Un duo inédit pour Emmanuelle Bercot : Demongeot face à Deneuve

Posté par vincy, le 12 juin 2012

Emmanuelle Bercot, 7 ans après son dernier long métrage, Backstage, et quelques mois après avoir filmé l'un des segments du film Les infidèles, revient sur les plateaux de tournage. La scénariste de Polisse filme Elle s'en va, avec Catherine Deneuve et Mylène Demongeot. Un duo inédit malgré leurs longues carrières : Deneuve a débuté en 1956 (Les collégiennes) à 13 ans, Demongeot en 1953 (Les enfants de l'amour) à 18 ans.

Très populaire dans les années 50 et 60 (Fantômas, Bonjour tristesse, Les Trois Mousquetaires) et après un grand passage à vide dans les années 80 et 90, préférant le théâtre et l'écriture, Mylène Demongeot a enchaîné durant les années 2000 les seconds rôles dans les films de Cédric Kahn, Éric-Emmanuel Schmitt, Jacques Fieschi et Hiner Saleem. Elle a surtout regagné en popularité avec 36 Quai des Orfèvres et les deux films d'Onteniente, Camping et sa suite. Elle fut par ailleurs nommée deux fois aux Césars du meilleur second rôle féminin.

Catherine Deneuve, 11 fois nommée aux Césars (dont deux à la maison) et une fois aux Oscars, n'a jamais arrêté de tourner. Ces dernières années, elle a même connu quelques uns de ses plus gros succès avec 8 femmes, Potiche, Palais Royal, Un conte de Noël (pour lequel elle reçu un prix à Cannes) et Dancing in the Dark. On la verra bientôt dans le prochain Astérix en Reine d'Angleterre.

Elle s'en va raconte l'histoire de Cathy (Deneuve), qui, abandonnée par son amant et financièrement en danger à cause de l'entreprise familiale, décide de s'échapper sans aucune destination en tête. Le long de sa route, elle croise différentes personnes, dont sa fille, son petit-fils qu'elle ne connaissait pas, assiste à un gala d’ex-reines de beauté et tombe amoureuse.

Le film se tourne depuis la mi-mai et jusqu'à fin juin en Bretagne, dans les Pays-de-la-Loire, le Jura et en Savoie.

Oscar et la dame rose : bluette pour ne pas voir la vie en gris

Posté par vincy, le 8 décembre 2009

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L'histoire : Le Dr Düsseledorf apprend aux parents d'oscar que leur enfant n'a pas supporté le dernier traitement médical contre sa maladie. Il n'en a plus que pour douze jours à vivre. Oscar entend malgré lui la conversation et se réfugie dans un mutisme. Mais il se souvient d'une femme, Rose, fantasque, le langage cru, assez drôle, ne le jugeant pas sur son état, l'ayant traité comme un gamin normal. La livreuse de pizza. Il la réclame, en fait une condition sie qua non pour passer ses derniers jours. Dans un premier temps Rose refuse de jouer les assistantes sociales. Mais le Dr Düsseldorf, avec quelques arguments économiques, parvient à la convaincre. Surtout elle se prend d'affection pour Oscar.

Notre avis : Après Odette Toulemonde, Eric-Emmanuel Schmitt continue de flirter avec le cinéma sentimentaliste, celui où la griserie doit absolument l’emporter sur les idées grises. Oscar et la Dame Rose ne parvient pas à maintenir notre intérêt sur toute sa longue, noyé dans des digressions inutiles, distrait par des séquences trop faciles, désarticulé par des confrontations maladroites.

Bien sûr le réalisateur peut compter sur l’abattage de son actrice principale, Michèle Laroque, qui fait du Michèle Laroque, à la fois cassante et émouvante, entre bonnes vacheries et larmes salées. De même Amir, alias Oscar, est judicieusement choisi. D’ailleurs le casting relève d’une certaine classe. Amira Casar en infirmière pas sympa, Max Von Sydow en docteur compatissant, Mylène Demongeot en mère un peu folle, … rien de honteux.
Pour certains, ce genre de navet grand public, entre mièvrerie digne d’un passage lors du Téléthon et couple impossible qui ravira les producteurs hollywoodiens pour un éventuel remake, ce genre de série B donc sera peut-être un peu honteux comparé à leur filmographie.

Le film, cependant, a quelques qualités. Il aurait mérité d’être davantage resserré, plus percutant que narratif. Le compte à rebours devient ainsi lancinant et longuet au fil des jours. La répétition étire le temps. De même la vie de la Dame Rose n’est pas palpitante, trop clichée ou trop superficielle, peu importe, elle n’apporte rien hormis une rupture rythmique. En revanche dès que le film se consacre (se concentre) sur l’enfant et sa bonne fée, les envies de l’un et les fables de l’autre, alors, sans parler de magie, la chimie cinématographique opère et révèle, par intermittence, le formidable film fantastique que cela aurait pu être.