Fuck! Nymphomaniac – volume 1 perd son visa d’exploitation

Posté par vincy, le 28 juillet 2017

La version longue du film Nymphomaniac, volume 1 de Lars von Trier, a perdu définitivement son visa d'exploitation. Le deuxième film du diptyque peut, en revanche, conserver le sien. C'est ce qu'a statué vendredi 28 juillet le Conseil d'Etat. Il a rejeté le pourvoi du ministère de la Culture et celui des associations Promouvoir et Pour la dignité humaine, liés aux catholiques traditionalistes. Le Conseil d'État n'a fait que confirmer le jugement rendu en juillet 2016 par la cour administrative d'appel de Paris.

Celle-ci avait estimé que l'interdiction aux moins de 16 ans n'était pas suffisante pour le Volume 1, car le film avait "des scènes à caractère sexuel, filmées en gros plan, de manière parfaitement réaliste et appuyée, sans aucune dissimulation des organes génitaux". Bref ce que n'importe quel ado voit sur Youporn et autres sites du genre.

D'un côté, les associations traditionalistes, qui essaient de bannir toute forme de violence et de sexe au cinéma pour les moins de 18 ans, avaient demandé l'annulation de leurs visas d'exploitation (obligatoires pour une diffusion en salles), y compris pour le Volume 2 (toujours interdit aux moins de 16 ans donc). De l'autre, le ministère de la Culture avait déposé un pourvoi pour contester l'annulation du visa d'exploitation du Volume 1.

Avec cette décision du Conseil d'Etat, le volume 1 peut continuer à être commercialisé en DVD et VOD, mais pas en salles. Au passage, l'État écope d'une amende de 1500 euros à verser aux deux associations.

La version "non censurée" est plus longue de 30 minutes et avait été présentée pour la première fois à la Berlinale en février 2014. Elle contient davantage d'images sexuelles en gros plan.

Nul ne doute que cette décision va être commentée par la profession, qui s'était déjà insurgée en février 2016 contre les pratiques de censure des associations plaignantes.

Nymphomaniac et Salafistes: la justice donne raison aux plaignants (et tort au ministère)

Posté par vincy, le 15 juillet 2016

Après Baise-moi, la Vie d'Adèle et Love, l'association proche des milieux catholiquess traditionnalistes Promouvoir a encore réussi à censurer un film. Suite à une plainte déposée par l'association en 2014, le juge des référés du tribunal administratif de Paris avait à l'époque révoqué le visa d'exploitation en France de la version longue de Nymphomaniac vol. 1, alors interdit aux moins de 12 ans. Un deuxième visa avait été accordé en mars 2015 avec une interdiction aux spectateurs de moins de 16 ans (lire aussi notre actualité du 4 février). Or celui-ci vient d'être à nouveau annulé par la cour administrative d'appel de Paris, selon l'AFP, car jugée "insuffisante". La ministre de la Culture et de la Communication, Audrey Azoulay, devrait réexaminer l'interdiction pour accorder un nouveau visa, , autorisation administrative nécessaire à toute exploitation dans les salles. L'objectif de Promouvoir est de le classer comme film pornographique. Cette décision de la cour administrative d'appel de Paris, rendue publique mardi, a en effet été prise à la suite d'une action engagée par deux associations dont Promouvoir.

Parallèlement, dans une toute autre histoire, le Tribunal administratif de Paris  a rendu son jugement et vient d’annuler totalement toute décision d’interdiction du film Salafistes qu’avait prise le 27 janvier la ministre de la Culture de l'époque, Fleur Pellerin, et déclare cette mesure "entachée d’illégalité". En février, la justice avait suspendu la décision de Fleur Pellerin d’interdire le film de François Margolin et Iémine Ould M Salem qui voulait que le documentaire soit interdit aux moins de 18 ans (lire aussi notre article du 18 février.

Dans son jugement, le tribunal affirme qu'"Un tel film documentaire, qui comporte des scènes de résistance ou de dissidence, permet au public, du fait même de sa conception d’ensemble et du réalisme de certaines scènes, de réfléchir et de prendre le recul nécessaire face à la violence des images ou des propos qui ont pu y être présentés". Ajoutant: "Contrairement à ce que soutient la ministre de la Culture et de la Communication, ledit documentaire ne peut être regardé comme véhiculant une propagande en faveur de l’intégrisme religieux ou incitant, même indirectement, des adolescents à s’identifier à des mouvements prônant l’action terroriste, pour les seuls motifs que sa narration laisserait une place trop importante à des personnes se réclamant du 'salafisme' et justifiant le terrorisme et qu’il serait dépourvu d’un commentaire rejetant explicitement les allégations de ces mêmes personnes."

La décision du ministère n'avait aucun précédent à l’encontre d’un film documentaire depuis la Guerre d’Algérie. La société de production espère désormais  que cette décision de justice "permettra de retrouver l’apaisement avec les partenaires du film et que France 3, qui l'a coproduit, le diffusera prochainement, à une heure de grande écoute, comme l’a fait récemment la Télévision Tunisienne, suivi d’un débat qui permettra aux uns et aux autres de s’exprimer sur ces questions essentielles pour l’avenir de notre pays : celle du salafisme et celle du terrorisme".

Les professionnels s’insurgent contre la censure

Posté par vincy, le 4 février 2016

Suite à une nouvelle décision judiciaire concernant le visa d'exploitation d'un film (Antichrist hier, Bang Gang et Ken Park à leur tour menacés), le Syndicat de la Critique de cinéma , l'ARP (Société civile des auteurs-réalisateurs-producteurs) et la SRF (Société des réalisateurs de films) ont décidé de réagir. Cela fait plusieurs mois que l'association Promouvoir, proche des milieux catholiques intégristes, gagnent les batailles judiciaires et imposent par voie de justice une règlementation beaucoup plus stricte sur les films, sous des prétextes moralistes. Les trois signataires interpellent la ministre de la Culture et de la Communication, qui, selon eux, ne peut pas attendre les résultats de la mission sur la modernisation du système de visa.

Le Syndicat français de la Critique de cinéma : "Après Baise-moi, Ken Park, Nymphomaniac, Saw 3D chapitre final, Love et La vie d'Adèle, Antichrist de Lars von Trier vient de voir, le 2 février dernier, son visa d'exploitation annulé par décision de la cour administrative d'appel sur une nouvelle requête de l'association Promouvoir, proche du milieu catholique intégriste. Bang Gang, une histoire d'amour moderne d'Eva Husson (photo) est à son tour menacé. Le Syndicat Français de la Critique de Cinéma en appelle à la ministre de la Culture, Madame Fleur Pellerin, et lui apporte tout son soutien dans l'objectif d'une modification des articles de loi qui contribuent à cet état de fait. Il faut que que cessent ce désaveu perpétuel des avis de la commission de classification et ces attaques répétées contre la création et les œuvres de cinéma."

Les cinéastes de l'ARP et de la SRF : "Nous sommes chaque fois atterrés de constater qu’un André Bonnet/Patrice André, représentant de « Promouvoir », association trouble, liberticide et extrémiste, peut décider seul de ce qu’on peut ou de ce qu’on ne peut pas voir en France.
Nous rappelons qu’il existe une Commission de classification, composée d’experts représentant les professionnels du cinéma, les familles, les enfants, la jeunesse, la justice, la santé et même l’intérieur. Cette Commission exerce déjà son rôle essentiel de garantir la protection des spectateurs. Il n’est plus tolérable qu’un seul homme puisse se servir de défauts existant dans nos textes au mépris de la légitimité et du travail de cette commission.

Antichrist hier encore, après La vie d’Adèle, Love, Nymphomaniac… et peut-être demain Bang gang (Une histoire d’amour moderne)… Il est ahurissant que tant de films, largement salués dans les plus grands festivals et qui n’ont heurté la sensibilité de personne, sinon les promoteurs d’un nouvel obscurantisme, puissent être interdits au public.
C’est notre vision du monde, et plus particulièrement de la France, qui est heurtée aujourd’hui, alors que la liberté de création est violemment bafouée.
Nous demandons donc à la Ministre Fleur Pellerin de prendre d’urgence les mesures issues des travaux confiés à Jean-François Mary sur la modernisation du système de visa. Elles permettront de rendre à la Commission de classification tout son sens et tout son poids.
Ce nouveau pas en arrière confirme encore une fois que l’urgence est bien réelle.
"

Cher Shia LaBeouf… « Tu es devenu le Miley Cyrus du cinéma »

Posté par cynthia, le 2 novembre 2014

shia la beoufCher Shia LaBeouf,

Si je me permets de te solliciter par ce courrier, et ce malgré ton emploi du temps très chargé, c'est pour évoquer ton comportement actuel, qui laisse à désirer. En terme plus virulent (tu m'excuseras), tu es devenu le Miley Cyrus du cinéma! Et j'aimerais bien comprendre pourquoi...

Enfant star, tu illuminais mes bols de céréales avec ta série La guerre des Stevens. À vrai dire, j'en pinçais même un peu pour toi et tes grosses bouclettes. Très vite, tu as été attrapé par le cinéma. Cela ne m'a guère choquée, puisque tu avais du potentiel. Je me souviens t'avoir vu, avant la déferlante Transformers, dans Paranoiak de David Caruso. Film pour adolescent certes, mais cruellement captivant. Si je dois aller plus loin dans mes confidences (après tout, la magie de l'épistolaire est faite pour ça), j'ai particulièrement adoré la scène où tu embrasses. Tu sembles très bien maîtriser le "french kiss". D'ailleurs j'en ai eu la confirmation par ton amie Megan Fox. Dans une interview, elle explique que tu es celui qui «embrasse le mieux dans le cinéma». Il faudrait qu'un de ces quatre tu me montres ça... mais bon... je m'égare car ce n'est pas la raison de ma lettre!

Après Paranoiak, ta carrière enchaîne les succès et à chaque fois tu montrais à quel point tu étais en passe de devenir une légende. Mais voilà tu as eu ta crise d'adolescence en retard! Tu commences par tourner dans le clip vidéo (Sigur Ros: Fjögur Piano), entièrement nu (malzel tov pour ton appareil reproducteur). Tu y bouges ton corps d'une manière étrange avec une femme. Provocation? Fantasme exhibitionniste? Geste artistique?

Déterminé à continuer dans ta phase bizarre et rebelle, tu acceptes de tourner dans le sulfureux Nymphomaniac de Lars Von Trier. Tu y apparais nu (encore) et tu sembles prendre ton pieds à simuler des rapports sexuels avec ta partenaire. Pour couronner le tout, lors de la présentation "uncut" du film au Festival de Berlin en février dernier, tu as foulé le tapis rouge le visage couvert d'un sac en papier, avec deux trous pour les yeux, où est noté «je ne suis plus célèbre». Phrase que tu as tweeté 22 fois cet hiver avant de conclure par un "Je suis désolé". Rupture avec Hollywood? Rêve de te réfugier chez les esquimaux? Rejet schizophrène de ton statut?

La suite pour toi Shia c'est quoi? Une sex tape? Des photos pornos dévoilées sur le net? Parce qu'en toute franchise, si tu continues dans cette voie là, je m'attends à te voir te frotter à une boule de chantier tout en léchant des marteaux! Mais tout ceci ne serait pas original. Non, tu ne fais rien comme tout le monde et c'est ce qui pourrais te rendre irrésistible. Ou énervant. Ta vidéo Ice Bucket fascine. Te voilà artiste contemporain. Bientôt des ultra-conservateurs réactionnaires décideront de bruler tes films! Dans cette vidéo, alors que tes partenaires trempés hurlent, toi, tu restes de marbre, comme si c'était normal d'être inondé de glaçons. Plus qu'original, tu veux être marginal... Ou décalé (tes tweets sont à la limite du surréalisme : succession de scores de jogging). Mais quelle mouche te pique? Qu'est-ce qui te rend si dérangeant alors que tu avais tout pour être la star d'à côté? Tu mues? La barbe, c'est pour montrer que tu as du poil comme les grands?

"Il prend un couteau et il se taillade le visage!"

D'ailleurs ton look, il va falloir qu'on en parle! Tu arbores une barbe hirsute depuis quelques temps, rejoignant ainsi Leonardo Dicaprio (sans ses problèmes de poids). Une barbe de trois jours, comme celle que tu portes dans le film L'œil du mal te rend ultra-sexy. J'aurai pu vendre ma famille pour m'y frotter! Mais là, ton look Hagrid dans Fury, voyons! Ce n'est plus la mode! La moustache, est encore un peu hype. Le look hipster c'est déjà démodé!

Ensuite ton côté "je me donne à fond" pour un rôle est... trop à fond. Pour Nymphomaniac, tu as réellement couché avec ta partenaire (j'aurais dû faire actrice au lieu de journaliste). Au moins tu pourras te reconvertir au porno, si ça ne fonctionne plus pour toi dans le septième art! Mais je viens d'apprendre que tu t'avais arraché une dent et que tu t'étais mutilé pour ton rôle dans le film Fury!! WHAT THE FUCK?? Et ne fais pas l'innocent c'est ton partenaire Logan Lerman (qui est déjà dans les starting-blocks pour prendre ta place) qui t'as balancé: «On était au maquillage et les maquilleuses appliquaient des entailles sur le visage de Shia, et j'ai dit: 'Ouais, ça rend super'. Et Shia a répondu: 'Non, ça n'a pas l'air réel!' On est ensuite sortis dans le hall et il a dit: 'Hey, tu veux voir quelque chose d'amusant? Regarde'... Et là, il prend un couteau et il se taillade le visage! Et pendant toute la durée du tournage, il a continué. Les entailles étaient bien réelles! C'était bizarre!»

Bizarre, vous avez dit bizarre? Franchement, taillader ton doux et beau visage et t'arracher une dent pour un rôle tu ne penses pas que ça s'appelle aller trop loin? Même l'Actor's studio ne le recommande pas. En mode bizutage ''Bienvenue dans le monde des grands'' on a connu mieux! Ce que je pourrais te conseiller, mon cher Shia, est de laisser parler ton talent et non ta soif de te rebeller. On sait que le petit protégé d'Hollywood est devenu un homme. Que l'acteur grand public/tous publics a des envies de cinéma art et essai, de revendication artistique (quitte à plagier d'autres artistes avec tes réalisations).

Mais là, il faut que tu soignes ta crise d'ado: fais du yoga, manges du chocolat ou tout simplement en te faisant confiance! Certes, tes choix de films sont plus affûtés. Certes, tu acceptes des rôles plus intéressants. Pourtant, on ne parle de toi que pour des actes excentriques, des scandales médiatiques, des vanités psychologiques. Tu as 28 ans et si le ridicule ne tue pas, il flingue bien ton image. Au point que ton personnage d'illuminé chrétien dans Fury se confond avec ton avatar public halluciné.

Sur ceux, je te le laisse en espérant te revoir très vite sous un meilleur jour,

Amicalement, Cynthia

Nymphomaniac à la Berlinale : du buzz viral au flop dans les salles

Posté par vincy, le 8 février 2014

Lars Von Trier. Haine et passion. Ce coup-ci, le rejet l'a emporté. On l'avait quitté alors qu'il était chassé du festival de Cannes pour avoir dérapé lors de la conférence de presse de Melancholia (lire notre actualité du 18 mai 2011). Il s'était excusé mais avait été désigné persona non grata. Von Trier et Cannes, ce fut une longue et belle histoire, un parcours sans faute : 9 de ses films ont été en compétition entre 1984 et 2011. Il a obtenu une Palme d'or, un Grand prix du jury, un prix du Jury.

Aussitôt après ce Festival 2011, le cinéaste danois avait lancé son nouveau projet, Nymphomaniac. Il lui fallait rebondir, ne pas sombrer dans la dépression. Il écrit rapidement un synopsis. Trop rapidement sans doute. L'esprit est embrouillé par cette éviction du Festival de Cannes, par ses obsessions, par ses névroses. Mais il se lance dans l'exploration du sexe féminin.

Cartes postales

Durant deux ans, il alimentera lui-même le buzz, avec une campagne virale maligne : dévoilant par petites touches un film qu'on devine provocateur (scènes pornographiques, casting de stars, le sexe comme sujet). Au fil des mois, on apprend que le projet sera divisé en deux films, on découvre des photos où la nudité et l'érotisme ne font aucun doute, on nous révèle un poster digne d'une photographie de magazine de mode... Ca clique, ça like, ça retweete, ça se propage (lire nos actualités sur le film).

Nymphomaniac change alors plusieurs fois de dates de sortie. Finalement, le réalisateur choisit une avant-première dans son pays plutôt que d'attendre un grand festival pour accompagner la sortie. Sans doute persuadé que sur son seul nom et avec la dose de marketing insufflée depuis plus de deux ans, la curiosité l'emportera. La censure ne lui fait pas peur. En France, ça n'empêche pas le premier volet d'être interdit aux moins de 12 ans et le second aux moins de 16 ans (depuis il a changé de classification, suite à une décision de justice, il est désormais interdits aux moins de 18 ans, NDLR).  Ces interdictions suggèrent un aspect sulfureux, forcément vendeur donc, à un film pourtant très "frigide", dont les propos sans queue ni tête déroutent la critique habituellement très aimable avec lui.

Boomerang

Car, les critiques sont mitigées après la projection unique du premier épisode. Elles deviennent mauvaises, voire en colère, avec le second volume. Von Trier, traditionnellement protégé avec le Festival de Cannes, est à nu. Aucun grand média ne décide de mettre son nouveau film à la une ou en ouverture d'un cahier cinéma. L'indifférence est palpable.

Qui a pu croire qu'un cinéaste aussi singulier pouvait s'épargner la fastidieuse aide d'un grand festival? Surtout, et ça n'aide pas, le réalisateur a approuvé l'idée qu'on diffuse dans les salles une version coupée, censurée, pas trop choquante du premier volume. De quoi décevoir les attentes et repousser les curieux pornophiles. On s'attendait à une orgie, on a le droit à une analyse sur un divan, ponctuée de fantasmes clichés. Sans doute, tout cela a-t-il été écrit trop vite. Ou les médocs que le réalisateur avalent commencent à faire leur effet. Mais le résultat est clair : tout est brouillon.

nymphomaniacMoins bien qu'Antechrist

Pas étonnant dans ce cas que le premier film n'ait séduit que 130 000 spectateurs en France, après un démarrage moyen (49 000 entrées en 5 jours dans 109 salles). Le second a péniblement séduit 26 000 spectateurs en 5 jours. Il faut dire qu'entre l'échec du premier film, sorti il y a un mois, et l'interdiction aux moins de 16 ans du second, le distributeur a réduit la voilure : 72 copies uniquement.

On est donc très loin de Melancholia (410 000 entrées) et même d'Antechrist (150 000 entrées malgré son interdiction aux moins de 16 ans). Certes le film fait mieux que Manderlay (à peine 40 000 spectateurs). Mais avec autant de bruit, Nymphomaniac aurait pu espérer séduire davantage de spectateurs, dans un contexte où la fréquentation en janvier 2014 est repartie à la hausse.

4h30 pour un orgasme qui n'aura pas lieu

La version non censurée du premier volume va être projetée ce dimanche 9 février, hors-compétition, au Festival de Berlin. 145 minutes au lieu de 110. Les 35 minutes supplémentaires feront-elles la différence? Doit-on s'attendre à découvrir une version plus longue que les 124 minutes du volume 2 au prochain festival de Cannes?

Reste que ça ne comblera pas les pertes financières du studio Zentropa. D'autant que Nymphomaniac n'a pas été vendu partout dans le monde. Ironiquement, le 64e Festival de Berlin a invité Louise Vesth, la productrice de Von Trier, a discuter sur la difficulté de vendre des films qui ne sont pas accessibles au plus grand nombre de spectateurs. Cette discussion intitulée "How To Sell Uneasy Films?" aura lieu mercredi matin.

Berlin 2014 : 23 films en compétition

Posté par vincy, le 15 janvier 2014

poster 64e festival de berlin 2014La 64e Berlinale (6-16 février) a révélé aujourd'hui les 23 films de son programme, dont 20 concourront pour le palmarès du jury présidé par James Schamus.
Les stars seront au rendez-vous : Ethan Hawke, Stellan Skarsgård, Bruno Ganz, Vincent Cassel, Léa Seydoux, Forest Whitaker, Harvey Keitel, Jennifer Connelly, Cillian Murphy, Mélanie Laurent, Ralph Fiennes, Tilda Swinton, Mathieu Amalric, George Clooney, Matt Damons, Jean Dujardin et Cate Blanchett.
On note surtout la présence massive de trois films chinois, mais aussi la présentation des nouveaux films de Christophe Gans, Rachid Bouchareb et Alain Resnais.

'71, de Yann Demange (Royaume Uni)
Aimer, boire et chanter (Life of Riley), d'Alain Resnais (France)
Aloft, de Claudia Llosa (Espagne)
Bai Ri Yan Huo (Black Coal, Thin Ice), de Yinan Diao (Chine)
Boyhood, de Richard Linklater (USA)
Chiisai Ouchi (The Little House), de Yoji Yamada (Japon)
Die geliebten Schwestern, de Dominik Graf (Allemagne)
Historia del miedo (History of Fear), de Benjamin Naishtat (Argentine) - premier film
Jack, d'Edward Berger (Allemagne)
Kraftidioten (In Order of Disappearance), d'Hans Petter Moland (Norvège)
Kreuzweg (Stations of the Cross), de Dietrich Brüggemann (Allemagne)
La belle et la bête (Beauty and the Beast), de Christophe Gans (France) - hors compétition
La tercera orilla (The Third Side of the River), de Celina Murga (Argentine)
La voie de l‘ennemi (Two Men in Town), de Rachid Bouchareb (France)
Macondo, de Sudabeh Mortezai (Autriche) - premier film
Nymphomaniac vol. 1 (version intégrale), de Lars von Trier (Danemark) - hors compétition
Praia do Futuro, de Karim Aïnouz (Brésil)
Stratos, de Yannis Economides (Grèce)
The Grand Budapest Hotel, de Wes Anderson (USA) - film d'ouverture
The Monuments Men, de George Clooney (USA) - hors compétition
Tui Na (Blind Massage), de Ye Lou (Chine)
Wu Ren Qu (No Man’s Land), d'Hao Ning (Chine)
Zwischen Welten (Inbetween Worlds), de Feo Aladag (Allemagne)

Le Festival de Cinéma Européen des Arcs couronne Ida de Pawel Pawlikowski

Posté par vincy, le 20 décembre 2013

Ida de Pawel Pawlikowski

Le 5e Festival de Cinéma Européen des Arcs s'achève ce soir par la traditionnelle remise des prix. Le dernier grand grand rendez-vous cinématographique français de l'année se termine sous la neige et avec le sourire. Incontestablement, le Festival a pris de l'ampleur au fil des éditions. Pour preuve, il s'est offert cette semaine une avant-première nationale prestigieuse avec la projection de la première partie de Nymphomaniac, de Lars Von Trier.

Le jury présidé par Nicole Garcia, qui était entourée d'Anna Mouglalis, Anaïs Demoustier, Jonathan Coe, Larry Smith, Dedomir Kolar et Eric Neveux, a décerné huit prix. Ida du polonais Pawel Pawlikoswki a été sacré par le prix du meilleur film mais aussi pour ses deux comédiennes. Autre grand vainqueur, le britannique David Mackenzie dont le film Starred Up (Des poings contre le mur) qui repart avec le prix du public et celui du meilleur acteur.

- Flèche de cristal du meilleur film : Ida, de Pawel Pawlikowski, qui sort en France le 12 février prochain. Le film avait déjà remporté plusieurs prix au Festival de Gijon, le prix du meilleur film au Festival de Londres, le Grand prix au Festival de Varsovie.

- Grand prix du jury : Of Horses and Men, de Benedikt Erlingsson, déjà récompensé par le prix du Nouveau talent au Festival de San Sebastian et par le prix de la mise en scène à Tokyo.

- Mention spéciale du jury : I am Yours, d'Iram Haq.

- Prix d'interprétation féminine : Agata Kulesza et Agata Trzebuchowska pour Ida.

- Prix d'interprétation masculine : Jack O'Connell pour Starred Up (Des poings contre le mur), de David Mackenzie. l'acteur avait été nominé aux British Independent Film Awards pour ce rôle.

- Prix de la meilleure musique : David Dor Jonsson pour Of Horses and Men.

- Prix de la meilleure photographie : Pau Esteve Birba pour Canibal de Manuel Martin Cuenca.

- Prix du public : Starred Up de David Mackenzie.

D'autres prix ont été distribués lors du festival.

- Prix du jury jeune : Le grand cahier de Janos Szasz.

- Prix de la presse : We are the Best, de Lukas Moodysson. Mention spéciale : Starred Up, de David Mackenzie.

- Prix Cineuropa : Class Enemy, de Rob Bicek.

- Prix "Femme de Cinéma" : la réalisatrice Jasmila Zbanic.

- Prix du Work In Progress : No One's Child de Vuc Rsumovic.

Cette année, le FCEA a présenté 12 films en compétition et rendu hommage aux pays de l'ancienne Yougoslavie (Bosnie-Herzégovine, Croatie, Macédoine, Serbie et Slovénie). Plus de 15 000 entrées ont été enregistrées, battant ainsi le record de fréquentation de 2012. Avec 600 accrédités qui se sont croisés au Village des Coproductions, au Village des Ecoles, au Work In Prgress et aux journées DIRE, sans oublier les pistes de skis et les bars de la station, le Festival se professionnalise un peu plus.

Nymphomaniac sans distributeur en Italie

Posté par vincy, le 11 décembre 2013

nymphomaniac

Depuis que la presse italienne en août avait révélé que Nymphomaniac, le nouveau film de Lars von Trier, n'avait toujours pas de distributeur en Italie, on pensait l'affaire réglée. Que nenni. Le Film français indique que "Le nouvel opus de Lars Von Trier ne devrait pas sortir en Italie". Aucun distributeur ne s'est mouillé.

Ni Bim (Melancholia), Ni Lucky red (toute l'oeuvre de Von Trier avant Melancholia) n'en ont voulu. Pourtant Von Trier a un public en Italie. Melancholia a rapporté 600 000 euros et Dogville, son plus gros succès, 2,6 millions d'euros. Tous ont refusé de projeter un film jugé "trop érotique" et "trop long". Peu importe si le casting comprend Uma Thurman, Charlotte Gainsbourg, Shia LaBeouf, Jamie Bell, William Dafoe et Christian Slater.

En attendant, les cinéphiles italiens se révoltent : une pétition a été lancée jeudi sur le site italien Firmiamo. Déjà 1200 personnes l'ont signée. Le texte évoque à voix haute une censure. Il ne faudra pas se plaindre non plus si le piratage explose dans ce pays...

La première partie de Nymphomaniac sort le 25 décembre au Danemark et en Espagne et le 1er janvier en France et en Belgique. Et depuis que Thierry Frémaux a annoncé que le cinéaste danois n'était plus "persona non grata" à Cannes, on imagine bien le second volet sur la Croisette en mai prochain.

Nymphomaniac continue son buzz viral avec de nouvelles annonces

Posté par vincy, le 1 juin 2013

casting nymphomaniac lars von trier

Depuis l'annonce du projet Nymphomaniac, Lars von Trier distille habilement (peut-être un peu trop d'ailleurs) les informations sur son prochain film. On a très vite su qu'il comporterait des scènes sexuelles de nature pornographique, puis ce fut la révélation du casting (Charlotte Gainsbourg, Stellan Skarsgård, Stacy Martin, Shia LaBeouf, Jamie Bell, Christian Slater, Uma Thurman, Willem Dafoe, Connie Nielsen, Udo Kier, Jean-Marc Barr, Caroline Goodall et Saskia Reeves), et enfin au dernier festival de Berlin la mise en avant des premières images (très sages).

A Cannes, où il est désormais persona non grata, Von Trier a continué son saupoudrage : une photo diffusée sur le site du film, avec l'ensemble des comédiens et Von Trier lui-même (contraint de se taire, avec un adhésif scotché sur la bouche) dans un style très David LaChapelle. La productrice Louise Vesth, chargée de vendre le film ou de rassurer les acheteurs, a apporté quelques précisions : les stars sont doublées par des acteurs porno dès que les plans sont en dessous de la ceinture. "Les comédiens ont fait semblant de faire l'amour. Puis nous avons filmé des doublures qui, elles, font vraiment l'amour. Enfin, nous avons fusionné ces deux éléments avec l'aide du numérique. Au final, au-dessus de la ceinture, ce sera la star, et en-dessous, la doublure."

Dernière nouvelle : le cinéaste informe que son films, divisé en deux parties, sera composée de 8 chapitres.
- Chapitre 1 : Le parfait pêcheur à la ligne
- Chapitre 2 : Jerôme
- Chapitre 3 : Mrs. H
- Chapitre 4 : Delirium
- Chapitre 5 : La petite école d'orgue
- Chapitre 6 : L'église d'orient et d'occident (le canard silencieux)
- Chapitre 7 : Le miroir
- Chapitre 8 : Le pistolet

Tout le question est de savoir comment va s'orchestrer le plan de sortie du film. Nymphomaniac est prévu dans les salles françaises le 30 octobre pour la première partie et le 6 novembre pour la seconde. Est-ce que ce calendrier tient toujours sachant que la productrice de Zentropa a affirmé que l'avant-première mondiale se ferait à Copenhague, où le film ne sort que pour les fêtes ? Le Festival de Venise obtiendra-t-il le film avant? Pour l'instant, la production a signalé que des bribes de ces huit chapitres seraient dévoilés sur www.nymphomaniacthemovie.com au fil des prochains mois, comme s'il s'agissait d'un compte-à-rebours avant le lancement d'une fusée.
Devenu expert en marketing et en buzz, Von Trier continue d'attiser le désir pour rendre son film incontournable, même sans une sélection à Cannes ou des propos polémiques.

Nymphomaniac : le « porno » pas forcément jouissif de Lars von Trier

Posté par vincy, le 25 septembre 2012

Lars von Trier a commencé le tournage de son 13e long métrage de cinéma, Nymphomaniac, le 28 août à Cologne en Allemagne. L'histoire d'une femme nymphomane de 50 ans, qui revit son évolution érotique depuis sa naissance à travers 8 chapitres. A cette occasion, le cinéaste danois retrouve pour la troisième fois Charlotte Gainsbourg, qui incarnera le personnage féminin principal. Elle a récemment confié que ce film aurait pu être écrit par une femme, et n'a rien de misogyne.

Elle sera entourée d'un casting hétérogène. Dernier en date à avoir été embauché, Christian Slater, révélé dans Le nom de la rose où il exhibait déjà fièrement son jeune postérieur, a connu une belle carrière dans les années 80/90 (True Romance, Pump up the Volume, Tucker, Robin des bois : Prince des voleurs). On y verra également Jamie Bell (King Kong, Billy Elliot, Jumper, Tintin : Le secret de la licorne), Connie Nielsen (New York : unité spéciale, Gladiator), le mannequin Mia Goth, Jens Albinus (Dancer in the Dark, Les idiots), Severin von Hoensbroech (A Dangerous Method), Nicolas Bro (Cheval de guerre), Jesper Christensen (Melancholia, Quantum of Solace, Casino Royale), Shanti Roney ...

Stellan Skarsgard interprétera le mari de Gainsbourg. L'acteur nordique est un habitué de Von Trier (Breaking the Waves, Dancer in the Dark, Dogville, Melancholia). Il est connu pour ses rôles hollywoodiens (Avengers, Thor, Mamma Mia!, Pirates des Caraïbes, Amistad, A la poursuite d'Octobre rouge, Good Will Hunting)...

Et puis il y a Shia LaBeouf. Jusque là, le jeune homme montrait, au mieux, l'élastique "brandé" de ses sous vêtements. Voulant certainement faire mieux que Zac Efron, il a décidé de se montrer en boxer, fesses à l'air et même en nu frontal dans un clip vidéo des Sigur Ros, Fjögur píanó, réalisé par Alma Har'el. C'était en juin. Juste après, sans doute illuminé par la dame patronnesse de l'exhibitionnisme, il a accepteéde jouer dans Nymphomaniac.

Shia LaBeouf se rebelle contre Hollywood

L'acteur de 26 ans confirme qu'il y aura deux montages (l'un sexuellement explicite, l'autre plus pudique). "Tout ce qui est illégal sera flouté à l'écran. Sinon tout sera visible" explique le comédien à The Hollywood Reporter. "En première page du scénario, il y a un avertissement qui dit, simplement, que nous allons tout faire pour de vrai."

Terminé le temps des Transformers et autres thrillers d'action? Avec Wall Street 2 d'Oliver Stone, Bobby d'Emilio Estevez, et les récents Des hommes sans loi de John Hillcoat (à Cannes) et The Company You Keep de Robert Redford (à Venise), LaBeouf semble prendre un véritable virage. Il se rebelle contre le système des studios. "J'en ai assez. Il n'y a plus de place pour un visionnaire dans ce système. Il n'y a aucune possibilité pour un Terrence Malick d'exister dans ce monde".

Courageux? Calculé? LaBeouf a compris que les plus grandes stars devaient prendre des risques et chercher des projets audacieux artistiquement et des auteurs réputés. "Von Trier me terrifie. Et je ne veux désormais travailler qu'avec cette peur." Il qualifie le réalisateur de "dangereux", "incompris", "génie", "visionnaire". "Il y en a peut-être dix comme lui dans le monde".

Et le sexe dans le film? Stellan Skarsgard a déjà éventé le secret des dieux : il y aura des effets visuels et des doublures. "Le film est sexuellement explicite, mais, croyez-moi, ce sera un très très mauvais film pour se masturber" explique le comédien scandinave.

Un film frigide?