Cannes 2018 : les meilleures phrases entendues pendant le Festival

Posté par wyzman, le 22 mai 2018

Comme l'an dernier, nous avons profité des 12 jours de festival pour arpenter les rues de Cannes. Pendant 12 jours, nous avons donc patienté dans les immenses files d'attentes, discuté dans les salles de projection bondées et les conférences de presse et écumé les soirées endiablées. Marquée par la présidence de Cate Blanchett, la place faite aux femmes et les films tièdes, cette 71e édition du plus grand festival de cinéma international a également été l'occasion pour nous de rencontrer de superbes spécimens. Du passant hargneux au jet-setter blasé des clubs en passant par le critique de cinéma aguerri, tous ces personnages ont contribué à faire durer notre plaisir cannois.

Pour vous, nous avons donc sélectionné les meilleures pépites que nous avons eu la chance d'entendre au cours ces 12 jours absolument fabuleux, passés au soleil ou sous la pluie... Comme c'était déjà le cas en 2017 et pour ne heurter la sensibilité d'aucun, ces citations resteront anonymes.

“Non mais la soirée Konbini on est obligés d’y passer : y’aura tous mes copains.”
“C’est qui The Weeknd ?”
“T’es vraiment un amour malgré tous tes défauts...”
“Non mais sois pas gentil avec moi, tu sais pas à quel point je m’attache. Après je me fais des films, c’est une cata !”
“J'ai peur que passer un an après 120 battements par minute ça les empêche de gagner quoi que ce soit.”
“J'ai vu 4 films ! C'est bon, mon Cannes est fait.”
“Cannes sous la pluie ça sert vraiment à rien !”
“Mais genre en Belgique vous mangez vraiment des frites tous les jours au goûter ?”
“Tu veux pas m’sucer ? Juste un truc rapide, ça nous engage à rien hein !”
“Mais on va pas partir maintenant, ils passent Beyoncé.”
“Quand on t’a laissé aller seul au Vertigo l’an dernier, t’as été pas mal importuné n’est-ce pas ? (...) Tu vois, je leur avais dit et ils ont dit que je faisais ma mère poule !”
“Si je bois encore une goutte de Mouton Cadet je vais vomir.”
“Si je tombe du yacht tu viendras me récupérer ?”
“Les costumes sans chaussette c’est tellement chic. Enfin, vous êtes tellement chic !”
“C'est tellement loin du Palais qu'on est sûrs de croiser que les braves à cette soirée.”
“Mais la plage Magnum c’est la plage des glaces ? Genre on te propose que des glaces ?”
“La mixologie !? C'est que là il te sert pas un cocktail, le verre c’est un chef d’œuvre !”
“Y a de belles images mais c’est bavard !”
“Y a que mon mari pour te faire rentrer 8 personnes dans une soirée avec seulement 3 cartons d'invitation.”
“Arrête de dire 'blondasse' ça fait beauf !”
“Ils sont trop drôles au festival, ils te passent tous les chanteurs d'il y a 5 ans : Lykke Li, Robin Thicke, Kesha...”
“Mon dieu mais qu’est-ce qu’il ronfle... Ça doit être horrible pour lui au quotidien. Enfin, comment tu veux garder un mec dans ces conditions ?”
“En revanche pour le Ceylan de 3 heures, faut pas qu'on s'endorme en même temps.”
“Mais est-ce que les danseurs à la plage Magnum ils viennent se frotter un peu à toi ?”
En liberté ! aurait mérité d'être en compétition en sélection officielle.”
“Leur gin tonic est vraiment dégueu. On sent pas le tonic et on sait pas si c'est vraiment du gin...”
“Faut vraiment que les gens arrêtent de penser que le court métrage c'est forcément un tremplin pour le long !”
“Au moins ici c'est pas comme à la villa Domergue où y'avait plus de champagne à 2 heures.”
“Je crois que le feu d'artifice c'était pour compenser la qualité du scénario du Solo.”
“Si jamais y a de la coke qui traine, tu m’empêches d’en prendre ! Tu sais pas à quel point j’ai envie de baiser quand je suis coké donc tu m’empêches hein !”
“Je n'imaginais pas la fin de ce festival autrement que par une nuit blanche et un train à 7h30.”
“Ce qui se passe à Cannes reste à Cannes !”

Quinzaine 50 : un Carrosse pour les réalisateurs

Posté par redaction, le 9 mai 2018

Héritière directe de ceux qui voulaient affranchir le cinéma de ses chaînes en 1968, la Quinzaine célèbre cette année sa 50e édition. L'occasion d'une promenade à son image - en toute liberté, et forcément subjective - dans une histoire chargée de découvertes, d'audaces, d’enthousiasmes, de coups de maîtres et de films devenus incontournables.

En partenariat avec Critique-Film. Retrouvez tout le dossier ici.

Depuis 2002, la Société des Réalisateurs de Films remet un prix spécial en ouverture de la Quinzaine des Réalisateurs. Un prix nommé Carrosse d’or, en hommage au film de Jean Renoir avec Anna Magnani. Si la statuette en bronze représente des personnages typiques de la Comedia dell’arte, c’est bel et bien aux cinéastes que le trophée est remis. À travers le Carrosse d’or, les membres de la SRF veulent « rendre hommage à un cinéaste qui a marqué l’histoire du cinéma, par son audace, son exigence et son intransigeance dans la mise en scène ».

L’occasion, dans le cadre de notre dossier consacré aux 50 ans d’une sélection parallèle souvent aussi intéressante que l’officielle, d’un petit récapitulatif dans l'ordre chronologique des différents récipiendaires. Rappelons que sur les 16 – 17 dès ce mercredi – lauréats du Carrosse d’or, on ne trouve que trois femmes, reflet d’une profession encore très déséquilibrée. Ainsi, lors de conférences qui étaient dédiée au sujet pendant le Festival de l’année dernière, la productrice Claudia Ossard et Isabella Rossellini rapportaient que 25% des cinéastes en France étaient des femmes. Un pourcentage certes bas, mais qui reste un des plus haut à l’international. La SRF a pris soin de récompenser des auteurs de régions cinématographiques variées, de l'Europe à l'Afrique en passant par l'Asie et l'Océanie et l'Amérique du Nord. Bientôt un représentant du cinéma latino-américain ?

2002 - Jacques Rozier


« L’enfant terrible de la Nouvelle Vague » est le premier à recevoir un Carrosse d’or. Une belle reconnaissance, pour un cinéaste qui s’est affirmé dès ses débuts par sa volonté de tourner sans aucun impératif de temps – ni de scénario. Son premier long-métrage, Adieu Philippine, consacré lors de la première édition de la Semaine de la Critique (1962), symbolise peut-être à lui seul sa filmographie. Inspiré par le néoréalisme italien, Rozier est parti tourner en Corse dans des régions inaccessibles en voiture, a pris 12 mois pour en faire le montage, et a dû reconstituer les dialogues, improvisés, après avoir perdu les bandes sonores. Seuls quatre autres longs-métrages suivront en 40 ans, mais en parallèle de nombreuses réalisations pour la télévision. Il a participé à la Quinzaine avec Du Côté d’Orouet en 1971.

2003 - Clint Eastwood

Clint Eastwood qui succède à Jacques Rozier : une belle preuve de la volonté d’éclectisme de la SRF en remettant son Carrosse d’or ! Est-ce bien nécessaire de présenter l’octogénaire ? Acteur dans plus de quatre-vingts longs-métrages, réalisateur de bientôt quarante, Eastwood fait partie de ces monstres classiques qui ne s’arrêtent plus de tourner. Malgré sa longue carrière, la reconnaissance critique arrive tardivement, en 1992 : Impitoyable marque un tournant, mais 25 ans plus tard Clint semble toujours aussi en forme …

2004 - Nanni Moretti

Comme d’autres lauréats du Carrosse d’or (Werner Herzog, Alain Cavalier, Jafar Panahi), Nanni Moretti adore se mettre en scène – ce qu’il fait d’ailleurs dans chacun de ses longs-métrages. Tant et si bien que le personnage fictionnel, exubérant, tend à se confondre avec le réel : alors jury au Festival de 1997, il se bat pour qu’Abbas Kiarostami reparte avec une Palme d’or ex-aequo, ce qui vaut à la présidente d’alors, Isabelle Adjani, de le qualifier de Machiavel. Mais il faut dire qu’avec des œuvres aussi personnelles que Journal Intime ou Aprile, difficile de ne pas s’y attacher ! Et bien qu’il soit l’auteur de nombreuses comédies ironiques, c’est avec le bouleversant La Chambre du fils qu’il reçoit la Palme d’or en 2001.

2005 – Ousmane Sembene

Ousmane Sembène a un parcours passionnant. Il s’est imposé comme le plus célèbre des cinéastes sénégalais, et n’a eu cesse de prendre parti sur des questions politiques et sociales de son pays. Tirailleur sénégalais pendant la Seconde Guerre mondiale, il s’installe clandestinement en France dès 1946 : adhérent à la CGT et au PCF, docker à Marseille, il va militer contre les guerres coloniales, tout en publiant des romans dans lesquels transparait son engagement. Lors de l’indépendance de ce qui devient bientôt le Sénégal, en 1960, il rentre dans son pays natal et réfléchit à un moyen de célébrer l’Afrique nouvellement indépendante – ce qu’il met en pratique en allant étudier le cinéma à Moscou !

Sa charge politique apparaît dès son premier long-métrage, La Noire de … (1966), premier film entièrement africain de l’Histoire. Célébré en Europe, mais aussi en Afrique où il participe à des Festivals et montre ses films dans des villages sans salles de cinéma, il va cependant devoir affronter plusieurs fois la censure. Une censure sénégalaise, notamment pour la critique tant du catholicisme que de l’Islam dans Ceddo (passé à la Quinzaine en 1977, tout comme Emitai l'avait déjà été en 1972). Mais aussi une censure française, Camp de Thiaroye (1988) étant pratiquement invisible en France, où il ne sort qu’en 1998 – le fait relaté, l’exécution de tirailleurs sénégalais par l’armée française, étant peu glorieux.

2006 - David Cronenberg

Né à Toronto, David Cronenberg commence le cinéma de manière underground dans les années 60 avec des courts-métrages expérimentaux, puis à télévision au début des années 70. S’il se fait remarquer dans cette même décennie avec des films à petit budget mêlant S.-F. et horreur (Frissons, Rage, Chromosome 3), il devient véritablement connu dans les années 80. Des films tels que Scanners, Faux-semblant, ou bien sûr La Mouche vont ainsi permettre à un large public d’associer son nom à une esthétique quelque peu malsaine, fusionnant éléments organiques et mécaniques. La reconnaissance cannoise est assez tardive, mais conséquente : il est ainsi en 1999 président du jury, et certains de ses films seront ensuite présentés en compétition. Et bien que récemment, A dangerous mind, Cosmopolis ou Maps to the stars délaissent l’esthétique citée précédemment, il n’en demeure pas moins un cinéaste fortement psychanalytique, que les cerveaux explosent ou non !

2007 - Alain Cavalier


Après quelques films chargés politiquement et formellement assez « classiques » dans les années 1960, Alain Cavalier se tourne vers un style qui va être de plus en plus épuré. Il se rapproche inexorablement du documentaire, et l’arrivée des caméras vidéo ressemble pour lui à une consécration. Dès le début des années 2000 il ne fait pratiquement plus que des films seuls, avec rarement plus d’une paire d’acteurs, et une caméra DV.

2008 - Jim Jarmusch


Jim Jarmusch commence avec succès sa filmographie. Son « premier film », Stranger than paradise (tourné après son film de fin d'études Permanent vacation), a été découvert à la Quinzaine et y a obtenu la caméra d’or en 1984. Son histoire d’amour avec le Festival continue jusqu’à nos jours, trois de ses films récents ayant été présentés en compétition officielle. Comment caractériser son cinéma ? Peut-être par l’atmosphère hors du temps qui s’en diffuse. Ses personnages dénotent avec leur environnement, comme Forest Whitaker en samouraï du New-jersey dans Ghost dog, les vampires mélancoliques d’Only lovers left alive, ou encore Paterson qui rythme ses journées monotones par des poèmes. Au final, Jarmusch c’est un peu le mélange d’un dandysme lointain cousin de Wes Anderson et d’un blues électrique à la Nick Cave.

2009 : Naomi Kawase


Naomi Kawase n’a réalisé que cinq films lorsqu’elle reçoit, en 2009, le Carrosse d’or – mais elle a remporté le Grand Prix à Cannes deux ans plus tôt, pour La Forêt de Mogari. En 1997, elle recevait déjà la Caméra d'or pour Suzaku, découvert à la Quinzaine. En lui remettant le prix, la SRF et la Quinzaine souligne l’importance d’avoir des cinéastes femmes, surtout au Japon.

Ainsi, la réalisatrice expliquait en 2001 : « Dans l'industrie cinématographique japonaise, réaliser des films est considéré comme quelque chose dont il faut se défausser, ou qu'il faut faire en souffrant – vous êtes supposés perdre les nécessités basiques de la vie au passage. Cette condition, poursuivre un rêve, sans s'économiser, est quelque chose qui serait pardonné à un homme, mais pas à une femme. Cette sorte d'intolérance de la vieille génération est toujours apparente au Japon et c'est toujours une grande barrière à dépasser. » (interview de Naomi Kawase à Rotterdam, citée chez Première).

Et si Naomi Kawase n’a peut-être pas (encore ?) marqué l’Histoire du cinéma, elle s’inscrit tout de même dans celle du Festival du Cannes : présente en compétition en 2011, 2014 et 2017 pour respectivement Hanezu, l'esprit des montagnes , Still the water et Vers la Lumière, elle est aussi membre du jury en 2013 et présidente de la Cinéfondation en 2016 !

2010 - Agnès Varda


Agnès Varda est une des rares femmes ayant participé à la Nouvelle Vague. S’illustrant autant dans les long-métrages de fiction (Cléo de 5 à 7, L’une chante l’autre pas …) que dans les documentaires, comme le récent Visages Villages, elle reçoit depuis le début des années 2000 pléthores de récompenses. C’est donc, entres autres, à une légion d’honneur et un César d’honneur que succède le Carrosse d’or qui lui est remis en 2010.

2011 – Jafar Panahi


Jafar Panahi est peut-être la figure la plus représentative du cinéaste engagé. On peut voir en lui l’héritier d’Abbas Kiarostami, qui a signé le scénario de son Ballon d’or (Quinzaine 1995, Caméra d’Or) et dont il a été l’assistant. Les films de Jafar Panahi ne sont pas de simples brûlots politiques : la critique de la société iranienne, omniprésente, se fait à travers des histoires humaines qui se veulent universelles. Chaque nouveau film de Panahi va avec son lot de complication : dès Le Cercle, en 2000, dont la censure interdit l’exploitation – et fait de même avec des films qui suivent.

En 2009, le cinéaste est arrêté avec sa femme et sa fille pour avoir manifesté, et un film en cours de tournage est annulé par jugement. Incarcéré en 2010, il est libéré après le versement d’une lourde caution, il est menacé de six ans de prison – ce qui se transforme en obligation de rester en résidence surveillée. S’il peut aujourd’hui se déplacer dans le pays (son nouveau film, présenté cette année à Cannes, est d’ailleurs un road-movie), il ne peut le quitter, sous peine de ne pas pouvoir y revenir. Il n'était donc pas présent en 2011 au moment de recevoir le carrosse d'or.

Et si le gouvernement lui a interdit de réaliser des films, il continue pour autant de tourner, se mettant en scène dans ce qu’il présente comme n’étant pas de la fiction – comme dans Taxi Téhéran, pourtant mis en scène avec brio ! La fiction réside peut-être dans l’aventure qui entoure ses films : Ceci n’est pas un film, au titre évocateur, est ainsi parvenu clandestinement au Festival de Cannes, au moyen d’une clé USB cachée dans un gâteau !

2012 - Nuri Bilge Ceylan

Figure clé du cinéma turc actuel, adepte de Tchecov et d’un cinéma contemplatif, Nuri Bilge Ceylan fait partie des habitués du Festival. A l’instar de Jane Campion, son premier court-métrage remporte la palme dédiée au format en 1995, et hormis son premier film (Nuages de mai, 1998), la totalité de ses longs-métrages est présentée en compétition, glanant au passage pas moins de deux Grand Prix du Jury (Uzak et Il était une fois en Anatolie), un Prix de la mise-en-scène (Les Trois Singes), jusqu’à la Palme d’Or pour Winter Sleep.

Sa présence systématique est sûrement à attribuer au fait qu’il constitue un des uniques représentants du cinéma de son pays à l’international ; un pays que sa filmographie nous permet d’admirer sous de multiples facettes. Et si ses films ne sont pas forcément des brûlots politiques, il ne reste pas moins critique envers les dirigeants turcs, dédiant sa palme d’or à « la jeunesse de Turquie, et à ceux d'entre eux qui sont morts au cours de l'année passée [durant des manifestations contre le parti au pouvoir] ».

2013 : Jane Campion

Après deux succès d’estime, le troisième film de la néozélandaise Jane Campion va lui faire une place sur la scène internationale. Avec La leçon de Piano (1993), elle devient ainsi la première – et pour l’instant la seule – femme à recevoir la Palme d’or. La filmographie de Jane Campion est d’ailleurs elle aussi liée au Festival de Cannes : son tout premier court-métrage, An exercise in Discipline – Peel obtient ainsi la palme d’or du court-métrage en 1982 ! En lui remettant le Carrosse d’Or en 2013, la Quinzaine des Réalisateurs semble anticiper sa présidence du jury cannois l’année suivante. Depuis quatre ans, elle s’illustre cependant plus sur petit écran que sur grand, avec la série prisée  Top of the lake.

2014 - Alain Resnais

Alain Resnais s’affirme comme un des plus grands réalisateurs français dès son premier film (dans les faits, son second, mais le tout premier a été perdu) : Hiroshima mon amour, en 1959. A la vingtaine de long-métrages qui suivent, il ne faut pas omettre une trentaine de courts-métrages, dont de nombreux documentaires tels que le poignant Nuit et brouillard. N’oublions pas non plus qu’il s’affirme très tôt en tant que défenseur de la bande-dessinée, à une époque ou le 9e art n’était pas pris au sérieux (grand ami de Stan Lee, il s’est d’ailleurs de nombreuse fois penché sur une adaptation de Spider-man !). Le carrosse d’or qui lui est dédié en 2014 est posthume, venant couronner une œuvre s’étalant sur près de soixante-dix ans …

2015 - Jia Zhang-ke


Le Chinois Jia Zhang-ke, auteur de 12 films en 20 ans, est un cinéaste éminemment politique. Il attribue d’ailleurs son envie de faire du cinéma à un événement marquant de la Chine contemporaine : participant aux larges manifestations de 1989, au nom de valeurs égalitaire et libertaires, il est marqué par la sanglante répression de la place Tian’anmen (qui aurait fait jusqu’à 10 000 morts, et d’innombrables arrestations). Son premier film, Xiao Wu artisan pickpocket (1997) étant sélectionné à Berlin, les autorités lui reprochent d’avoir « influencé gravement les échanges culturels normaux entre la Chine et le monde » (interview publiée dans Libération : https://goo.gl/gRD5xY).

Ses films suivants seront ainsi l’occasion de bras de fer avec la censure ; en cas de potentielle interdiction en Chine, il n’hésite cependant pas à tourner quand même, et à diffuser de manière « underground » - un adjectif parfois accolé à son statut de cinéaste. Heureusement pour lui comme pour nous autres spectateurs, le censure diminue à partir de la libéralisation de la Chine en 2003, bien qu’encore présente. Quoiqu’il en soit, on aura l’occasion de voir cette année en compétition son nouveau film, Les Eternels – et on s’en languit !

2016 - Aki Kaurismaki


Journaliste de formation et cinéphage par passion, le Finlandais cynique a annoncé avoir pris sa retraite après L’autre côté de l’espoir (2017) – même si on connait la propension des cinéastes à sortir de leur retraite. Au finale, ce sont près de vingt films qui forment une filmographie, dont trois trilogies : une du prolétariat, une de la Finlande et celle inachevée, des migrants. Il a été invité à deux reprises à la Quinzaine, avec Shadows in Paradise en 1987 et Tiens ton foulard, Tatiana en 1994.

2017 - Werner Herzog


Non seulement Werner Herzog aime se mettre en scène, à l’instar des cinéastes précédemment cités, mais en plus il crée une véritable légende autour de lui. Au fil de son épaisse filmographie, on retrouve ainsi autant des documentaires que des films de fictions, deux faces totalement complémentaires. Ainsi d’un côté, « dans la vraie vie », il se met en scène au bord de volcans prêts à rentrer en irruption, ou au sommet de monts enneigés, quand il n’est pas directement filmé en train de cuisiner puis de manger sa botte.

Le côté fictionnel est tout aussi impressionnant, pour citer deux de ses films les plus célèbres : dans Aguirre et la colère de Dieu, il part tourner en pleine Amazonie, tandis que pour Fitzcarraldo il fait grimper un bateau sur une colline. Tout un programme donc, Herzog semblant répondre à l’adage Fordien : « écrire l’Histoire, imprimer la légende ». Sa reconnaissance internationale est intimement liée à la Quinzaine : il est venu une fois par an, de 1970 à 1973, avec Les Nains aussi ont commencé petits, Fata Morgana, Pays du silence et de l’obscurité et enfin Aguirre.

Et tout à l'heure, Martin Scorsese rejoindra ce prestigieux club.

Nicolas Santal de Critique-Film

Cannes 2018: Yann Gonzalez, Nuri Bilge Ceylan, Lars von Trier et Terry Gilliam en Sélection officielle

Posté par vincy, le 19 avril 2018

Le 71e Festival de Cannes a fait un certain nombre d'ajouts dans toutes les sections de la sélection officielle. Notons que le Lars von Trier sera à Cannes, mais hors-compétition, et que le Terry Gilliam, malgré le litige juridique, sera présenté en clôture. Enfin, si Claire Denis n'est toujours pas présente sur la croisette avec High Life, le dernier film du palmé Nuri Bilge Ceylan arrive en compétition.

Compétition

Un couteau dans le cœur (Knife + Heart) du français Yann Gonzalez avec Vanessa Paradis

Ayka du kazakh Sergey Dvortsevoy, réalisateur de Tulpan, vainqueur du Prix Un Certain Regard en 2008

Ce sont les deuxièmes films de Yann Gonzalez et de Sergey Dvortsevoy et c’est la première fois qu’ils viennent en Compétition.

Ahlat Agaci (The Wild Pear TreeLe Poirier sauvage) du turc Nuri Bilge Ceylan, Palme d’or 2014 avec Winter Sleep

La Compétition 2018 sera donc composée de 21 films.

Hors Compétition

The House That Jack Built de Lars von Trier avec Matt Dillon et Uma Thurman

Un Certain Regard

Muere, Monstruo, Muere (Meurs, monstre, meurs) de l’argentin Alejandro Fadel

Chuva E Cantoria Na Aldeia Dos Mortos (The Dead and the OthersLes Morts et les autres) du portugais João Salaviza et de la brésilienne Renée Nader Messora

Donbass de l’ukrainien Sergey Loznitsa qui, le mercredi 9 mai, fera l’ouverture de Un Certain Regard 2018.

Séances de Minuit

Whitney, un documentaire de l’écossais Kevin Macdonald, qui retrace l’existence de la chanteuse Whitney Houston.

Fahrenheit 451 de l’américain Ramin Bahrani avec Sofia Boutella, Michael B. Jordan et Michael Shannon. Il s’agit de la deuxième adaptation, après celle de François Truffaut, du roman de Ray Bradbury.

Film de Clôture

En 2018, le Festival de Cannes renoue avec la tradition du film de clôture (hors-compétition).

The Man Who Killed Don Quixote du britannique Terry Gilliam, avec Adam Driver, Jonathan Pryce et Olga Kurylenko. Il sera projeté le samedi 19 lors la cérémonie de Clôture, le film sortira en France le même jour.

Venise 2015: les jurys désormais au complet

Posté par vincy, le 27 juillet 2015

On savait qu'Alfonso Cuaron présiderait le jury de la compétition du 72e festival du film de Venise. Que Jonathan Demme serait en charge de la sélection Orizzonti et Saverio Constanzo à la tête du prix Luigi de Laurentiis (lire notre actualité du 22 juillet). On connaît désormais tous les membres de tous les jurys de la prochaine Mostra.

Pour la compétition, Venise frappe fort avec un jury finalement très cannois: l'écrivain français Emmanuel Carrère (membre du jury cannois en 2010), l'actrice allemande Diane Kruger (membre du jury cannois en 2012), le cinéaste taiwannais Hou Hsiao-hsien (Prix de la mise en scène cette année à cannes avec The Assassin), le cinéaste turc Nuri Bigle Ceylan (Palme d'or l'an dernier avec The Winter Sleep), la cinéaste britannique Lynne Ramsey (membre du jury cannois en 2013) mais aussi l'actrice américaine Elizabeth Banks (Hunger Games, Magic Mike XXL), le cinéaste polonais Pawel Pawlikowski (Ida) et le cinéaste italien Francesco Munzi (Les âmes noires, meilleur film cette année aux prix David di Donatello).

Dans la section orizzonti, on retrouvera la cinéaste française Alix Delaporte, l'actrice espagnole Paz Vega, le cinéaste hongkongais Fruit Chan et l'actrice italienne Anita Caprioli (Corpo Celeste).

Pour le Prix Luigi de Laurentiis, qui récompense un premier toutes sélections confondues, le jury est composé du producteur hongkongais Roger Garcia, de l'historienne française Natacha Laurant, du cinéaste américain Charles Burnett et de la directrice du festival du film de Morelia, Daniela Michel.

Winter Sleep, succès d’été en Turquie

Posté par vincy, le 3 août 2014

winter sleep
Le dernier film de Nuri Bilge Ceylan, Winter Sleep, Palme d'or 2014 au Festival de Cannes, connaît un joli succès dans les salles turques depuis sa sortie le 13 juin.

Lors de son premier week-end, il est arrivé 3e du box office, derrière Maléfique et Edge of Tomorrow, mais a réalisé la meilleure moyenne par copie.

7 semaines plus tard, toujours dans le Top 10, le film a séduit 275 000 spectateurs turcs, rapportant déjà 1,5 million de dollars de recettes. C'est mieux que Godzilla ou Le Loup de Wall Street. Il est déjà classé dans les 25 films les plus vus de l'année, ce qui est assez exceptionnel pour un film d'auteur qui dure plus de 3 heures.

C'est surtout le plus gros succès de Nuri Bilge Ceylan dans son pays.

Winter Sleep sort ce mercredi 6 août en France, sur 140 copies selon Le Film Français. Le distributeur Memento Films espère séduire 500 000 français en plein été, avec la garantie que les salles qui exploiteront le film ne le retirent pas du programme durant quelques semaines.

Un air de Cannes au festival du film de Sydney

Posté par vincy, le 18 juin 2014

Deux films présentés en compétition au dernier festival de cannes ont été récompensés dimanche au Festival du Film de Sydney en Australie.

Deux jours, une nuit de Jean-Pierre et Luc Dardenne, avec Marion Cotillard, a reçu le prix du meilleur film. Le jury - Rachel Perkin, Khalo Matabane, Oh Jung-wan, Shelly Kraicer et Rachael Blake - a notamment distingué la célébration de la puissance et de la vitalité d'une femme à travers une histoire élégante et maîtrisée, un propos humaniste, une vision réaliste et un engagement essentiel d'une communauté solidaire.

Deux jours, une nuit succède à Only God Forgives (Cannes 2013), Alps (Cannes 2012) et Une séparation.

Le prix du public a été décerné à la palme d'or cannoise de cette année : Winter Sleep de Nuri Bilge Ceylan. Côté documentaire, le public a choisi Love Marriage in Kabul d'Amin Palangi.

Le premier Prix de la Fondation australienne pour le documentaire a récompensé 35 Letters de Janine Hosking.

Le 61e Festival du film de Sydney se tenait du 4 au 15 juin. Outre les Dardenne, la compétition regroupait quelques uns des films sélectionnés à Cannes comme à Berlin - Boyhood, Black Coal, L'enlèvement de Michel Houellebecq, The Rover - mais aussi Snowpiercer, Locke avec Tom Hardy et 20 000 days on Earth. Dans les séances spéciales, hormis le Ceylan, le Festival a présenté Mommy, Le sel de la terre, Dragons 2 et Timbuktu tous projetés à Cannes il y a un mois.

Cannes 2012 : un Carrosse d’or pour Nuri Bilge Ceylan

Posté par vincy, le 10 avril 2012

Jeudi 17 mai, à Cannes, Nuri Bilge Ceylan recevra le prestigieux Carrosse d'or de la Quinzaine des réalisateurs. Ce prix est décerné à un cinéaste reconnu "pour les qualités novatrices de ses films, pour son audace et son intransigeance dans la mise en scène et la production". Il est remis par les réalisateurs de la SRF.

C'est donc un habitué de la Croisette et de ses prix à qui revient cet honneur. Sans vouloir entacher cette récompense méritée, cela produit malgré toute un effet pervers : voir les mêmes têtes à Cannes, y compris lorsque ces personnalités n'ont pas de films à présenter.

L'an dernier, Ceylan a reçu le Grand prix du jury avec Il était une fois en Anatolie, qui s'ajoutait au prix de la mise en scène (Les trois singes, 2008), au prix de la critique internationale (Les climats, 2006) et au Grand prix du jury et prix du meilleur acteur (Uzak, 2002). Par ailleurs, il avait été membre du jury en 2009.

Les réalisateurs de la SRF remettent ce prix depuis 2002. Se sont succédés : Jacques Rozier, Clint Eastwood, Nanni Moretti, Ousmane Sembene, David Cronenberg, Alain Cavalier, Jim Jarmusch, Naomi Kawase, Agnès Varda, et en 2011, Jafar Panahi.

Récemment, Nuri Bilge Ceylan a donné une Master Class au dernier festival de Berlin.

Kusturica invite Huppert, Benicio del Toro, les Dardenne et le réalisateur d’Une séparation

Posté par vincy, le 30 décembre 2011

Belle affiche pour le 5e Festival international du film et de la musique de Küstendorf (Drvengrad), en Serbie. Créé par Emir Kusturica en 2008, le Festival s'offre cette année Isabelle Huppert, Benicio Del Toro, Jean-Pierre et Luc Dardenne et Asghar Farhadi, le réalisateur d'Une séparation (Ours d'or à Berlin). Le réalisateur double Palme d'or réside dans cette ville montagneuse de Serbie.

Par ailleurs, le Festival présentera Arirang de Kim Ki-duk et Il était une fois en Anatolie de Nuri Bilge Ceylan, respectivement primés par le prix Un certain regard et le Grand prix du jury au dernier festival de Cannes. les deux cinéastes seront honorés par des rétrospectives.

Le jury, présidé par l'actrice iranienne Leila Hatami (Une séparation), devra départager 20 films de jeunes réalisateurs en vue de décerner l'Oeuf en or. La compétition proposera des films venus du monde entier dont le français Moussa de Christophe Nanga-oly. Hors compétition, des films comme Poulet aux prunes et Corpo Celeste seront projetés, en plus d'une importante sélection de films nationaux.

Le 5e Festival international du film et de la musique de Küstendorf se déroulera du 17 au 23 janvier 2012. Il a la particularité de donner autant de place au cinéma qu'à la musique.

L’instant court : Geri Dönü?üm Günlü?ü réalisé par Efe Conker

Posté par kristofy, le 6 juin 2011

Comme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après la bande-annonce du court-métrage Badpakje 46 réalisé par Waynes Destoop, voici l’instant Court n° 35.

Quel est le point commun entre inventer le feu durant la préhistoire et manifester contre un gouvernement ? Quel objet pourrait faire mal si on l’a dans sa chaussure mais permet au Petit Poucet de revenir sur ses pas ? La pierre, ou le caillou, est un objet auquel on ne fait pas attention en général, pourtant c’est un outil ou une arme !

Voila donc le court-métrage Geri Dönü?üm Günlü?ü réalisé par Efe Conker. Gros plan sur une pierre qui devient caillou… Ce court avait été montré à Cannes au Short Film Corner 2009, il a été aussi montré dans d’autres festivals (en Turquie, Italie, mais aussi à Montréal et New-York) où il a récolté quelques récompenses.

Après Nuri Bilge Ceylan, grand prix au dernier festival de Cannes avec Il était une fois en Anatolie, Efe Conker est un jeune réalisateur turc qui pourrait peut-être à l’avenir se révéler un nouveau cinéaste à suivre.

Crédit photo : image modifiée, d’après un extrait du film Geri Dönü?üm Günlü?ü.

Cannes 2011 : l’Asie avec ou sans Wong Kar Wai ?

Posté par vincy, le 22 février 2011

Peu importe l'importance du contingent asiatique de Cannes 2011 : la seule question qui tourmentera médias et organisateurs sera autour du nouveau Wong Kar Wai. Quatre ans après l'ouverture du Festival avec My Blueberry Nights, The Grandmasters sera-t-il prêt dans les temps? Grand habitué de la Croisette (il en même été Président du jury), l'homme aux lunettes noires vient de reprendre le tournage des scènes de son nouveau film, avec Tony Leung Chiu Wai et Zhang Ziyi (voir actualité du 21 mai 2009). Son incursion dans les arts martiaux (et un hommage à Bruce Lee par la même occasion) est si attendue que Cannes sera encore prêt à des compromis : absence de mixage, montage non définitif, bobines reçues à la dernière minute. Peu importe : WKW est avec Almodovar le cinéaste non palmé le plus privilégié du Festival.

Mais d'autres films asiatiques pourront compenser son éventuelle absence. Lou Ye (Nuits d'ivresse printannière, primé en 2009) devrait être présent avec Chiennes (Love and Bruises), qui ferait monter les marches au "prophète" Tahar Rahim. Wang Xiaoshuai, déjà sélectionné l'an dernier avec Chongqing Blues, est en pleine post-production de 11 fleurs. Toujours de Chine, on peut espérer le nouveau Peter Chan, Swordsmen, en séance spéciale, ou/et le dernier Johnnie To, avec une comédie romantique (sic) Don't go Breaking My Heart. Le genre est rarement sélectionné à Cannes, mais le nom du réalisateur pourrait amener un peu de fraîcheur hors-compétition. Dans les sélections annexes (Un certain regard, Quinzaine...), les films remarqués à Rotterdam et Sundance peuvent faire leur apparition comme Zhang Miaoyan (Black Blood). De même, primé l'an dernier à Berlin avec Apart Together, Quan'an Wang pourrait avoir terminé le tournage dans les temps de White Deer Plain. Hors-compétition, Cannes pourrait miser sur 1911, réalisé par Jackie Chan, dont ce sera le 100e film, et Li Zhang. Quant à Tsui Hark, il semble plus proche de Venise que de Cannes côté planning.

Le cinéma japonais compte sur ses fidèles représentants pour nourrir les sélections : Hirokazu Kore-Eda et son Miracle, Takashi Miike et son Harakiri 3D en séance de minuit, ou le récemment disparu Satoshi Kon et son ultime dessin animé The Dream Machine, un événement en soi. Côté animation, on peut aussi croire à la possibilité du dernier Makoto Shinkai, Children who chase lost voices from deep below, qui doit sortir en mai au Japon.

Le cinéma asiatique pourrait aussi être plus diversifié cette année avec Tastumi, du singapourien Eric Khoo (My Magic, en compétition en 2008), Captured, du philippin Brillante Mendoza (avec Isabelle Huppert), Gibier d'élevage du cambodgien Rithy Panh (projet issu de l'Atelier de la Cinéfondation), du film sans titre du thaïlandais Pen-Ek Ratanaruang... La Corée du sud, incontournable, a des pépites en réserve et notamment The Murderer d'Hong-jin Na (The Chaser était à Cannes en 2009).

On voit mal, symboliquement, Cannes ne pas réserver une place de choix à un cinéaste iranien, même si les conditions de tournage sont particulièrement complexes. Déjà programmé dans quelques festivals, Harud de Reza Naji ou The Day I Disappeared d'Atousa Bandeh Ghiasabadi peuvent faire escale dans une sélection parallèle. Mais les grands noms habitués du Festival sont soit censurés, soit au travail pour Cannes 2012. La bonne nouvelle serait que le prix Goncourt Atiq Rahimi soit prêt à temps pour l'adaptation de son propre roman, Syngue Sabour. Son film Terre et cendres avait reçu le prix du Regard à Un certain regard en 2004.

Côté Proche-Orient, on pourrait voir Restoration (primé à Sundance) de Yossi Madmony à Un certain Regard, le nouveau film de Joseph Cedar (Beaufort) intitulé Footnote, celui d'Eran Kolirin (La visite de la fanfare) avec The Exchange, ou encore Et maintenant on va où?, de la libanaise Nadine Labaki, qui reviendrait quatre ans après Caramel. En revanche on doute qu'Ari Folman et son film d'animation The Congress soit prêt à temps.

Avec ou sans Wong Kar Wai, on aura quand même du mal à imaginer ce festival de Cannes sans le turc Nuri Bilge Ceylan, quatre fois primé à Cannes (Grand prix du jury, meilleur réalisateur, prix France Culture, prix Fipresci) grâce à ses trois derniers longs métrages en compétition officielle. Il était une fois en Anatolie est son plus important budget à date. Et avec un titre pareil, comment ne pas séduire le président Robert De Niro...?!