10 millions de visionnages pour MyFrenchFilmFestival 2018

Posté par vincy, le 20 février 2018

Le festival en ligne d’UniFrance, MyFrenchFilmFestival, a dévoilé son palmarès et surtout a annoncé un record de fréquentation, pour la 3e année consécutive. La 8e édition, qui s’est tenue du 19 janvier au 19 février, a enregistré plus de 10 millions de vues dans le monde (6,7 millions de vues en 2017). Les 5 pays comptabilisant le plus de visionnages sur la plateforme sont le Mexique, le Brésil, l'Argentine, la Pologne et la Russie.

Hier soir, Isabelle Giordano, directrice générale d'UniFrance, et le Secrétaire d'État auprès du Premier ministre, chargé du Numérique Mounir Mahjoubi ont décerné les prix du jury, de presse et du public.

Le Prix du Jury des Cinéastes, présidé par Paolo Sorrentino, a distingué Les Derniers Parisiens de Hamé & Ekoué, avec vec Reda Kateb, Slimane Dazi, Mélanie Laurent . Sorti il y a un an, le film avait déjà reçu le prix FIPRESCI au Festival de Turin.

Une Mention Spéciale, "afin de saluer la proposition artistique singulière des réalisateurs", a été remise à Willy 1er, de Ludovic Boukherma, Zoran Boukherma, Marielle Gautier et Hugo P. Thomas.

Le Jury de la Presse Internationale composé de Fabio Ferzetti (Italie), Fernando Ganzo (Espagne), Finn Halligan (Royaume-Uni), Sabine Mann (Allemagne), Yana Labushkina (Russie) et le public (50000 votes!) ont choisi les mêmes lauréats: Noces de Stephan Streker pour les longs métrages et La Mort, Père & Fils de Winshluss et Denis Walgenwitz pour les courts métrages.

Les films primés seront diffusés à bord des avions Air France pour une durée de 6 mois, à partir de cet été.

Vesoul 2018 : Paroles (et actes) de femmes

Posté par kristofy, le 6 février 2018

Le mouvement #MeToo popularisé par des actrices américaines depuis octobre continue de s'étendre : à propos de diverses violences aux femmes (harcèlement, agression...), depuis octobre, les révélations et autres bad buzz, tribunes et contre-tribunes féministes s'enchaînent. Il est beaucoup question partout de 'libération' de la parole de la femme, mais pas assez encore de questions à propos d'égalité salariale ou d'une meilleure représentation au sein de plusieurs instances dirigeantes (en politique tout comme dans des entreprises, mais aussi dans les structures de financement de films).

#MeToo n'est pas un phénomène uniquement occidental. Par exemple, depuis début janvier, il y a de plus en plus de #YeWoShi en Chine. Le Festival des Cinémas d'Asie de Vesoul avait prévu depuis plusieurs mois une sélection thématique "Paroles de femmes" avec plus d'une vingtaine de films à (re)découvrir dont plusieurs en avant-première. Si depuis quelques mois on parle de plus en plus aux Etats-Unis, ça fait plusieurs années qu'en Asie, non seulement on parle, mais en plus on agit comme par exemple en Inde, au Népal ou en Iran. Les problématiques sont bien plus complexes que le comportements de prédateur de quelques hommes : l'oppression est subie par l'organisation du pouvoir politique et religieux, les notions de liberté ou d'égalité sont encore à conquérir...

En 2011 la star asiatique Michelle Yeoh est dirigée par Luc Besson pour The Lady, un film biographique en hommage au combat de Aung San Suu Kyi assignée à résidence (emprisonnée chez elle, et isolée de sa famille) durant plusieurs années pour la tenir à l'écart des élections en Birmanie. On y entend cette phrase-clé : "Vous ne pensez peut-être pas à la politique, mais la politique elle pense à vous". Depuis, la Prix Nobel est au centre des critiques pour son ambiguïté sur le génocide et l'exil des Rohingyas.

La réalisatrice israélienne Elite Zexer s'est fait connaître avec un premier film passé au festival de Berlin en 2016 après avoir gagné un Grand prix du jury à Sundance pour Tempête de sable.

Des traditions patriarcales permettent à un homme de prendre une seconde épouse, de répudier la première s'il le désire, et surtout d'interdire à sa fille de fréquenter l'élu de son cœur pour la marier à un autre homme qu'il aura lui-même choisi. Le "tu ne peux pas me garder enfermée ici" de la jeune fille sera bien faible par rapport au "tu épouseras qui je te dirais" de son père. Le rôle du père est plus subtil qu'il n'y parait car il est 'obligé de' et 'forcé de' suivre les traditions, et son ainée qui souhaite autre chose finira par s'y plier pour l'honneur de sa famille, avec l'illusion (vaine) que ça ne se reproduira pas pour sa petite sœur...

Cette liberté refusée de se marier librement est d'ailleurs le sujet de biens d'autres films, comme le récent Noces de Stephan Streker en Belgique à propos d'une famille originaire du Pakistan.

Une lycéenne est déjà enceinte, sans l'avoir dit à sa famille. Pourtant, on lui a choisi trois jeunes hommes du Pakistan comme potentiel futur mari : "elle ne rentre pas, elle a dit que si on ne l’obligeait pas à se marier alors elle rentrait, elle ne veut pas se marier, et tant qu’on veut la marier elle ne rentre pas". Son frère la comprend un peu tout en suivant davantage le point de vue de son père. Sa grande soeur qui a vécu la même situation l'incite à obéir à ce mariage prévu avec un inconnu approuvé par les parents : "évidement que c’est injuste, on est des femmes qu’est ce que tu crois, on ne peut se révolter que si on peut changer les choses, sinon il n’y a qu’une seule chose a faire, c’est accepter". Là encore un renoncement. A noter que Noces est nommé pour le César du meilleur film étranger et qu'il vient de recevoir en Belgique le Magritte de la meilleure actrice dans un second-rôle pour Aurora Marion. A Angoulême, il avait réussit un doublé : meilleure actrice pour Lina el Arabi et meilleur acteur pour Sebastien Houbani.

En avant-première au FICA (après être passé par Cannes) et en attente d'une future date de sortie, Marlina la tueuse en quatre actes serait en Indonésie une version de western féministe, et filmé par une femme Mouly Surya (d'après une histoire inspirée par Garin Nugroho , venu à Vesoul en 2013).

Une jeune veuve dans sa maison isolée voit arriver chez elle un gang de sept hommes, leurs intentions sont claires : lui voler tout son bétail pour le revendre, et chacun va la violer. Ils ont l'habitude de faire ça, mais cette femme-là va se défendre: elle va d'ailleurs couper la tête du chef avec un sabre ! Marlina est en route en emportant sous le bras la tête coupée pour porter plainte à un service de police. Parmi le gang, cinq hommes sont morts tandis que les deux autres seront à sa poursuite...

Enfin, finissons avec un film symbolique de paroles de femmes (et de l'actualité de ces dernières semaines): le documentaire No land's song de Ayat Najafi est à (re)voir.

En Iran, les femmes ont interdiction de chanter seules. Entre 2010 et 2013, la caméra suit les démarches entreprises par la musicienne Sara Najafi qui voudrait contrer cette censure en organisant un concert où plusieurs femmes chanteraient devant un public : début du projet, rencontres avec différentes chanteuses à Téhéran et à Paris (avec Jeanne Cherhal, Elise Caron), répétitions, difficultés diplomatiques, arrivée en Iran du groupe, ... Le concert est interdit avant d'être tout de même toléré: "dans ce pays pour beaucoup de choses, on ne donne pas de raisons à un refus"... La loi en vigueur veut qu'une femme ne doit pas parler avec un homme non-intime, ni chanter seule en public, et que la voix chantée d’une femme ne doit pas dépasser une certaine limite dans le cadre du travail et ne pas provoquer de désir. Bref, une femme ne peut plus chanter comme soliste sur une scène depuis des dizaines d'années et le documentaire aborde en parallèle la vie culturelle du pays d'avant 1979. Des femmes voudraient chanter, d'autres (avec le récent mouvement du 'mercredi blanc') voudraient ne plus avoir l'obligation de porter un voile. C'est d'autant plus courageux qu'elles mettent leur vie en péril. Ne l'oublions pas.

Les 36 aspirant.e.s pour les César 2018 dans la catégorie espoir

Posté par redaction, le 13 novembre 2017

Le Comité Révélations de l’Académie des César a dévoilé ce lundi 13 novembre la liste des 36 comédiennes et comédiens qui sera soumise transmise à titre strictement indicatif aux membres votants de l’Académie, afin de faciliter leur vote pour les César 2018 du Meilleur Espoir Féminin et du Meilleur Espoir Masculin.

Ou devra-t-on dire le César Chanel du meilleur espoir féminin/masculin puisque le "Projet Révélations" est officiellement sponsorisé par la marque de luxe, nouveau "Partenaire Officiel de l’Académie des César" (des majuscules partout dans le communiqué, ça impressionne plus).

"La Maison CHANEL, tant dans ses activités Mode, Horlogerie-Joaillerie et Parfums Beauté, soutient le projet des Révélations mais aussi l'ensemble des activités de l'Académie dans la mise en avant, la reconnaissance et la découverte des talents" indique l'Académie des César, qui, en échange, espérons-le, pourra baisser le ticket d'entrée pour être dans le fameux coffret (ceci expliquant que certaines productions indépendantes ne soient jamais nommées).

Inflation et oublis

En regardant la liste (deux de plus que les deux dernières années, quatre de plus qu'en 2014: il y a inflation pour un nombre toujours égal de 10 finalistes) on note que 120 battements par minute place trois de ses acteurs. Le sens de la fête est distingué par deux comédiens et une comédienne. Que Grave et Noces jouent la parité avec une citation dans chaque catégorie. Il y a aussi quelques habitués de cette liste tels Finnegan Oldfield, Alice Isaaz, Solène Rigot et Marc Zinga qui reviennent cette année dans les "nominables".

Parmi les Révélations des années précédentes qui étaient sélectionnables, Félix Moati, Stacy Martin, Sara Giraudeau, Dara Tromboff, Swann Arlaud ont été tous oubliés mais peuvent évidemment se retrouver soit nommés directement par les votants, soient choisis pour d'autres catégories.

Les Révélations 2018 – Comédiennes :

Noée Abita dans Ava
Sveva Alviti dans Dalida
Iris Bry dans Les Gardiennes
Louise Chevillotte dans L’amant d’un jour
Adeline d’Hermy dans Maryline
Laetitia Dosch dans Jeune femme
Lina El Arabi dans Noces
Esther Garrel dans L’amant d’un jour
Ana Girardot dans Ce qui nous lie
Eye Haïdara dans Le sens de la fête
Alice Isaaz dans Espèces menacées
Camélia Jordana dans Le Brio
Lyna Khoudri dans Les Bienheureux
Garance Marillier dans Grave
Daphné Patakia dans Djam
Paméla Ramos dans Tous les rêves du monde
Solène Rigot dans Orpheline
Ella Rumpf dans Grave

Les Révélations 2018 – Comédiens :

Khaled Alouach dans De toutes mes forces
Adam Bessa dans Les Bienheureux
Damien Chapelle dans Espèces menacées
Idir Chender dans Carbone
Redouanne Harjane dans M
Sébastien Houbani dans Noces
Alban Ivanov dans Le sens de la fête
Benjamin Lavernhe dans Le sens de la fête
Matthieu Lucci dans L’Atelier
Rabah Naït Oufella dans Grave
Nekfeu dans Tout nous sépare
Finnegan Oldfield dans Marvin ou la belle éducation
Pablo Pauly dans Patients
Nahuel Pérez Biscayart dans 120 battements par minute
Antoine Reinartz dans 120 battements par minute
Ahmed Sylla dans L’Ascension
Arnaud Valois dans 120 battements par minute
Marc Zinga dans Nos Patriotes