Un adieu sur la pointe des pieds pour Zizi Jeanmaire (1924-2020)

Posté par vincy, le 17 juillet 2020

Zizi Jeanmaire, figure emblématique de la culture française des années 1940 aux années 1990, est morte à l'âge de 96 ans. D'abord danseuse classique, elle introduira avec le chorégraphe Roland Petit de la danse moderne. Son physique fluet androgyne , avec sa coupe à la garçonne et sa souplesse, en font une Carmen (le ballet de Bizzet) au succès mondial dès 1949.

Avec sa gouaille, elle devient aussi chanteuse, puis meneuse de revue et même actrice puisque Howard Hugues l'enrôle pour un film de Charles Vidor, Hans Christian Andersen et la danseuse (1952). Elle tournera peu mais sera remarquée dans Quadrille d'amour de Robert Lewis, Folies Bergères d'Henri Decoin et Guinguette de Jean Delannoy avant de faire une ultime apparition dans Les collants noirs de Terence Young.

Des chansonniers au music-hall, de l'Olympia au Zénith, des Opéras aux Théâtres, de Gainsbourg ("Elisa") au légendaire Truc en plumes, elle est passé par les univers de Raymond Queneau, Brigitte Fontaine, Irma la douce, Marcel Aymé et bien sûr Michel Legrand en jazzman pré-Demy... Zizi Jeanmaire a joué Feydeau et de l'opérette, a porté du Saint Laurent pour sa revue à l'Alhambra (avec son fameux truc en plumes), et a finalement été un peu boudée par le cinéma. Un gros acte manqué pour l'une de nos étoiles les plus douées et les plus iconoclastes.

La musique de Michel Legrand au Grand Rex en avril

Posté par vincy, le 29 janvier 2019

Les concerts "Michel Legrand & Friends" initialement prévus les 17 & 18 avril 2019 au Grand Rex à Paris seront maintenus. Ils prendront la forme d'un hommage en présence de nombreux invités dont Richard Galliano, Natalie Dessay, Michel Portal et Sylvain Luc. D'autres invités seront ultérieurement annoncés.

Le décès de Michel Legrand a conduit à ce changement. "Conformément aux souhaits de Michel Legrand et en accord avec sa famille, ces deux concerts seront maintenus et prendront la forme d’un hommage à sa musique et à son incomparable carrière" explique le communiqué. "Compositions originales et standards du Maestro seront à l’honneur pour célébrer l’empreinte indélébile qu'il a laissé dans l’histoire du jazz, de la chanson et la musique de film" seront au programme.

Les billets des spectateurs ayant déjà réservé leurs places resteront valables, sans aucune manipulation à effectuer de leur part. Les personnes ne souhaitant plus assister à ces soirées pourront s’adresser à leurs revendeurs (FNAC, Ticketmaster, Digitick…) pour obtenir remboursement de leurs billets.

Fin de partition pour Michel Legrand (1932-2019)

Posté par vincy, le 26 janvier 2019

C'était un géant dans son domaine. Et pour nous son nom signifie beaucoup puisqu'il a composé la chanson de Claude Nougaro en 1962, Cinéma, plus connue par son refrain, "Sur l’écran noir de mes nuits blanches"...

Le compositeur de musique Michel Legrand, né le 24 février 1932, est décédé cette nuit à Paris à l'âge de 86 ans, a annoncé son épouse Macha Méril. Michel Legrand a récemment recréé des musiques supplémentaires pour la version scénique de "Peau d'âne" au théâtre Marigny. Il devait aussi donner des concerts à Paris au printemps. Il avait écrit plus de 150 musiques de films.

C'est le cinéma qui lui a donné une reconnaissance mondiale. Mais c'est le jazz qui l'a fait connaître et c'est le easy listening qui lui a ouvert les portes des radios. Dès 1954, il enregistre un album (I Love Paris, 8 millions d’exemplaires aux USA), puis il sort, entre autres, en 1958, Legrand Jazz, avec Miles Davis, Bill Evans, Paul Chambers et John Coltrane, en 1971, Communications '72, avec Stan Getz, et récemment, en 2017, Between Yesterday and Tomorrow, avec Natalie Dessay. Au total une dizaine d'albums. Mais Michel Legrand c'est aussi le jingle le plus connu de la radio (RTL) et le générique de la série animée culte Il était une fois... l'Espace.

Car, sous leurs airs de variété élégante, le pianiste maîtrisait les cassures et les envolées virevoltantes du jazz, les mélodies mélancoliques et les refrains entêtants de la chanson, les élans symphoniques et le swing qui faisait danser nos têtes. Ce que les réalisateurs de la Nouvelle Vague n'ont pas manqué de repérer.

Cela lui vaut d'abord trois Oscars - chanson en 1969, musique de film en 1972 et adaptation musicale en 1984. Il reçoit aussi un Golden Globe et un BAFTA Award. Il a en plus reçu 6 nominations aux Oscars (quatre pour une chanson, une musique de film, une adaptation musicale), 12 nominations aux Golden Globes, 2 aux BAFTA, 3 aux Grammy Awards et 3 aux César.

En plus de cela, il a travaillé avec Ray Charles, Jean Cocteau, Frank Sinatra, Charles Trenet et Édith Piaf. Au cinéma, il débute dès les années 1950 avec des musiques de films tels Les Amants du Tage d'Henri Verneuil, Charmants Garçons d'Henri Decoin et Le Triporteur de Jacques Pinoteau.

En 1960, il compose la musique de Lola de Jacques Demy, amorce de leur fidèle et longue collaboration, et d'une amitié et une complicité fraternelle et fusionnelle, qui sera rapidement et mondialement reconnue grâce aux Parapluies de Cherbourg. Une harmonie parfaite. Une synchronisation de l'image et du son.

Mais Michel Legrand écrit aussi les partitions de films très différents: Le cave se rebiffe de Gilles Grangier, Une femme est une femme, Vivre sa vie et Bande à part de Jean-Luc Godard, Cléo de 5 à 7 d'Agnès Varda où il fait aussi l'acteur, Eva de Joseph Losey, Une ravissante idiote d'Édouard Molinaro, Tendre Voyou de Jean Becker... Il trouve en Jacques Deray ou Jean-Paul Rappeneau (La vie de château, Les mariés de l'an II, Le sauvage) un cinéma qui se calque bien à ses créations musicales, léger ou tragique.

Les triomphes des films musicaux de Demy lui assurent une notoriété mondiale. A partir de 1968, c'est Hollywood qui l'appelle. Michel Legrand travaille parallèlement pour Sydney Pollack, Richard Lester, John Frankenheimer, Orson Welles, Irvin Kershner (pour le dernier 007 avec Sean Connery), Blake Edwards ou encore Robert Altman. C'est surtout avec Claude Lelouch qu'il va ltravailler à partir des années 1980, aux côtés de Francis Lai, lui aussi disparu il y a quelques mois. Depuis Les Uns et les Autres en 1981, ils ont collaboré ensemble quatre fois. Dans les années 197, l continue d'écrire les musiques des films de Losey et Deray, puis s'aventure dans divers genres, chez Louis Malle (Atlantic City), Xavier Beauvois (ses deux derniers films) ou Danièle Thompson (La bûche).

Michel Legrand en 9 morceaux.

Les Parapluies de Cherbourg de Jacques Demy (1964). Troisième collaboration avec Demy qui se lance dans le pari fou d'un drame musicale entièrement chanté. Un véritable défi: écrire une musique qui ne s'arrête finalement que rarement et où les dialogues doivent être mélodieux et naturels. Palme d'or à Cannes, le film devient une référence cinéphile mondiale. Et sa musique, souvent déchirante, l'une des plus connues du 7e art.

Les demoiselles de Rochefort de Jacques Demy (1967). Trois ans plus tard, Demy signe un show à la Broadway, pop et coloré, romantique et glam. La musique est plus jazzy, les refrains se croisent, West Side Story et Un Américain à Paris sont convoqués. Outre le tube atemporel, "La chanson des jumelles", qui immortalise les sœurs Deneuve/Dorléac, la musique ne manque pas de pépites.

L'Affaire Thomas Crown de Norman Jewison (1968). Ce sublime thriller avec Steve McQueen et Faye Dunaway sera sa porte d'entrée à Hollywood grâce à une chanson, l'une des plus chantées encore aujourd'hui dans le monde: The Windmills of Your Mind (traduit en français sous le titre Les Moulins de mon cœur). Oscar pour Legrand mais surtout entrée dans l'éternité: ces Moulins ontt partie des 100 chansons du cinéma américain selon l'American Film Institute. Claude François Petula Clark, Barbra Streisand, Sting, Tina Arena, les Swing Out Sister, Céline Dion, Patricia Kaas, Sylvie Vartan l'ont tous interprétée. Y compris Eva Mendes ou Alain Delon.

La Piscine de Jacques Deray (1969). Puisqu'on parle de Delon, et de thriller, Legrand, est appelé pour écrire la musique de ce film noir, où son génie du jazz prend toute sa dimension, prouvant une fois de plus qu'il est capable de traduire les sentiments ou d'illustrer les émotions avec des accords et quelques instruments.

Peau d'âne de Jacques Demy (1970). Conte surréaliste musical, influencé par Cocteau, et toujours avec Deneuve, c'est aussi l'une des plus belles réussites atemporelles, composée de succès qu'on chantonne encore et toujours, de Legrand. Faire un tube avec une recette de cuisine a quelque chose du tour de force. La symbiose entre le réalisateur et le musicien est encore une fois parfaite, dans les excès comme dans la simplicité.

Un été 42 de Robert Mulligan (1971). Après un Oscar pour une chanson, avec ce film Legrand rentre dans le club des compositeurs français recevant un Oscar pour la musique de film. C'est sans aucun doute l'une des plus belles compositions pour le cinéma, à la fois sensible et lyrique, dans la plus grande tradition des Maurice Jarre et George Delerue.

Breezy de Clint Eastwood (1973). Quand un cinéaste fan de jazz rencontre un génie du genre, forcément, cela fait des étincelles. On retrouve dans la chanson les accents des Moulins du coeur. En reprenant les codes de la bluette américaine, Legrand adapte son style et son talent de mélodiste à une tonalité plus américaine, presque blues. Ce film, le troisième du réalisateur, annonce le mélodrame Sur la route de Madison, deux décennies plus tard.

Yentl de Barbra Streisand (1983). Quand la plus belle voix américaine rencontre un chef d'orchestre désormais adulé par le cinéma, cela donne Yentl, succès à l'époque et troisième Oscar pour Legrand. La star actrice et chanteuse ose avec son premier film, un drame musical où le genre et la religion sont au cœur du récit. Avec Legrand, elle ancre son histoire dans un registre classique et le disque. L'album sera disque de platine (1 million d'exemplaires) aux Etats-Unis et la chanson The Way He Makes Me Feel finira première  des charts américains.

Trois places pour le 26 de Jacques Demy (1988). Ultime travail en commun avec le cinéaste, injustement boudé à l'époque, c'est surtout le plaisir de voir Yves Montand chanter sur  du Legrand qui procure un grand plaisir. C'est aussi la fin d'une époque qui, quelque part, se profile. Demy et Montand disparaîtront. Legrand préfèrera d'autres formes de créations musicales et des tournées mondiales qui sacralisent ses musiques, en symphonique ou avec des voix lyriques.

Cinéma sur scène: Chicago, Peau d’âne, We Will Rock You et… Jean-Paul Gaultier!

Posté par vincy, le 7 octobre 2018

Le cinéma continue d'inspirer le théâtre. On ne compte plus le nombre d'adaptations de films sur les planches chaque année. La particularité pour la saison qui vient de commencer est que les quatre plus importants spectacles musicaux de la rentrée ont tous le cinéma dans le sang.

Chicago est un musical dès son origine. Créée en 1975 par Bob Fosse (Cabaret) et Fred Ebb, avec des paroles de Fred Ebb et une musique de John Kander, le drame musical a été transposé au cinéma en 2002, film oscarisé réalisé par Rob Marshall avec Catherine Zeta-Jones, qui lui valu un Oscar, Renée Zellweger, Richard Gere et Queen Latifah. Le spectacle revient, depuis deux semaines et jusqu'en juin prochain, au Théâtre Mogador, là où se sont déjà joués Le Roi Lion, Grease, Sister Act ou encore Mamma Mia!. Véritable réussite en terme de qualité, porté par une belle distribution, le show déroule cette histoire à l'humour noir où le glam, les égos et le meurtre font bon ménage.

Peau d'âne, à l'origine un conte de Charles Perrault, est devenu un film culte de Jacques Demy en 1970, avec Catherine Deneuve, Delphine Seyrig, Jacques Perrin et Jean Marais. Les musiques de Michel Legrand ont beaucoup contribué à son succès à travers le temps. Du 14 novembre au 17 février prochain, une "féérie musicale" s'installe au Théâtre Marigny, avec la participation de Claire Chazal, mais, surtout, toujours les musiques de Michel Legrand. De quoi chanter de nouveau la Recette pour un cake d'amour et Amour, amour.

C'est la star posthume de la saison: Freddie Mercury. Il sera sur grand écran avec le biopic qui lui est consacré, Bohemian Rhapsody, en salles le 31 octobre, avec Rami Malek dans le rôle du chanteur de The Queen. Mercury est partout puisque, de son côté, We Will Rock You investit les planches: la comédie musicale est produite par Robert De Niro et basée sur les chansons de Queen a été écrite par l'auteur et comédien anglais Ben Elton avec les membres restants du groupe Queen, Brian May et Roger Taylor. Elle tourne depuis 2002 dans le monde entier (28 pays, 16 millions de spectateurs) et arrive enfin en France cette année, au Casino de Paris. Elle s'y joue depuis la fin septembre, adaptée en français. 20 chansons du groupe composent cette histoire futuriste. Le musical pourrait être l'un des prochains à être adapté au cinéma.

Enfin, il y a le Jean-Paul Gaultier Fashion Freak Show aux Folies Bergères, qui semble conquérir la presse intello (Le Monde), séduire un public nombreux, confirmant la popularité internationale du styliste. Ni revue, ni musical, ce spectacle biographique (de son nounours à Madonna en passant les années Sida) et exubérant n'a a priori rien à voir avec le cinéma. Les musiques, les défilés, tout nous renvoie avec bonheur dans les années 1980 et 1990. Pourtant sur scène, le 7e art n'est pas absent avec la présence de Catherine Deneuve, Rossy di Palma, Alex Lutz, Antoine de Caunes, Valérie Lemercier et surtout Micheline Presle. C'est d'ailleurs sa fille, la césarisée Tonie Marshall, qui a mis en scène ce show paillettes et cuir, années Palace et époque Rita Mitsouko. Débuté officiellement cette semaine, cette "extravaganza" se jouera au moins jusqu'à la fin de l'année, et plus si affinités avec le public.

Orson Welles, Michel Legrand et Cannes

Posté par vincy, le 22 mars 2018

the other side of the wind orson welles john hustonC'est le film de toutes les spéculations. The Other Side of the Wind d'Orson Welles sera-t-il au prochain festival de Cannes, et si oui, dans quelle section: hors-compétition, classics, séances spéciales?

Une chose est certaine: c'est Michel Legrand qui compose la musique du film. L'auteur des partitions des Parapluies de Cherbourg et de l'Affaire Thomas Crown a déjà travaillé avec Welles pour Vérités et Mensonges (F for Fake) en 1974. Legrand, 13 fois nommé aux Oscars, travaille sur la musique depuis décembre et les enregistrements ont commencé cette semaine en Belgique.

Le film ira-t-il à Cannes? Sans doute: ce serait une belle manière de célébrer les 70 ans de Citizen Kane. La compétition risque cependant de lui échapper, malgré son caractère inédit qui pourrait lui en donner la possibilité, puisque c'est Netflix qui en a les droits. Or, on sait depuis l'an dernier, que le Festival ne peut pas mettre en compétition un film qui sera réservé pour le petit écran (suite aux polémiques concernant deux productions Netflix: Okja et The Meyerowitz Stories). Mais la plateforme de streaming veut s'offrir l'écrin cannois pour ce film de prestige: The Other Side of the Wind en ouverture de Cannes Classics, ça aurait une certaine classe..

The Other Side of The Wind est le dernier film d'Orson Welles, avec, entre autres, John Huston dans le rôle d'un cinéaste en perte de vitesse qui tente un "come-back". Tourné de manière sporadique entre 1970 et 1976, le film n'a jamais été terminé à cause d'un conflit entre le réalisateur et le financier derrière le projet, l'Iranien Mehdi Bushehri, beau-frère du Shah d'Iran. Orson Welles a travaillé sur le montage de ce long métrage jusqu'à sa mort en 1985. Il en restait une copie de 45 minutes. Une fois les droits de nouveau négociés, le travail de montage et de restauration a pu reprendre sous la supervision de l'un des producteurs de l'époque, Frank Marshal et avec l'aide du réalisateur, producteur et auteur polonais Filip Jan Rymsza et avec l'un des acteurs du film Peter Bogdanovich, engagé comme consultant.

Xavier Beauvois réunit Nathalie Baye et Laura Smet

Posté par vincy, le 19 septembre 2016

Mère et fille. On les avait appréciées dans la série Dix pour cent, où Nathalie Baye, la mère, s'engueulait avec Laura Smet, la fille. Xavier Beauvois les réunit dans Les gardiennes, en tournage depuis un mois dans le Limousin. Outre Baye et Smet, le casting comprend aussi Iris Bry, Olivier Rabourdin, Cyril Descours et Mathilde Viseux.

C'est la troisième fois que Nathalie Baye tourne avec Xavier Beauvois, après Selon Mathieu en 2000 et Le petit Lieutenant en 2005. Mais c'est la première fois que l'on verra l'actrice jouer avec sa fille sur grand écran.

Les Gardiennes est une adaptation du roman d'Ernest Pérochon (qui fut primé par le Goncourt en 1920), publié en 1924. Le récit se déroule en 1915, en pleine première guerre mondiale. Les hommes sont partis sur le Front et les femmes doivent garder les fermes. Dans le livre, Hortense Misanger, 58 ans, s'occupe de son exploitation dans la Vienne, aidée par une employée de la ville voisine, Francine, fille de l'assistance qu'elle vient d'engager pour la seconder, tandis que sa fille, Solange refuse de se soumettre à l'autorité maternelle. La bonne entente entre Francine et Hortense créé des tensions avec Solange et il faudra, un jour ou l'autre, faire un choix.

Le film est produit par Sylvie Pialat (Les films du Worso) et sera distribué par Pathé. Notons que Michel Legrand signe la musique. Un prétendant pour le prochain festival de Cannes?

Silence éternel pour la chanteuse et doubleuse Anne Germain (1935-2016)

Posté par vincy, le 14 septembre 2016

La chanteuse et choriste Anne Germain est décédée mardi 13 septembre à l'âge de 81 ans.

Cette grande voix du doublage français avait fait notamment ses vocalises dans des dessins animés comme Les Aristochats où elle était l'exquise Duchesse, Mary Poppins, Robin des Bois ou Un violon sur le toit... Elle avait aussi enregistré les génériques des émissions TV "L'Ile aux enfants" et "Les Visiteurs du Mercredi".

En 1964, Anne Germain avait participé aux choeurs de la célèbre chanson "Douliou Douliou Saint-Tropez" pour le film Le Gendarme de Saint-Tropez. Mais c'est elle était surtout connue pour avoir doublé Catherine Deneuve pour le chant dans Les Demoiselles de Rochefort et Peau d'âne de Jacques Demy. Leurs voix étaient assez proches, Anne Germain pouvait poussé la note assez haut avec un timbre cristallin.

Anne Germain et son époux Claude ont été parmi les membres fondateurs des Swingle Singers, groupe de jazz vocal des années soixante, aux côtés de Christiane Legrand, sœur du compositeur Michel Legrand, compositeur des films musicaux de Jacques Demy (tout se recoupe). Son époux compositeur des principales musiques des films de Jean Yanne. La chanteuse a joué les choristes et chanteuses pour des chansons du film Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil.

Enfin, rappelons qu'elle a aussi prêté sa voix à Laura Antonelli dans Les Mariés de l'An II pour chanter l'hymne "Gloire à la République, mort à tous les fanatiques".

L’éveil d’Edoardo charme les jurys du Festival de Cabourg

Posté par kristofy, le 15 juin 2015

La cérémonie de clôture du 29ème Festival du Film de Cabourg a offert une chaleureuse standing-ovation à Michel Legrand pour lui remettre un Swann d’Or Coup de cœur, en hommage à sa carrière.

Le Swann d’Or qui récompense le romantisme de ces derniers mois au cinéma a été l’occasion de réunir à Cabourg les équipes des films A trois on y va avec la présence de Anaïs Demoustier, Sophie Verbeeck, Félix Moati, Jérôme Bonnell ; Caprice avec, encore, Anaïs Demoustier, Emmanuel Mouret et Virginie Elfira ; Un peu beaucoup Aveuglément avec Clovis Cornillac et Lilou Fogli ; Trois souvenirs de ma jeunesse d'Arnaud Desplechin avec son duo Lou Roy-Lecollinet et Quentin Dolmaire…

Pour les 7 films en compétition, cette année il y a eu un rassemblement des voix en faveur de L’éveil d’Edoardo de Duccio Chiarini (dont la sortie est d’ailleurs prévue ce mercredi 17 juin) avec à la fois le prix du jury de la jeunesse et aussi le grand prix du jury présidé par Juliette Binoche.

La légèreté, parfois empreinte de gravité, était donc au rendez-vous avec ces différentes histoires de famille décomposée ou recomposée. Le couple à l’épreuve du temps ou l’évolution du sentiment amoureux ont souvent été mieux traités par les cinéastes étrangers: Cabourg a fait découvrir que nos voisins cinéastes proposent des films qui peuvent faire vibrer, sourire et pleurer comme rarement. Il faudra voir les très réussis films Pause du suisse Mathieu Urfer avec Julia Faure qui était présente (elle avait été citée le César du meilleur espoir féminin pour Camille redouble) même s'il n'y a toujours pas de date de sortie française prévue malgré des sélections aux festivals de Locarno, Namur, Arras... ; et 45 years du britannique Andrew Haigh avec Charlotte Rampling et Tom Courtenay (Ours d'argent d’interprétation pour les deux comédiens au dernier festival de Berlin) en salle le 25 novembre.

juliette binoche cabourg 2015

Voici le palmarès des Swann d'Or du Festival du Film de Cabourg 2015 :

- Swann d’Or Coup de cœur : Michel Legrand

- Grand Prix du Festival de Cabourg : L’éveil d’Edoardo, de Duccio Chiarini
- Prix Spécial : Zurich, de Sacha Polak
- Prix de la Jeunesse: L’éveil d’Edoardo, de Duccio Chiarini
- Prix du public: Lessons in love, de Fred Schepisi

- Swann d’Or du meilleur film: Caprice, de Emmanuel Mouret
- Swann d’Or du meilleur premier film: Un peu beaucoup aveuglément, de Clovis Cornillac
- Swann d’Or du meilleur réalisateur: Arnaud Desplechin pour Trois souvenirs de ma jeunesse
- Swann d’Or de la meilleure actrice: Anaïs Demoustier dans A trois on y va
- Swann d’Or du meilleur acteur: Benoît Magimel dans La tête haute
- Swann d’Or de la Révélation féminine : Joséphine Japy dans Respire
- Swann d’Or de la Révélation masculine : Kévin Azaïs dans Les combattants

-Meilleur court-métrage : Copain, de Jan et Raf Roosens
-Meilleure actrice court-métrage ex-aequo : Louisiane Gouverneur et Ilys Barillot, dans A qui la faute de Anne-Claire Jaulin
-Meilleur acteur court-métrage : Benoît Hamon, dans Jeunesse des loups-garous de Yann Delattre (court qui avait été découvert à La Semaine de la Critique à Cannes)

Par ailleurs les Prix Premiers Rendez-Vous qui récompensent les débuts à l’écran d’une actrice et d’un acteur dans un  premier grand rôle ont été donné à Sophie Verbeeck dans A trois on y va de Jérôme Bonnell et à Rod Paradot dans La tête haute de Emmanuelle Bercot.

Cabourg 2015: hommage à Michel Legrand, jazzman pour la Nouvelle Vague et Hollywood

Posté par kristofy, le 15 juin 2015

Le compositeur Michel Legrand, compagnon musical du cinéaste Jacques Demy, a reçu 3 Oscars, un Golden Globe, un Bafta, 5 Grammy Awards. Un palmarès impressionnant pour celui qui a signé plus de 200 musiques pour des films…

Nouvelle vague

Avant le cinéma, Legrand avait déjà dépassé de loin les frontières de la France quant à 25 ans, il était un jazzman célèbre vendant des millions de disques (I Love Paris, Holiday in Rome, Legrand in Rio…). Particulièrement doué et précoce, entré au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris en 1942, sur dérogation, à 10 ans, il a composé ses premières musiques de films à 30 ans: pour Jean-Luc Godard (Une femme est une femme, Vivre sa vie), pour Agnès Varda (Cléo de 5 à 7), et bien entendu pour Jacques Demy : Lola, La baie des anges, Les Parapluies de Cherbourg (Palme d’or à Cannes), Les Demoiselles de Rochefort, Peau d'âne

Hollywood

Sa contribution au cinéma à tant de films durant plus de cinquante ans donne le vertige: Eva de Joseph Losey, Le Joli Mai de Chris Marker, Une ravissante idiote d'Édouard Molinaro, La Vie de château de Jean-Paul Rappeneau, L'Affaire Thomas Crown de Norman Jewison, La Piscine de Jacques Deray, Un château en enfer de Sydney Pollack, Les Hauts de Hurlevent de Robert Fuest, Un été 42 de Robert Mulligan, Breezy de Clint Eastwood, F for Fake d'Orson Welles, Atlantic City de Louis Malle, James Bond-Jamais plus jamais d'Irvin Kershner, Yentl de Barbra Streisand, Prêt-à-porter de Robert Altman…

Cabourg

Le festival du film de Cabourg a donc rendu hommage à Michel Legrand avec la projection de 3 films, pas forcément emblématiques, font entendre la diversité de ses talents : Les Uns et les Autres de Claude Lelouch en 1981 (il a mis en musique plusieurs de ses films), La Rançon de la gloire de Xavier Beauvois (sa dernière bande-originale), et surtout le rare Cinq jours en juin qui est à la fois scénarisé et réalisé par Michel Legrand en 1989. Il a donc reçu de Cabourg un Swann d’Or Coup de cœur, entouré de sa compagne Macha Méril, de Claude Lelouch, de Xavier Beauvois et de la chanteuse Natalie Dessay.

Film autobiographique

Dans Cinq jours en juin (1989) il passe pour la première et dernière fois derrière la caméra et met en scène des souvenirs de sa jeunesse, surtout ceux de sa mère. Le film débute avec un Michel Legrand jeune adolescent de 15 ans (dans la réalité il en avait douze), incarné par Matthieu Rozé, qui gagne le 1er prix au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, en allant au bistrot avec sa mère pour fêter ce prix. Mais c’est un autre évènement qui s’est produit ce 6 juin 1944: la nouvelle d’un débarquement allié en Normandie. « J’ai réalisé ce film en hommage à ma maman, et j’ai eu l’actrice idéale avec Annie Girardot : sa voix grave et son côté femme-homme correspondait bien, physiquement elle ressemblait vraiment à ma mère. » Avec sa mère, ils décident de quitter Paris pour rejoindre leur famille en Mayenne mais, faute de train, ils feront le trajet en vélo en compagnie d’une inconnue (Sabine Azéma) avec qui ils vont vivre quelques aventures… Sur la route, ils vont croiser des convois de véhicules allemands et des pont détruits les obligeant à des détours, ils passeront une nuit dans un hôtel qui sera bombardé et une autre sur la paille d’une grange, ils seront aussi retenus par des nazis et pris dans une attaque des avions américains… Cinq jours en juin raconte autant la grande histoire de la fin de la guerre en 1944 que l’histoire personnelle (en partie romancée) de Michel Legrand et de sa mère (et l’abandon du père), le tout émaillé de plusieurs séances de piano.

Ses chansons ont récemment été chantées par la soprano Natalie Dessay (le disque Entre elle et lui), une collaboration qui a entrainé la création du spectacle Les Parapluies de Cherbourg - Version Symphonique (dont le dvd/bluray est sorti en mai). Enfin, pour ceux qui veulent en savoir plus sur le musicien, Michel Legrand se raconte lui-même dans sa biographie Rien n’est grave dans les aigus, parue il y a deux ans.

Cabourg 2015: Cinq jours en juin avec Juliette Binoche et Michel Legrand

Posté par kristofy, le 10 juin 2015

affiche du festival du film de cabourg 2015La 29ème édition du Festival du film de Cabourg est prête à accueillir les cinéphiles romantiques durant 5 journées, du 10 au 14 juin. Cette année, 70 séances et deux thématiques ‘Journées Romantiques’ et ‘Par Amour de la Musique’ sont au programme.

Un Swann d’Or sera remis au compositeur Michel Legrand en hommage à sa carrière. Il viendra accompagner la présentation de trois films qu’il a mis en musique, en présence de leurs réalisateurs : La Rançon de la gloire de Xavier Beauvois, Les Uns et les Autres et Cinq jours en juin de Claude Lelouch.

La présidente du Jury sera Juliette Binoche (elle avait déjà reçu à Cabourg en 1997 un Swann d’Or de meilleure actrice pour Le Patient Anglais), au côté des actrices Mélanie Thierry et Céline Sallette, du comédien Raphaël Personnaz, des réalisateurs Jérôme Bonnell et Luís Galvão Teles, du directeur de la photographie Guillaume Schiffman, du scénariste Gilles Taurand, et du musicien Maxime Nucci.

Cette année les films en compétition sont au nombre de 7 et promettent des jolies découvertes : L'éveil d'Edoardo du Duccio Chiarini (Italie, passé par le festival de Venise, en salles le 17 juin), Summer d'Alanté Kavaïté (Lituanie, passé par le festival de Sundance et de Berlin, en salles le 29 juillet), In your arms de Samanou Acheche Sahlstrøm (Danemark, déjà récompensé au festival de Göteberg), Farewell to the moon de Dick Tuinder (Pays-Bas, en compétition au festival de Rotterdam), Les Mariées de Tinatin Kajrishvili (Géorgie, passé par le festival de Berlin 2014), Zurich de Sacha Polak (Allemagne, passé par le festival de Berlin 2015), et Film sur Alexeev de Mikhail Segal (Russie).

Les courts-métrages ont aussi toutes leur place à Cabourg (dont Jeunesse des loups-garous avec Nina Meurisse qui était à Cannes à La semaine de la Critique), avec un jury présidé cette année par le réalisateur  Christophe Barratier, accompagné de Serge Riaboukine, Félix Moati, Finnegan Oldfield, Alma Jodorowsky, Marie Modiano et Elisabeth Perez.

Le Festival du film de Cabourg est aussi le lieu pour découvrir un panorama d’avant-premières présentées par une partie de l’équipe du film comme Les Bêtises (avec Jérémie Elkaïm et Sara Giraudeau), Les Chaises musicales (avec Isabelle Carré), Une Famille à louer (avec Benoît Poelvoorde, Virginie Efira…), Un moment d’égarement (avec François Cluzet, Vincent Cassel, Alice Isaaz, Lola Le Lann), Je suis mort mais j’ai des amis (avec Bouli Lanners, Serge Riaboukine…), Mirage d’amour (avec Marie Gillain)…

Egalement 3 films venus de Cannes: Les Deux Amis de Louis Garrel, Marguerite et Julien de Valérie Donzelli avec Anaïs Demoustier et Jérémie Elkaïm, et en clôture Valley of Love avec Gérard Depardieu et Isabelle Huppert ; On découvrira aussi 45 ans avec Charlotte Rampling et Tom Courtenay (double prix d’interprétation au dernier festival de Berlin), et deux films américains Daddy Cool avec Mark Ruffalo et Zoe Saldana, et Lessons in Love avec Clive Owen et Juliette Binoche...

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29e Festival de Cabourg
Du 10 au 14 juin.
Renseignements sur le site de la manifestation