Berlin : Danièle Thompson fait monter la température

Posté par MpM, le 9 février 2009

daniele thompson karin viardSelon une enquête du magazine professionnel The hollywood reporter, l’un des films les plus attendus sur le marché du film européen de Berlin serait le nouveau long métrage de la scénariste et réalisatrice Danièle Thompson, Le code a changé, avec Dany Boon, Karin Viard et Marina Foïs. Les spécialistes comptent notamment sur cette comédie française (sur nos écrans le 18 février) pour réchauffer un marché jusqu’à présent frileux. En raison de la crise économique, quelques distributeurs auraient en effet pris la décision de ne pas faire le déplacement, réduisant le nombre d’"acheteurs sérieux" disponibles…

Quelques films, malgré tout, bénéficient d’échos favorables, voire de buzz susceptibles de doper légèrement la réalité. En plus de celui de Danièle Thompson, on parle beaucoup dans les allées du Martin-Gropius-Bau de The rum diary de Bruce Robinson (Withnail and I), une adaptation d’un roman de Hunter S. Thompson avec Johnny Depp dans le rôle principal. Deux films en compétition pourraient eux-aussi tirer leur épingle du jeu : Rage de Sally Potter avec Judi Dench et Jude Law, situé dans le milieu de la mode new yorkaise, et Mammoth de Lukas Moodysson, qui interroge les rapports est-ouest par l’intermédiaire d’une parabole familiale plutôt lourdingue et réunit un couple inédit : Gael Garcia Bernal et Michelle Williams. Les têtes d'affiche rassurent encore et toujours...

Enfin, on parle également du nouveau film de Peter Weir (The way back, avec Colin Farrell et Ed Harris) et de More than a game de Kristopher Belman, un documentaire sur plusieurs jeunes joueurs de basket-ball coachés par la star Lebron James, célèbre basketteur du NBA. En espérant que, comme chaque année, quelques pépites inattendues émergent des dizaines de films présentés chaque jour au regard scrutateur et expert des professionnels européens…

Toronto remplacera-t-il Venise ?

Posté par vincy, le 17 septembre 2008

toronto2010.jpg

Le 33e Festival de Toronto vient de s’achever avec succès. Tandis que Venise connaît la crise, la Ville Reine canadienne se pavane de ses succès. Les dates coïncidant de plus en plus, Venise se voit finalement menacée, surtout lors d’une année faible artistiquement. A côté, Toronto propose des avantages indéniables : pas de compétition, hormis ce prix du public qui, souvent, fait émerger un succès en salles, des dépenses quotidiennes moins élevées qu’en Italie pour les festivaliers, une proximité géographique avec Hollywood et New York, mais surtout l’existence du 2e marché du film, juste après Cannes.

Venise semble bien fragile tant ses Lions d’or ne se transforment pas en Oscars (malgré de bons prétendants) et sa médiatisation s’amenuise au fil des ans. La manifestation peine à faire le virage nécessaire que Toronto a entrepris il y a quelques années, en investissant dans un palais dédié à la manifestation. Pourtant, même si cela se sait moins, Venise et Toronto ont longtemps collaboré ensemble. Désormais la guerre larvée que se font les grands festivals pour obtenir les avant-premières les plus prestigieuses prend des allures de guerre de tranchée. Venise accuse Toronto de faire pression sur les producteurs américains pour obtenir des exclusivités. Et ils sont d’autant plus tentés que le voyage coûte moins cher et surtout le résultat est plus rentable, pouvant ainsi vendre leurs films aux distributeurs venus du monde entier.

Toronto avait déjà croqué Montréal et son FFM. Si dans le calendrier, Venise continue d’avancer vers septembre, la Mostra risque de se faire dévorer par le tigre ontarien. Ou l’inverse si Venise commence à sortir les griffes.  Clairement, il deviendra difficile d’accueillir des films aux mêmes dates.

Les studios misent de plus en plus sur les festivals pour lancer leurs opérations de marketing ou séduire des acheteurs. Toronto a projeté 312 films, dont 116 premières mondiales. Les producteurs français et britanniques viennent de plus en plus nombreux sur les bords du lac Ontario. Ainsi Pathé y a présenté The Duchess, avec Keira Knightley. Ironiquement, après son avant-première internationale à Toronto, le film fera le voyage… à Rome, le festival concurrent de Venise. Les français ont présenté Mesrine, La fille de Monaco, Un conte de Noël, Il y a longtemps que je t’aime, ou encore Faubourg 36.

C’est aussi à Toronto qu’on s’est arraché les droits de The Wrestler, tout juste primé d’un Lion d’or à Venise. Fox Searchlight l’a acquis pour 4 millions de $ pour le distribuer aux USA. C’est encore à Toronto que le Che de Sodebergh, présenté à Cannes, a trouvé son distributeur américain (IFC), qui devrait miser sur la Video-On-Demand.

Si le marché a montré des signes de faiblesse – crise économique, impact de la grève des scénaristes – Toronto, au contraire de Venise, a rempli son contrat. Et s’affirme un peu plus comme le rendez-vous de la rentrée, et donc la rampe de lancement pour les Oscars. C’est ce que recherchent les producteurs : un moyen efficace et rentable de donner un maximum de visibilité à leurs films. Si Toronto séduit les médias du monde entier, Venise se marginalisera.

Palmarès 

- Prix du public : Slumdog Millionaire, de Danny Boyle, suivi de More than a game, de Kristopher Belman et The Stoning of Soraya M, de Cyrus Nowrasteh
- Prix de la critique internationale : Lymelife, de Derick Martini et Disgrace, de Steve Jacobs
- Prix de la découverte : Hunger, de Steve McQueen
- Meilleur film canadien : Lost Song, de Rodrigue Jean
- Meilleur premier film canadien : Before Tomorrow, de Madeline Piujuq Ivalu et Marie-Hélène Cousineau