Wes Anderson : Bill Murray, Gene Hackman, Owen Wilson, les Peanuts et moi…

Posté par vincy, le 1 novembre 2013

Eternel « jeune » cinéaste, Wes Anderson, 20 ans de carrière tout de même, a déjà le droit à sa biographie, The Wes Anderson Collection qui vient de paraître. 330 pages de conversation, de déconstruction et d’illustrations, écrites par Matt Zoller Seitz. Les médias américains se font déjà l’écho de quelques révélations. L’auteur rappelle aussi que certains critiques ne comprennent toujours pas l’engouement pour son œuvre, la qualifiant ainsi de mascarade, de snob, et même d’affreuse. Seitz est lui-même critique de cinéma, texan comme Anderson, et fan du travail du réalisateur.

Bottle Rocket. À l’origine le film n’aurait jamais du être un court métrage. Ce devait être la première partie mais aucun financement ne fut trouvé. Et pour cause, la première projection test fut un désastre. Le court métrage (1994) devint pourtant un film, deux ans plus tard.

Rushmore. On découvre que Bill Murray, à l’époque dans le creux de la vague, cherchant à se reconvertir dans le cinéma indépendant, n’a gagné que 9000 $ pour interpréter l’un des rôles principaux, pour que financièrement le film puisse se faire. Mieux que ça. Lorsque le studio Disney refusa de payer 25000$ pour la location d’un hélicoptère, l’acteur a signé un chèque de ce montant pour aider le réalisateur, qui ne l’encaissa jamais.

La Famille Tenenbaum. On apprend que Gene Hackman, qui y incarne le patriarche, n’a pas apprécié qu’Anderson écrive le rôle spécialement pour lui. L’acteur s’explique : « Je n’aime pas quand les gens écrivent en pensant à moi, parce qu’ils ne me connaissent pas et que je ne veux pas que ce qu’ils pensent me ressemble. »

Moonrise Kingdom. Il a imaginé le film à partir de la vie de ses amis Maya et Wally, qui allaient souvent sur l’île de Naushon pour se détendre. Là bas, il n’y a pas de voitures, les maisons sont authentiquement vieilles, et rien de doit changer. L’idée lui est alors venue de réaliser un film sur cette île hors du temps. Il n’y a rien d’autobiographique.

Owen Wilson. Contrairement à la légende, les deux hommes, qui fréquentaient les mêmes cours de scénario à l’Université du Texas, n’étaient pas amis quand ils étaient étudiants. Ce n’est qu’au moment où Wilson commença à obtenir des rôles qu’ils commencèrent à se parler.

Les livres. C’est en devenant un habitué des bibliothèques universitaires de l’Université du Texas à Austin que Anderson a changé de rêve. Initialement, il voulait être auteur. En consultant des livres de cinéma ou sur des réalisateurs (Fellini, Bergman, Truffaut), puis en regardant le film, il a compris qu’il voulait aussi être cinéaste.

Comic-strip. La BD Peanuts de Charles Schulz reste l’une des plus grandes influences d’Anderson, aux côtés de la Nouvelle vague française, Indiana Jones, ou la série Magnum. La manière de raconter des petites histoires douces, drôles mais aussi amères se ressent ainsi dans tous ses scénarios, notamment dès qu’il intègre des enfants dans l’histoire. Ainsi ces gamins presque déprimés sont les descendants directs des gosses imaginés par Schulz. Il avoue avoir la collection entière des Peanuts chez lui.

Le prochain film d'Anderson, Grand Budapest Hotel sera certainement au Festival de Berlin, avant de sortir dans les salles américaines, en mars 2014.

16 bons films à voir (ou revoir) au Festival Télérama

Posté par vincy, le 13 janvier 2013

Le 16e Festival Télérama a de la "gueule". La sélection des "meilleurs" films de l'année permettra de rattraper en salles les oeuvres manquées lors de leurs sorties, même si certaines ont déjà connu un gros succès ou si d'autres sont disponibles en vidéo ou en VàD.

228 salles art et essai participent à l’évènement (dont 51 à Paris et périphérie).

Du 16 au 22 janvier, pour 3 euros, sur présentation du pass du festival valable pour deux personnes, les spectateurs pourront ainsi revoir une rétrospective de 16 films (par ordre de préférence pour la rédaction d'Ecran Noir):

  • Les enfants loups d’Hosoda Mamoru
  • Take Shelter de Jeff Nichols
  • Amour de Michael Haneke
  • Holy Motors de Leos Carax
  • Moonrise Kingdom de Wes Anderson
  • Elena d’Andreï Zviaguintsev
  • Tabou de Miguel Gomes
  • Killer Joe de William Friedkin
  • Oslo, 31 août de Joachim Trier
  • Dans la maison de François Ozon
  • De rouille et d’os de Jacques Audiard
  • Margin Call de J.C. Chandor
  • Adieu Berthe de Bruno Podalydès
  • Les adieux à la reine de Benoît Jacquot
  • Camille redouble de Noémie Lvovsky
  • The Deep Blue Sea de Terence Davies
  • Grand chambardement aux Writers Guild of America Awards

    Posté par vincy, le 4 janvier 2013

    La Writers Guild of America a dévoilé ses nominations. Etranges choix semble-t-il pour certains, mais au moins un renouvellement certain vers des films plus singuliers. D'autant que seul Mark Boal (Zero Dark Thirty) a déjà gagné ce prix. Notons que Tarantino n'est pas parmi les élus. Les gagnants seront connus le 17 février prochain. Globalement deux fois sur trois le vainqueur de ces prix reçoit l'Oscar la semaine suivante.

    Scénario original :

    Flight, de Joh Gatins

    Looper, de Rian Johnson

    The Master, de Paul Thomas Anderson

    Moonrise Kingdom, de Wes Anderson & Roman Coppola

    Zero Dark Thirty, de Mark Boal

    Scénario adapté :

    Argo, de Chris Terrio

    L'Odyssée de Pi, de David Magee

    Lincoln, de Tony Kushner

    Le Monde de Charlie, de Stephen Chbosky

    Happiness Therapy, de David O. Russell

    Scénario de documentaire :

    The Central Park Five, de Sarah Burns, David McMahon et Ken Burns

    The Invisible War, de Kirby Dick

    Mea Maxima Culpa: Silence in the House of God, d'Alex Gibney;

    Searching for Sugar Man, de Malik Bendejelloul

    We Are Legion: The Story of the Hacktivists, de Brian Knappenberger

    West of Memphis, d'Amy Berg & Billy McMillin

    Independent Spirit Awards 2013 : Moonrise Kingdom et Happiness Therapy en tête des nominations

    Posté par vincy, le 28 novembre 2012

    Première salve de nominations aux USA, : les Oscars du cinéma indépendants, les Independent Spirit Awards 2013, ont fait leur choix. Et parmi eux des films primés par le public ou/et les critiques à Sundance, Berlin, Cannes, Toronto... mais aussi quelques beaux succès en salles (Moonrise Kingdom, 46 M$, End of Watch, 39 M$), quatre films issus de pays francophones dans la catégorie des films étrangers (dont deux en compétition à Cannes), etc.

    On notera aussi la double nominations de Matthew McConaughey, la présence de Jennifer "Hunger Games" Lawrence dans la liste des meilleures actrices.

    4 films se disputent les principales nominations (films, réalisateur, ...) : Moonrise Kingdom, qui avait ouvert Cannes, Happiness Therapy, film favori à Toronto, Les bêtes du sud sauvage, primé à Sundance, Cannes et Deauville, et Keep the Lights on, Teddy Award à Berlin.

    5 nominations
    Moonrise Kingdom : Film, réalisateur (Wes Anderson), scénario (Wes Anderson & Roman Coppola), second rôle masculin (Bruce Willis), image
    Happiness Therapy (Silver Linings Playbook) : Film, réalisateur (David O. Russell), scénario (David O. Russell), actrice (Jennifer Lawrence), acteur (Bradley Cooper)

    4 nominations
    Les bêtes du sud sauvage : Film, réalisateur (Benh Zeitlin), actrice (Quvenzhané Wallis), image
    Keep the Lights On : Film, réalisateur (Isa Sachs), scénario (Ira Sachs), acteur (Thure Lindhardt)

    3 nominations
    Middle of Nowhere : actrice (Emayatzy Corinealdi), second rôle féminin (Lorraine Toussaint), second rôle masculin (David Oyelowo)

    2 nominations
    Bernie : Film, acteur (Jack Black)
    Seven Psychopaths : scénario (Martin McDonagh), second rôle masculin (Sam Rockwell)
    Fill the Void : premier film, premier scénario
    Gimme the Loot : premier film, Someone to Watch Award
    Safety Not Guaranteed : premier film, premier scénario
    Sound of My Voice : premier film, second rôle féminin (Brit Marling)
    The Sessions : acteur (John Hawkes), second rôle féminin (Helen Hunt)
    End of Watch : second rôle masculin (Michael Pena), image

    1 nomination
    The Loneliest Planet : réalisateur (Julia Loktev)
    Elle s'appelle Ruby (Ruby Sparks) : scénario (Zoe Kazan)
    The Perks of Being a Wallflower : premier film
    Robot & Frank : premier scénario
    Celeste and Jesse Forever : premier scénario
    Gayby : premier scénario
    Return : actrice (Linda Cardellini)
    Smashed : actrice (Mary Elizabeth Winstead)
    Killer Joe : acteur (Matthew McConaughey)
    Four : acteur (Wendell Pierce)
    Your Sister's Sister : second rôle féminin (Rosemarie DeWitt)
    Compliance : second rôle féminin (Ann Dowd)
    Magic Mike : second rôle masculin (Matthew McConaughey)
    Valley of Saints : image
    Here : image
    Pincus : Someone to Watch Award
    Electrick Children : Someone to Watch Award

    • et sinon :

    Prix Robert Altman (récompensant le réalisateur, le directeur de casting et l'ensemble des comédiens)
    Starlet, de Sean Baker, avec Dree Hemingway, Besedka Johnson, Karren Karagulian, Stella Maeve et James Ransone. Le film est également nominé pour le Prix John Cassavetes.

    Prix John Cassavetes (pour les films au budget inférieur à 500 000$) :
    Breakfast with Curtis, de Laura Colell
    Middle of Nowhere, d'Ava DuVernay
    Mosquita y Mari, d'Aurora Guerrero
    Starlet, de Sean Baker
    The Color Wheel, d'Alex Ross Perry

    Film étranger :
    Amour, de Michael Haneke
    Il était une fois en Anatolie, de Nuri Bilge Ceylan
    De rouille et d'os, de Jacques Audiard
    L'enfant d'en haut, d'Ursula Meier
    Rebelle, de Kim Nguyen

    Piaget producers Award :
    Nobody Walks - Alicia Van Couvering
    Prince Avalanche - Derrick Tseng
    Stones in the Sun - Mynette Louie

    Documentaire :
    How to Survive a Plague, de David France
    Marina Abramovic: The Artist is Present, de Matthew Akers
    The Central Park Five, de Ken Burns, Sarah Burns et David McMahon
    The Invisible War, de Kirby Dick
    The Waiting Room, de Peter Nicks

    Stella Artois Truer than Fiction Award (documentaire jamais récompensé auparavant)
    Leviathan, de Lucien Castaing-Taylor et Véréna Paravel
    The Waiting Room, de Peter Nicks
    Only the Young, de Jason Tippet & Elizabeth Mims

    Cannes 2012 : Moonrise Kingdom en ouverture…

    Posté par vincy, le 9 mars 2012

    Moonrise Kingdom, de Wes Anderson, fera l'Ouverture du 65e Festival de Cannes le 16 mai prochain. On ignore encore s'il sera en compétition ou hors-compétition. Mais la première montée des marches sera à coup sûr hollywoodienne : Bruce Willis, Edward Norton, Bill Murray, Frances McDormand, Tilda Swinton et Jason Schwartzman défileront sur le tapis rouge.

    Le film sortira simultanément en salles en France, avant sa sortie américaine prévue le 25 mai. Les spectateurs Français pourront aussi suivre, comme l'an dernier, la cérémonie d'ouverture dans les salles qui le proposeront. C'est la quatrième fois consécutive qu'un film réalisé par un cinéaste américain ouvre le Festival, après Là-haut, Robin des bois et Minuit à Paris.

    « Avec Wes Anderson en ouverture du 65e Festival de Cannes, c’est le jeune cinéma américain qui sera célébré sur la Croisette » se félicite Gilles Jacob, Président du Festival.

    Moonrise Kingdom, coscénarisé par Wes Anderson et Roman Coppola, raconte l'histoire d'enfants et d'adultes, lors d'un jour de tempête pendant l'été 1965 sur une île de la Nouvelle-Angleterre, qui recherchent un jeune couple d'amoureux disparu. Toute une équipe, menée par le Shérif (Bruce Willis) tente de les retrouver.

    Tourné au printemps dernier dans la région du Rhode Island, au nord de New York, le film avait été annoncé juste avant le Festival de Cannes 2011 par Focus Features, qui venait d'en acquérir les droits.

    C'est la première fois que Wes Anderson présentera l'un de ses films sur la Croisette. Wes Anderson, cinéaste singulier réalisant des films loufoques et subtils, a été cité deux fois aux Oscars (pour le scénario de La famille Tenenbaum -2001 - et le film d'animation Fantastic Mr. Fox -2009).  Tenenbaum et La vie Aquatique (2004) avaient été en compétition à Berlin. Pour Rushmore en 1998, il avait reçu le Independent Spirit Award du meilleur réalisateur. A bord du Darjeeling Limited (2007) avait été primé à Venise avec un "Petit" Lion d'or. Il a aussi réalisé Bottle Rocket, son premier film, en 1996.

    Pour Thierry Frémaux, Délégué général du Festival, « Wes Anderson fait partie des forces montantes du cinéma américain qu’il revisite de façon toute personnelle. En particulier dans Moonrise Kingdom, qui témoigne à nouveau de la liberté de création dans laquelle il continue à évoluer. Sensible et indépendant, cet admirateur de Fellini et Renoir est aussi un cinéaste brillant et inventif. »