Journées du Patrimoine : découvrez le Musée Gaumont et la Fondation Pathé

Posté par vincy, le 20 septembre 2014

Les Journées du Patrimoine, c'est ce week-end. A cette occasion, le Musée Gaumont qui fête ses 25 ans rouvre ses portes en essayant de coller au thème des Journées cette année, « Patrimoine naturel, patrimoine culturel » . "Le cinéma ne peut appartenir au patrimoine naturel à moins de rechercher la motivation qui a conduit à son invention c'est-à-dire la poursuite de la reproduction de la réalité en intégrant le mouvement, le son, la couleur et le relief" explique en préambule le communiqué du Musée. "Dans le cadre du cinéma, la nature existe grâce à la technique, les premières images s’attachent à être des copies conformes de la réalité puis cette technique va permettre de transcender la nature."

Une visite commentée par l’équipe du Musée sera proposée aux visiteurs et présentera entre autre, les premiers appareils sonores et en couleurs, la radio des tranchées de la guerre de 14, les appareils de prises de vues aériennes de la même époque mais aussi Belle la chienne de Sébastien, Picasso le chien de Zorg, l’affiche de Ma vache et moi, et celle de La science des rêves, tous des éléments de notre imaginaire collectif....

Rappelons que cette ouverture demeure exceptionnelle car l’accès du Musée est habituellement réservé aux chercheurs, éditeurs, étudiants, réalisateurs....

6 visites guidées (à 11h, 12h, 14h, 15h, 16h, 17h), suivies d’une projection de 30 minutes environ, sont organisées ce samedi et ce dimanche. C'est gratuit mais il faut s'inscrire obligatoirement par mail à musee@gaumont.fr ou par téléphone au 01 46 43 21 65. L'entrée du Musée est située au 13 rue du Midi à Neuilly-sur-Seine (près de la Porte Maillot). Et sinon, pour ceux qui ne peuvent pas y aller, le site internet propose toute l'année des visites et expositions virtuelles.

A l'autre bout de Paris (près de la Place d'Italie, au 73 avenue des Gobelins), la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé ne participe pas aux festivités des Journées du Patrimoine. En raison de son ouverture récente, elle a préféré ouvrir aux conditions d'accès habituelles le samedi (de 10h à 19h). Elle sera fermée dimanche. Les visiteurs auront accès à la salle de projection et aux expositions. Une séance de cinéma et accès aux espaces d’exposition sont tarfiées à six euros avec un billet couplé.

L'exposition temporaire inaugurale est la collection d'affiches du Théâtre forain Morieux qui nous plonge aux origines du spectacle cinématographique, à une période où les films étaient surtout diffusés dans les foires. Les affiches présentées sont celles de petits films produits entre 1906 et 1907. La plupart sont dues à l’illustrateur Candido Aragonez de Faria, signature incontournable chez Pathé entre 1902 et 1911.

Le musée d’art de George Lucas s’installera à Chicago

Posté par vincy, le 25 juin 2014

Malgré son histoire professionnelle et personnelle avec San Francisco, le lobbying de Los Angeles (lire notre actualité du 16 juin), la ville de ses études et de ses débuts, c'est bien Chicago qui a emporté le morceau : le musée d'art de George Lucas - 700 millions de $ d'investissement. Sans doute peut-on y voir une déclaration d'amour déguisée à sa femme, Mellody Hobson, native de la métropole du Midwest. Depuis leur mariage l'an dernier, Lucas et elle partagent leur vie entre San Francisco et Chicago.

Le Lucas Museum of Narrative Art devrait ouvrir en 2018. Il sera érigé sur les bords du Lac Michigan, entre le stade de Soldier Field et le sanctuaire ornithologique de MacCormick, en plein "Museum Campus" (regroupent de plusieurs lieux dédiés aux arts et aux sciences). Il remplacera un affreux parking à ciel ouvert qui fait face à une marina de plaisance.

Le visiteur y découvrira aussi bien des peintures de Norman Rockwell ou de Maxwell Parrish que des objets des films du réalisateur et des des expositions sur le cinéma et les arts numériques.

David Cronenberg expose ses délires à Amsterdam (et sur Internet)

Posté par cynthia, le 22 juin 2014

Du 22 juin (aujourd'hui, donc) au 14 septembre, ceux qui passeront par Amsterdam pourront se régaler en passant par l'étrange et futuriste bâtiment abritant le musée du cinéma, nommé Eye, qui organise une exposition consacrée au réalisateur David Cronenberg.

L'exposition David Cronenberg - The Exhibition retrace le travail du célèbre réalisateur en se concentrant sur l'image du corps, de l'esprit, de la technologie et des médias de masse dans ses films. Elle explore ainsi le thème clé de ses films: la transformation physique et psychologique de ses personnages. On y retrouve également des objets des effets spéciaux et ceux ayant servi sur les tournages tels que des croquis, des photos, des extraits audiovisuels, des accessoires (le casque de Vidéodrome, les consoles de jeu de eXistenZ, les appareils orthopédiques de Crash, la machine à écrire du Festin nu, le Télépod de La mouche) et même des costumes.

Imaginée par Festival International du Film de Toronto, elle sera agrémentée de petits films retraçant le travail du cinéaste canadien. C'est la première fois que l'exposition, d'abord organisée à Toronto, se déplace à l'étranger.

Pendant toute la durée de l’exposition, les dix-huit long-métrages de Cronenberg ainsi que ses courts-métrages seront projetés, en trois thématiques. Du 22 juin au 20 juillet, des scientifiques qui sortent des sentiers battus avec des théories peu orthodoxes ; du 20 juillet au 17 août, l’humanité forcée de reconnaître l’aspect matériel du corps humain ; et du 17 août au 14 septembre, la technologie qui change notre physique et notre mental.

Imaginée par Festival International du Film de Toronto, elle sera agrémentée de petits films retraçant le travail du cinéaste canadien. C'est la première fois que l'exposition, d'abord organisée à Toronto, se déplace à l'étranger. Pour tous renseignements, vous pouvez aller sur le site internet du musée.

Et pour ceux qui n'iraient pas à Amsterdam, le Festival de Toronto propose une exposition virtuelle sur Internet, David Cronenberg, Evolution.

Los Angeles et San Francisco bataillent pour obtenir le musée de George Lucas

Posté par vincy, le 16 juin 2014

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Les deux grandes métropoles rivales californiennes, Los Angeles et San Francisco, se livrent une bataille de communication pour pouvoir accueillir le musée d'art de George Lucas.

Le musée, qui devrait couter aux alentours de 100 millions de $ au final, devrait héberger la collection personnelle (tableaux, photos...) de George Lucas ainsi que des expositions sur le cinéma et le numérique.

Campagne Twitter pour L.A.

Le nouveau maire de Los Angeles, Eric Garcetti, vient d'adresser une lettre au créateur de Star Wars exprimant l'intérêt de la deuxième ville des Etats-Unis pour ce musée.  Le maire propose de construire le musée à proximité de la University of Southern California, où Lucas a étudié dans les années 60. Le quartier abrite également les installations olympiques de la ville (le Colisée et le Memorial Sports Arena), la cté des sciences et le musée d'histoire naturelle, à trois stations de métro du centre-ville. Le projet imaginé par Garcetti est ambitieux : il souhaiterait démolir le Memorial Sports Arena, pourtant rénové récemment, qui serait remplacé par une salle multisports plus vaste et plus moderne, pour y loger le musée.

La ville de Los Angeles serait prête à contribuer à la construction de ce musée, chose assez rare dans un pays où la culture est davantage affaire de mécénat que de fonds publics. Le maire a lancé ce week-end une campagne sur les réseaux sociaux avec le hashtag #WhyLucasInLA) pour que les habitants de la ville s'emparent de ce projet. L.A. met aussi en avant ses 42,2 millions de touristes annuels pour sensibiliser le réalisateur.

San Francisco, le choix naturel

Lucas n'a pas encore répondu à cette invitation. D'autant que la concurrente du nord, San Francisco, lui fait aussi de l'oeil. Le maire de la ville, Edwin Lee a mis à disposition un espace de près d'un hectare sur le port, en plein centre-ville. Le cinéaste avait une préférence pour Crissy Field, à deux pas du Golden Gate Bridge, en plein parc Presidio, où loge déjà le musée de la Famille Walt Disney. Mais l'organisme en charge du parc du Presidio a refusé le projet de Lucas. Cependant, comme une contrepartie, le Presidio Trust a proposé une partie annexe du parc, près du Letterman Digital Arts Center, voisin du siège de Lucasfilm et d'ILM, les deux sociétés fondées par le cinéaste.

Ce ne sont pas les deux seules villes intéressées puisque Chicago a aussi fait une offre, en bordure du Lac Michigan.

Un Musée national du cinéma ouvrira en Inde le mois prochain

Posté par cynthia, le 18 janvier 2014

entrée du musée national du cinéma à mumbay

Un musée national du cinéma ouvrira ses portes en février en Inde à Mumbay (Bombay), capitale du 7e art du pays. De quoi attirer les fans des films Bollywoodiens dans la métropole. Le National Museum of Indian Cinema s'est installé dans le prestigieux Gulshan Mahal.

Le bâtiment abritera les souvenirs des studios emblématiques du cinéma indien tel que le RK, le Mehboob et le Prasad. Le musée sera également rempli de collections privées liées au septième art.

"Puisque le cinéma indien entre dans un nouveau siècle, le Musée national de cinéma indien sera un petit hommage du ministère de l'Information et de la radiodiffusion au grand patrimoine cinématographique de l'Inde" confie le Ministre de l'information et de la radiodiffusion, Manish Tewari.

Par ailleurs, le ministère a également lancé une mission du patrimoine national du film qui consiste à restaurer 1050 longs métrages. Pour cela 100 millions de dollars de financement ont été accordé.

2013 ayant marqué le centenaire du septième art indien, ce musée sera la consécration d'un cinéma qui reste le plus prolifique de la planète avec plus de 1200 productions chaque année. Il est aussi l'un des plus importants puisqu'il rapporte plus de 1,8 milliard de dollars de recettes.

Le musée de l’Art ludique ouvre samedi en célébrant la magie Pixar

Posté par vincy, le 14 novembre 2013

ratatouille exposition pixar

Samedi 16 novembre, un nouveau musée sera inauguré à Paris, sur les docks du Quai d'Austerlitz, dans la Cité de la mode et du design (lieu branché et hors-de-prix pour qui veut s'y restaurer).

Le Musée de L'Art ludique s'ouvrira avec une exposition, "Pixar, 25 ans d'animation", qui se tiendra jusqu'au 2 mars 2014. Inaugurée au MoMA de New York il y a 8 ans (et à l'époque on fêtait les 20 ans de Pixar), l'exposition temporaire mettra à l'honneur les œuvres originales des artistes créateurs du studio Pixar (désormais filiale de Disney). Toy Story, Le Monde de Nemo, Ratatouille ou Wall-e : au total, 500 œuvres, dessins, études, croquis, décors, storyboards, sculptures seront montrés au public. Cette célébration tombe à point nommé pour le studio de John Lasseter qui a révolutionné l'animation hollywoodienne : la machine à cash est moins dominante ces deux dernières années au box office comme en qualité, au point d'envisager pour la première fois l'absence d'un des films Pixar aux prochains Oscars.

Ce nouveau musée cherche ainsi à abolir les frontières entre bande dessinée, manga, jeu vidéo, cinéma à effets spéciaux ou film d’animation. Rien de nouveau tant les récentes expos dans d'autres musées jouaient déjà de ce "trans-art". La BD et le mangas ont désormais portes-ouvertes dans les plus grands musées (actuellement "Astérix" à la Bibliothèque nationale de France et "Albums" au Musée de l'immigration, avec, dans les deux cas des passerelles vers le cinéma) ; Bulles et cases ont même leur propre lieu dédié avec la Cité de la BD à Angoulême. De la Cité des sciences et de l'industrie au Centre Pompidou, les jeux vidéos, le cinéma et le 9e art sont souvent des ingrédients incontournables autour de sujets variés. Et il ne faudrait pas oublier les ouvertures récentes d'espaces de fondations comme celle de l'éditeur Glénat qui s'aventure aussi dans le genre.

Le Musée de l'Art Ludique se concentrera sur les studios d'animation, les dessinateurs de comics, les designers de décors et autres storyboarders de films. "Les visiteurs pourront également se familiariser avec les nouvelles technologies numériques utilisées par les artistes d’aujourd'hui, et mieux percevoir la dimension artistique majeure nécessaire à la réalisation d’un film d’animation ou d’un jeu vidéo" affirme la présentation du lieu.

Le Musée est dirigé par Diane et Jean-Jacques Launier, fondateurs de la galerie Arludik - qui fut longtemps le lieu de référence dans le domaine. Une collection permanente (qui proposera un parcours chronologique évoquant les artistes figuratifs narratifs influents du 19ème siècle, suivis par les premiers créateurs de la BD, puis par les artistes contemporains de la bande dessinée, du manga, du cinéma, de l'animation et du jeu vidéo à travers le monde), des master-class et des conférences animeront l'espace à l'année.

La Belle et la Bête de Jean Cocteau : version restaurée, comédie musicale, livres, expositions, etc…

Posté par vincy, le 24 septembre 2013

josette day jean marais la belle et la bête cocteau

La Belle et la bête ressort en salles le 25 septembre (et en DVD/Blu-ray le 9 octobre), en version restaurée numérisée haute définition. Un travail qui aura duré 3 ans. L'occasion de découvrir ce chef d'oeuvre de Jean Cocteau sur un grand écran avec une image sublime. La copie, qui avait été présentée en avant-première à Cannes Classics, a été revue à partir des indications précises du cinéaste. Le scénario original, classé trésor national, est d'ailleurs exposé au musée des Lettres et manuscrits à Paris du 11 octobre 2013 au 23 février 2014. Il est accompagné du manuscrit autographe du journal de ce film et des photos prises lors du tournage. L'exposition "Jean Cocteau le magnifique-  Les miroirs d'un poète" propose également 150 manuscrits et lettres, ouvrages illustrés et éditions originales, dessins et photographies.

josette day jean marais jean cocteau tournage la belle et la bêteLa Belle et la Bête, adapté du conte de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont au XVIIIè siècle, a été adapté plusieurs fois au cinéma, en opéra , comédies musicales, etc... La version de Jean Cocteau date de 1946 avec Josette Day et Jean Marais en vedettes, et Michel Auclair en second-rôle. Le film a marqué son époque grâce à ses maquillages, ses décors, inspirés par le style de Gustave Doré, et ses effets visuels qui rendent l'oeuvre poétique, surréaliste et onirique. Cocteau a reçu le Prix Louis Delluc en 1946.

Décédé il y a 50 ans, le 11 octobre 1963, Jean Cocteau est célébré un peu partout cet automne. La Cinémathèque française organise plusieurs événements. Une rétrospective débute le 2 octobre (ses réalisations comme les adaptations de son oeuvre). Au Musée du cinéma de la Cinémathèque, du 2 octobre au 9 février 2014, une exposition "Jean Cocteau et le Cinématographe" montrera des affiches, scénarios, correspondances, dessins, photographies de tournages, costumes. A noter que sur présentation d'un ticket de cinéma pour La Belle et la Bête, l'entrée est gratuite.

Autre exposition, "Cocteau par Cocteau, à la mairie du XVIe arrondissement de Paris, du 1er au 12 octobre avec des autoportraits et portraits de l'artiste.

Côtés livres, la production est foisonnante : Dominique Marny publie une biographie, Jean Cocteau ou le roman d'un funambule (Editions du Rocher), Claude Arnaud refait le match Proust contre Cocteau (Grasset), Jean Touzot s'intéresse à Cocteau à coeur ouvert : les dernières années (Bartillat), et deux biographies sur Jean Marais vont paraître fin octobre et début novembre.

manuscrit la belle et la bete editions des saint peresDe nombreux écrits de Cocteau sont aussi réédités. Notamment l'édition luxueuse du scénario de La Belle et la Bête (ce mercredi) par les éditions des Saints-Pères. Un coffret comportant le manuscrit original, les indications techniques et narratives de Cocteau, des croquis de personnages. Tirage limité et donc cadeau idéal pour un anniversaire ou pour Noël.

Côté cinéma, le 7e art n'est pas en reste. Arielle Dombasle a réalisé Opium (en salles le 2 octobre), présenté en avant-première à Cannes cette année, d'après le journal éponyme de Cocteau, qu'il tenu pendant une cure de désintoxication. L'histoire raconte les amours compliqués de l'artiste avec Raymond Radiguet, mort précocement.

En février 2014, un remake de La belle et la bête sera sur les grands écrans. Léa Seydoux et Vincent Cassel auront la lourde responsabilité de reprendre les deux personnages. Le film est signé de Christophe Gans.

Enfin, à partir du 16 octobre la comédie musicale, adaptée du dessin animé de Walt Disney, occupe le Théâtre Mogador. En version française. Produite par les équipes françaises du Roi Lion et de Sister Act (Stage Entertainment), cette comédie musicale a été crée il y a 19 ans à Broadway et il y a 16 ans à Londres. A New York, elle a tenu plus de 13 ans, soit 5 461 représentations. Depuis, elle a tourné dans le monde entier... sauf en France. Un comble. Au total, la comédie musicale a récolté 1,4 milliard de $ de revenus dans 115 villes réparties dans 13 pays.

[Hayao Miyazaki / Ghibli] Ecran Noir visite le Musée Ghibli (3/3)

Posté par vincy, le 1 août 2013

atelier de miyazaki © vincythomasFinissons notre tour du Musée Ghibli avec les étages de cette maison dédiée à l'univers de Miyazaki. Il y a, bien sûr, un espace, assez vaste, pour les expositions temporaires, consacrée aux arts fantastiques ou aux contes et légendes ou encore à certains films estampillés Ghibli, sources inépuisables d'inspiration graphiques ou littéraires du Studio japonais. La prochaine mettra en avant les forêts dans les différentes oeuvres du Studio.

L'atelier

Plus intime, l'atelier d'Hayao Miyazaki, où l'on serpente entre les pièces, jonchées de livres, dessins, objets divers. Nous sommes ainsi immergés dans le "bordel" du réalisateur : des ouvrages sur l'Europe, avec des photos, qui permettent de créer les décors des dessins animés, des croquis où l'on voit se construire dessins par dessin un storyboard d'une séquence, des romans de tous les pays pour trouver de nouvelles idées, etc.

On peut aussi admirer des reproductions de ses films, du matériel cinématographique, des papiers gribouillés partout, des accessoires étranges, ceux d'un quotidien révolu, qui nous ramènent dans certains films familiers. Un bureau, des objets ramenés de voyages, et finalement toute l'origine d'un film d'animation, avec, en cadeau, une machine pour animer des planches de dessin. Les enfants en raffolent.

Sortez la carte de crédit

Les plus petits préfèrent la salle du Chat-bus. Immense peluche où l'on peut s'assoir dessus, pénétrer à l'intérieur, jouer et s'imaginer Totoro arriver. Au dernier étage, il s'agit de la seule attraction : le reste est dévolu à une bibliothèque/librairie, où l'on peut trouver quelques ouvrages en anglais ; mais surtout c'est ici que la folie s'empare de tous les visiteurs : au bout du couloir, il y a la boutique, temple mercantile où Ghibli compte les Yens par milliers.

la librairie du musée ghibli © vincy thomasOn y trouve de tout : du thermos "Totoro" à la maquette reproduisant un avion de Pocco Rosso, des T-shirts aux cartes postales, des porte-clefs aux miniatures, sans oublier les figurines, puzzles, vaisselle, et autres produits. Cela paraît très varié et pourtant, ça ne l'est pas. Les dessins animés les plus populaires en Occident, tels Mononoke, Chihiro et Le château ambulant sont très peu représentés. Le business de Ghibli s'effectue autour de Totoro, Kiki, Nausicaa et Ponyo. Il sera intéressant de voir si le nouveau film, The Wind Rises deviendra une réserve de produits dérivés...

Une ultime surprise sous le ciel de Tokyo

On a le choix alors entre se diriger vers le patio et grignoter ou boire quelque chose, à l'ombre des arbres. Ou monter encore plus haut. Une tourelle nous fait grimper sur le toit de la maison qui réserve une énorme surprise, la Tour Eiffel du lieu. Le robot géant du Château dans le ciel. Un employé du Musée, dont c'est la tâche, organise les séances : un par un, sans débordement, tout le monde y passe. Les appareils photos cliquent-claquent.

Robot bienveillant qui espère voir le musée s'agrandir. C'est dans les cartons, mais il y a encore quelques autorisations administratives à conclure (le terrain voisin, municipal, doit être acheté) et un financement à finaliser. C'est dans son intérêt : le Musée nous semble bien petit par rapport au potentiel qu'il possède. 12 ans après son ouverture, il attire plus de 650 000 visiteurs par an, dont 30 000 étrangers environ.

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Notre série estivale [Miyazaki/Ghibli]
Le Musée : Première partie et Deuxième partie
Avec ses projets, le Studio Ghibli entretient ses légendes
Le « Maître » au coeur d’une polémique politique
Son nouveau dessin animé séduit le Japon

le robot du Chateau dans le ciel au musée ghbli © vincy thomas

[Hayao Miyazaki / Ghibli] Ecran Noir visite le Musée Ghibli (2/3)

Posté par vincy, le 28 juillet 2013

maison ghibli musée ghibi © vincy thomasContinuons la visite de ce Musée Ghibli (voir le premier épisode). Arrivés au sous-sol par un long escalier en bois, les visiteurs ont deux options : la salle de projection et une immense pièce nommée "Beginning of the Movement". C'est la seule partie réellement muséale du lieu. La musique que l'on entend, "Musica del Museo" a été composée par Joe Isaishi.

A l'origine du mouvement. Dès l'entrée, comme un calendrier de l'avant, la (haute) maison Ghibli dévoile fenêtre par fenêtre treize images représentant chacune un film du studio, de Nausicaa au Royaume des Chats (2002). De là commence un parcours à travers les techniques de l'animation. Itinéraire pédagogique, ludique et merveilleux qui permet de remonter aux origines de l'animation et de comprendre comment elle se fabrique, de la façon la  plus traditionnelle à la plus sophistiquée.

- une boîte mécanique qui, en l'actionnant, met en mouvement nuages, arbres, moulin à vent, herbe et fleurs tandis que le personnage central, Mei, semble marcher...

- un zootrope, jouet optique en forme de boîte cylindrique, qui permet à une petite fille de sauter à la corde en treize dessins qui s'enchaînent.

- deux sortes de disques - l'Amazing Theater et Mirage - qui, en les tournant, reproduisent l'effet visuel du zootrope, mais à plat. Un autre zootrope (sous forme de tour cylindrique cette fois-ci nous donne l'illusion que des oiseaux s'envolent autour du robot du Château dans le ciel).

- La structure la plus impressionnante est sans aucun doute le zootrope en trois dimensions "Bouncing Totoro", composée de 7 rangées de 18 éléments (au maximum) soit un total de 347 figures . Première rangée : des petits lapins qui avancent, puis juste derrière Mei qui saute à la corde, devant un Totoro qui bondit avec son parapluie, etc... Au dessus de tous ces personnages, un chat-bus qui vole et encore au dessus un chat-chauve-sours qui plane... Lorsqu'il se met à tourner, le mouvement est hypnotique.  La synchronisation est d'une précision telle qu'on est soufflé par le travail minutieux des artisans de Ghibli.

bouncing totoro musée ghibli © vincy thomas

- La boîte panoramique comporte six tableaux où l'oeil apprend le principe tri-dimensionnel, autrement dit la profondeur de champ. De Princesse Mononoke aux mondes sous-marins en passant par le snack-bar de l'ogre et Mon Voisin Totoro, sept panneaux de verre peints, avec chacun des angles de lumières variés, s'enrichissent les uns les autres jusqu'à composer un tableau presque vivant alors qu'il est statique.

- Enfin, le visiteur peut comprendre le mécanisme du 24 images par seconde avec "Films Go Round", ou comment l'animation préhistorique est entrée dans le monde moderne. On peut ainsi regarder un court métrage finalisé, puis sans le son, sans le mixage, etc.

cabine de projection musée ghibli © vincy thomasLe cinéma. Il reste alors à aller voir la projection du film au Saturn Theater, où les spectateurs, munis d'un billet réservé à l'avance patientent docilement. La salle est colorée avec des fresques (notamment un soleil qui sourit à la lune au plafond) et des dessins bucoliques (imaginés par Sahshi Takaha). La cabine de projection a des allures de cabine téléphonique londonienne.

Trois court-métrages inédits, tous écrits et réalisés par Hayao Miyazaki, sont projetés selon les mois : La chasse à la baleine, La grande sortie de Koro et Mei et le bébé chat-bus. Ce dernier, que nous avons pu voir, est le plus populaire. C'est une suite (de 13 minutes) à Mon Voisin Totoro. L'histoire est simple : Mei récupère un bébé chat-bus qui, pour la remercier, va l'emmener dans un grand rassemblement où Totoro va la présenter au plus grand et vénérable des chat-bus. Totoro est d'ailleurs accueilli par une salve d'applaudissements lorsqu'il apparaît à l'écran.

Après la projection, il est temps de découvrir les autres étages de cette maison troglodytique...

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Hier : Un musée réservé aux initiés et fans persévérants
Demain : Musée Ghibli, les ateliers de Miyazaki, et la machine à cash Ghibli

[Hayao Miyazaki / Ghibli] Ecran Noir visite le Musée Ghibli (1/3)

Posté par vincy, le 27 juillet 2013

l'entrée du musée ghibli © vincy thomasFinissons notre spécial Miyazaki/Ghibli avec un voyage en trois temps au sein du Musée Ghibli, dédié entièrement à l'oeuvre d'Hayao Miyazaki.

1. Les billets d'entrée. Pour aller au Musée Ghibli, à Tokyo, il y a d’abord l’obstacle des billets. Il faut les réserver à l’avance, soit à l’étranger, soit dans une supérette Lawson au Japon, mais pas toutes : celles équipées d’un système de billetterie Loppy, uniquement en japonais. Les captures d’écran n’aident pas à grand chose quand on est incapable d’écrire son nom en idéogrammes… Il faut compter sur la serviabilité des nippons pour passer toutes les étapes et comprendre le complexe système d’achat. Un billet vaut 1000 Yens (un peu moins de 8€).

Mais attention, il n’est valide que le jour et à l’heure indiquée sur le billet. Car tout le monde ne peut pas voir le Musée Ghibli d’Hayao Miyazaki : il faut être persévérant, déterminé, choisir longtemps à l’avance son heure de visite. Ainsi toutes les deux heures, six jours par semaine, un peu moins de 300 visiteurs déambulent dans cette drôle de maison, qu’il faut d’abord trouver.

2. Y aller. Car c’est le second obstacle : y aller. Il aurait été trop simple que ce Musée soit dans le centre de Tokyo. Les transports sont performants au Japon, et en moins de 20 mn, vous voilà à la station de Kichijoji, dans le quartier de Mitaka. De là il faut compter le même temps à pieds (la balade est agréable, à travers un parc) pour atteindre l'entrée un peu cachée du Musée (indiqué sporadiquement le long du parcours).

totoro au musée ghibli © vincy thomas3. Une fois trouvé, y entrer. Si l'on regarde le ciel, l'ombre d'un robot géant nous protège de quelconques machines volantes hostiles. Mais ce qui frappe avant tout c'est l'absence de guichet ou plutôt la présence de Totoro dès l'accueil. Car la star des nippons c'est bien lui. Il est à Ghibli ce que Mickey est à Disney, Bugs Bunny à la Warner, Shrek à DreamWorks. Le produit dérivé le plus vendu du Japon (hors manga comme One Piece ou Naruto) est une star.

Sous son guichet, on note les petites boules de suie (adorables en porte clefs) du Voyage de Chihiro.

Le bâtiment commence alors à se dévoiler : maison biscornue s'enfonçant dans le sol, avec quelques annexes pour un restaurant, et des arbres partout aux alentours.

Le Musée Ghibli n'est pas un parc d'attraction malgré les apparences. Mais ce n'est pas non plus un Musée au sens où un occidental l'entend. Mais ça on ne le sait pas avant d'y entrer, quand on nous donne le plan.

De tous âges et de tous pays, la cohorte de "Miyazakiphiles" entrent dans le lieu, tous curieux. Ici il faut descendre un escalier pour commencer la visite. Mais, on vous le précise bien d'emblée : après vous suivez le parcours que vous souhaitez, vous pouvez choisir escaliers, ascenseurs, passerelles, et surtout faîtes bien tout dans le désordre.

C'est important de le préciser : parce qu'en fait le Musée Ghibli est plutôt un mausolée... ludique.

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Hier : Avec ses projets, le Studio Ghibli entretient ses légendes
Demain : Musée Ghibli, hommage à l'animation et court métrage inédit

Musée Ghibli © vincy thomas