Et si on regardait… Self-Made : D’après la vie de Madam C.J. Walker

Posté par vincy, le 7 avril 2020

C'est le petit bijou de Netflix à ne pas manquer. Une mini-série, entre drame, mélo et feel-good movie, en quatre épisodes de trois quarts d'heure (ça se bingewatche en une soirée) inspirée d'une histoire vraie.

Self Made : D'après la vie de Madam C.J. Walker (Self Made: Inspired by the Life of Madam C.J. Walker) a été mise en ligne le 20 mars 2020 sur Netflix. Adaptée de la biographie On Her Own Ground d’A'Lelia Bundles, inédite en France, écrite par la petite-fille de Madam C.J. Walker, la série raconte comment une blanchisseuse née d'esclaves de plantations est devenue la première femme d'affaires afro-américaine à devenir de manière autodidacte millionnaire et voisine de Rockfeller.

Réalisée avec soin et un bon sens du récit par Kasi Lemmons, à qui l'on doit Harriet, deux fois nommé aux Oscars cette année, et DeMane Davis, la série vaut surtout par un casting impeccable, Octavia Spencer en tête, parfaite en femme déterminée, instinctive, indépendante et ambitieuse. Autour d'elle, Tiffany Haddish, en fille aussi singulière qu'effrontée, Blair Underwood en mari castré et dépassé, Carmen Ejogo en rivale moins bitch qu'elle n'en a l'air...

Sous ses allures classiques de série historique inspirée de faits réels, le film est avant tout un triple combat émancipateur. La cause féministe d'abord, puisque finalement tous les hommes à l'exception de l'avocat, sont faibles et arrogants de leur pouvoir partiarcal. Ce sont finalement les femmes qui mènent le récit jusqu'à le monopoliser complètement. Une histoire de femmes qui va jusqu'à un autre combat, la liberté individuelle. Celle d'aimer qui on veut, celle de ne pas vouloir d'enfant, ou d'adopter une héritière, celle de ne dépendre de personne, et surtout pas d'un homme. S'ajoute à ces deux causes, la lutte pour l'égalité des noirs américains - on est au début du XXe siècle, les plaies de l'esclavage et de la guerre de Sécession sont encore vives - et de la représentation de la communauté dans la société. Cela passe par la beauté blanche comme idéal, et ainsi la force des métis à peau claire, comme de la place au sein des strates de pouvoirs politiques et économiques.

L'histoire est belle, et plus que l'intrigue, assez banale, ce sont bien ces enjeux sociétaux qui font écho à notre époque contemporaine et portent la série au-delà du simple biopic autour d'une success-story où seul le fric semble être gage de réussite, et même l'unique valeur qui dicte les choix de chacun. Très américain. Heureusement, formellement, c'est allégé de dérives visuelles - autant d'illustrations des obsessions du moment - comme la comédie musicale dans le deuxième épisode ou la cabane de la plantation dans le dernier.

Ceci dit, ça ne retire rien à la réussite de Madam C.J. Walker. Outre son activité de cosmétiques (l'entreprise aura vécu 71 ans), l'entrepreneuse a été une philanthrope, défendant les droits des femmes et des Afro-Américains, finançant la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP), vice-présidente de la National Equal Rights League. Elle est inscrite au National Women's Hall of Fame. Et Octavia Spencer restitue avec panache la splendeur de son caractère, même dans ses aspects les plus âpres.

HBO et Adam McKay adaptent Parasite de Bong Joon-ho en mini-série

Posté par wyzman, le 11 janvier 2020

Si l'on en croit les informations de Variety, HBO prépare une mini-série adaptée du film sud-coréen Parasite.

Une production de qualité

Plus qu'un simple projet, HBO serait actuellement en pourparlers avec le réalisateur du film Bong Joon-ho et Adam McKay (The Big Short, Vice) afin qu'ils deviennent producteurs exécutifs du projet. Cela étant, le mystère reste totale sur la diégèse même ce cette adaptation : s'agira-t-il d'un remake du film en anglais ou d'une sorte de spin-off ?

Bien que cela surprenne, un tel projet était pourtant à prévoir tant le parcours de Parasite semble sans faille. En effet, après la Palme d'or et le Prix de l'AFCAE à Cannes en mai dernier, le drame a reçu le Golden Globe du meilleur film en langue étrangère dimanche dernier, battant ainsi L'Adieu du Lulu Wang, Douleur et Gloire de Pedro Almodovar, Les Misérables de Ladj Ly et Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma. Dès lundi, nous découvrirons si Parasite fait partie des nommés dans la catégorie meilleur film en langue étrangère aux Oscars et pourquoi pas carrément meilleur film.

Pour rappel, Parasite raconte avec brio comment les membres de la famille Kim s'infiltrent dans la vie domestique des riches Park. Parasite est le septième long métrage de Bong Joon-ho, après Barking Dogs Never Bite (2000), Memories of Murder (2003), The Host (2006), Mother (2009), Snowpiercer (2013) et Okja (2017).

Si Adam McKay a ces jours-ci toute l'attention de HBO, c'est sans doute parce que la série qu'il produit Succession a été sacrée meilleur drame aux Golden Globes tandis que Queens (qu'il a aussi produit) pourrait permettre à Jennifer Lopez de décrocher une nomination aux Oscars dans la catégorie meilleure actrice dans un second rôle. Après avoir signé un contrat d'exclusivité avec HBO pour 5 ans, le diffuseur de Game Of Thrones, True Detective et Chernobyl a mis en chantier sa mini-série centrée sur l'affaire Jeffrey Epstein. Enfin, Showtime vient de commander sa prochaine série Lakers !

Chiara Mastroinanni, Emmanuelle Bercot et Jéremie Elkaïm dans un « When We Rise » à la française

Posté par wyzman, le 24 avril 2017

Après ses trois César 2016 reçus pour Fatima, Philippe Faucon revient au petit écran par la grande porte. En effet, le réalisateur de Dans la vie et La Désintégration prépare activement le tournage de la mini-série Fiertés, produite par Joëy Jaré (Clara Sheller, Kaboul Kitchen) pour une diffusion sur Arte.

Centrée sur "la vie d'une famille, les combats menés par les homosexuels autour du Pacs, du mariage et de l'adoption" comme indique Le Film Français, Fiertés sera composée de 3 épisodes de 52 minutes. Ceux-ci se dérouleront sur trois décennies, de l'arrivée de François Mitterrand à l'Elysée en mai 1981 jusqu'à l'adoption de la loi Taubira promulguée en mai 2013. Les scénarios sont l'oeuvre de José Caltagirone (Speakerines) et Niels Rahou (Derniers recours).

Le tournage de Fiertés se déroulera en région parisienne du 2 mai au 16 juin. Au casting de cette mini-sérié, on retrouvera Emmanuelle Bercot (La Tête haute), Chiara Mastroinanni (Poulet aux prunes), Jéremie Elkaïm (Marguerite et Julien), Fréderic Pierrot (Populaire), Loubna Abidar (Much Loved), Stanislay Nordey (N'oublie pas que tu vas mourir) et Samuel Théïs (Party Girl).

Bien que l'on ne connaisse pas encore la date de diffusion de Fiertés, l'annonce du début du tournage n'est pas sans rappeler l'autre mini-série LGBTQ de l'année : When We Rise. En 8 épisodes, la série de ABC retraçait la naissance du mouvement LGBT à la suite des émeutes de Stonewall en 1969 et allait jusqu'à l'abandon de la Proposition 8 et l'autorisation du mariage homosexuel en 2013. Entière écrite par Dustin Lance Black (Harvey Milk), When We Rise était réalisée par Gus Van Sant (Elephant) entre autres. Émouvante et importante, When We Rise est un bel exemple de mini-série audacieuse. Philippe Faucon et Arte auraient tort de ne pas s'en inspirer pour Fiertés !