Plus d’image pour le chef-opérateur Matthieu Poirot-Delpech (1959-2017)

Posté par vincy, le 30 novembre 2017

Le directeur de la photographie Matthieu Poirot-Delpech, ancien président de l'Association française des directeurs de la photographie cinématographique, est mort le 25 novembre à l'âge de 58 ans, annonce Le Monde dans son édition du jour. Né le 14 novembre 1959 à Paris, le fils du journaliste au Monde Bertrand Poirot-Delpech, et de l'écrivaine Julie Wolkenstein a d'abord été diplômé d'architecture avant d'entrer à l'Institut des hautes études cinématographiques (l'ancienne Fémis). il a d'abord réalisé quelques courts métrages au débit des années 1990 avant de devenir chef opérateur.

S'il fait ses débuts avec Mathieu Amalric avec Mange ta soupe, c'est sa collaboration avec son complice étudiant Olivier Ducastel (section montage de l'Idhec) qui le révèle. Il mettra en images une grande partie des films de Ducastel et Jacques Martineau: Jeanne et le garçon formidable, Drôle de Félix, Ma vraie vie à Rouen, Crustacés & coquillages, Nés en 68 et L'arbre et la forêt.

Son dernier film en salles en janvier

Parmi les longs métrages marquants de sa filmographie, on remarque un certain éclectisme (de la comédie d'auteur au polar en passant par des films plus dramatiques) et une exigence certaine dans ses choix: Ressources humaines de Laurent Cantet, Harry, un ami qui vous veut du bien de Dominik Moll, Gangsters d'Olivier Marchal, A la petite semaine et La vérité ou presque de Sam Karmann, Tristan et Tu vas rire, mais je te quitte de Philippe Harel, Tout pour plaire de Cécile Telerman ... Il venait de terminer le tournage du prochain film de Jean-Pierre Améris, Je vais mieux, adaptation d'un roman de David Foenkinos prévue en salles en janvier prochain.

L'âme scientifique, la passion du navigateur et son envie primordiale de se faire plaisir l'ont conduit à mener sa carrière au gré du vent, refusant beaucoup de projets, cherchant toujours le défi plutôt que le confort. Mathieu Poirot-Delpech avait toujours collaboré sur les courts-métrages. Parmi ceux qu'il a réalisé, Les enfants s'ennuyent le dimanche avait même été sélectionné à Cannes. Curieux, il a été l'un des premiers à utiliser l'image numérique, dès le début des années 2000. Ces dernières années, il avait mis son savoir-faire au service de la télévision, notamment avec la série La Source de Xavier Durringer, ou des téléfilms comme Les heures souterraines et Rouge sang.

Cannes 2016: Olivier Ducastel et Jacques Martineau présidents de la Queer Palm

Posté par vincy, le 15 avril 2016

La Queer Palm, créée en 2010 par Franck Finance-Madureira, par ailleurs directeur de publication de Clap Magazine, aura deux présidents cette année. Olivier Ducastel et Jacques Martineau, qui ont souvent évoqué l'homosexualité dans leurs films, paraissent un choix logique. Ils jugeront, avec leur jury, les films issus de toutes les sélections cannoises évoquant la différence, l'homosexualité, la bisexualité et les transgenres.

Le duo a réalisé Jeanne et le garçon formidable (nommé au César du meilleur premier film), Drôle de Félix (prix du jury aux Teddy Awards à Berlin), Ma vraie vie à Rouen, Crustacés et coquillages, Nés en 1968 et L'arbre et la forêt. Théo et Hugo dans le même bateau sort en salles le 27 avril.

Ironiquement ils auront notamment le nouveau film de Xavier Dolan, Juste la fin du monde (en compétition), d'après la pièce de Jean-Luc Lagarce qu'ils ont eux-même adapté pour France 2 en 2010. Outre Juste la fin du monde, il y aura aussi le nouveau film d'Alain Guiraudie (Rester vertical) sur lequel il faudra compter. le cinéaste avait emporté la Queer Palm pour L'inconnu du lac en 2013. Dolan l'avait reçu pour Laurence Anyways en 2012. L'an dernier, Carol de Todd Haynes avait gagné le prix. C'était la première fois qu'un film en compétition était récompensé par le prix LGBT du Festival.

La Queer Palm organisera par ailleurs le deuxième marché du cinéma queer et continuera de donner rendez-vous aux festivaliers dans un bar cannois chaque soir.

La 66e Berlinale : 18 films pour un Ours d’or

Posté par vincy, le 11 février 2016

Le jury du 66e Festival de Berlin présidé par Meryl Streep, entourée de Lars Eidinger (acteur), Nick James (critique), Brigitte Lacombe (chef op), Clive Owen (acteur), Alba Rohrwacher (actrice) et Ma?gorzata Szumowska (réalisatrice), va devoir choisir entre 18 films de la compétition pour trouver le successeur de Taxi Téhéran de Jafar Panahi.

Même si la Berlinale ne se résume pas à cette sélection (la section Panorama, plus éclectique et cosmopolite, est souvent la plus intéressante), même si les 30 ans des Teddy Awards feront aussi l'événement, il y a parmi ces films un Ours d'or qui fera parler de lui.

Côté français, Mia Hansen-Love, André Téchiné et Vincent Perez seront en lice. D'Amérique du nord, on verra les nouveaux films de Denis Coté et Jeff Nichols. Et puis il y a de grands noms du cinéma mondial: Yan Chao de Chine, Lav Diaz des Philippines, Thomas Vinterberg du Danemark, Danis Tanovic de Bosnie... La compétition accueille même deux documentaires et deux premiers films.

Hors compétition, les Coen, Delépine et Kervern Lee Tamahori, Dominik Moll et Spike Lee feront sensation au Berlinale Palast. Et dans les séances spéciales on attend les films de Terence Davies, Don Cheadle, Kiyoshi Kurosawa et Michael Moore.

Notons dans la section panorama la présence des films de Olivier Ducastel et Jacques Martineau (Théo et Hugo dans le même bateau), Rachid Bouchareb (La route d'Istanbul), d'Oliver Schmitz (Shepherds and Bitchers), de Bouli Lanners (Les premiers, les derniers), de Daniel Burman (El rey del once) et de Wayne Wang (While the Women Are Sleeping)

La Berlinale n'a pas particulièrement misé sur le glamour cette année, à l'exception du tapis rouge pour Avé César! des frères Coen et son casting de folie en ouverture: Josh Brolin, George Clooney, Alden Ehrenreich, Tilda Swinton et Channing Tatum. Mais plusieurs stars sont attendues: Isabelle Huppert, Gérard Depardieu, Sandrine Kiberlain, Michael Shannon, Ewan McGregor, Colin Firth, Emma Thompson, Nicole Kidman, Jude Law, Daniel Brühl, Kirsten Dunst, Jennifer Ehle, Steve Coogan, James Franco, Julianne Moore, Greta Gerwig...

Berlin 2016: ce que l’on sait déjà de la future Berlinale

Posté par vincy, le 22 décembre 2015

La 66e Berlinale aura lieu du 11 au 21 février 2016. Et une bonne partie de son contenu est en partie révélée. Les Coen, Michael Moore, Jeff Nichols côté américains mais aussi Vincent Perez, Bouli Lanners, Ducastel et Martineau côté français participeront à cette édition qui projettera des films venus d'Inde, du Ghana, du Canada ou encore d'Europe centrale.

Voici en 12 points ce que l'on sait.

Une présidente de jury royale: Meryl Streep a accepté, pour la première fois, de présider un grand jury international. Ours d'or d'honneur en 2012, Berlinale Camera en 199 et prix d'interprétation féminine en 2003, c'est une habituée du festival. Lire aussi notre article du 14 octobre

Une ouverture impériale avec Hail, Caesar! des frères Joel et Ethan Coen, présidents du jury cannois en mai dernier. Le film a un chouette pédigrée avec la présence au générique de George Clooney, Ralph Fiennes, Jonah Hill, Scarlett Johansson, Frances McDormand, Tilda Swinton et Channing Tatum. C'est la deuxième fois que les Coen ouvrent la Berlinale, quatre ans après True Grit. Lire aussi nos articles sur le film

La sélection officielle a déjà quelques uns de ses titres. En compétition: Boris sans Béatrice de Denis Coté (Canada, avec Denis Lavant et James Hyndman) ; Genius de Michael Grandage (premier film, Royaume Uni, avec Colin Firth, Jude Law, Nicole Kidman, Laura Linney et Guy Pearce) ; Seul à Berlin de Vincent Perez (France-Allemagne, avec Brendan Gleeson, Emma Thomson et Daniel Brühl) ; Midnight Special de Jeff Nichols (Etats-Unis, avec Michael Shannon, Kirsten Dunst, Adam Driver, Joel Edgerton) ; Zero Days d'Alex Gibney (Etats-Unis). En séances spéciales: The Music of Strangers: Yo-Yo Ma and the Silk Road Ensemble de Morgan Neville (documentaire) ; The Seasons in Quincy : Four portraits of John Berger, de Colin MacCabe, Christopher Roth, Bartek Dziadosz et Tilda Swinton (documentaire) ; Where to Invade Next de Michael Moore (documentaire).

Une nouvelle charte visuelle. L'Ours, symbole du festival, n'est plus graphique. L'illustration fait place à la photo avec une série de six images ou un ours se promène la nuit dans les lieux les plus connus de Berlin (Alexander Platz, le métro jaune, ...).La campagne a été imaginée par Velvet agency.

Les Teddy Awards ont 30 ans. La section Panorama lui fera honneur avec une projection spéciale de la version restaurée d'Andels als die Andern (Different from the Others), premier film gay de l'histoire réalisé en Allemagne en 1919 par Richard Oswald. A l'occasion de cet anniversaire, seront aussi projetés des films de Lothar Lambert, Ulrike Ottinger, Chantal Akerman,  récemment disparue, Isaac Julien, Barbara Hammer et Agusti Vilaronga. Lire aussi nos nos articles sur les Teddy Awards

La section Panorama accueille le premier film ghanéen de l'histoire du Festival. Au programme de cette section parallèle, souvent considérée comme la plus riche: I Olga Hepnarova de Tomas Weinreb et Petr Kazda ; Junction 48 de Udi Aloni ; Les premiers, les derniers de Bouli Lanners ; Maggie's Plan de Rebecca Miller ; Nakom de Kelly Daniela Norris et TW Pittman ; Remainder d'Omer Fast ; On the Other Side de Zrinko Ogresta ; Starve your Dog d'Hicham Lasri ; Sand Storm d'Elite Zexer ; Théo et Hugo dans le même bâteau d'Olivier Ducastel et Jacques Martineau ; The Ones Below de David Garr ; War on Everyone de John Michael McDonagh.

Un hommage et un Ours d'or d'honneur pour Michael Ballhaus. Le chef opérateur légendaire a travaillé avec Fassbinder, Scorsese, Schlöndorff, Sayles, Redfotd, Nichols et Coppola.  La cérémonie aura le 18 février, avec la projection de Gangs of New York, film présenté hors-compétition à Berlin en 2003. Ballhaus a déjà été président du jury de Berlin en 1990 et avait reçu le prix Berlinale Camera en 2006. L'hommage comprendra la projection de 10 films.

Generation 2016, le programme jeunesse pour les enfants et les adolescents. In your dreams de Petr Oukropec ; Born to Dance de Tammy Davis ; Girl Asleep de Rosemary Myers ; Las Plantas de Roberto Davis ; Sairat (Wild) de Nagraj Manjule ; Rag Union de Mikhail Mestekiy : What's in the Darkness de Ychun Wang ; Fortune Favors the Brave de Norbert Lechner ; Young Wrestlers de Mete Gümürhan ; Rauf de Baris Kaya et Soner Caner ; Siv Sleeps Astray de Catti Edfeldt et Lena Hanno Clyne ; Ted Sieger's Molly Monster de Ted Stieger, Matthias Bruhn et Michael Ekbladh ; Zud de Marta Minorowicz

Perspektive Deutsche's Kino a 15 ans. Wer ist Oda Jaune de Kamilla Pfeffer ; Las cuatro esquinas del circulo de Katarina Stankovic ; Liebmann de Jules Hermann ; Agonie de David Clay Diaz ; Pallasseum de Manuel Inacker ; Valentina de Maximian Feldmann.

Le jury du court métrage réunit cette année Sheikha Hoor Al-Qasimi (Emirats Arabes Unis), Katerina Gregos (Grèce) et Avi Mograbi (Israël).

Une rétrospective qui regarde le rétroviseur. La rétrospective de la Berlinale sera consacrée à l'Allemagne en 1966, quand le pays redéfinissait son rapport au cinéma avec l'émergence de nouveaux talents tels Volker Schlöndorff, Alexander Kluge, Peter Schamoni...

Un marché du cinéma européen (European Film Market) déjà complet. Plus de 8000 professionnels sont déjà attendus. Une nouvelle initiative a été lancée avec les Drama Series Days qui font entrer la Berlinale de plein pieds dans l'industrie du documentaire télévisuel.

« French touch »: 10 films français qui aiment la musique

Posté par kristofy, le 24 novembre 2014

Avec Eden à l'affiche qui revient sur près de vingt ans de musique électronique, la fameuse « French Touch » musicale, à travers la vie d'un DJ, c’est l’occasion de (re)voir des films (mé)connus où la musique y est autant présente qu’un personnage principal.

L’occasion de constater que la musique en tant que phénomène de société avec ses rites et ses personnages a été trop rarement un sujet de film en France. Bien évidemment notre cinéma produit des biopics sur nos voix les plus célèbres comme Edith Piaf et La Môme (d’ailleurs Marion Cotillard était déjà devenue chanteuse dans Les jolies choses), Serge Gainsbourg et Gainsbourg vie héroïque, Claude François et Cloclo, et prochainement Dalida (avec Nadia Farès dirigée par Lisa Azuelos). Certes, la chanson de variété arrive dans 8 femmes, un voyou découvre le piano dans De battre mon cœur s’est arrêté, on joue au sosie d’une vedette dans Podium, mais la musique a très rarement le premier rôle.

10 films français qui aiment la musique :

Cléo de 5 à 7 de Agnès Varda : Cléo est une jeune chanteuse qui craint d'être atteinte d'un cancer, le film la suit dans son errance avant d’aller chercher le résultat d’un examen médical, durant presque deux heures presque en temps réel. 4 chansons du film ont été écrites par Agnès Varda et mises en musique par le compositeur Michel Legrand, qui y fait également l'acteur.

Les Parapluies de Cherbourg de Jacques Demy : C’est la Palme d’or du Festival de Cannes en 1964. Les dialogues en chanson sont de Jacques Demy mises en musique par (toujours) Michel Legrand. On y entend peu la véritable voix des acteurs principaux (Catherine Deneuve, Nino Castelnuovo,...) qui sont doublées par de véritables chanteurs. Le film est entièrement chanté, en-chanté même selon Demy, et témoigne de l’époque du début des années 60 avec les situations conflictuelles d’un jeune homme qui a dû partir faire la guerre en Algérie et une jeune-fille enceinte avant d’être mariée… A noter que Catherine Deneuve s’impose là comme une actrice de premier plan, et que bien plus tard, elle chantera et dansera de nouveau dans un autre film musical qui gagnera une autre palme d’or : Dancer in the dark de Lars Von Trier.

Désordre de Olivier Assayas : Le premier long-métrage d'Assayas (récompensé au festival de Venise en 1986) est aussi son film le plus imprégné de musique. Les jeunes membres d’un groupe de rock pénètrent par effraction dans un magasin pour voler des instruments mais ils provoquent la mort du gérant. En même temps que les personnages grandissent et deviennent adultes, on assiste à la fin de leur passion de jouer ensemble. Olivier Assayas parvient à capter l’esprit des années 80 en pleine mutation musicale, et on peut y voir le chanteur Etienne Daho, symbole de la nouvelle pop française de l'époque.

On connaît la chanson de Alain Resnais : Le scénario est l’œuvre du couple Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri, également acteurs dans le film en compagnie de la bande habituelle de Resnais : Sabine Azéma, André Dussollier, Pierre Arditi, Lambert Wilson… L’histoire de différents couples qui se cherchent alterne entre dialogues de fiction et dialogues chantés en play-back. Ils reprennent les refrains les plus populaires de la chanson française. Les paroles les plus connues d'Aznavour, Dutronc, Gall, Sardou, Bécaud, Bashung, Sheila, Bashung, Souchon, Gainsbourg, Hallyday deviennent donc les dialogues des acteurs. Le film a gagné plusieurs César: meilleur film, meilleur scénario, meilleur acteur, meilleur acteur dans un second-rôle, meilleure actrice dans un second-rôle, meilleur montage, meilleur son ; cette compilation de tubes a fait un carton.

Héroines de Gérard Krawczyk : C’est devenu un film culte surtout parce qu’il est devenu quasiment introuvable en vidéo, mais le revoir aujourd’hui montre surtout ses imperfections. Jeanne compose à la guitare et chante avec sensibilité et Johanna l'accompagne. Mais les circonstances font qu’elles ne peuvent se présenter en tant que duo à un concours de talents. C’est la belle extravertie Johanna qui sera sur scène tandis que en coulisse c’est Jeanne qui chante vraiment. Enregistrement d’un disque, passage à la télévision, tournées de concert, et toujours Johanna dans la lumière en tant que starlette alors qu'elle fait semblant de chanter en playback. Leur amitié va devenir de plus en plus fragile au fur et à mesure que Johanna se prend au jeu de la célébrité tandis que leur entourage fera tour pour cacher le secret de leur imposture… On est en 1997 bien avant le phénomène de télé-réalité, et voici un film qui préfigure le star-system people des années 2000. La vedette c’est Virginie Ledoyen et dans l’ombre une véritable chanteuse Maïdi Roth. À noter un petit rôle pour le chanteur Serge Reggiani.

Jeanne et le Garçon formidable de Olivier Ducastel et Jacques Martineau : Depuis une trentaine d’années et Jacques Demy, il n’y avait plus eu de film en forme de comédie musicale, l’acteur ici est d’ailleurs son fils Mathieu Demy , face à Virginie Ledoyen, décidément inspirée quand elle joue les chanteuses (ici en playback doublée par une autre, elle chantera plus tard réellement dans 8 femmes de François Ozon). L’histoire est celle de Jeanne qui rencontre Olivier, ils s’aiment mais lui est séropositif… Le film dramatique est traversé de multiples scènes chorégraphiées et chantées, tout en abordant la maladie du Sida et les manifestations de l’association Act-up.

Foon de Les Quiches : Les Quiches sont une bande de 5 actrices et 3 acteurs qui faisaient tous ensembles des courts-métrages et des sketchs. Une parodie de la comédie musicale West side story les amènent à ce long-métrage écrit à 8 et co-réalisé à 4. Être foon ou pas foon, that is the question, les dialogues et chansons du film ont pour originalité d’être en franglais avec de nombreuses expression english. Foon est une comédie délirante qui parodie les codes des films américains de lycées avec en ligne de mire le fameux bal de promo de fin d’année et de nombreux numéros dansés et chantés. Le succès n’a pas été au rendez-vous au ciném,a malheureusement pour eux. A noter que depuis une actrice est devenue chanteuse du duo Brigitte, que le compositeur des musiques du film est aujourd’hui derrière le groupe Lilly Wood and the The Prick, et que l'un des réalisateurs vient de faire un clip pour la chanteuse Hollysiz

Backstage de Emmanuelle Bercot : Une adolescente est fan d’une célèbre chanteuse, qu’une émission de télé va faire arriver chez elle quelques minutes. La rencontre se passe mal, mais la fan va aller  chez la chanteuse et devenir une proche assistante dans son entourage… La fan c’est la troublante Isild Le Besco et la chanteuse, c’est Emmanuelle Seigner en clone de Mylène Farmer. Le film (sélectionné au festival de Venise) montre la curieuse frontière du phénomène entre une fan et son idole, entre une chanteuse et ses fans, avec une dépendance plutôt nocive. Emmanuelle Seigner, depuis, a enregistré des albums et s'est imposée parmi les chanteuses françaises reconnues.

Quand j’étais chanteur de Xavier Giannoli : Un chanteur de bal populaire, qui se produit ici ou là, rencontre une jeune mère célibataire…, ou comment le titre d’une chanson de Michel Delpech et le chanteur de bal Alain Chanone vont inspirer un film avec Gérard Depardieu et Cécile de France (en compétition au Festival de Cannes). Les scènes de bal font entendre des chansons Julio Iglesias, Sylvie Vartan, Serge Gainsbourg, Daniel Guichard, Dalida, Michel Fugain… avec le pouvoir de rapprocher des cœurs. Un hymne à la variété.

Les chansons d’amour de Christophe Honoré : La plus émouvante association entre Christophe Honoré derrière la caméra et Alex Beaupain à la composition des musiques. Ismaël aime Julie et Alice. Un ménage à trois qui se complique quand Erwan tombe amoureux de Ismaël… Les chansons sont autant de récits de différents troubles amoureux dont elles sont le fil conducteur. Le film (en compétition au festival de Cannes) fait de multiples clins d’œil à ceux de Demy dont Les Parapluies de Cherbourg, évidemment...

La Comédie-Française fait son cinéma

Posté par anne-laure, le 3 juin 2010

Le célèbre théâtre de la Comédie-Française a annoncé sa collaboration avec différents cinéastes. Ceux-ci ont été réquisitionnés pour réaliser des films originaux à partir du répertoire du Théâtre Français. Pas si étonnant lorsque l’on sait que les anciens comédiens de cette troupe historique ont été parmi les premiers à se produire sur grand écran aux prémices du cinéma, à l’époque des films muets.

Partage de midi, d’après la pièce de Paul Claudel, sera donc projeté le 27 septembre, à 20h30, à la salle Richelieu. Réalisé par Claude Mouriéras - réalisateur entre autres de Sale gosse et Dis-moi que je rêve - le film met en lumière, dans le rôle d’Ysé, une ancienne pensionnaire de la Comédie-Française, Marina Hands. Le lendemain, le théâtre diffusera au même endroit Juste la fin du monde , réalisé d'après l'oeuvre de Jean-Luc Lagarce par le tandem Olivier Ducastel et Jacques Martineau (Jeanne et le garçon formidable).

Enfin, l'heureux Mathieu Amalric - fraîchement primé à Cannes pour la mise en scène de Tournée - vient de terminer le tournage en avril de L’Illusion comique d’après Pierre Corneille. Son film sera programmé par la Comédie-Française durant la saison 2011-2012.

Les trois films devraient être diffusés sur France 2, partenaire des productions. Loin des obligations théâtrales, ils s'approchent au plus près de l'œuvre cinématographique. Les réalisateurs ont fait fi de tous codes théâtraux et ont pu tourner en décors extérieurs. L’essentiel était simplement d’utiliser les mots de l’auteur de la pièce d’origine.

Queer Palm : Cannes en est!

Posté par vincy, le 6 mai 2010

queer palmIl y avait la Palm Dog, qui récompense la meilleure performance canine dans un film du Festival, voici la Palm Queen. Il était temps. Depuis 23 ans, Berlin avait son Teddy Award; Venise avait embrayé et a créé le Queer Lion en 2007.

Cannes n'a plus à "rosir" et décernera la 1ère Queer Palm le 22 mai prochain.
Il s'agira de primer un film pour sa contribution aux questions lesbiennes, gays, bi ou trans, toutes sélections confondues. Ce 1er prix sera parrainé par les réalisateurs Olivier Ducastel et Jacques Martineau.

Le jury sera composé de Benoît Arnulf (Rencontres In & Out, Festival du Film Gay et Lesbien de Nice), Florence Ben Sadoun (Première), Romain Charbon (Têtu, les Inrockuptibles), Mike Goodridge (Screen International), Xavier Leherpeur (Studio Ciné Live), Ivan Mitifiot (Écrans Mixtes, Rencontres de cinéma gay et lesbien de Lyon), Pascale Ourbih (Chéries-chéris) et Brian Robinson (Festival du film gay et lesbien de Londres).

Les films français que nous pourrions voir à Cannes

Posté par vincy, le 18 janvier 2009

l'elegance du herisson josiane balaskoJanvier, c'est la dernière line droite. Berlin, première levée du grand chelemn des festivals, a annoncé la couleur en recrutant Costa-Gavras, Ozon, Chabrol, Breillat, Lioret et surtout Tavernier, dont la sortie était en suspens depuis neuf mois... Cannes, toutes sélections confondues, a quand même de nombreuses cartes en main pour séduire les festivaliers.

Il semble que Jeunet ne pourra montrer qu'un teaser ou un extrait de son MicMacs à tire-larigot, qui devrait être prêt au début de l'été. Mais, cette déception sera compensée par d'immenses possibilités. Côté animation, Sylvain Chomet (Les triplettes de Belleville) devrait pouvoir présenter L'illusioniste (d'après une histoire de Jacques Tati). Et pour les documentaires, on voit mal Cannes passer à côté de Home, réalisé par Yann Arthus-Bertrand et produit par Luc Besson.

Parmi les habitués de Cannes, Robert Guédiguian (L'armée du crime), Alain Resnais (Les herbes folles), Christophe Honoré (Non, ma fille), Xavier Gianoli (Je voudrais te dire), Patrice Chéreau (Persécution), Lucas Belvaux (Rapt!) et Tsai Ming-Liang (Visages, tourné à Paris) font évidemment figures de favoris. Mais, parmi eux, quelques uns, recalés ou préférant ne pas trop être exposés à la dureté de la critique cannoise, feront le choix vénitien.

La jeune génération, déjà repérée à Cannes, désirant sans doute un peu de promotion pourra compter sur Julie Lopes-Curval (La cuisine) et Mia Hansen-Love (Le père de mes enfants). On peut aussi imaginer que Olivier Ducastel /Jacques Martineau (plus habitués à Berlin), avec L'arbre et la forêt, ou Fanny Ardant, avec son premier film, Cendres et sang, intéressent les programmateurs.

Audiard, Van Dormael, Mihaileanu et un hérisson...

Pourtant, les marches pourraient être montées par d'autres.... Jacques Audiard, par exemple, sans doute l'un des meilleurs cinéastes français depuis quinze ans, aurait toutes ses chances avec Un prophète. Jaco Van Dormael semble inévitable. Même si le réalisateur est belge, la production est essentiellement française. Le film, Mr. Nobody, sera prêt à temps, douze ans après Le huitième jour. Un choix passionnant serait Le concert, de Radu Mihaileanu (Va, vis et deviens), avec Mélanie Laurent. Enfin, le match des Coco Chanel, normalement prévu en avril dans les salles françaises, pourrait êre décalé si Coco avant Chanel, d'Anne Fontaine, avec Audrey Tautou, se retrouvait dans une des sélections officielles. Nul ne doute qu'au marché, on observera avec attention le box office de celui-ci et de celui de Jan Kounen, Coco Chanel et Igor Stravinsky, avec Anna Mouglalis.

Ultime possibilité, mais non des moindres : un premier film, produit par Anne-Dominique Toussaint (Caramel), en lice pour le poste de la présidence d'Unifrance. Ce premier film de Mona Achache est l'adaptation littéraire de L'élégance du hérisson, best-seller européen (en France, plus de un million trois cent mille exemplaires se sont vendus, alors que l'édition poche n'est pas encore parue), avec Josiane Balasko, qui vise le César 2010, Garance Le Guillermic et Togo Igawa. le film ne doit sortir qu'en octobre, et pourtant, la productrice a surpris tou le monde en disant qu'elle pensait pouvoir proposer une version à Thierry Frémaux au début du printemps. Assurément, ce serait le plus beau coup français du Festival.

Arte défend un certain cinéma

Posté par MpM, le 10 septembre 2008

La belle personneEntre Arte et le cinéma, c’est souvent plus qu’une histoire d’argent. La grande époque de Pierre Chevalier, directeur de l’unité fiction de 1991 à 2003, nous a habitué à voir la petite chaîne culturelle coproduire des œuvres d’auteur, exigeantes et personnelles, qui, souvent, connaissaient en salles (même après une diffusion télé pourtant jugée dangereuse) un joli succès populaire. Le péril jeune de Cédric Klapisch, Lady Chatterley de Pascale Ferran, Ressources humaines de Laurent Cantet, Beau travail de Claire Denis… c’est elle !

En ces temps de rentrée, la chaîne franco-allemande ne déroge pas à la tradition et propose de nouveaux rendez-vous pour cinéphiles avertis ou tout simplement curieux. Vendredi 12 septembre, c’est Christophe Honoré qui s’y colle avec la diffusion de La belle personne, adaptation moderne de La princesse de Clèves, en salles le mercredi suivant. Puis Bamako, la cour, du Malien Abderrahmane Sissako, (version télé de Bamako, Grand prix du public lors de sa présentation au festival Paris cinéma 2006), New wave, inédit de Gaël Morel avec Béatrice Dalle, ou encore Nés en 68 d’Olivier Ducastel et Jacques Marineau, sorti en mai dernier.

A cela s’ajoute une programmation plus classique : un cycle "Star à 20 ans" (les débuts de Romy Schneider, Brigitte Bardot, Catherine Deneuve…), un cycle "nouveau cinéma allemand" (avec l’oscarisé La vie des autres, mais aussi Head-on de Fatih Atkin, ours d’or en 2004, et Good-bye Lenin !), un cycle Depardieu (chez Truffaut, Blier, Pialat…)… et de nombreuses sorties en salles de qualité comme le très beau film de Béla Tarr L’homme de londres (présenté à Cannes en 2007), le film à sketches Tokyo ! qui réunit Michel Gondry, Bong Joon-ho et Leos Carax, Stella de Sylvie Verheyde, coup de cœur du festival de Venise, et Il divo de Paolo Sorrentino (Prix du Jury à Cannes en 2008), tous coproduits par Arte.