Pourquoi un César du box office?

Posté par vincy, le 7 octobre 2009

Les César, comme les Oscars, ne veulent pas se couper du public. Les Oscars ont bouleversé leurs règles cette année : de cinq nominations, nous passerons à dix, permettant d'accueillir sur le tapis rouge les stars de (bons) blockbusters. Les César ne semblent pas se remettre de la polémique autour de Bienvenue chez les Ch'tis où Dany Boon lançait l'idée d'un César de la meilleure comédie (voir actualité du 10 février 2009). Ineptie puisque des comédies sont souvent citées et même récompensées dans les catégories artistiques, y compris dans celle du meilleur film. Les César, comme toutes les récompenses, ne sont pas là pour plaire mais pour distinguer.

Mais la remise en question est trop forte : quête d'audimat pour les télés, avidité de récompenses pour les talents, volonté de se réconcilier avec le garnd public... L'Académie des César veut mettre à l'honneur le cinéma de divertissement. Selon la confidence d'Alain Rocca, trésorier de l'Académie, au journal belge Le Soir, il s'agirait du César du box office (que remettrait... Dany Boon). 7 nominations dont on ne connaît les critères : classement du box office ? sélection parmi les plus populaires ? Et quid si un film d'auteur reconnu est en plus un divertissement champion du box office?

Franchement, l'intérêt est avant tout opportuniste. On est loin de la philosophie qualitative qui anime ce type de Cérémonies. Cependant ce genre de prix existe ailleurs. Au Canada, il y a une récompensé spécifique pour le film natioanl qui a séduit le plus de spectateurs. Le gagnant est connu d'avance mais permet de féliciter les producteurs.

 Cette année, à date, nous aurons donc - peut-être - parmi les nommés : LOL, Coco, OSS 117 Rio ne répond plus, Neuilly sa mère, Safari, De l'autre côté du lit et Le Petit Nicolas. De tous, Ecran Noir n'a vraiment aimé que OSS 117.

Neuilly sa mère! : c’est de la balle!* ( *c’est super !)

Posté par Claire Fayau, le 10 août 2009

blog_neuilly.jpg"- Ma chambre, tu l'aimes ou tu la quittes!"

L'histoire: Sami Benboudaoud, quatorze ans, vivait heureux avec ses copains dans sa cité de Chalon-sur-Saône. Un jour hélas, le destin l’arrache à son paradis et le propulse dans l’enfer de… Neuilly-sur-Seine ! Là, il est confié à sa tante Djamila, une jeune et belle avocate qui a épousé Stanislas de Chazelle, héritier d’une vieille famille française, un peu rigide sur les bonnes manières.
Notre avis : Neuilly sa mère ! traite avec humour du choc des cultures, avec du coeur et sans rancœur.  Le réalisateur  Gabriel Julien-Laferrière et le producteur  Djamel  Bensalah préfèrent rire des différences et inégalités sociales que d'en pleurer. Louable intention qui fonctionne plutôt bien. On sait qu'il aura un happy end pour Sami, gosse presque trop sympathique.

Alors bien sûr le trait est exagéré : la banlieue est montrée à distance. Elle est plus rose que morose. Il y a de la drogue et un dealer, mais il est gentilment maté par une maman du quartier. Ce qui laisse le temps aux enfants de créer des "nervous breakdowns" à leurs profs et de s'amuser dans les cages d'escaliers.

Le casting prestigieux remplit très bien la véritable mission du film, faire (sou)rire : Rachida Brakni qui change de registre, le stricte Denis Podalydès et la fofolle Valérie Lemercier dans leurs emplois de prédilection,   Josiane Balasko en  maîtresse d'école adepte du "travailler plus pour réussir plus!", Armelle en professeur gaffeuse mais sensible, Olivier Baroux, François Xavier-Demaison, Elie Semoun, Michel Galabru, Éric et Ramzy en cameo. Il ne manque plus que Kad Merad et Le petit Nicolas était d'époque : beur. Car il y a plus de Sempé et Goscinny dans ce Neuilly sa mère! que dans l'adaptation à venir du Petit Nicolas...

Ce sont les acteurs qui tiennent le film, et les répliques qu'ils se balancent avec un plaisir et un  humour évidents. Le parallèle avec La vie est un long fleuve tranquille est inévitable , mais Neuilly sa  mère!

Mais, ici, la sociologie est pastichée, caricaturée alors que la satire politique est la partie la plus réussie du script. Dans la lignée du film Le ciel, les oiseaux... ta mère!, Les lascars et Les beaux gossesNeuilly, sa mère! n'a rien de révolutionnaire mais à l'avantage de fédérerparisiens, banlieusards et provinciaux dans un "Tous ensemble" paradoxalement sarkozyste.

Djamel Bensalah se moque de Neuilly

Posté par kristofy, le 17 juin 2009

neuillysamere1.jpgDjamel Bensalah continue de s’intéresser aux jeunes lui aussi. Après son western en culottes courtes, Big City, un lourd échec, il revient avec Neuilly Sa Mère, présenté au festival du film romantique de Cabourg, qui va remettre au goût du jour l’idée d’un garçon de 14 ans de banlieue qui se retrouve dans une famille bourgeoise. La vie n’est pas un long fleuve tranquille. 

Evidemment certains clichés ne manqueront pas d’être égratignés… Sami vivait dans une cité de Chalons-Sur-Saône dans le 7-1 là où "dans mon quartier les blondes c’est aussi rares que le pétrole", et il doit habiter chez la famille de sa tante à Neuilly-Sur-Seine dans le 9-2 où dans sa nouvelle école huppée il "ressemble à l’autre baltringue des choristes".
Une rencontre a eu lieu à l’issue d’une projection avec les producteurs Isaac Shary et Djamel Bensalah, le réalisateur Gabriel Julien-Laferrière, les actrices Rachida Brakni et la jeune Joséphine Japy et avec le jeune héros Samy Seghir (Michou d’Auber c’était déjà lui).

Question : Djamel Bensalah, pourquoi n’avoir pas réaliser ce film vous-même ?

DB : " Je suis très fier de "Big City" mais il n’a pas assez rencontrer son public et comme c’était un gros budget c’est un peu un échec. Durant le tournage j’avais commencé à écrire une histoire avec deux des enfants, qui sont donc les deux héros de "Neuilly Sa Mère". Je venais déjà de réaliser un film avec des enfants alors j’ai demandé à mon talentueux assistant (avant il a même été assistant de Léos Carax) de le réaliser lui-même. Je suis devenu producteur sur "Neuilly Sa Mère", c’est travailler plus pour gagner plus… ou perdre beaucoup plus."

Question : La ville de Neuilly-Sur-Seine vous a aidé ?

DB :  "Au début la ville ne voulait pas vraiment qu’on tourne chez eux, mais on a filmé quand même. On leur a présenté le projet avec comme titre ‘Les Petits Princes’ en fait."

Question : Il y a beaucoup d’acteurs connus qui ont un petits rôles (Valérie Lemercier, Josiane Balasko, Ramzy, Olivier Baroux, François Xavier-Demaison, Elie Semoun…, ndlr) en plus de Rachida Brakni et Denis Podalydès, comment vous les avez tous réunis ?

DB : "En fait que j’allais les voir je disais que j’avais l’accord de untel et de untel même si c’était pas encore vrai. Et puis le fait d’avoir Denis Podalydès et Rachida Brakni ça fait sérieux vu qu’ils viennent de la Comédie française, évidement  certains sont venus par amitié. On voulait aussi avoir Will Smith, mais bon on a Zinedine Zidane en photo aussi."

Cabourg : il n’y a pas d’âge pour être romantique

Posté par kristofy, le 14 juin 2009

Les adolescents ont le vent en poupe cette année, ils sont le sujet de certaines des meilleures comédies de l’année. Les 15-25 ans sont aussi le public à courtiser : autrefois clientèle principale des exploitants, il esta ujourd'hui en déclin, sollicité par d'autres écrans (jeux, vidéos, internet...).

Le Festival de Cabourg a été un reflet de l’importance des ados à l’écran. Les  C’est la jolie surprise qu’a connue Liza Azuelos avec trois millions de spectateurs qui ont vu LOL avec Sophie Marceau en maman de Christa Theret. Le film est projeté sur la plage, et le jeune acteur Jérémy Krapone vient ici avec son groupe de rock Kaponz&Spinoza pour jouer un concert avant le film (avec aussi le groupe Jolijo de l’acteur Adrien Jolivet, Kaziel et Maëlis). 

Riad Sattouf vient lui aussi de réussir à faire l’unanimité avec Les Beaux Gosses, leader du box office hebdomadaire en France. Le cinéaste a su dessiner les embarras de l’adolescence tout en réalisant une comédie détonante. Les Beaux Gosses avec ses gamins de 14 ans parvient même à être bien meilleur que certains teen-movies américains pourtant expert dans la recette.  

Encore plus jeunes et tout aussi étonnant, Une Semaine sur deux confirme l'envol d'Ivan Calbérac ; cela devrait être une des surprises de l’été. "Je m’appelle Léa, j’ai 12 ans, je ne suis pas née dans la bonne famille…"  Mathilde Seigner et Bernard Campan ont du mal à digérer leur rupture, il vont essayer de vivre une nouvelle histoire d’amour avec quelqu’un d’autre tout en essayant de préserver leurs deux enfants. Ce décalage entre les parents qui tentent de nouvelles relations et elle qui se découvre amoureuse d’un garçon plus âgé du collège en fait un film familial idéal.  

Djamel Bensalah continue de s’intéresser aux jeunes lui aussi. Après son western en culottes courtes, Big City, un lourd échec, il revient avec Neuilly Sa Mère qui va remettre au goût du jour l’idée d’un garçon de 14 ans de banlieue qui se retrouve dans une famille bourgeoise. La vie n'est pas un long fleuve tranquille. 

Les jeunes ont eux aussi toute leur place au Festival de Cabourg : six élèves de la région en classe de seconde en section audiovisuelle forment le Jury du Prix de la Jeunesse. Ils étaient accompagnés par le réalisateur Fred Cavayé, l’écrivain Martin Page et les actrices Bérangère Allaux et Sophie Quinton.