Après Ray Charles, Jamie Foxx veut incarner Mike Tyson

Posté par vincy, le 31 juillet 2014

En incarnant Ray Charles, il avait gagné un Oscar. Jamie Foxx est prêt à endosser un deuxième personnage mythique de l'Amérique contemporaine : Mike Tyson. La boxe et Hollywood c'est une grande histoire d'amour. Raging Bull, Rocky, Million Dollar Baby, Cinderella Man, Ali, Nous avons gagné ce soir, Marqué par la haine, La dernière chance, The Fighter... tous les acteurs rêvent d'un rôle de boxeur.

Jamie Foxx est donc prêt à monter sur le ring selon les informations de Variety pour un biopic écrit par Terence Winter (Broadwalk Empire, Le Loup de Wall Street).

Pour l'instant, le comédien porte le projet à bout de bras, sans studio derrière lui. Nul ne doute qu'avec un film autour d'une légende des années 80/90, à la fois champion exceptionnel et personnalité controversée, violeur condamné à six ans de prison et homme dévasté par la mort de sa fille, devrait intéresser Hollywood. Aujourd'hui, il fait des One Man Show, a publié ses Mémoires, passe au cinéma dans quelques caméos.

Jamie Foxx, récemment à l'affiche du deuxième Amazing Spider-Man en Electro, sera dans les salles avec Horrible Bosses 2 en novembre et l'adaptation de la comédie musicale Annie pour les fêtes.

Maradona versus Tyson : le choc des réals

Posté par MpM, le 3 juin 2008

Maradona et KusturicaPour quelle personnalité s’est-on le plus empressé, piétiné, quasi étripé cette année à Cannes ? Angelina Jolie ? Robert de Niro ? Wong Kar Wai ? Vous n’y êtes pas. Les grandes vedettes 2008 étaient plutôt des habitués des stades que des avant-premières, de la sueur et du sang que des paillettes. A ma droite, Diego Maradona, icône mondiale du foot, champion du monde avec l’Argentine en 1986. A ma gauche, Mike Tyson, surnommé « l’homme le plus méchant de la planète », double champion du monde de boxe catégorie poids lourds. Chacun d’entre eux venu défendre un documentaire lui étant consacré : Maradona by Kusturica d’Emir Kusturica pour l’Argentin et Tyson de James Toback pour l’Américain.

Deux ans après la présentation hors compétition du Zidane, un portrait du 21ème siècle de Philippe Parreno et Douglas Gordon, la tendance serait donc revenue aux gros muscles glamours (après celle des acteurs, mannequins et autres participants des émissions de télé-réalité) et aux films à caractère sportif. Pas si étonnant quand on analyse le potentiel cinématographique de destins comme ceux du footballeur prodige guidé par la main de Dieu et du boxeur virtuose capable de mettre KO le diable lui-même. Lorsque la réalité dépasse la fiction et qu’il s’agit de sports susceptibles de fédérer des millions de personnes sur la planète… pourquoi se priver ?

Et les films dans tout ça ? D’un côté comme de l’autre, les réalisateurs ont tenu à éviter le biopic traditionnel, Toback en privilégiant la parole de son personnage (qui se raconte face caméra), Kusturica en se mettant lui-même en scène (à l’écran et dans un monologue incessant en voix-off). Si le film du Serbe mérite son titre (Kusturica y donne un point de vue éminemment personnel sur Maradona), celui de l’Américain aurait pu s’appeler Tyson by Tyson, tant le souci du réalisateur semble avoir été d’accoucher la parole du boxeur. Toback, en effet, n’a pas de message à délivrer : il se contente de montrer, d’écouter et de relier entre eux les points livrés par Tyson. Même s’il nous en apprend long sur sa personnalité, ses doutes et ses démons, son portrait peut sembler en creux. Kusturica, lui, ne nous apprend rien, mais avec flamme et passion. Il dessine à grands traits approximatifs une image multiple de Maradona : révolutionnaire, musicien, Dieu vivant, stratège politique… tout sauf footballeur, et tente de recréer à l’écran le fantasme qu’il porte en lui. Son projet était certainement plus artistique que celui de Toback (à qui il manque indéniablement une vision susceptible de donner de la chair et de la vie à son documentaire), et c’est pourquoi la vacuité de son film déçoit autant. Les grands destins et les petits miracles du sport sont finalement plus difficiles à retranscrire au cinéma qu’ailleurs, de par leur alchimie unique et inimitable. A la moindre erreur de proportions, on tombe soit dans la démesure risible, soit dans l’académisme ennuyeux.