçon, de conduire un 4x4 hybride ou de manger bio: le stars sont passées par là. La communauté du show-biz ne jure désormais que par ce procédé viral pour consolider sa base de fans, et démultiplier sa popularité.

Mais parmi le nombre de stars accro au selfie, une célérité surpasse tout le monde : James Franco.

James Franco, le roi du selfie

Avoir James Franco sur Twitter, Facebook ou Instagram (le tout est relié, si vous avez les trois, vous risquez la saturation), c'est être prêt à supporter un martèlement photographique toutes les dix minutes. James Franco est aussi fier qu'un paon et l'acteur au sourire enjôleur multiplie les selfies sur son compte Instagram JamesFrancoTV au grand bonheur de ses fans. James Franco se révéille, James France se lève, James Franco va à la douche (on ne bave pas sur l'ordinateur voyons), James Franco va aux WC pour vivre quelques minutes d'humanité, James Franco marche jusqu'à sa porte, James Franco mange une pomme, James Franco lit... L'acteur s'aime et surtout aime le selfie. Il en a d'ailleurs défendu l'utilité le 26 décembre 2013 dans un interview au magazine New York Times. « Instagram fonctionne comme l'industrie du film » déclare l'acteur. « Vous devez alterner une photo pour le public et une pour vous-même. En d'autres termes, pour chaque photo de livre, de peinture ou de poème, vous devez poster un selfie ». À présent on comprend mieux le harcèlement visuel.

Pourtant, là où votre voisin ou ami vous aurait gavé jusqu'à le retirer de vos listes de contacts, James Franco récolte plus d'un million de followers sur Instagram, 7,2 millions dur Facebook et 1,4 million sur Twitter. Forcément, on lui pardonne c'est une star. Et c'est parfois drôle. Ou pas. Un récent cliché où il semblait allumer une (trop) jeune fille, avec un commentaire douteux a contraint le comédien à se justifier et s'excuser.

Le cliché où il est la main dans le boxer, baissé? "Pour moi, c'est juste quelque chose d'amusant. Je n'y réfléchi pas vraiment. Mais ça attire l'attention, j'ai de nombreux abonnés sur Instagram", a-t-il d'abord expliqué. "Mon compte Instagram est pour mes fans, mais aujourd'hui, de nombreux blogueurs me suivent. Donc ils prennent les images et les utilisent comme bon leur semble", a-t-il poursuivi. "Mais je ne vous ai pas demandé de regarder ces photos ! C'est juste ce que les gens veulent".

Jared Leto, récemment oscarisé pour son rôle dans Dallas Buyers Club, semble se rapprocher dangereusement du cas Franco. Friand de selfie en tout genre, l'acteur partage tout avec ses followers en particulier lorsqu'il est en tournée avec son groupe de rock les Thirty second to Mars. Le selfie serait-il donc la marque de fabrique des stars, leur source de pouvoir?

Les réseaux sociaux, instruments de pouvoir

Contrairement aux idées reçues, James Franco ne trouve pas ridicule le fait de se photographier soi-même: "Les selfies sont des outils de communication plus que des marques de vanité". En tant qu'acteur, il y voit l'opportunité d'accroître son pouvoir: "Une jolie collection de selfies semble attirer l'attention. Et l'attention semble être le maître-mot quand il s'agit d'être présent sur les réseaux sociaux." Lorsque l'on est célébre, le selfie offrirait selon lui "quelque chose de très puissant". Et ce n'est pas le selfie des Oscars dernier qui contredira l'idée de l'acteur. Cette photo est devenu le tweet le plus retweeté de l'histoire de Twitter, dépassant même celui d'Obama lors de sa réélection. Et elle est devenue également la photo la plus parodiée à travers le monde que ce soit par les célérités elle-même (la meilleure parodie reste celle des Simpsons) ou par le public (à vos smartphones).

Le selfie, serait-il le nouveau passage obligé des célébrités? Nous sommes tenté de dire oui. Un acteur qui a un grand nombre d'abonnés sur son compte vaut davantage pour un studio, qui sait l'importance du marketing viral lors du lancement d'un film. Pire, les médias, du JDD qui reproduit des tweets chaque dimanche à Voici ou aux magazines féminins qui n'hésitent plus à imprimer des selfies et des tweets pour meubler leurs pages, se nourrissent chaque semaine de cette information facile, directement livrée par le fournisseur : la star. Pas de risque de procès. Par conséquent, même les timides s'y mettent.

De nature réservé et discret, Leonardo Dicaprio s'amuse à se prendre en photo tout seul sur le tapis rouge des avant-premières de ses films quitte à faire rire la toile (voir le photo montage du selfie des Oscars). Adèle Exarchopoulos enflamme la fashion week parisienne aux côtés de Léa Seydoux et Lupita Nyong'o avec son smartphone. Même la reine d'Angleterre s'y est laissée prendre en faisant un selfie avec sa royale famille. Après les réseaux sociaux et les stars, à quand un cours de selfie dans les écoles avec James Franco en prof!?

Jennifer Lawrence : son sens de l’humour ne plait pas à tout le monde

Posté par cynthia, le 8 mars 2014

jennifer lawrence lupita nyong'o oscars 2014C'est la journée de la femme : alors célébrons-la avec la star féminine du moment. Elle a 23 ans et déjà trois nominations aux Oscars à son actif. Elle en a empoché un en 2013 dans la catégorie reine de la meilleure actrice. Jennifer Lawrence est aussi la tête d'affiche d'une franchise à cash : le deuxième opus d'Hunger Games est le film qui a récolté le plus de recettes en Amérique du nord en 2013, et les deux premiers épisodes de la série ont déjà rapporté 1,55 milliard de $ dans le monde.

Plus fort que l'éclosion d'une actrice très talentueuse, révélée dans Winter's Bone en 2010, ce qui épate tant dans la trajectoire de Jennifer Lawrence c'est sa success story digne d'un conte de fée hollywoodien, alliant les films d'auteurs et les succès publics : 5 de ses films ont passé la barre des 100 millions de $.

Succès à grande vitesse

Lauréate à 18 ans du prix Marcello-Mastroianni à la Mostra de Venise pour Loin de la terre brûlée de Guillermo Arriga, nommée à 20 ans à l'Oscar de la meilleure actrice pour Winter's bone de Debra Granik (elle le loupe face à Natalie Portman dans Black Swan), elle fait partie d'une génération d'actrices qui ont rapidement gagné en influence : au point que Dior l'a choisie pour succéder à Mila Kunis et Marion Cotillard pour être l'égérie de l'un de ses parfums.

En moins de deux ans, entre la sortie de X-men the first class, celle du premier volet de Hunger Games et le succès plus surprenant de Happiness Therapy (de David O'Russell), Jennifer a mis les critiques, l'industrie et le public à ses pieds. Elle gagne l'Oscar de la meilleure actrice à 22 ans, ce qui en fait l'une des plus jeunes comédiennes primées par l'Académie.

Elle obtient sa troisième nomination à l'Oscar - cette fois en tant que meilleure actrice dans un second rôle -) pour avec American Bluff(toujours de David O'Russell) pour confirmer son aura comme son talent dramatique. «La fille du feu» devient alors l'actrice la plus jeune à avoir déjà reçu trois citations aux Oscars, renvoyant aux archives la détentrice du record, Teresa Wright (nominée une fois en 1942 et deux fois en 1943 à l'âge de 24 ans). Mais les votants ont préféré cette année la novice Lupita Nyong'o (12 years of a slave).

jennifer lawrence lupita nyong'o oscars 2014Insultes et dérision

En Amérique, le succès est rarement méprisé. Elle est louangée et le bashing lui a été un temps épargné. Qui pourrait détester une fille comme elle? Que ce soit en portant des robes trop serrés ou en se cassant (souvent) la figure aux cérémonies, elle n'hésite pas à se moquer d'elle-même.

Pourtant, elle se fait souvent insulter sur les réseaux sociaux et critiquer pour son manque de sérieux sur les plateaux télés. Lawrence renvoie la balle : elle hait Twitter (ce qui lui vaut quelques tweets de geeks pas très sympas) et l'émission de TV Fashion Police (qui critique ses formes et sa boulimie). Qui le lui rendent bien.
Si elle attire la haine des "fashionistas" et autres dictateurs du bon goût, c'est parce qu'elle revendique ses jolies formes en affirmant qu'elle ne peut pas ''bosser l'estomac vide''. Elle est passée par le McDo avant les Oscars et le dernier Festival de Cannes. D'un naturel joyeux et espiègle, elle n'hésite pas à se jouer d'elle-même et de jouer avec les autres (comme cette photo avec Lupura Nyong'o où elle tente de lui chipper l'Oscar).
C'est ainsi qu'elle taquine Liam Hemsworth sur sa rupture d'avec Miley Cyrus (ce qui a mis en rage les fans de la chanteuse), chatouille Josh Hutcherson à la première londonienne de Hunger Games: l'embrasement, n'hésite pas à parler de ces problèmes gastriques liés au stress sur un plateau télé et se casse la figure aux Oscars sans perdre le sourire.

Cela lui amène plus de fans que de jaloux. Jack Nicholson lui a fait la cour, Marion Cotillard se revendique fan et Bradley Cooper l'a présentée à Leonardo DiCaprio qui voulait la rencontrer (sans doute pour savoir comment on pouvait gagner un Oscar sans avoir à perdre 20 kilos).

Paolo Sorrentino voit le futur avec Michael Caine

Posté par vincy, le 6 mars 2014

paolo sorrentino oscars 2014Paolo Sorrentino, Oscar du meilleur film en langue étrangère dimanche dernier pour La Grande Bellezza, va enchaîner avec son deuxième film en anglais, In the Future.

Le tournage du film commencera en mai avec Michael Caine dans le rôle principal. Sorrentino, 43 ans, avait réalisé son premier film anglophone en 2011 : This must be the place, avec Sean Penn en tête d'affiche. L'acteur américain avait été conquis par le metteur en scène en voyant Il Divo sur la Croisette, alors qu'il était président du jury du Festival de Cannes, en 2008. Ce film de Sorrentino avait alors reçu le prix du jury.

In the future est présenté par La Repubblica, qui a révélé l'information, comme un drame intimiste autour d'une relation amicale entre deux personnes âgées. Le partenaire de Caine n'a pas encore été choisi. Mais le cinéaste souhaiterait que le film sorte avant la fin de l'année.

Les Simpsons parodient le « Selfie » des Oscars

Posté par vincy, le 5 mars 2014

les simpsons parodient le selfie d'ellen de generes des oscarsL'autoportrait le plus célèbre de la récente histoire du "selfie" : bon coup pour Samsung, et excellent buzz viral pour les Oscars. Bradley Cooper prend la photo. Angelina Jolie et Jared Leto sont un peu hors cadres. C'est donc le tweet le plus retweeté de l'histoire (3 236 796 tweets au compteur) .

Les Simpsons ne se sont pas gênés pour réagir au phénomène médiatico-hollywoodien. Ils sont tous là mais le cadre est un peu différent puisqu'on voit bien Bradley Cooper prendre la photo, mais aussi Homer Simpsons recalé du cliché. Et si vous cherchez bien, vous verrez aussi que Bart se cache dans l'image...

A noter que certaines stars ont été des guests de la série animée la plus populaire du monde : Meryl Streep fut Jessica Lovejoy dans la saison 6, Ellen De Generes dans la saison 21, Brad Pitt et Angelina Jolie dans la saison 22.

Leonardo DiCaprio et la malédiction des Oscars

Posté par cynthia, le 4 mars 2014

leonardo dicaprio matthew mcconaughey oscars 2014À 39 ans, l'une des plus grandes stars hollywoodiennes (depuis près de 20 ans) et l'un des acteurs les plus respectés a (encore) vu l'Oscar lui passé sous le nez. Pour la quatrième fois, Leonardo DiCaprio n'a pas pu monter sur la scène et brandir la statuette du vainqueur. Matthew McConaughey lui a été préféré pour <Dallas Buyers Club.. Malédiction?

Tommy Lee Jones

La maudite histoire de Leonardo Dicaprio et de la (tant convoitée) statuette dorée a débuté en 1994. L'acteur, alors âgé de 19 ans fut nommé pour l'Oscar du meilleur second rôle suite à son interprétation (spectaculaire) du jeune frère intellectuellement retardé de Johnny Depp dans le film Gilbert Grape. Sa prestation était tellement forte que de nombreuses personnes s'arrêtaient dans la rue souhaitant lui venir en aide en pensant qu'il souffrait vraiment d'une déficience mentale. Malgré cette anecdote, l'académie préfère donner l'Oscar à l'acteur Tommy Lee Jones pour Les fugitifs. Le vétéran plutôt que le novice. La quête de l'Oscar ne fait que commencer...

Après plusieurs films indépendant, Leonardo Dicaprio est découvert par le grand public en 1996 dans l'adaptation moderne et originale de Romeo + Juliette. Un an plus tard, il devient une star planétaire (ainsi que le fantasme de toute une génération) en incarnant le rôle du romantique Jack Dawson dans Titanic. Si le film devient l'un des films les plus oscarisé de l'histoire, avec 11 statuettes, Leo ne reçoit aucune nomination. Premier choc et même premier scandale.

Se faisant littéralement diabolisé par les médias à cause de la Leo-mania (imaginez juste l'effet One Direction puissance 1000 et vous obtiendrez son quotidien), l'acteur poursuit sa carrière tranquillement (L'homme au masque de fer,Celebrity), puis prend une année sabbatique avant de renaître tel le phœnix. Dans les années 2000 il travaille avec les plus grands réalisateurs. Il est quand même oublié pour Gangs of New York et Attrape-moi si tu peux deux ans auparavant.

Jamie Foxx et Forest Whitaker

Il retrouve Scorsese, dont il devient l'égérie, pour The Aviator. Cette fois l'acteur est nommé dans la catégorie meilleur acteur pour avoir incarné l'un des personnages les plus emblématiques du cinéma américain, Howard Hugues. Crise de larmes, hypocondrie et jeu époustouflant ne suffiront pourtant pas à séduire la galerie face à la prestation de Jamie Foxx dans Ray. Leonardo DiCaprio repart bredouille, les larmes aux yeux, dépité, persuadé que sa notoriété et son talent suffisaient pour être oscarisé.

Entre quelques conquêtes de Victoria's secret, Leonardo Dicaprio tourne et confirme, film après film, à quelque point il est un grand acteur (incompris?). En 2007, il bluffe en incarnant le rôle d'un trafiquant de diamant dans Blood Diamond. A la Meryl Streep, il prend même l'accent africain et reçoit une troisième nomination pour l'Oscar du meilleur acteur dans un film de genre (entre action, aventure et cinéma engagé). On pourrait croire que sa double présence à l'écran cette année-là (avec Les infiltrés) serve sa cause. Mais, jamais deux sans trois : c'est l'acteur Forest Whitaker, certes impressionnant, qui l'emporte pour Le dernier roi d'Écosse. Le sortilège va-t-il prendre fin?

Leonardo Dicaprio est un immense acteur. Il est également populaire. C'est aussi un bon producteur. Mais on va bientôt finir par croire qu'il est mal aimé à Hollywood. Intense et dramatique dans Les noces rebelles, il est zappé en 2008. Sa formidable incarnation de John Edgar Hoover dans J.Edgar de Clint Eastwood en 2011 est toute autant snobée par l'Académie. Ce fut, après Titanic, un deuxième choc (médiatique). Et on pourrait évoquer Inception ou Django Unchained : il n'est même pas cité.

Matthew McConaughey

Rebelote cette année, l'acteur est nommé pour le film Le loup de Wall Street de Martin Scorsese. Cette fois on y croît en se disant qu'ils vont quand même, enfin, récompenser la star. Le jeu est ouvert : il s'agit même de l'une des rares catégories où il existe un peu de suspenses. Matthew McConaughey était le rival le plus sérieux : il a remporté la plupart des prix d'interprétation cet hiver. On sait aussi que les votants aiment les transformations physiques, les rôles qui défient le simple jeu. Et puis, il y a également Chiwetel Ejiofor (12 Years a Slave) qui incarne toutes les nuances d'un homme subissant la dure loi de l'esclavage. Mais on sait aussi que les Oscars, parfois, sont un peu irrationnels. On peut récompenser davantage une carrière qu'un rôle, remercier une star pour services rendus à l'industrie plutôt qu'une performance singulière. Le problème est que McCoonaughey cumulait un peu tout cela, en plus d'un statut de revenant (et Hollywood aime les come-backs).
Conscient de toutes ces "données", l'acteur décide de changer de stratégie : jusque là très distant avec le "lobbying" pré-Oscars, il n'hésite plus à donner des interviews, participer à des tables rondes professionnelles, fouler les tapis rouges des différentes cérémonies, construire une image de vainqueur potentiel. Il passe d'outsider à oscarisable. Les médias américains vont jusqu'à évoquer que c'est peut-être la bonne année pour DiCaprio.

En vain. Il manque une nouvelle fois la statuette et ne peut même pas se consoler sur le "selfie" (autoportrait) de Bradley Cooper qui a été twitté plus de 3 millions de fois à travers le monde.

Redford, Clift, Grant, Cotten, et confrères

Internet préfère en rire. Il est vrai que si l'acteur n'a toujours pas ce qu'il mérite, il n'en est pas moins devenu le roi du gif animé concernant cette malédiction autour des Oscars. Gags, parodies : des véritables perles interactives montrant avec humour cette injustice circulent sur le net depuis quelques années. Leonardo sans Oscars, c'est devenu une habitude. On se demande même si le jour où il l'aura, les quatre chevaliers de l'apocalypse ne vont pas faire une descente sur Hollywood.

On a conscience que DiCaprio n'a pas besoin d'un Oscar. Les Oscars auraient davantage besoin d'inscrire un DiCaprio dans ses annales. Après tout, ils sont nombreux à ne pas l'avoir reçu et à être restés dans le Panthéon hollywoodien : Warren Beatty, Charles Boyer, Richard Burton, Montgomery Clift, Cary Grant, Marcello Mastroianni, Peter O'Toole, Robert Redford ont tous été nominés et jamais récompensés. Certains (Pacino, Newman, Jeff Bridges, Henry Fonda) ont attendu quelques décennies avant de l'obtenir.
Et n'oublions jamais que les Oscars n'ont jamais nominé Richard Gere, Joseph Cotten, Jim Carrey, John Barrymore, Donald Sutherland, Edward G. Robinson, Danny Glover, Steve Martin, Malcolm McDowell, Dennis Quaid ou Bruce Willis.

Oscars 2014 : 12 Years a Slave et Gravity dominent le palmarès

Posté par vincy, le 3 mars 2014

Il aura été difficile de départager les deux favoris de la 86e Cérémonie des Oscars (voir le palmarès intégral).

On pourra dire que 12 Years a Slave a gagné la récompense suprême, en plus du prix du meilleur scénario / adaptation et du meilleur second-rôle féminin. Trois statuettes pour 9 nominations. Bon ratio. C'est aussi la première fois qu'un producteur noir - le réalisateur Steve McQueen - gagne l'Oscar du meilleur film. La seconde fois qu'un scénariste noir emporte un Oscar lié à l'écriture d'un film (la première fois ne date que de 2009 avec Precious). La victoire de Lupita Nyong’o dans la catégorie du meilleur second-rôle féminin s'inscrit aussi dans les annales de l'événement : ce n'est que la 14e actrice noire à obtenir un Oscar et elle rejoint le club fermé (seulement 15) des comédiens oscarisés dès leur premier film. Enfin c'est également le deuxième Oscar du meilleur film pour Fox Searchlight, après Slumdog Millionaire. Et le premier Oscar pour Brad Pitt, coproducteur du film.

Gravity a gagné au volume. 7 Oscars (sur 10 nominations) : une invasion mexicaine. Le film rentre dans le cercle des films les plus récompensés (ils n'étaient que 25 à en avoir gagné autant ou plus). Alfonso Cuaron devient le premier cinéaste latino-américain à être consacré meilleur réalisateur. Il gagne aussi un deuxième Oscar dans la foulée en partageant celui du meilleur montage. Un an après l'Oscar du meilleur film pour Argo, Warner Bros continue d'être le seul grand studio à aligner blockbusters et films primés par l'Académie.

Parmi les autres faits notables :
- 3 Oscars pour Dallas Buyers Club dont celui du meilleur acteur à Matthew McConaughey, la star du moment, et du meilleur second-rôle masculin, Jared Leto, le revenant.
- 3 Oscars pour l'Australie à travers Cate Blanchett (meilleure actrice) et Catherine Martin (décors et costumes pour Gatsby le magnifique). Blanchett gagne ainsi son 2e Oscar (le premier était pour un second-rôle) et rejoint ainsi les 21 autres comédiens qui ont gagné dans les deux catégories. C'est aussi la seconde actrice à être oscarisée dans un film de Woody Allen, 36 ans après Diane Keaton dans Annie Hall
- La France repart avec l'Oscar du meilleur court métrage animé (Mr. Hublot)
- L'Italie assoit son pouvoir sur la catégorie du meilleur film en langue étrangère : La Grande Bellezza est le 14e film italien à remporter la statuette (le cinéma français est 2e avec 12 Oscars). Le cinéma italien n'avait pas gagné cet Oscar depuis La vita è bella en 1999.
- Enfin, avec la victoire de La Reine des neiges, Disney Animation gagne son premier Oscar dans la catégorie meilleur long métrage d'animation (qui existe depuis 13 ans). Le film a aussi ramené l'Oscar de la meilleure chanson dans son escarcelle.

Les deux grands perdants de la soirée sont évidemment Le Loup de Wall Street et American Bluff, qui repartent les mains complètement vides.

12 Years a Slave triomphe aux Independent Spirit Awards

Posté par vincy, le 2 mars 2014

A la veille des Oscars, 12 Years a Slave a quasiment tout raflé aux Independent Spirit Awards. Film, Réalisateur, second-rôle féminin, scénario, image : on voit là un avant-signe de ce que pourrait être la cérémonie des Oscars.

Pour une fois, les Spirit Awards ont été assez consensuels, répétant les palmarès des critiques, des Golden Globes et des différentes guildes : Blanchett, McConaughey et Leto font là encore figures de favoris pour les Oscars.

On notera que La vie d'Adèle, qui n'est pas oscarisable, a été récompensé par le prix du meilleur film étranger. Trois autres films cannois ont été honorés : Fruitvale Station, Mud et Nebraska.

Palmarès

Meilleur film: 12 Years a Slave
Meilleur réalisateur: Steve McQueen (12 Years a Slave)
Meilleur acteur: Matthew McConaughey (Dallas Buyers Club)
Meilleure actrice: Cate Blanchett (Blue Jasmine)
Meilleur second rôle masculin: Jared Leto (Dallas Buyers Club)
Meilleur second rôle féminin: Lupita Nyong’o (12 Years a Slave)
Meilleur documentaire: 20 Feet From Stardom
Meilleur scénario: John Ridley (12 Years a Slave)
Meilleure image: Sean Bobbitt (12 Years a Slave)
Prix John Cassavetes: This Is Martin Bonner
Meilleur film étranger: La vie d'Adèle
Prix Robert Altman: Mud
Meilleur premier film: Fruitvale Station
Meilleur premier scénario: Bob Nelson (Nebraska)
Meilleur producteurs: Toby Halbrooks et James M. Johnston
Meilleur montage: Nat Sanders (Short Term 12)

Le cinéaste d’Alabama Monroe embarque Matthias Schoenaerts dans les nuits de Gand

Posté par vincy, le 18 février 2014

matthias schenaerts stef aertsPour son nouveau film, le cinéaste belge Felix van Groeningen (nommé cette année à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère pour The Broken Circle Breakdown/Alabama Monroe) a enrôlé le plus célèbre des flamands, Matthias Schoenaerts (Bullhead, De rouille et d'os).

Avec le jeune Stef Aerts (Oxygène), ils tiendront les rôles principaux de Belgica.

Cinquième film de van Groeningen, Belgica est l’histoire de deux frères qui évoluent dans le monde de la nuit à Gand. A deux, ils tiennent les rênes du Belgica, un bar à succès où se jouent petites et grandes comédies humaines, entre racisme et camaraderie, fraternité et rivalité.

Le scénario est coécrit par le réalisateur et Arne Sierens. Le film est une co-poroduction belge (Menuet), néerlandaise (Topkapi) et française (Pyramide).

Van Groeningen, 37 ans, né à Gand, a reçu de nombreux prix avec Alabama Monroe (prix du public de la sélection Panorama à Berlin 2013, meilleur scénario à Tribeca) mais aussi avec La merditude des choses (Grand prix du Festival d'Istanbul, prix CICAE à Cannes).

Une chanson nominée puis disqualifiée des Oscars

Posté par vincy, le 30 janvier 2014

C'est tout aussi rare que surprenant. Le conseil d'administration de l'Académie des Oscars a décidé de retirer la nomination de "Alone Yet Not Alone" dans la catégorie meilleure chanson. Le conseil a jugé que la promotion avait été "déloyale".
Aucune autre chanson ne la remplacera. Il ne reste donc que 4 nommés : “Happy” (Moi, moche et méchant 2) de Pharrell Williams, “Let It Go” (La Reine des neiges) de Kristen Anderson-Lopez et Robert Lopez, “The Moon Song” (Her) de Karen O et and Spike Jonze, et “Ordinary Love” (Mandela: Long Walk to Freedom) de Paul Hewson, Dave Evans, Adam Clayton, Larry Mullen et Paul Hewson (voir voir toutes les nominations aux Oscars).
“Alone Yet Not Alone”, écrite par Bruce Broughton et Dennis Spiegel, était chantée par la quadriplégique et évangélique Joni Eareckson Tada. Pour l'enregistrer, l'interprète a été aidée par son mari (qui lui appuyait sur son diaphragme afin qu'elle est plus de souffle).

« La décision a été motivée par la découverte que [Bruce] Broughton [l'auteur de la chanson], un ancien gouverneur [de l'Académie] et actuel membre du comité de direction de la branche musique [de l'Académie] avait envoyé des courriels aux membres de sa branche pour les informer, pendant la période de vote pour les nominations, que sa chanson était candidate », explique l'Académie dans son communiqué. « Que cette communication ait été bien intentionnée ou non, user de son statut d'ancien gouverneur et d'actuel membre du comité de direction pour promouvoir personnellement sa propre candidature aux Oscars crée l'apparence d'un avantage déloyal », a déclaré Cheryl Boone Isaacs, présidente de l'Académie.

Les auteurs de la chanson sont évidemment anéantis.

Ce n'est pas la première fois dans l'histoire des Oscars qu'une nomination est retirée avant la cérémonie. La BOF du Parrain par Nina Rota, le scénario original de Hondo, le documentaire Young Americans... tous enfreignaient les règles strictes de l'Académie qui veut que la compétition soit aussi juste qu'équitable. Or tout lobbying est dorénavant prohibé.

La chanson révoquée cette année est celle d un drame historique, Alone yet not alone, se déroulant en Grande-Bretagne au XVIIIe siècle, réalisé par Ray Bengston et George D. Escobar. Le film est sorti discrètement aux Etats-Unis en septembre et n'a rapporté que 133000$ au box office.

Screen Actors Guild Awards : et les favoris pour les Oscars sont…

Posté par vincy, le 19 janvier 2014

La cérémonie des Screen Actors Guild Awards a remis ses prix hier soir. Par son poids - le nombre de votants - elle donne un bon un indicateur sur les futurs vainqueurs possibles aux prochains Oscars, le 2 mars.

Sans surprise, le duo de Dallas Buyers Club, Matthew McConaughey et Jared Leto, a remporté respectivement le prix du meilleur acteur et du meilleur second-rôle masculin. De même l'archi-favorite Cate Blanchett a été consacrée meilleure actrice pour son personnage dans Blue Jasmine.

En revanche, pour le prix du meilleur second-rôle féminin, tout le monde attendait Jennifer Lawrence, récompensée par de nombreux critiques, palmarès et même le Golden Globe l'a semaine dernière. Or c'est Lupita Nyong'o pour son rôle dans 12 Years a Slave qui a été primée. Il semble que ce soit la seule catégorie où la course reste ouverte.

Jennifer Lawrence ne repart pas bredouille puisque le casting d'American Bluff a été sacralisé par le prestigieux prix du meilleur casting, l'équivalent d'un prix du meilleur film : Amy Adams, Christian Bale, Louis C.K., Bradley Cooper, Paul Herman, Jack Huston, Jennifer Lawrence, Alessandro Nivola, Michael Pena, Jeremy Renner, Elisabeth Röhm et Shea Whigham ont ainsi été distingués tous ensemble.