Arte décerne un prix au futur film de Yorgos Lanthimos

Posté par vincy, le 2 février 2013

Le Prix ARTE International a distingué le nouveau projet du cinéaste grec Yorgos (Giorgios en anglais) Lanthimos, The Lobster. L'an dernier, c'était déjà un projet grec qui avait gagné ce prix puisque la cinéaste Athina Rachel Tsangari, à qui l'on doit Attenberg avait été récompensée pour son projet de science-fiction, Duncharon.  Notons que Tsangari produit tous les films de Lanthimos et que celui-ci a co-produit le film Attenberg de la réalisatrice.

Lanthinos est actuellement la figure de proue du nouveau cinéma grec. En 2009 avec Canine (son deuxième film), il a reçu le Prix Un Certain Regard au Festival de Cannes mais aussi deux prix au FCMM de Montréal, deux autres au Festival du film fantastique de Sitges, et une nomination à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère. Deux ans plus tard, avec Alps (Alpeis), qui sort en France le 27 mars, il gagne le grand prix du festival de Sydney et le prix du scénario au Festival de Venise.

Son futur film, The Lobster, fable fantastique et futuriste, se focalise sur un monde aux lois et aux règles tyranniques. "Une dystopie (contre-utopie) où les hommes et les femmes sont obligés de vivre en couple et subissent un terrible châtiment s’ils désobéissent" selon le communiqué. Sur son blog, Olivier Père, nouveau directeur général d'ARTE France cinéma, évoque une "histoire à la folle originalité qui s’inscrit dans la lignée littéraire d’Orwell et de Bradbury."

Ce sera son premier film en langue anglaise. En effet, le cinéaste, 40 ans cette année, vit et travaille à Londres. Le tournage doit se dérouler en Irlande.

Le Festival de Locarno se projette à Paris

Posté par vincy, le 7 septembre 2012

Pendant trois jours, le Nouveau Latina (Paris 4e) proposera une Carte blanche au 65e Festival du Film de Locarno. Du 25 au 27 septembre, pour la troisième année, le Centre Culturel Suisse, des films du palmarès, des courts métrages et des coups de coeur de l'ex-directeur artistique Olivier Père seront projetés pour le public parisien, en attendant une éventuelle distribution en salles.

Pour 7€ par séance ( artes UGC Illimité et Pass Gaumont acceptées), vous pourrez ainsi voir les auteurs de demain ainsi que le nouveau film de Jean-Claude Brisseau, Léopard d'or, en présence du réalisateur.

Mardi 25 septembre : le palmarès.

- 17h : Somebody Up There Likes Me de Bob Byington - Prix spécial du jury
- 18h30 : When Night falls de Ying Liang - Meilleur réalisateur, Meilleure actrice
- 20h : La fille de nulle part de Jean-Claude Brisseau - Léopard d'or
- 22h : Inori de Pedro Gonzalez Rubio - Léopard d'or de la sélection Cinéastes du présent

Mercredi 26.09 : la carte blanche à Olivier Père.

- 18h : Leviathan de Verena Paravel & Lucien Castaing-Taylor
- 20h : A Ultima Vez Que Vi Macau de Joao Pedro Rodrigues & Joao Rui Guerra da Mata
- 21h40 : Playback de Sho Miyake

Jeudi 27.09 : les courts métrages
- 18h : 4 Films du palmarès 2012
- 19h45 : Programme Corti d'artista
- 21h15 : Programme Corti d'autore

Michel Reilhac laisse la direction du cinéma d’ARTE à Olivier Père, directeur du Festival de Locarno

Posté par vincy, le 27 août 2012

Lors de la conférence de presse de rentrée d'Arte, Michel Reilhac a annoncé aujourd'hui qu'il quittait la direction du cinéma d'Arte, poste occupé depuis 10 ans. Directeur du cinéma et Directeur général de la filiale Arte France Cinéma, il préfère se consacrer à ses projets personnels et sa passion du transmédia, qu'il savait tant faire partager ces derniers mois sur Twitter. Sur le réseau où tout gazouille, il confirme : "Je démissionne d'Arte. Je serai remplacé par Olivier Père , directeur actuel du festival de Locarno."

Il quitte la chaîne après une décennie de succès et de prix parmi les plus prestigieux : cette année à Cannes, 8 films coproduits par ARTE ont été primés. On peut citer dans les oeuvres marquantes qu'il a contribué à aider Le grand soir, Laurence Anyways, Pater, L'apollonide, Tomboy, Melancholia, Polisse, Tournée, Le Havre, le silence de Lorna, Caramel, Intervention divine, parmi tant d'autres...

Olivier Père, par ailleurs ancien délégué général de la Quinzaine des réalisateurs peut s'enorgueillir d'un bon bilan après deux saisons au Festival suisse, tant d'un point de vue public (fréquentation consolidée), critique (films appréciés) que professionnel (marché dopé). Cependant, en quittant Locarno, Olivier Père place la manifestation dans l'incertitude, devant choisir dans l'urgence un nouveau directeur au moment où elle se revigorait.

Ancien Directeur Général du Forum des Images et ancien président du Festival des films gays et lesbiens de Paris, Michel Reilhac, aussi passionné que fervent défenseur de la mutation du 7e art, partira vivre une grande partie de son temps à Berlin ("Ah oui, j'ai oublié de dire aussi ça : je déménage à Berlin ou je vivrai les 2/3 du temps" écrit-il sur Twitter). Toujours sur le réseau social, il indique qu'il sera "parti d'Arte le 1er décembre seulement". D'ici là, on le croisera peut-être encore dans le métro parisien, lisant ses scénarios sur sa tablette...

Charlotte Rampling, prix d’Excellence à Locarno

Posté par vincy, le 5 juillet 2012

Le 65e Festival de Locarno décernera son prix d'Excellence "Moët & Chandon" à Charlotte Rampling. La cérémonie aura lieu lors de la soirée d'ouverture du Festival, le 1er août prochain. Rampling sera l'invitée d'une conversation avec le public le lendemain. Le 2 août au soir, le Festival projettera, hors-compétition, I, Anna, de Barnaby Southcombe, l'un de ses films les plus récents. Le public pourra aussi voir durant le Festival Portier de nuit (Il portiere di notte , 1974) de Liliana Cavani et Sous le sable (2000) de François Ozon.

Olivier Père, Directeur artistique du Festival, ne cache pas son admiration pour l'actrice, «mystérieuse et fascinante ». Il ajoute que son magnétisme et sa beauté uniques « ont hanté plusieurs titres marquants du cinéma contemporain. De Visconti à Lars von Trier, de Woody Allen à François Ozon, de Liliana Cavani à Nagisa Oshima, Charlotte Rampling tour à tour fatale et fragile a séduit de nombreux grands cinéastes, et avec eux des millions de spectateurs»

Ce prix d'Excellence a été remis, par le passé, à des comédiens tels que Oleg Menchikov, Susan Sarandon, John Malkovich, Willem Dafoe, Michel Piccoli, Carmen Maura, Toni Servillo, Chiara Mastroianni et, l'an dernier, Isabelle Huppert.

Rampling a fait ses débuts au cinéma dans Le Knack… et comment l’avoir (The Knack... and How to Get It, 1965) de Richard Lester, film phare du Swinging London, Palme d’or à Cannes. Depuis, son exigence l'a conduite à tourner avec les plus grands cinéastes : La Chair de l’orchidée (1975) de Patrice Chéreau, Stardust Memories (1980) de Woody Allen, Le Verdict (The Verdict, 1982) de Sidney Lumet aux côtés de Paul Newman, Max mon amour (1986) de Nagisa Oshima, Life during Wartime (2009) de Todd Solondz. L'an dernier, elle a incarné la mère de Kirsten Dunst et Charlotte Gainsbourg dans Melancholia (2011) de Lars von Trier. On la verra prochainement dans Night Train to Lisbon, de Bille August, et dans la série TV Restless, adaptation du best-seller de William Boyd.

Elle a reçu un César d'honneur en 2001.

Léopard d’honneur pour Leos Carax à Locarno

Posté par vincy, le 21 juin 2012

Grand oublié du palmarès cannois avec son film Holy Motors, Leos Carax se consolera avec un Pardo d'onore (Léopard d'honneur) qui lui sera remis au prochain Festival de Locarno.

A cette occasion, cinq longs métrages du cinéaste – Boy Meets Girl (1984), Mauvais Sang (1986), Les Amants du Pont-Neuf (1991), Pola X (1999) et Holy Motors (2012) ­­– ainsi que le film collectif Tokyo! dont il a réalisé le segment Merde en 2008 seront présentés. Par ailleurs, une conversation avec les festivaliers sera organisée le lendemain de la remise de son prix.

Olivier Père, Directeur artistique du Festival, se déclare « très ému et honoré d’inviter à Locarno l’un des plus grands créateurs du cinéma mondial. Les apparitions Boy Meets Girl et Mauvais Sang demeurent les plus probants manifestes esthétiques des années 80, Les Amants du Pont-Neuf un rêve de cinéma poétique à l’ambition inégalée tandis que Pola X, d'une beauté, d'une sincérité et d'une ampleur bouleversantes, est pour moi le chef-d’œuvre de Leos Carax. Quant à Holy Motors c’est déjà l’un des meilleurs films de l’année, fulgurant voyage où se mêlent la vie et le cinéma au gré d’émotions et de visions extraordinaires ».

Avec ce Pardo d'onore, Carax succède ainsi à une longue et prestigieuse liste de cinéastes - Ferrara, Friedkin, Sokurov, Kiarostami, Godard, Loach... - au palmarès du festival Suisse.

Carax, 51 ans, tourne depuis près de 30 ans. Prix Louis Delluc pour Mauvais sang, il a surtout subit deux lourds échecs commerciaux (et financiers) avec Les Amants du Pont-Neuf et Pola X.

Holy Motors sort sur les écrans français le 4 juillet. Il sera projeté le 29 juin à Paris Cinéma et le 3 juillet au Festival de Karlovy Vary.

La 65ème édition du Festival del film Locarno se déroulera du 1er au 11 août 2012.

Le thaïlandais Apichatpong Weerasethakul, président du jury de Locarno

Posté par cynthia, le 10 mai 2012

Les organisateurs du 65e festival du film de Locarno (1er-11 août 2012) ont désigné le réalisateur, scénariste, producteur et vidéaste thaïlandais Apichatpong Weerasethakul comme président du jury de la Compétition internationale, qui désigne, entre autres le Léopard d'or.

Diplômé des Beaux arts et de la célèbre "School of the Art Institute of Chicago", Apichatpong Weerasethakul a su se faire un nom, et également acquérir  la reconnaissance dans le septième art, à travers ses cinq longs métrages, ainsi que ses courts-métrages

Considéré comme "l'une des révélations majeures du cinéma mondial de ces vingt dernières années" par le directeur artistique du festival, Olivier Père, le cinéaste thaïlandais de 42 ans s'était fait connaître du grand public avec Syndromes and a Century.  Ce film est d'ailleurs, selon de nombreux classements, le meilleur de la dernière décennie.

Ayant obtenu la Palme d'or à Cannes en 2010 pour Oncle Boonmee, celui qui se souvient de ses vies antérieures, Apichatpong Weerasethakul, foulera de nouveau cette année les marches de la croisette pour Mekong hotel, disponible en séance spéciale. Par ailleurs, Apichatpong a également monté des expositions et des installations dans de nombreux pays depuis 1998. Cette année, il montera une importante installation pour la Documenta de Kassel. Ses plus récents projets comprennent des films en ligne pour Mubi (Ashes, 2012) ainsi que pour le Walker Art Center aux États-Unis (Three Wonders of the World, 2012)

160 000 spectateurs pour le Festival de Locarno cette année

Posté par vincy, le 18 août 2011

Après le palmarès, les chiffres. La 64e édition du Festival de Locarno a connu un beau succès public. “Le nombre total de spectateurs  s’élève à 159 503 (contre 148 436 en 2010), avec une augmentation d’environ 7,5%, due en particulier à l’excellente fréquentation de la Piazza Grande (61 700 spectateurs contre 52 300 en 2010). La participation dans les salles reste stable, avec 97 803 spectateurs (2010: 96 136) malgré la légère réduction du nombre de films” annonce le communiqué des organisateurs.

Côté professionnels, le nombre d'accrédités a aussi augmenté avec 3 950 personnes enregistrées (contre 3 852 en 2010), parmi les quels 251 acheteurs pour le marché du film et 900 journalistes.

Le Directeur artistique Olivier Père s’est déclaré “satisfait du succès rencontré auprès du public, de la critique et des professionnels”. Le Président du festival, Marco Solari, espère “que le succès du Festival permettra de convaincre la population de la région de Locarno qu’elle a désormais toutes les cartes en main pour aspirer à devenir un centre d’excellence de l’audiovisuel”.

Locarno fait partie des cinq festivals de cinéma majeurs européens, avec Cannes, Berlin, Venise et San Sebastian.

Edouard Waintrop, ancien critique à Libération, à la tête de la Quinzaine des réalisateurs

Posté par vincy, le 22 juillet 2011

La Société des Réalisateurs de Films (SRF) a nommé le nouveau délégué général de la Quinzaine des réalisateurs, un mois après l'éviction de Frédéric Boyer (voir actualité du 21 juin).

Edouard Waintrop, 58 ans, reprend donc un flambeau un peu abîmé depuis le départ d'Olivier Père en 2009, qui lui enflamme désormais le Festival de Locarno. Ancien critique de cinéma à Libération, Waintrop anime sur le site du quotidien un blog dédié au 7e art, Le cinoque.

Sur son blog, il décrit ainsi sa passion : "Adolescent, je décidai de sécher mes cours de mathématiques pour assouvir ma passion du cinéma. Comme j’étais dans une section scientifique, j’ai vu de nombreux films. Des Ford, des Hitchcock, des Hawks, des Walsh, des Ray et des McCarey, des Lubitsch et des Preminger, des Carné, des Renoir, des Godard, des Chabrol et des Truffaut… Et cette fièvre ne m’a jamais quitté. C’est elle que j’ai essayé de diffuser dans mes papiers de Libération pendant vingt-six ans (j'ai quitté Libé au printemps 2008)."

Depuis, il s'était fait engagé comme directeur du festival international du film de Fribourg en Suisse, qu'il a animé durant quatre ans - il a été remplacé par Thierry Jobin - avant de diriger depuis le 1er avril les salles de cinéma du Grütli (ex-Centre d'animation cinématographique-Voltaire) à Genève.

Cannes 2011 (bilan) : une Quinzaine des réalisateurs en crise

Posté par vincy, le 21 juin 2011

La rumeur courait depuis les derniers jours du Festival de Cannes. Il aura fallut attendre samedi, date du conseil d'administration de la Société des Réalisateurs de Films, organisatrice de la Quinzaine des Réalisateurs, pour en avoir la confirmation : Frédéric Boyer, directeur général depuis 2010 en remplacement d'Olivier Père, parti diriger le Festival de Locarno, a été désavoué et démis de ses fonctions.

Le communiqué est laconique : "(La SRF) le remercie du travail qu’il a accompli comme directeur artistique de la Quinzaine des réalisateurs.  La SRF recrute pour l’édition 2012 le (ou la) délégué(e) général(e) de la Quinzaine des Réalisateurs. Les candidatures sont à adresser par courriel jusqu’au 8 juillet 2011 (CV ou parcours professionnel ainsi qu’une lettre de projet). Les entretiens auront lieu impérativement dans la semaine du 18 au 22 juillet 2011."

C'était attendu pour ne pas dire souhaitable tant Frédéric Boyer ne semblait pas à l'aise dans son costume. La Quinzaine est artistiquement en crise depuis le départ d'Olivier Père. Cette année, hormis La Fée et Les Géants, respectivement deux films qui ont fait l'ouverture et la clôture, aucun des films d esa sélection n'a réellement emballé la critique et le public. Certaines projections étaient à moitié vide. La faute à une programmation trop austère, avec peu de noms connus (à part André Téchiné avec l'un de ses moins bons films) qui auraient pu faire le relais pour séduire son public vers des oeuvres plus risquées. Déjà, l'an dernier, seul un quart de la sélection avait réellement séduit les cinéphiles. L'échec patent du sélectionneur s'ajoute à un manque de charisme sur scène quand il présente les films, une faiblesse dans les négociations pour obtenir des films forts face au festival de Cannes et même à la Semaine de la critique, et une rigidité d'esprit, pour ne pas dire une radicalité cinématographique, qui s'est illustrée il y a  deux mois lors de sa conférence de presse (voir article du 22 avril). Reconnaissons qu'il avait le mérite de la franchise. Mais le cinéma ne cesse de se métisser et de s'ouvrir à de nouveaux styles et Boyer semblait ne choisir que des films qui lui plaisaient et qui caricaturaient le cinéma d'auteur.

Résultat, la Quinzaine a perdu en prestige, en intérêt, en désir en très peu de temps. Sélection trop obscure, pour initiés, et qui, une fois distribuée en salles, se plantait au box office (à deux trois exceptions près). Où sont les Jarmusch, Scorsese et autres Dardenne ? Certes, les files d'attente sont mieux gérées, les séances davantage à l'heure... Mais une fois la lumière éteinte, les toiles n'ont pas enchantées grand monde.

Une Semaine de la Critique au top

A l'inverse, la Semaine de la Critique emporte les suffrages malgré son bordel ambiant et une salle désespérément trop petite. Année après année, elle choisit des films français qui ont leur marque, entre engagement et générosité. Le grand public ne s'y trompe pas. Le nom des gens l'an dernier, La guerre est déclarée cette année, ... Ces films de la Semaine s'ajoutent à quelques coups comme le court métrage de Spike Jonze, Isabelle Huppert chez Ionesco ou Biolay et Devos en clôture, ou encore l'an dernier des films aussi différents que Sound of Noise et Armadillo. Nul ne doute que Take Shelter et Les Acacias, en compétition cette année, trouveront leur public avec des critiques déjà très élogieuses.

La Quinzaine décline par étroitesse de vue sur le cinéma actuel, excluant des films parfois légers, l'animation, Bollywood, la Semaine s'épanouit grâce à une fraîcheur de ton. Soyons justes, avec Benda Bilili, Cleveland vs Wall Street et Un poison violent, le premier crû de Boyer paraissait au moins varié à défaut d'être d'une qualité extraordinaire. Année bissextile avait même remporté la caméra d'or, de justesse devant Armadillo (Semaine de la critique). Mais voilà, cette fameuse Caméra d'or, prix trans-sélection par excellence, a davantage la Semaine de la Critique, avec, depuis dix ans, cinq prix sur les 11 remis.

Une sélection "médiocre", "passable", "sinistre"

Une révolution dans la hiérarchie qui impacte les distributeurs, les médias, les artistes. La Quinzaine représentait l'audace et une contre-programmation au Festival, servant souvent de laboratoire et de dénicheurs de talents (nombreux sont ceux qui ont finit en Compétition). Ce temps là est (provisoirement terminé). On prend davantage de plaisir à l'Espace Miramar, QG de la semaine. Le Monde définissait la Quinzaine 2011 ainsi : "Au regard de cette réussite, la Quinzaine 2011 fait pâle figure. Les vingt-cinq longs-métrages programmés y vont du médiocre au passable, en passant par le sinistre - à quelques exceptions près." La Quinzaine a échoué parce qu'elle refuse d'intégrer le potentiel commercial d'un film dans son processus de sélection. Dans un marché si concurrentiel - rien qu'à Cannes il y a cinq sélections - la Quinzaine n'a pas réussi à retenir La guerre est déclarée ou Les bien-aimés, tous deux très bien accueillis et promis à un joli succès. La Quinzaine apparaît comme un sous-Sundance trop "underground".

La pression est d'autant plus forte que certains soupçonnent un pacte tacite entre le Festival et la Semaine, au détriment de la Quinzaine. Thierry Frémaux a réussit depuis quelques années à faire d'Un certain regard une compétition bis très forte et très attrayante, tuant du même coup les possibilités de la Quinzaine d'avoir des films signés de grands cinéastes. Un Certain Regard est devenu "hype" et rivalise de prestige et d'intérêt cinéphilique avec la Compétition. De même en accueillant le 50e anniversaire de la Semaine avec le film d'Eva Ionesco dans le Palais des Festivals, il a montré une certaine préférence.

Sur Le monde.fr, en mai dernier, la Quinzaine lui inspirait ce commentaire : « Elle cultive depuis sa naissance le désir de montrer un «autre cinéma», a-t-il dit. On atteint là certaines limites, la Quinzaine a été créée en 1968, quand existait vraiment un «autre cinéma». C'est moins le cas maintenant que, si j'ose dire, tous les cinémas sont dans la nature. »

La SRF doit maintenant fixer les bonnes orientations pour que la Quinzaine redevienne séduisante. Un nouveau programmateur, davantage homme/femme à poigne et ouvert aux nouvelles expériences de cinéma, sans préjugés aucun pour des films pouvant plaire à un public qui s'abonne pour les voir, avec l'audace de découvrir les grands cinéastes de demain. Cela passera peut-être par un grand chambardement, mais il sera salutaire alors que le Festival de Cannes, dans son futur nouveau Palais, avec une équipe en grande forme, et la Semaine qui est au 7e ciel, ne lui feront pas de cadeaux.

Encore faut-il que cette sélection sache quelle est sa mission, quels sont ses critères de sélection, quelle est sa vision du cinéma de demain...

Locarno 2011 : portes ouvertes à l’Inde

Posté par Claire Fayau, le 25 novembre 2010

Le prochain Festival de Locarno (3-13 aout 2011) s'ouvrira à la cinéphilie indienne.

La patrie de Gandhi sera à l'honneur et pas seulement Bollywood. L'Inde est le plus gros pays producteur de films au monde, mais une infime partie arrive en Europe (sauf chez les vendeurs DVD des quartiers communautaires).

Qu'en est-il des petits films en dehors de Bollywood ? Le laboratoire de co-production Open Doors du Festival del film Locarno se penchera sur la question. Olivier Père, Directeur artistique du Festival, et Nadia Dresti, Responsable de l'Industry Office de Locarno, ont annoncé la nouvelle au cours d'une conférence de presse organisée dans le cadre de la 41ème édition de l'International Film Festival of India (à Goa).

Open Doors travaille avec le Film Bazaar India / Screenwriters' Lab du Festival de Goa. En deux ans, 12 scénaristes indiens ont ainsi participé aux deux dernières éditions du Festival de Locarno. Une belle façon de promouvoir  le Cinéma  indien  et ses multiples facettes ... Un appel est donc lancé aux projets en provenance d'Inde (inscription sur le site internet du Festival).

Les candidats retenus (une douzaine au total) seront invités à participer au laboratoire de co-production qui aura lieu pendant la 64ème édition du Festival.

Notons que Chakra, de Rabinda Dharmaraj en 1981, est le seul film indien à avoir reçu le Léopard d'or depuis la création du festival en 1946.