Annie Awards: Vice-Versa, Le voyage d’Arlo, Snoopy et les Peanuts, Anomalisa et Shaun le mouton nommés pour le meilleur film

Posté par vincy, le 1 décembre 2015

Les 43e Annie Awards, les Oscars de l'animation, ont révélé aujourd'hui leurs nominations en vue de la cérémonie du 6 février prochain.

Vice-Versa, grand favori, sera confronté dans la catégorie meilleur film d'animation à un autre film Pixar, Le voyage d'Arlo, mais aussi Snoopy et les Peanuts, Anomalisa (Grand prix du jury à Venise) et Shaun le mouton, une co-production française. Les Minions, Hôtel Transylvanie 2, Bob l'Eponge ou En route! ont été complètement évincées de cette liste de finalistes, même s'ils sont nominés dans d'autres catégories (7 fois pour les Minions). Mais là aussi, dans les nominations plus techniques, Pixar domine largement.

Pour la réalisation, les Annie Awards ont opté pour Charlie Kaufman et Duke Johnson (Anomalisa), Raul Garcia (Extraordinary Tales), Roger Allers (Le Prophète), Pete Docter (Vice-Versa), Mark Burton et Richard Starzak (Shaun le mouton), Steve Martino (Snoopy), et Hiromasa Yonebayashi (Souvenirs de Marnie).

A cela s'ajoute une nouvelle catégorie, celle du meilleur film d'animation indépendant où sont en lice Le garçon et le monde (Grand prix à Annecy en 2014, également nominé pour la meilleure musique et les décors), Le Prophète (également nominé dans la catégorie montage), qui sort demain en salles, Le garçon et la bête, le nouveau film de Mamoru Hosoda, et Souvenirs de Marnie, dernier long métrage des studios Ghibli (également nominé dans la catégorie scénario face à Vice-Versa et Shaun le mouton).

Les performances vocales ne sont pas oubliées: Jennifer Jason Leigh (Anomalisa), Amy Poehler et Philly Smith (Vice-Versa), le français Pierre Coffin et Jon Hamm (Les Minions), Alex Garfin et Bette Midler (Snoopy), Tom Kenny (Bob l'Eponge).

Pixar est aussi nominé dans la catégorie meilleur court métrage animé avec Sanjay's Super Team. Au total, le studio cumule 25 citations.

Côté effets visuels ou animés dans les productions hollywoodiennes, les votants ont choisi ceux de Jurassic World, Avengers: l'Ere d'Ultron, Le Labyrinthe 2 et le dernier Hobbit.

Enfin, parmi les 36 catégories, les Annie Awards, ont aussi retenu une pub pour les pneus français Michelin.

Le futur incertain du Studio Ghibli

Posté par vincy, le 4 août 2014

studio ghibliLa nouvelle n'en est pas vraiment une : le producteur Toshio Suzuki a annoncé sur MBS que le Studio Ghibli allait faire une pause dans la production des long-métrages d'animation. "Il n'est pas impossible que nous continuions à produire. Mais nous prenons une brève pause pour reconsidérer ce que nous devons faire" a-t-il expliqué.

Après le doublé historique des deux fondateurs du studio - Le vent se lève, ultime film d'Hayao Miyazaki, et Le conte de la princesse Kaguya, qui signait le grand retour de Isao Takahata, l'incertitude sur l'avenir du studio alimentait les plus folles rumeurs. Le principal problème du Studio était bien entendu l'âge (et la fatigue) des capitaines, décidés à profiter un peu de leur retraite (lire notre actualité du 6 septembre). Incapables de trouver une relève (la tyrannie d'Hayao Miyazaki a eu raison des plus grands talents qui se sont enfuis et même de son fils qui se sent bridé), il devenait difficile de faire vivre l'héritage.

Le dernier long métrage du studio, Marnie (Omoide no Marnie) d'Hiromasa Yonebayashi (Arrietty) n'a rapporté que 10 millions de $ au box office japonais en 2 semaines. On est loin du Vent se lève (120M$), champion du box office local l'an dernier. Déjà, la Princesse Kaguya (23M$) n'avait pas été rentabilisé. Deux films qui échouent suffisent à mettre en péril l'équilibre précaire d'un studio dont les contrats sont à plein temps et à durée indéterminée. "Au Japon, l'ensemble des studios de production de dessin animé ont pour usage de payer les animateurs à la tâche (au plan ou au dessin), expliquait Ilan Nguyên, lecteur à l'université des arts de Tokyo au journal Le MondeGhibli est l'une des seules compagnies à s'être attaché leurs services en les embauchant."

Personne ne parle d'un arrêt des Studios Ghibli, mais plutôt d'une restructuration, d'un nettoyage de printemps. Les contrats en CDI vont redevenir freelance. La vente de licences et des produits dérivés va être une priorité stratégique. Le musée Ghibli est toujours en quête d'un agrandissement. Ghibli peut rester une simple rente, gérant les droits d'auteurs et son patrimoine immobilier, produisant des courts-métrages, publicités et vidéo-clips. Mais aucun film n'est en projet. Depuis plusieurs mois, on sait que le département des long-métrages va baisser le rideau.

Il reste trois options. La première est interne : que les animateurs du studio s'affranchissent de leurs maîtres et proposent des longs métrages. «J’espère que les jeunes de l’équipe profiteront de mon départ pour s’exprimer davantage et proposer leurs propres idées ambitieuses» avouait un cadre du studio il y a quelques mois. Mais en ont-ils la capacité après des années à vivre dans l'ombre et sans la moindre possibilité de s'émanciper?

La deuxième est le retour de Mamoru Hosoda. Avec Les Enfants loups, Ame et Yuki (2012), le fondateur du Studio Chizu est devenu l'héritier emblématique et évident de Hayao Miyazaki. Mais il a fondé son propre studio après avoir été remercié en pleine production du Château ambulant.

La troisième est le rachat du Studio par Walt Disney Company. Les pourparlers ont commencé il y a un an. La valeur de Ghibli est estimé à 840M€. Le studio distribue les films de Ghibli dans le monde entier, à l'exception du Japon. Les produits dérivés Ghibli sont vendus dans le Disneyland de Tokyo. Si un tel rachat devait avoir lieu, on imagine le séisme psychologique chez les Japonais : Ghibli y est considéré comme un Trésor national.