Spectre: les raisons de la déception

Posté par geoffroy, le 14 décembre 2015

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Mais pourquoi Spectre n’a pas réédité le succès de Skyfall aux USA ?

Le choix de faire du neuf avec du vieux n’est sans doute pas étranger à la petite déception du dernier Bond au box-office américain. Malgré les efforts consentis pour nous redessiner les contours du personnage créé par Ian Fleming, l’influence du personnage historique reste la plus forte pour emporter avec lui toute idée d’aggiornamento. Explications.

Spectre, en salles depuis le 06 novembre aux USA, n’aura donc pas réédité l’exploit de Skyfall au box-office américain (304M$). Néanmoins, ce quatrième opus « bondien » incarné par Daniel Craig ne déshonore pas la franchise puisqu’il peut espérer atteindre, voire dépasser, les 200 millions de dollars en fin de carrière. Ce qui placerait le film dans la moyenne des Bond depuis l’installation de Pierce Brosnan, inflation prise en compte (Goldeneye, 1995). Bref, pas de quoi s’inquiéter pour la suite – avec ou sans Craig d’ailleurs. Surtout que le long-métrage de Sam Mendès cartonne un peu partout dans le monde. En effet, en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, le film a engrangé 630M$ à l’international, scellant par là-même son indéniable succès. Si la chute de ses entrées s’avère rapide, les 800 millions de dollars sont d’ores et déjà atteints. En comparaison, la cinquième aventure d’Ethan Hunt au cinéma (Mission: Impossible - Rogue Nation) a terminé sa course mondiale aux alentours des 680M$. Dans le domaine du film d’action dit réaliste, et en dehors de Skyfall évidemment, seul le dernier épisode de la franchise Fast and Furious sortit cette même année a fait mieux (351M$ aux USA pour un total de 1,5 milliard de dollars dans le monde).

Avant d’explorer plus avant les causes de ce « succès » perçu comme décevant au vu des attentes, égrenons rapidement les quelques paramètres susceptibles d’en éclairer les raisons.

-       Concurrence avec Snoopy et les Peanuts sortit le même week-end

-       Proximité scénaristique avec M:I-Rogue Nation

-       Daniel Craig vieillissant

-       Ombre de Star Wars 7 qui semble brûler chaque sortie depuis début novembre

-       Difficulté de succéder à Skyfall

Ce dernier point est essentiel puisqu’il interroge directement l’aspect cinématographique des James Bond et de leur orientation future.

Spectre fait du Bond sans trop y croire

Le film est un succès. Ce constat, purement factuel, est inattaquable. Mais, au-delà de cet aspect chiffré, le film ne peut supporter la comparaison vis-à-vis d’un prédécesseur qui, fait unique dans la saga, clôturait l’idée, plutôt habile, d’une relecture complète d’un anti-héros mythique – donc intouchable – vieux de 50 ans. À la différence de Skyfall, Spectre ne conclut rien et relance même l’antienne du complot mondialisé auquel va se heurter notre agent secret préféré malgré son récent lifting. Ainsi Bond nous refait du Bond. Mais sans trop y croire de peur de perdre l’essence d’un dernier opus si peu « bondien » dans sa mise en forme.

007 traîne alors sa dégaine dans le grand bain des habitudes, dont les recettes scénaristiques connues restent toujours très courues malgré le temps qui passe. Si celles-ci se structurent parfois de façon intéressante, le nœud relationnel malhabile, psychologisant jusqu’à l’overdose les affres de Bond, place Spectre a contrario de Skyfall dans l’émancipation narrative recherchée. En ne lâchant pas la bride, Mendès époumone son héros déjà englué dans un trauma lourdingue qui, d’une façon ou d’une autre, nuit à la dynamique romanesque d’une icône cinématographique proche de la sacralisation. Une question demeure tout de même. En effet, ne manque-t-il pas à Spectre un ton différent, autre, plus affirmé, plus mature, plus puissant ou plus léger qui sait, que celui des bons mots et autres pics d’ironie afin de conjurer l’aspect parfois étrangement impavide, monolithique et téléguidé de tout film « bondien » qui se respecte ?

Les quelques pistes esquissées, comme celle qui invite à remettre en cause la dimension humaine des services secrets, alors remplacés par des drones, ne sont que des « updates » inopérants incapables de modifier la structure narrative d’un Bond qui fonctionne à reculons par effet de contextualisation historique. Ce qui veut dire que Spectre ne capitalise pas assez son énergie sur une « tétralogie » ayant permis son renouveau. À croire que les efforts consentis pour relancer la franchise n’auront été qu’un feu de paille ou, faute de mieux, une courte parenthèse qualitative d’une saga divertissante mais peu innovante (nous pensons, par exemple, au choix judicieux de Craig, Bond blond aux yeux acier, sec comme coup de trique). Ce que Skyfall aura réussi à travers l’approche psychologique d’un homme torturé par son passé (enfance), Spectre échoue à trop vouloir tirer sur la corde, artificielle dans cet opus, d’une telle sensibilité.

Néanmoins l’essai de mise en conformité qui ne demande qu’à engloutir définitivement ce dinosaure issu de la guerre froide ne peut laisser complètement indifférent.

Un pas en avant, deux pas en arrière

Dès lors, nous avons la sensation, un peu désagréable il est vrai, d’assister à un retour aux sources sans génie d’un agent agissant au gré d’une nomenclature préétablie depuis des décennies. Le temps change, la figure du commandeur, non. Pas de surprise, donc, pour les puristes se réclamant d’un Bond « old school » nous recyclant les vieilles recettes jusqu’à l’utilisation de gadgets les plus éculés. La gravité de Skyfall, si nécessaire pour donner du volume à ce corps déterminé dans sa mécanique de réaction, n’est plus. Tout comme le mythe qui cédait sa place à l’homme. Et l’artificiel, lui, rompait enfin face à l’originel dans une idée de « réincarnation storyboardée » faisant de Bond un agent en proie aux doutes les plus légitimes. Mais que penser, alors, du trauma de plus en plus rocambolesque qu’on étire comme une longue agonie depuis quatre films ? Qu’il nous détourne sans détours de cette nouvelle réappropriation mort-née afin de nous servir un personnage re-codifié selon la norme « bondienne » mais sur lequel subsiste encore des points d’interrogation. Si le marqueur « bondien » se refuse à la simplicité, il embrigade celui-ci dans et en dehors d’un « temps-monde » globalisé.

L’aspect formel d’une telle orientation brouille la lecture d’une franchise intemporelle. Spectre en porte les stigmates puisque le film ne sait pas comment s’affranchir d’un passé cinématographique toujours aussi archétypal qui a fait sa renommée (les références nombreuses aux films de la franchise de Dr No à Permis de tuer ne font qu’accentuer la mise en représentation de l’agent secret à travers son smoking impeccable, le bad guy mégalo ou encore l’assouvissement de la gente féminine). La dichotomie entre ce que traverse Bond et l’image qu’il continue de véhiculer est flagrante. Elle crée un sentiment de vide, sorte de no man’s land identitaire niant l’idée d’accaparation par peur du lendemain. En somme, on refuse à Bond le principe de modernité pourtant esquissé en quelques occasions, et ce malgré la technologie invoquée dans une confrontation d’époques, de conception du monde, d’identités.

L’échec (très) relatif de Spectre par rapport à Skyfall questionne sur la capacité des futurs films à entretenir un développement périphérique capable d’aller au-delà de la simple représentation, fut-elle brillante, du modèle (je rappelle qu’en valeur absolue Spectre est un vrai succès). Dévitaliser à ce point James Bond après l’avoir redéfini n’est pas, à mon sens, un gage d’optimisme. Et changer d’acteur n’y suffira pas.

Un 6e Mission:Impossible en tournage en 2016: Tom Cruise a trouvé son 007

Posté par vincy, le 4 août 2015

Avec 56 millions de dollars en trois jours en Amérique du nord (et 65 millions de $ dans le monde), le cinquième épisode de Mission: Impossible a déjà rempli son contrat. C'est le dixième meilleur démarrage de l'année. Pas étonnant que la Paramount est confirmée dimanche soir qu'il y aurait un sixième opus. Tom Cruise l'avait déjà suggéré mardi dernier, lors de la tournée promotionnelle du film (qui sort le 12 août en France).

"Nous sommes très heureux de développer ce nouveau film avec Tom" a ainsi déclaré à Variety le patron de la Paramount, Rob Moore. "Il est évident qu'Ethan Hunt mérite un autre film". Ce sera en tournage assez rapidement, d'ici un an, pour une sortie en 2017.

Paramount peut être satisfait: ils attendaient un démarrage autour de 40M$. C'est surtout la stratégie du studio qui a été bonne. Prévu fin 2015, le film a finalement été placé dans la liste des blockbusters estivaux. Pour une raison : le nouveau James Bond débarque cet automne. Or Ethan Hunt ressemble de plus en plus à des films de 007, avec ces scènes spectaculaires, son espion assez froid, ses voyages dans le monde entier ou encore sa "girl" (qui change à chaque film, comme le réalisateur). Plus que ça Tom Cruise se "jamesbondise" aussi.

Tom Cruise, "Ethan Hunt dépendant"

Autrement dit, la star dépend de plus en plus de cette franchise, qui devient la seule garantie de son statut "bankable" sur des films à gros budgets. Sur les 10 plus fortes recettes nord-américaine, quatre sont des M:I. C'est même une proportion de 3 sur les 5 premiers. En fait, hors Ethan Hunt, Tom Cruise n'a eu que deux films dépassant les 130M$ depuis le début des années 2000: La guerre des mondes et Minority Report, tous deux signés Steven Spielberg. Au niveau mondial, c'est un résultat équivalent: les 4 premiers M:I font partie du Top 7 de Cruise.

Si on prend en compte l'inflation (autrement dit un chiffre qui est plus proche de la fréquentation en salles), sur les 10 plus importantes recettes obtenues par l'acteur, seulement trois films des années 2000 sont dans le Top 10: Mission: Impossible II, La Guerre des mondes et Mission: Impossible - Ghost Protocol.

Autant dire que l'acteur est hyper-dépendant de ce personnage issu d'une série TV des années 60. Tout comme James Bond a emprisonné Roger Moore, Pierce Brosnan et Daniel Craig (même si les deux derniers ont réussi quelques films hors espion-de-sa-Majesté) et tué Timothy Dalton et George Lazenby. Seul Sean Connery a réussi à se débarrasser de son costard anglais.

La franchise, nirvana des stars

Cruise, en accélérant le tournage des épisodes de M:I (il faut dire qu'il prend un peu d'âge), accentue cette dépendance. Il pourrait s'amuser dans d'autres univers. Mais ses films de SF coûteux ou ses polars peu rentables l'attachent à un personnage d'espion populaire, dans des films hyper-codés.

Mais après tou, c'est la loi du business. Même Matt Damon reprend son rôle de Jason Bourne. Et Schwarzzy n'a pas eu le choix que de revenir en Terminator.

Avec un budget moyen de 150M$, la série M:I a jusque là rapporté 2,2 milliards de $ dans le monde.

Été 2015: les Blockbusters à la conquête du box office (2/2)

Posté par geoffroy, le 3 juillet 2015

Deux moi s après le début de l'été, la deuxième salve de blockbusters va être lancée en Amérique du nord. La première a créé des surprises avec Jurassic World un box office monstre mais aussi des scores inattendu pour Pitch Perfect 2, décevant pour A la poursuite de demain, catastrophique pour Aloha. Il n'empêche c'est une bonne saison pour le moment. Et trois studios ont déjà encaissé plus d'un milliard de dollars de recettes depuis le début de l'année. Et il reste pour l'été quelques cartes mâitresses.

1er Juillet

Terminator Genisys

Arnold Schwarzenegger a finalement accepté de reprendre son personnage le plus emblématique pour une énième déclinaison du Terminator de James Cameron. Son comeback se poursuit dans l’espoir d’accrocher, enfin, un succès et un bon film. Marketé maladroitement en spoliant l’idée forte du pitch, ce 5ème opus va subir la férocité toujours gargantuesque des dinos de Jurassic World. Heureusement pour Genisys, Ted 2 a effectué un démarrage mollasson. Ainsi, il va pouvoir capter une bonne partie du public adulte nostalgique de revoir Schwarzy dans le rôle du T 800. Si l’ombre du quatrième opus risque de lui porter préjudice, nous voyons mal le film rester sous la barre des 100 millions de dollars. Succès, oui. Plébiscite, non.
Démarrage (sur 5 jours) : 48M$
Final : 125-135M$

Magic Mike XXL

Il s’agit sans doute du projet le moins explicable de l’année. En effet, que reste-t-il à raconter après l’épisode de Soderbergh, film de quelques millions de dollars ne justifiant pas la raison d’une suite ? Et puis, rééditer le succès surprise de l’année 2012 (7 millions de budget pour plus de 110M$ de recettes) ne sera pas évident malgré la présence au casting de Channing Tatum. Sinon, il reste bien un moyen. Balancer du divertissement frais et décomplexé qui ne s’embarrasse pas d’une sous-lecture trop complexe vis-à-vis de la seule justification qui vaille la peine : faire remonter sur scène tous ces beaux mâles pour le plus grand plaisir d'un public féminin souvent ignoré par les studios en été.
Démarrage (sur 5 jours) : 42M$
Final : 90-100M$

10 juillet

Minions
Que ferait-on sans Hollywood et ses Spin-off ? Moi, moche et méchant, le carton animé d’Universal, décline dans un long-métrage à part entière une histoire à la gloire des Minions, petits êtres jaunes aussi drôles qu’attachants. Le buzz autour du film a pris des proportions incroyables faisant dire aux spécialistes que Minions pourrait bien établir un record de bananes lors de son week-end de sortie. Si le film n’atteint pas le niveau qualitatif de Vice-Versa, son côté déjanté, absurde et malin peut faire la différence. Mais tiendra-t-il sur la distance ? Nous serions tentés de dire oui puisque, en dehors du Pixar, il n’y a aucune concurrence avant la rentrée de septembre sur ce créneau. Mais attention. L’année dernière, Dragons 2 avait, lui aussi, la faveur des pronostics. On sait ce qui lui est arrivé…
Démarrage : 95M$
Final : 335-345M$

17 juillet

Ant-Man

Tout comme les Gardiens de la galaxie, Ant-Man, nouveau visage héroïque des productions Marvel au cinéma, peut profiter d’une attente légitime du public vis-à-vis d’un super-héros différent mais très surprenant (il est capable de rapetisser à volonté et de communiquer avec les insectes). Porté par Paul Rudd, le film s’inscrit dans la stratégie Marvel de proposer, film après film, un univers cohérent avec des personnages en interaction. Le risque est consubstantiel à cette stratégie d’homogénéisation artistique. Raison pour laquelle Robin Wright (Shaun of the dead) aurait claqué la porte, remplacé par Peyton Reed (La Rupture). Embêtant. Mais sait-on jamais, une surprise à la Iron Man est toujours possible.
Démarrage : 56M$
Final : 160-170M$

Trainwreck

Judd Apatow revient sur le devant de la scène trois ans après la semi-déception publique de 40 ans : mode d’emploi. Hélas ou pas, d’ailleurs, il officie uniquement en tant que réalisateur. Ce qui veut dire qu’il n’a pas écrit le script. C’est Amy Schumer, star américaine du stand-up, qui s’en occupe. Egalement le premier rôle au côté, entre autre, de la sublime Tilda Swinton, Schumer a imaginé une comédie estivale qui semble loufoque, émancipée, un brin féministe. Dans l’ère du temps, en somme. Après Pitch Perfect 2, Trainwreck pourrait bien redonner à Apatow le chemin du succès. À défaut d’un excellent film.
Démarrage : 33M$
Final : 105-115M$

24 juillet

Pixels

Que dire autour de ce Pixels réalisé par le yes man Chris Colombus ? Qu’il est difficile à pronostiquer malgré un casting imposant qui compte Adam Sandler, Kevin James ou encore Michelle Monaghan. Le pitch aussi original soit-il est à la limite de l’ineptie et voit des aliens envahir la Terre à l’aide des personnages de jeux d’arcade des années 80 comme Donkey Kong, PAC-MAN ou encore Centipède. Il fallait oser. Hollywood l’a fait. Ce qui ne veut pas dire (soyons optimiste !!) que le film est forcément mauvais. Néanmoins, la contre-programmation à 110M$ s’affiche sans complexe malgré le risque du bide. Surtout si le film ne fédère qu’un public geek biberonné aux jeux d’arcade.
Démarrage : 55M$
Final : 165-175M$

29 juillet

Vive les vacances (Vacation)

L’été 2015 ne pouvait probablement pas se passer de la comédie itinérante dont les américains ont le secret. Road-movie drolatique portés par deux jeunes réalisateurs, Vive les vacances est en fait un remake d’un grand classique de la comédie américaine : Bonjour les vacances (réalisé en 1983 par Harold Ramis, le papa d’Un jour sans fin). Avec son casting alléchant (Ed Helmes, Christiana Applegate, Chris Hemsworth et Leslie Mann) et son ancrage dans la culture populaire américaine, Vive les vacances, pour peu qu’il actualise avec talent les fondamentaux de la cellule familiale, est presque assurer de faire une belle carrière à défaut de réaliser un véritable hit.
Démarrage : 33M$
Final : 115-120M$

31 juillet

Mission Impossible 5

Et 1, et 2 et…5 Mission Impossible. Malgré l’échec du troisième opus, Tom Cruise revenait plus fort que jamais dans un quatrième épisode rondement mené (merci Brad Bird) et bankable (plus de 200 millions de dollars US). Le 5 était donc inévitable, surtout pour un acteur en perte de vitesse sur le plan du box-office (lui qui fut le roi dans les années 90 et jusqu’au milieu des années 2000). Ce dernier opus, signé Christopher McQuarrie (Jack Reacher), sort judicieusement puisqu’il sera le seul à pouvoir séduire un public en demande d’action live, loin des films de super-héros et autres « movies » à effet numérique. Avec son côté Bebel fait ses cascades, Cruise ne devrait pas décevoir un public avide d'adrénaline. Sans le comparer au raz de marée de Fast and Furious 7, on peut penser que ce Mission Impossible – Rogue Nation ne déméritera pas sur le sol américain.
Démarrage : 57M$
Final : 190-200M$

7 août

Les 4 Fantastiques

Après deux épisodes de piètres qualités, la Fox avait décidé d’arrêter les frais. Huit ans plus tard et un développement artistique totalement différent, voilà que la bande des 4 fait sa réapparition. Aux manettes, un certain Josh Trank. 31 ans au compteur et surtout Chronicle, petite pépite bourrée d’inventivité réactualisant l’univers du super-héros pour trois fois rien. Si le jeune réalisateur a su imposer sa patte sur le développement de personnages toujours très populaires, le film vaudra le détour. Mais rien n’est moins sûr. Seule certitude. Ce deuxième long-métrage ne peut pas être moins bon que les deux essais filmiques autour des 4 fantastiques.
Démarrage: 40-50M$
Final: 120-130M$

14 août

Straight Outta Compton

Film biographique de l’été, Straight Outta Compton relate la création dans le milieu des années 80 – en réaction à l’oppression policière – du groupe de rap N.W.A originaire de Compton, une banlieue réputée dangereuse du sud de Los-Angeles. Dans un climat tendu suite aux récents dérapages de la police à l’encontre de la communauté afro-américaine, le film de F. Gary Gray pourrait résonner comme un rappel d’une situation qui n’aurait pas beaucoup évoluée. Musique + politique : un cocktail explosif pour un biopic qui pourrait bien surprendre.
Démarrage : 32M$
Final : 85-95M$

Agents très spéciaux - Code U.N.C.L.E

Avec ces Agents très spéciaux - code U.N.C.L.E, Guy Ritchie (Sherlock Holmes) adapte au cinéma la série anglaise éponyme sortit en 1964. Ce film d'espionnage à l'ancienne pourrait bien prendre l'aspect d'un buddy movie voyant un agent de la CIA (Henry Cavill - Superman) être contraint de travailler avec un agent du KGB (Armie Hammer - Lone Ranger). L'alchimie entre les deux acteurs sera essentielle. Tout comme l'intégration de la gente féminine (présence d'Alicia Vikander, le robot dans Ex Machina), de l'action, du glamour, de l'ironie (avec Hugh Grant en guest) et de tout ce qui fait le charme des comédies d'action à l'anglaise. Et qui sait, peut-être une surprise à la Kingsman?
Démarrage: 25M$
Final : 75-85M$

19 août

Masterminds

Le réalisateur de Napoléon Dynamite et Super Nacho sort une nouvelle comédie tirée de faits réels. Cette histoire de braquage réunit, comme souvent dans ce genre de production, des têtes d’affiche. Jason Sudeikis, Owen Wilson, Zach Galifianakis et Kristen Wiig. Rien que ça. Si la période est favorable et le réalisateur plutôt doué, le sujet, assez classique et déjà vu à maintes reprises, pourrait refroidir une partie du public.
Démarrage : 24M$
Final : 92-105M$

Tom Cruise raconte la cascade aérienne de Mission:Impossible – Rogue Nation

Posté par cynthia, le 26 mars 2015

La bande annonce du cinquième opus de Mission Impossible intitulé Rogue Nation agite les foules sur la toile depuis sa mise en ligne en début de semaine. Et pas seulement à cause du titre, déposé depuis quelques mois, soit bien avant que Disney n'annonce un spin-off de Star Wars intitulé Rogue.

À la fin de la bande annonce, nous pouvons voir Tom Cruise, 52 ans, qui prend quand même un coup de vieux dans les scènes de combat, attaché à l'extérieur d'un avion Airbus A400M en plein décollage. Que toutes les mauvaises langues se taisent, il s'agit bien de l'acteur dans cette scène et non d'un cascadeur ou d'un effet spécial.

Une lentille spéciale pour garder les yeux ouverts

À l'occasion d'un entretien pour le portail Yahoo, Tom Cruise a révélé qu'il voulait une scène d'avion pour ce cinquième opus. Après un TGV dans le tunnel sous la manche (opus 1), l'escalade le grand vide entre les gratte-ciel de Shanghai (opus 3) et la plus haute tour du monde à Dubai (opus 4), il fallait une séquence spectaculaire. L'avion, c'est tendance: de The Dark Knight Rises à James Bond, ça fonctionne toujours très bien, comme les poursuites en voitures/motos ou les trains qui filent à toute allure.

Tom Cruise raconte: «Déjà enfant, au cours d'un vol, je me souviens m'être demandé ce que ça ferait de se retrouver sur l'aile ou à l’extérieur d'un avion.» Pilote amateur, l'acteur l'a fait, aussi difficilement soit-il: «Nous devions résoudre l’aspect technique de l'installation d'une caméra à l'extérieur de l'avion, déterminer l’endroit où je pourrais me placer et le type d'images que nous voulions obtenir, confie l'acteur. Il fallait aussi réfléchir aux aspects mécaniques de la prise de vue car nous voulions un décollage en pente raide pour capturer l'image du sol s’éloignant très vite sous moi. Et c'est un très gros avion. Nous avons donc rencontré le pilote d'essai, ainsi que l'équipe qui a créé l'Airbus A400M, afin de parler calculs et de discuter de la faisabilité de la scène. Ensuite, nous avons dû concevoir le support [pour la caméra], parce qu’avec des moteurs d’une telle puissance, il faut s'assurer que la caméra ne va pas se détacher et me percuter!» Et techniquement, ce ne fut pas le seul défi: il a fallu créer une protection pour les yeux (une sorte de lentille couvrant entièrement l'oeil de la star), évacuer les oiseaux et autres animaux volants des alentours, régler le problème des particules et des débris qui étaient sur la piste et en l'air, trouver une solution au kérosène qui s'échappait des moteurs, etc.

« Je me souviens d’un moment où nous roulions sur la piste et où une petite particule m'a atteint, elle était plus petite qu’un ongle. Heureusement, elle n’a touché ni mes mains ni mon visage - ces parties de mon corps étaient exposées et j’aurais alors eu un problème. Mais cette particule aurait aussi pu me briser les côtes ! Il y avait aussi la question du froid parce que nous étions en Angleterre et que la température descend tous les 300 mètres. Il faisait vraiment froid, et le fait que je ne portais qu’un costume, à l’extérieur de l'appareil, n’arrangeait rien ! » se rappelle la star.

Le grand huit en altitude

Autant de technique pour une scène qui a bien fichu les jetons à Super Tom Cruise: «C'est honnêtement la chose la plus dangereuse que j'ai faite de toute ma vie. Et j'ai dû le faire HUIT FOIS avant d'obtenir la bonne prise. La scène du Burj Khalifa de Mission Impossible - Protocole Fantôme était incroyablement dangereuse, tout comme Moab la scène d'escalade dans Mission Impossible 2. Les scènes à moto sont dangereuses parce que je ne peux pas porter de protections et que je ne porte pas de casque. Je roule à une grande vitesse et tout peut arriver. Mais je suis aux commandes de la moto... Je peux freiner. Mais à l'extérieur d'un avion, il existe tant de facteurs, vous êtes à la merci de tant d’imprévus. Ce n’est vraiment pas une chose à faire. Une fois la scène finie, les choses étaient claires : “Nous ne le referons plus jamais !”»

Mais l'acteur garde un très bon souvenir de ce cauchemar: « Je pilote des warbirds (des avions militaires vintage), je pilote des avions de voltige, mais ça, c'était vraiment très excitant et exaltant. L'adrénaline coulait à flots ! Quand l'appareil se déplaçait le long de la piste, je faisais de mon mieux pour garder mes pieds vers le bas. Après, il décollait et mon corps était plaqué sur le côté de l'appareil. Je me disais “Wow, c'est intense.”»

De quoi faire de ce cinquième Mission impossible, un événement pour la saison estivale (il a été avancé de six mois tellement le studio est persuadé détenir un blockbuster). Déjà très attendu par les fans il réuni également les acteurs Jeremy Renner, Alec Baldwin, Rebecca Ferguson, Ving Rhames et Simon Pegg et sortira en salles en France le 12 août 2015.