Cannes : les films américains attendus sur la Croisette

Posté par MpM, le 28 février 2009

Dès lors qu'il s'agit de cinéma américain, pour un festival, il s'agit de garder une juste mesure entre glamour et cinéphilie. A Cannes, les Etats-Unis ne sont jamais ni absents, ni anecdotiques, représentant à peu de choses près 20% de la compétition officielle et presque la moitié des séances de prestige, sans pourtant donner l'impression d'être la seule voie possible. Après les chocs cinématographiques du Che et de Two lovers, on compte largement sur Thierry Frémaux et son équipe pour dénicher les équivalents 2009 parmi la pléthore de longs métrages d'ores et déjà pressentis (et espérés) sur la Croisette.

ingloriousbasterds1.jpgIndéniable favori numéro 1, Quentin Tarantino, l’enfant chéri du Festival, qui avec son projet ambitieux (Inglourious basterds) et son casting de folie (Brad Pitt, Samuel L. Jackson, Maggie Cheung, Mélanie Laurent, Diane Kruger...) semble avoir une place d'ores et déjà réservée en Sélection officielle. A l'heure actuelle, la vraie question ne serait d'ailleurs pas : "le film sera-t-il à Cannes ?" mais "sera-t-il en compétition ou en séance de minuit ?". Plus compliqué qu'on ne le croit, la présidente du jury cannois, Isabelle Huppert, ayant été pressentie pour jouer dans le film avant de finalement refuser pour des raisons peu claires... On la voit mal devoir maintenant juger de la qualité finale.

D'autres habitués de la compétition cannoise pourraient être de nouveau de la partie, à commencer par les frères Coen (A serious man), Jim Jarmusch (The limits of control), Steven Soderbergh (qui a même deux films à proposer : The girlfriend experience et The informant avec Matt Damon) et Michael Moore. Mais ils devront faire face à la concurrence de cinéastes moins fréquemment sélectionnés et qui présentent peut-être l'avantage de donner une impression de changement, à défaut de renouveau. On pense ainsi à Francis Ford Coppola (Tetro) qui n'est pas venu à Cannes depuis des années ou encore à Terry Gilliam (The imaginarium of Dr Parnassus, le dernier rôle d’Heath Ledger) dont chaque nouveau film est une promesse excitante. Sans oublier Todd Solondz (Forgiveness), Neil Jordan (Ondine), Richard Kelly (The box) et George A. Romero (Island of the dead) qui font office d'alternative séduisante et non négligeable. On pense aussi à à Ang Lee (Taking woodstock, sur le concert mythique) qui a toujours préféré Venise, mais qui vient d'être nommé Président du jury à la Mostra italienne. Il est impossible qu'un président de jury présente en plus son film en compétition.

Parmi les étrangers travaillant à Hollywood, on peut enfin espérer la venue d'Alejandro Amenabar (Agora) qui met en scène Rachel Weisz dans le rôle de la philosophe antique Hypatie et de Jane Campion (la seule réalisatrice à détenir une Palme d'or) avec Bright star, un film sur le poète britannique John Keats.

Et quid des grosses machines présentées à Cannes en avant-première pour le divertissement des festivaliers ? Après Indiana Jones IV et Kung-fu panda, la barre est placée un cran plus haut que d'habitude, mais Terminator renaissance (de McG) avec Christian Bale apparait comme un choix logique. Quant à Harry Potter et le Prince de sang mêlé, ce serait indéniablement un sacré coup médiatique. En tout cas plus plausible que GI Joe, le réveil du cobra ou Transformers la revanche, les deux autres blockbusters de l'été...

On peut aussi rêver : Up de Pixar?

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A suivre : les autres continents en course pour la Palme d'or

Cannes : les films européens qui pourraient monter les marches

Posté par MpM, le 27 février 2009

Berlin terminé, les Oscars décernés… pour s’occuper, la profession n’a plus qu’à lorgner du côté de Cannes et des films qui, s’ils étaient prêts à temps, pourraient faire sensation sur le tapis rouge. La liste est longue et parfois fantasque, mais certains noms reviennent avec une vraie constance. Sûrement de quoi amuser Thierry Frémaux qui, comme chaque année, va au cours des deux mois qui viennent découvrir au fil des articles de journaux ce qu’il est censé aimer ou détester.

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Aux réalisateurs français déjà cités (voir notre article du 18 janvier), se sont peu à peu ajoutés l’incontournable Bruno Dumont (Hadewijch), Marina de Van (Ne te retourne pas, déjà pressenti en 2008) et Gaspar Noe (Soudain le vide), trois réalisateurs susceptibles de susciter une vraie bonne polémique comme la Croisette en est friande. Dans un genre très différent, certains parlent du documentaire de Nicolas Hulot, The titanic Syndrome tandis qu'en outsiders, on voit bien Stéphane Brizé (Mademoiselle Chambon, adapté d'un roman de Eric Holder) ainsi qu' Albert Pereira Lazaro et son complice Emmanuel Klotz pour le film d'animation Les lascars.

Déjà venus, Tony Gatlif (Liberté), Alain Resnais (Les herbes folles) et Cédric Kahn (Les regrets) pourraient enfin faire également partie des prétendants présentés aux sélectionneurs du Festival. On l'a compris, le choix final risque d'être particulièrement complexe... d'autant que, traditionnellement, seuls trois ou quatre films français figurent en compétition.  Même avec la possibilité d'un "repêchage" en "séance spéciale" ou dans le cadre de la section "Un certain regard", la majorité des longs métrages envisagés ne fera pas le voyage, et cela indépendamment de toute considération artistique.

Almodovar, Loach, Von Trier, Mungiu...

Il ne faut pas croire que la sélection s'annonce plus facile dans le reste de l'Europe. Même parmi les "fidèles", voire les déjà palmés, un tri drastique va s'imposer. De Pedro Almodovar (Los abrazios rotos, avec Peneloppe Cruz) dont on ne compte plus les tentatives de remporter la Palme à Ken Loach (Looking for Eric, sur et avec Eric Cantonna) qui l'a reçue en 2006, ils sont tous prêts : Lars von Trier (Antichrist avec Willem Dafoe et Charlotte Gainsbourg), Fatih Atkin (Soul kitchen, une comédie avec Morritz Bleibtreu), Michael Haneke (Le ruban blanc), Cristian Mungiu (Palme d’or 2007 pour 4 mois, 3 semaines, 2 jours qui revient avec Tales from the golden age, sur la Roumanie communiste), Marco Belloccio (Vincere), Bela Tarr (The Turin horse), Andreas Arnold (Fish tank), Danis Tanovic (Triage)...

Toutefois, la surprise pourrait aussi venir de ceux qui n'ont jamais connu les honneurs de la compétition ou même du Festival : l'Italien Michele Placido (Il grande sogno), l'Autrichienne Jessica Hausner (Lourdes), l'Islandais Dagur Kari (The good heart), l'Allemand Matthias Glasner (This is love, sur la prostitution enfantine en Thaïlande) ou encore le film d'animation nordique, Metropia, dirigé par Tarik Saleh.

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A suivre : les films nord-américains attendus sur la Croisette