Cabourg 2018 : Grand Prix pour Ága de Milko Lazarov et Swann d’or pour Mektoub my love d’Abdellatif Kechiche

Posté par kristofy, le 17 juin 2018

Cabourg, amours toujours... glamour et humour. Ce 32e Festival du Film de Cabourg a été une nouvelle fois un succès avec des salles pleines de spectateurs (à Cabourg autant qu'à Dives-sur-mer et Houlgate, car le festival est en expansion) et du soleil, l'occasion de découvrir certains films passés par Berlin ou Cannes mais aussi de nombreux films films français en avant-première, et la venue de talents comme Olga Kurylenko, Anaïs Demoustier, Mélanie Thierry, Vincent Lacoste, Eric Judor, Benoît Poelvoorde...

"Le romantisme littéraire et cinématographique place le romanesque au cœur des récits et permet ainsi quelques échappées belles loin du réel, loin des villes, loin des deuils...." : ces mots d'accueil du festival se sont révélés prémonitoires pour certains films récompensés au palmarès. Le jury présidé par André Téchiné a préféré l'exigence de Ága de Milko Lazarov (qui nous fait découvrir le mode de vie d'une communauté iakoute) plutôt que l'évident Rafiki sur une histoire d'amour lesbienne au Kénya. Le public, lui, a voté pour l'émotion de Monsieur de Rohena Gera (une réalisatrice indienne dont c'est le premier film), qui raconte les espoirs d'une domestique à Bombay, plutôt que pour la légèreté du Guy de Alex Lutz. Leurs regards se sont ainsi portés particulièrement vers le continent asiatique, comme pour étancher une véritable soif de découverte.

Pour ce qui du Swann d'or honorant le film le plus romantiques de l'année, la récompense a été justement décernée à Abdellatif Kechiche (entouré de ses comédiens Roméo De Lacour, Ophélie Bau, Shaïn Boumedine, Hafsia Herzi) et son évocation sublime des jeunes élans amoureux avec Mektoub my love : canto uno sorti en mars. On espère d'ailleurs la suite Mektoub my love : canto due vers fin novembre, après une probable sélection à Venise.

Le palmarès

- Swann Coup de coeur : au dessinateur Sempé, en particulier pour sa bande-dessinée Raoul Taburin adaptée en film par Guillaume Laurent au scénario et Pierre Godeau à la réalisation, avec Benoit Poelvoorde et Edouard Baer.

- Grand Prix du Jury : Ága de Milko Lazarov, sortie à venir le 7 novembre
- Prix de la Jeunesse : Joueurs de Marie Monge, sortie le 4 juillet
- Prix du public : Monsieur de Rohena Gera, sortie prévue le 26 décembre

- Swann d’Or du meilleur film : Mektoub my love : canto uno d’Abdellatif Kechiche
- Swann d’Or du scénario adapté d'une oeuvre littéraire : La Douleur d’Emmanuel Finkiel
- Swann d’Or de la meilleure actrice : Mélanie Thierry dans La Douleur d’Emmanuel Finkiel
- Swann d’Or du meilleur acteur : Pierre Deladonchamps et Vincent Lacoste dans Plaire, aimer et courir vite de Christophe Honoré
- Swann d’Or de la Révélation féminine : Clémence Boisnard dans La Fête est finie de Marie Garel-Weiss
- Swann d’Or de la Révélation masculine : Anthony Bajon dans La Prière de Cédric Kahn

- Meilleur court-métrage : Bye bye les puceaux de Pierre Boulanger
- Meilleure actrice court-métrage : Yafa Abu Hijleh dans Bye bye les puceaux de Pierre Boulanger
- Meilleur acteur court-métrage : Jamil McCraven dans Bye bye les puceaux de Pierre Boulanger

Par ailleurs les Prix Premiers Rendez-Vous qui récompensent les débuts à l’écran d’une actrice et d’un acteur dans un  premier grand rôle ont été donné à Laëtitia Clément dans Luna d’Elsa Diringer et à Shaïn Boumedine dans Mektoub my love : canto uno d’Abdellatif Kechiche.

Cabourg 2018 : des journées plus romantiques que jamais avec André Téchiné en président du jury

Posté par kristofy, le 15 juin 2018

Le 32e Festival du film de Cabourg et ses Journées Romantiques représentent le rendez-vous annuel qui lance l'été sur les plages normandes : après le cinéma en ce moment du 13 au 17 juin, place à la musique du 29 juin au 1er juillet avec 3 jours de concerts dans le cadre de 'Cabourg Mon Amour'. La soirée d'ouverture du festival romantique a d'ailleurs été rythmée par un petit concert de la chanteuse Adrienne Pauly dont le dernier disque est intitulé À vos Amours.

Rendez-vous, c'était justement le film qui a popularisé Juliette Binoche : le président du jury cette année est le réalisateur André Téchiné qui a largement exploré les champs du romantisme avec plus de 25 films en 50 ans d'activité, il tourne d'ailleurs son prochain L'Adieu à la nuit avec Catherine Deneuve qu'il a dirigée déjà de nombreuses fois.

C'est en fait presque tout le bottin du cinéma français (d'ailleurs presque tous venus dans le passé à Cabourg) qu'il a fait tourner : Isabelle Adjani, Gérard Depardieu, Isabelle Huppert, Patrick Dewaere, Sandrine Bonaire, Emmanuelle Béart, Philippe Noiret, Daniel Auteuil, Michel Blanc; et la génération suivante Sami Bouajila, Elodie Bouchez, Gaspard Ulliel, Emilie Dequenne, Guillaume Canet, Adèle Haenel, Kacey Mottet-Klein, Pierre Deladonchamps, Céline Salette... André Téchiné navigue entre films intimistes et succès populaires tout en étant devenu le cinéaste français ayant été le plus sélectionné en compétition à Cannes, où il a justement été primé pour... Rendez-vous.

Si le romantisme, « c'est la raison qui s'efface pour la passion, c'est une quête de liberté permanente, un besoin de casser les codes, de briser les tabous, d'aller vers l'action » (d'après les mots du maire de Cabourg) alors c'est l'oeuvre entière de André Téchiné qui est romantique. Il préside le jury de cette année composé de Elodie Bouchez (qu'il avait contribué à révéler dans Les roseaux sauvages en 1994), Olga Kurylenko (qui après quantité de films d'action en anglais est de retour dans le cinéma français comme Dans la brume avec Romain Duris sorti en avril ou L'Empereur de Paris avec Cassel en décembre) , Géraldine Nakache, Pascale Arbillot, Karine Silla-Perez, Nahuel Perez Biscayart, le chanteur Raphael (qui prépare un film en tant que réalisateur) et le producteur Justin Taurand.

Ce jury assiste aux projections des films en compétitions au milieu du public : Désobéissance de Sebastián Lelio (avec avec Rachel Weisz et Rachel McAdams), Dragonfly eyes de Xu Bing, Rafiki de Wanuri Kahiu, Les faux tatouages de Pascal Plante, Joueurs de Marie Monge (avec Tahar Rahim et Stacy Matin) et Aga de Milko Lazarov.

Cabourg 2018 : le cinéma romantique dans tous ses états

Posté par kristofy, le 4 juin 2018

Il y a sans doute mille façons de dire un peu ou beaucoup "je t'aime" au cinéma, mais au Festival du film de Cabourg c'est quoi qu'il en soit toujours passionnément !  La plage normande adoptée par Marcel Proust nous donne ainsi rendez-vous du 13 au 17 juin pour la 32e édition de ses Journées Romantiques !

"Le romantisme est un état dans tous ses états" disait l'écrivain Gonzague Saint Bris, décédé l'été dernier, et qui avait soutenu la création de ce festival dès son origine. En son souvenir, un nouveau prix du meilleur scénario adapté d’une œuvre littéraire sera remis le soir du palmarès. En plus des films en compétition, Cabourg présentera une nouvelle fois un large panorama de film européens, une thématique musique, des courts-métrages...

Le président du jury sera le réalisateur André Téchiné, avec autour de lui Elodie Bouchez (qu'il avait contribué à révéler dans Les roseaux sauvages en 1994), Olga Kurylenko, Géraldine Nakache, Pascale Arbillot, Karine Silla-Perez, Nahuel Perez Biscayart (120 battements par minute était le Prix du public l'année dernière, et illustre l'affiche 2018), le producteur Justin Taurand et le chanteur Raphael.

Il leur sera difficile de départager les 7 films en compétition : Aga de Milko Lazarov (Bulgarie), Désobéissance avec Rachel Weisz et Rachel McAdams devant la caméra de Sebastián Lelio (déjà Swan d'or l'année dernière pour Une femme fantastique), Dragonfly eyes de Xu Bing (Chine), Les faux tatouages de Pascal Plante (Canada), Zagros de Sahim Omar Kalifa pour un voyage de la Turquie vers la Belgique, et deux films de Cannes : Joueurs de Marie Monge (avec Tahar Rahim et Stacy Matin) et Rafiki de Wanuri Kahiu.

Pour la compétition des courts-métrages (au nombre de 7 aussi) c'est le réalisateur Thierry Kliffa qui est à la tête du jury, accompagné par Ophélie Bau, Julia Faure, Alysson Paradis, Alice Vial (qui vient de recevoir le César du meilleur court pour Les Bigorneaux), Marc Ruchmann et Johan Heldenbergh.

Le festival sera aussi l'occasion pour le public de découvrir en salles certains des films présentés à Cannes : outre Joueurs et Rafiki, il y aura Euforia de Valeria Golino, Guy de Alex Lutz, En liberté! de Pierre Salvadori, et Cold War de Pawel Pawlikowski (qui avait été Swan d'or en 2005 avec My summer of love). Cabourg aura surtout la primeur de plusieurs films prestigieux à venir : Sur la plage de Chesil avec Saoirse Ronan, The happy prince de et avec Rupert Everett, Le chant des scorpions avec Golshifteh Farahani, Le film de ma vie avec Vincent Cassel, Roulez jeunesse avec Éric Judor et Laure Calamy...

A noter qu'un coup de coeur au dessinateur Sempé est également prévu : après Le petit Nicolas, un autre de ses ouvrages est adapté sur grand écran : Raoul Taburin réalisé par Pierre Godeau avec Benoît Poelvoorde et Édouard Baer. Avant sa sortie prévue le 31 octobre, le film sera à découvrir d'abord en avant-première à Cabourg !

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32e Festival de Cabourg
Du 13 au 17 juin.
Renseignements sur le site de la manifestation

Le Don Quichotte de Terry Gilliam devrait sortir en France en 2018

Posté par vincy, le 7 juin 2017

C'est une saga ce film. Le tournage de Don Quichotte est enfin terminé. "Après 17 ans, nous avons terminé le tournage de L'homme qui a tué Don Quichotte. Merci beaucoup à toute l'équipe et aux fidèles. Don Quichotte est vivant!" a annoncé son réalisateur Terry Gilliam sur sa page Facebook. Manière d'exorciser une malédiction?

Le film sortira en salles en 2018. Océan films le distribuera en France et Amazon Studios aux Etats-Unis. On peut même imaginer une projection cannoise pour l'honneur?

Car c'est une sacré aventure que celle de ce film. Cela va bientôt faire 20 ans que  Terry Gilliam est obsédé par ce projet. Son adaptation de Don Quichotte, le roman mythique de Miguel Cervantes.

20 ans après le lancement du projet

Ce n'était jamais que la troisième tentative. Le premier tournage, en 1998-2001, avait enchaîné les bévues et les mauvais choix. Terry Gilliam s'obstina pendant trois ans. L'accident de cheval de son acteur principal, Jean Rochefort, scella définitivement son destin. Johnny Depp et Vanessa Paradis pouvaient rentrer chez eux. Avec le (formidable) documentaire Lost in La Mancha, le cinéaste avait voulu de garder une trace de cette première tentative. Il a réessayé en 2009 (lire notre actualité du 15 mai 2009), avec Robert Duvall et Ewan McGregor en têtes d'affiche, sans plus de réussite.

Ce film est selon ses propres termes une "obsession désespérée, pathétique, idiote. Comme un tumeur qui est en moi et que je dois absolument évacuer si je veux survivre" disait-il. Comme pour se décrire lui-même ou jouer de la métaphore sur ce projet, Gilliam a récemment expliqué que "Don Quixote est est un rêveur, un idéaliste et un romantique, déterminé à ne pas accepter les limites de la réalité, sans se soucier des revers."

En 2014, le troisième essai tombe aussi à l'eau. On croyait que c'était la bonne: il avait annoncé le projet au Festival de Cannes et enfin bouclé le financement du film, espérant pour voir lancer la production au début 2015. A l'époque, Jack O'Connell et feu John Hurt avaient été choisis pour les deux rôles principaux. Cependant, le producteur espagnol Adrián Guerra échoue à trouver les fonds nécessaires et John Hurt est diagnostiqué d'un cancer. Le tournage est reporté.

Un producteur mécontent

En 2016, le projet revient à la surface, avec un autre producteur et une grosse annonce dans les journaux professionnels cannois. Las, le producteur Paulo Branco a jeté l'éponge quelques mois plus tard. "Ça a été légèrement repoussé. J’avais ce producteur, un type portugais, qui prétendait qu’il aurait rassemblé l’argent à temps. Et puis il y a quelques semaines, il s’est avéré qu’il n’avait pas l’argent. Donc nous sommes encore en train de chercher des fonds” rappelait alors le réalisateur, ajoutant “Le projet n’est pas mort. Je mourrai avant que le film existe!" Terry Gilliam, finalement, parvient à monter une coproduction franco-espagnolo-britannique, avec Amazon Studios pour les droits internationaux. Exit Branco. Le cinéaste accélère le calendrier.

Tourné en vitesse ce printemps, en Espagne, L'homme qui a tué Don Quichotte réunit Adam Driver et Jonathan Pryce, son héros dans Brazil, aux côtés d'Olga Kurylenko, Stellan Skarsgard, Jordi Molla, Sergi Lopez et Rossy de Palma.

Il reste cependant un obstacle. Le producteur Paulo Branco revient dans le jeu. Sa société Alfama a déclaré le film "illégal", affirmant que Gilliam avait tourné son film "clandestinement" dans son dos. Il considère qu'il a la propriété de ce film. Les actuels producteurs (dont Tornasol films, Recorded Picture Company et Entre chien et loup) ont qualifié la plainte d'absurde. Cela les contraint quand même à porter l'affaire au tribunal dans plusieurs pays pour sécuriser leur investissement et permettre au film de sortir, selon The Hollywood Reporter. Selon eux, Paolo Branco n'a absolument aucun droits sur ce film. Ce n'est jamais que la énième péripétie de ce projet dément.

Quad et Section 9 balancent Romain Duris « Dans la brume »

Posté par vincy, le 21 février 2017

Depuis une semaine, Daniel Roby (la série "Versailles") a lancé le tournage de Dans la brume à Paris et dans ses environs. Le clap de fin est prévu pour le 19 avril.

Romain Duris et Olga Kurylenko partagent l'affiche de ce film scénarisé par Guillaume Lemans (A bout portant, Un homme idéal), Jimmy Bemon et Mathieu Delozier, qui signent là leur premier long.

L'histoire plonge le duo d'acteurs dans une étrange brume mortelle qui envahit Paris. Les survivants trouvent refuge dans les derniers étages des immeubles et sur les toits de la capitale. Sans informations, sans électricité, sans eau ni nourriture, un couple tente de survivre à cette catastrophe et de sauver leur fille… Mais les heures passent et un constat s’impose : les secours ne viendront pas et il faudra, pour espérer s’en sortir, tenter sa chance dans cette brume toxique.

Si Quad productions est une société bien installée à Paris (Intouchables, Ballerina, la vache, L'arnacœur), ce film, coproduit par TF1 et la société québécoise Christal Films, est le premier long métrage de la société de production Section 9 (qui nous rappelle Ghost in the Shell), dirigée par Guillaume Colboc. Section 9 prépare trois autres longs, après s'être fait connaître en 2014 avec le court métrage Zéro de Tony Datis, primé aux Off-courts et sélectionné à Clermont-Ferrand.

Dans la brume doit sortir au premier trimestre 2018.

romain duris olga kurylenko

Armando Iannucci, Jeffrey Tambor et Rupert Friend tournent The Death of Stalin

Posté par wyzman, le 20 juin 2016

C'est parti ! Le tournage de The Death of Stalin, le nouveau film d'Armando Iannucci (Au Cœur de l'action, Veep) vient de débuter. Produit par Gaumont, Quad, Main Journey et Free Range Films, The Death of Stalin est inspiré du roman éponyme de Fabien Nury et Thierry Robin. Tourné en Angleterre et en Ukraine, le scénario est l'œuvre de Armando Iannucci, David Schneider (Mr. Bean) et Ian Martin (Veep).

Pour rappel, le film suit les jours qui ont suivi la chute de Staline. Entre guerre de succession et envie de changement, les protagonistes tentent chacun à leur manière de survivre. Inspiré de faits réels, le film d'Armando Iannucci serait à mi-chemin entre tragédie et comédie, le tout saupoudré d'une lâcheté propre à l'homme.

The Death of Stalin réunit entre autres Steve Buscemi (The Big Lebowski), Simon Russell Beale (My Week with Marilyn), Paddy Considine (Macbeth), Rupert Friend (Les Poings contre les murs), Jason Isaacs (Fury), Olga Kurylenko (Quantum of Solace) et Jeffrey Tambor (Transparent). Petit bonus : Staline sera campé par Adrian McLoughlin (Plein Gaz). Avec un casting pareil et une distribution assurée par Gaumont, The Death of Stalin est assurément entre de bonnes mains.

Deauville way of life, jour 8 : I can’t get noooooooooo…. (Satisfaction)

Posté par cynthia, le 13 septembre 2014

love is strangeUn film d'horreur assez captivant au petit dèj', un amour homosexuel qui gène outre-atlantique, une danse aux côtés de Mick Jagger, la huitième journée du festival de Deauville  a été rock 'n' roll.

On débute la journée avec le It Follows du charmant et tout sucre tout miel David Robert Mitchell. En le voyant on se demande même comment il a pu faire des films d'horreur, tant il a l'air doux et gentil. Mais vous savez ce que l'on dit... méfiez-vous de l'eau qui dort! Et c'est ce qu'aurait dû faire son personnage principal, Jay, avant de s'envoyer en l'air avec le beau et étrange Hugh. Après un acte sexuel dans une voiture, la voilà suivis par d'étranges personnes qu'elle seule peut voir. Son échappatoire à la malédiction: refaire l'amour avec quelqu'un. Interprétez cela comme vous le souhaitez mais nous on a pas pu ignorer la métaphore du sida et de la maladie qui avance lentement vers vous (ce que font les personnes dans ses visions) après un acte non protégé. «Il n'y a pas de morale dans ce film, chacun peut faire son interprétation» nous confie David Robert Mitchell en conférence de presse. Pourtant les images sont bien là pour nous faire un peu douter. «C'est un long cauchemar en fait. D'ailleurs ça me rappelle celui que je faisais quand j'étais gamin. Des gens normaux que j'étais seul à voir me suivait. Je ne savais pas pourquoi mais j'avais peur» ajoute-t-il à la conférence. Si ça peut le rassurer nous aussi on a peur après le film et on réfléchira à deux fois avant de fricoter avec un beau gosse.

C'est donc peu tranquille que l'on s'en va aux côtés de John Lithgow et Alfred Molina pour Love is strange d'Ira Sachs. Les aléas de la vie (financier, éloignement, licenciement) menace les jeunes mariés George et Ben qui vont devoir compter sur leurs proches pour s'en sortir. Pourquoi a-t-il été mal vu outre atlantique? Attendez. Il n'y a pas de scène de viol, pas de meurtre, pas de scène de torture... quoi... non... ça ne peut. On n'en est plus là?! Ça ne peut pas être le fait qu'il s'agisse d'un couple homosexuel marié? Certaines personnes refusent de voir ce petit bijou cinématographique sous ce prétexte?  C'est une blague... Fuck la censure et allez voir ce film dès sa sortie (le 12 novembre). Il s'agit d'un joyau en or massif où on en sort de là tout ému et émoustillé! Cela nous d'ailleurs bien préparé pour la suite de la journée...

Une vague de messieurs en costard, bodybuildés, à envahit le tapis rouge. «Votre badge!!!!» «Avancez plus vite que ça!!!!» Mais bonté divine qu'est-ce qui se passe à Deauville? Manuel Valls arrive au festival? Non c'est trop de dispositif pour le Premier ministre. Mais alors c'est qui????

Whaou c'est Mick Jagger venu présenté sa production cinématographique qui n'est autre que Get on up de Tate Taylor, le biopic de James Brown (lire notre reportage). Après un hommage au grand producteur Brian Grazer, le leader des Rolling Stones est monté sur la scène du CID et a parlé un peu français avant de se barrer faire la fête à la Villa Cartier. Et on y était! Donc oui, on a eu quelques pas de danse à côtés de Mick qui, lui, était en extase sur la mannequin et actrice Olga Kurylenko (on le comprend elle est magnifique). On aussi aperçu Patrick Poivre D'Arvor non loin des petits fours, Astrid-Bergès Frisbey un verre à la main se baladant parmi les danseurs, Clémence Poésy resplendissante dans une robe à dentelle, Miles Teller dansant avec sa girlfriend (désolée les filles mais vous le savez bien,  les beaux mecs c'est comme les WC au McDo c'est toujours pris) ou encore le héros de Get on up Chadwick Boseman brûler le dancefloor à la manière de James Brown (deux mois d'entraînement, ça aide). Tout ceci sent la détente, la fin du festival, demain ce sera le dernier jour et on quittera le soleil et le strass.

C'est avec les larmes aux yeux que l'on attend le neuvième jour!

Cannes 2013 : les télex du marché (3) : Maya l’abeille, Cantet, Assayas, Brosnan et Kurylenko

Posté par vincy, le 19 mai 2013

Petite oui mais espiègle. Maya l'abeille, le dessin animé japonais culte apparu en 1975 sur les petis écrans, et à l'origine le livre de l'Allemand Waldemar Bonsels publié en 1912, va devenir une héroïne de cinéma. La coproduction germano-australienne de 18 millions d'€ est en en développement dès la semaine prochaine pour une sortie programmée à l'automne 2014.

Vamos a Cuba. Laurent Cantet revient dans les Caraïbes. Après Haïti pour Vers le sud, le réalisateur d'Entre les murs, qui sort d'un échec (Foxfire), installera ses caméras à Cuba pour Vuelta a Itaca. Le scénario, en espagnol, a été coécrit par Cantet et le romancier Leonardo Padura. Le film raconte le retour d'Amadeo à La Havane, après 16 ans d'exil. L'homme partage ses souvenirs sur une terrasse de la ville cubaine. Vuelta devrait être en production d'ici la fin de l'année.

L'espion est de retour. L'ancien 007 Pierce Brosnan et Olga Kurylenko (ex-James Bond Girl aux côtés de Daniel Craig) partageront l'affiche de November Man, thriller d'action réalisé par Roger Donaldson. En cas de succès, cela pourrait donner lieu à une franchise. Il s'agit de l'adaptation du 7e volume, "There are no Spies" de la série Un nommé Novembre de Bill Granger. La CIA et un complot international seront au rendez-vous de ce film qui commence son tournage cette semaine.

Olivier et Juliette. Olivier Assayas s'apprête à tourner cet été Sils Maria en Allemagne, Suisse et Italie. Juliette Binoche, Chloë Moretz, Daniel Brühl et Tom Sturridge seront à l'affiche de ce film de genre coûteux (25 millions d'euros), en anglais. Binoche avait déjà été filmée par Assayas dans L'heure d'été. Il devrait être prêt pour le printemps prochain : pour Cannes 2014?

Venise 2012 : To the Wonder, nouvelle merveille de Terrence Malick ?

Posté par kristofy, le 2 septembre 2012

Il y a toujours eu une aura de mystère autour de Terrence Malick. Avec une filmographie dispersée d’environ 6 films en 40 ans de carrière, le réalisateur semble désormais vouloir ne plus s’arrêter de tourner en travaillant sur plusieurs projets en même temps. Ses deux premiers films La Balade sauvage en 1973 et Les Moissons du ciel en 1978 en ont fait un cinéaste culte d’autant plus qu’il ne montrera plus aucun film avant La Ligne rouge en 1998 suivi par Le Nouveau Monde en 2005, avant de faire à nouveau silence. La gestation de The Tree of Life est particulièrement longue et le film arrive enfin au festival de Cannes 2011. Il remporte la Palme d’or, qui divise les festivaliers. The Tree of Life est un tournant particulièrement significatif dans sa filmographie au regard de ses deux autres diptyques : Terrence Malick y montre une histoire inspirée de sa propre jeunesse se mélangeant à des images de création du monde et une vision de l'au-delà.

Depuis Terrence Malick prépare au moins 4 autres films. Premier d'entre eux à arriver sur les écrans, To the Wonder, très proche de Tree of Life, est présenté en compétition au Festival de Venise. Malick est absent. Resté aux USA selon le producteur du film. Les stars du film - Rachel McAdams et Ben Affleck - sont également ailleurs.

Seules Olga Kurylenko (Quantum of Solace) et la figurante Romina Mondello  étaient présentes pour défendre le film. Tout comme The Tree of Life qui avait reçu un accueil très contrasté à Cannes, entre bravos et huées, il en a été de même pour To the Wonder : applaudissements et sifflements. To the Wonder reprend la même esthétique formelle pour cette fois sublimer une histoire d’Amour.

Les premières sensations

Le film s'ouvre sur des images qui ont le grain d’une vidéo. Un couple amoureux dans Paris, "so" carte postale, puis le cinémascope reprend ses droits, accompagné d'une musique classique (instruments à cordes plutôt qu'accordéon) qui nous baladent vers les bords de Seine et le Jardin du Luxembourg. "So" romantique. On y suit Ben Affleck et Olga Kurylenko en pleine romance parisienne. En voix-off, l'actrice française d'origine ukrainienne raconte : “tu m’as sortie des ténèbres, tu m’as ramassé du sol, tu m’as ramené à la vie, tu te souviens ?” Le couple prend alors le train pour découvrir la merveille du titre ("the wonder" en anglais) qu’est le Mont Saint-Michel. Olga Kurylenko a déjà une petite fille de dix ans. Toute la famille part aux USA. Leur union si belle va alors  s’effriter. Mélo total, elle retourne en France avec sa fille, tandis que lui croise Rachel McAdams... Les vastes étendues du Midwest américain qu'affectionne tant le réalisateur se déplient sous nos yeux.

Contrairement à ce que laissait penser la première photo officielle du film, Rachel McAdams a un rôle plutôt secondaire. To the Wonder est avant tout l’histoire d’amour entre Ben Affleck et Olga Kurylenko. Une histoire d’Amour avec un grand A, qui dépasse même la volonté et le désir de l’un et de l’autre.

Des stars coupées au montage

La grande surprise de To the Wonder vient de l’usage du langage. Il fait entendre différentes langues même si la plus grande partie est en américain, la femme parle en français ; on y entend aussi de l’espagnol et aussi un peu d’italien. Ce mélange digne de Babel produit une musicalité particulière. Pourtant, les 2 heures du film ne comportent en réalité que très peu de dialogues ; le réalisateur a coupé presque toutes les séquences avec des personnages secondaires : ainsi, Jessica Chastain, Rachel Weisz, Amanda Peet, Michael Sheen, ou Barry Pepper qui ont pourtant tourné quelques scènes ont disparu du montage final. Il ne reste que Romina Mondello pendant 3 minutes.

Entre poésie mystique et voyage initiatique, To the Wonder est une oeuvre sur le doute (que ce soit celui de la foi ou celui de l'amour), sur l'équilibre vulnérable des choses (une relation, la nature, ...) et sur la souffrance (entre les êtres ou celle de la planète). Il fait entrer au Musée des magnifiques images du monde comme Yann Arthus-Bertrand sauvegarde en photo les plus précieux lieux vus du ciel. Malick semble vouloir rendre immortel les merveilles de "Dieu" et celles de l'Homme. Un maniérisme stylisé, mais cela suffit-il?

Filmer l'invisible ostensiblement

L’objectif de la caméra est souvent tourné vers le sol et encore plus souvent en contre-plongée avec le ciel : il appuie son message par un sens didactique des images : la beauté de la création du monde (encore une fois), fragile, celle des hommes, admirables et surtout la beauté de l’Amour, autour duquel on tourne. Le cinéaste se laisse aller de nouveau à son penchant pour la cosmogonie en filmant au plus près des éléments comme l’eau, les champs de blé, des couchers de soleil, des levers de soleil, le vent... tout cela avec une impression de souffle sacré. En écho à sa jeunesse, la religion tient dans ce film une place très importante avec Javier Bardem en prêtre : communion avec l’ostie, sacrement du mariage, et bible dont quelques citations sont énoncées. Le personnage de Olga Kurylenko confesse qu' “il y a toujours quelque chose d’invisible mais que je sens si fort”...

Malick croit définitivement au destin. Sa morale pourrait commencer à déranger tant on y voit, en sous-texte, un message plus chrétien que philosophique. Au mieux, une interrogation. Ce déterminisme conduit à une destinée amoureuse dans le chaos universel. Mais surtout, le cinéaste veut encore croire à une forme d'utopie : l'amour idéal en plein Eden, avant qu'on ait croqué la pomme.

La compétition pour le Lion d’or de Venise reste encore ouverte…

Terrence Malick serait-il devenu boulimique ?

Posté par vincy, le 3 novembre 2011

De 1973 à 2011, Terrence Malick, Palme d'or 2011 pour The Tree of Life, n'a réalisé que cinq longs métrages, avec un vide absolu de 1978 à 1998. Un film tous les cinq-six ans en période d'activité... On était donc surpris de le voir enchaîner dès l'an dernier avec un nouveau film, prévu (à mettre avec énormément de conditionnel) pour 2012. Le voici qui se lance dans la pré-production d'un autre film, pour 2013 et qu'il annonce deux nouveaux projets. On aurait presque du mal à le suivre. 5 films en en moins de 5 ans, c'est autant qu'en 28 ans... Et à voir les castings de ses différents films, on constate que le tout-Hollywood se précipite sur ses tournages.

- Projet sans titre (photo), avec Rachel McAdams, Ben Affleck, Rachel Weisz, Michael Scheen, Javier Bardem, Jessica Chastain, Olga Kurylenko, Amanda Peet et Barry Pepper. Une histoire d'amour dont on ne sait pas grand chose. Le film est actuellement en post-production. Sortie hypothétique en 2012.

- Voyage of Time, avec la voix de Brad Pitt. Extension des séquences métaphysiques de The Tree of Life (la naissance et la mort de l'univers). Pré-production en cours pour une sortie possible vers 2013.

- Lawless, avec Ryan Gosling, Christian Bale, Cate Blanchett, Rooney Mara et Haley Bennett.
- Knights of Cup, avec là aussi Christian Bale et Cate Blanchett, ainsi qu'Isabel Lucas.
Ces deux nouveaux projets seront tournés l'un après l'autre l'an prochain, selon Variety. Il s'agit de deux histoires qui n'ont aucun lien.

The Tree of Life vient de sortir en format vidéo. La Palme d'or a attiré 855 000 spectateurs dans les salles françaises. Au total, dans le monde, a rapporté 54 millions de $ (dont 13 millions en Amérique du nord). Son budget de 32 millions de $ a donc été amorti. C'est le plus gros succès en Amérique du nord depuis Fahrenheit 9/11 en 2004. En revanche, en France, le film se situe dans le bas du tableau, entre Rosetta en 1999 et Dancing in the Dark en 2000.