Michael Moore verrait bien Matt Damon en président américain

Posté par redaction, le 13 août 2011

Matt Damon alias Jason Bourne s'est déclaré déçu du président Obama, qu'il a toujours soutenu avec véhémence. C’est en tout cas ce qu’il a dit récemment sur la chaine américaine d’informations CNN.

« Je pense réellement qu'il a mal interprété le mandat qu'il a reçu. [...] Il a reculé sur de nombreuses choses », allant jusqu’à dire “I no longer hope for audacity” (littéralement “Je n'espère plus d'audace”), ce qui en dit long sur son opinion vis-à-vis des actions qu’a mené (ou n’a pas mené) Obama.

Michael Moore, écrivain et documentariste engagé, verrait bien Matt Damon se présenter aux futures présidentielles américaines de 2012. « Je pense que Matt Damon a été très courageux de ne pas se soucier de savoir avec qui il risquait de se fâcher en disant ce qu'il pensait devoir dire. Si vous voulez gagner – les républicains ont déjà montré le chemin –, vous présentez quelqu'un de populaire, et vous gagnez ! Et je lâche son nom parce que j'aimerais que nous commencions à penser de cette manière. »

Le président Barack Obama a répondu avec humour aux propos de Matt Damon lors du diner annuel des correspondants à la Maison Blanche, en se moquant de l’acteur qui a interprété un rôle d’homme politique ambitieux dans son dernier film, sorti en mars dernier, L’Agence (actuellement en DVD). "L'autre jour, Matt Damon - j'adore Matt Damon - disait qu'il était déçu par ma présidence. Et bien, Matt, je viens de voir L'agence, et je peux en dire autant..."

Matt Damon n’a, jusqu’à présent, pas vraiment montré d’ambition au niveau politique, sauf récemment, lors d’un meeting à Washington où il a fait un discours visant à défendre l’école publique. Il est aussi très engagé dans des actions caritatives en faveur de l'Afrique et de l'usage de l'eau, se situant entre la gauche démocrate et la gauche environnementaliste sur l'échiquier politique.

En attendant, Damon sera à l'affiche de quatre films dans les prochains mois : Contagion de Steven Soderbergh, Margaret de Kenneth Lonergan, We Bought a Zoo de Cameron Crowe et Elysium de Neill Blomkamp. Un planning sans doute trop chargé pour faire campagne...

Fin de concession, docu juste sur les médias, victime de sa faible exposition médiatique

Posté par geoffroy, le 31 octobre 2010

Voilà peu ou prou ce que le dernier film documentaire de Pierre Carles, agitateur de talent, poil à gratter des puissants, pourfendeur de la pensée unique et des connivences en tout genre – avec une préférence pour celle entre les journalistes et le monde politique –, m’inspire.

Néanmoins, ce billet n’envisage nullement d’établir un deuxième avis sur son film que l’on trouvera, de toute façon, parfaitement analysé ici.

En l’espèce, il ne s’agit pas de « descendre » un homme, journaliste de profession, dont la démarche jusqu’au-boutiste vise, depuis des années, à dénoncer les dérives d’un système politico-médiatique. A ce titre, je dois saluer la persévérance du bonhomme qui, en 1998 avec son Pas vu Pas pris, s’en prenait déjà aux grands médias nationaux et ses têtes de gondoles cathodiques. Visiblement rien n’aurait changé, à commencer par Carles lui-même. Il demeure toujours ce personnage haut en couleur plutôt sympathique continuant, vaille que vaille, son travail de sape contre le système médiatique. Peu importe que TF1, par l’intermédiaire de Patrick LeLay (ancien président directeur général de la chaine), ai reconnu phrase à l’appui sa fonction première : « Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau disponible ».

A vrai dire, le problème est ailleurs et ne vise pas la logique de sa démarche, au demeurant fort légitime, mais plutôt son statut. En effet, Pierre Carles n’est pas un marginal au sens premier du terme puisqu’il se définit lui-même comme un Don Quichotte de l’investigation. En le voyant travailler, je me dis qu’il ressemble au prototype de l’électron libre, sorte de père fouettard déambulant hors des sentiers battus avec comme seul attirail sa caméra de poche et son franc-parler. Comme un  inébranlable chevalier blanc, Monsieur Carles joue de la voix – in et off –, use et abuse de la caméra cachée, savoure ses moqueries ou les pièges qu’il tend aux puissants, délivre quelques belles contradictions, se répète, fatigue, se met continuellement en scène et, pour finir, cultive l’autocritique. Du bel art, à n’en pas douter. Mais vain. Comme un uppercut qui n’atteindrait jamais sa cible ou si peu.

Mais que lui manque t-il pour faire mouche ? De l’audace ? Assurément non. De l’impertinence ? Non plus. De liberté ? Encore moins puisqu’il ne dépend d’aucune rédaction. Il semblerait, comble du comble, qu’il lui manque ce que, précisément, il s’évertue à vitupérer sans défaillance aucune depuis des années: la puissance médiatique, cette « vitrine » télévisuelle capable de toucher, de sensibiliser ou de moduler à loisir les masses dormantes que nous sommes. De fait, il tourne en rond comme un lion en cage, roule des yeux et fomente des stratagèmes invraisemblables pour réussir à obtenir des réponses à défaut de véritables scoop. Son message se retrouve brouillé du simple fait d’être ce qu’il est devenu : un paria du journalisme institutionnel. Les portes se sont jadis fermées, les illusions avec. Mais pas le sens du devoir ni le goût de l’affrontement dans ce besoin de démêler le mensonge de la vérité. Même si nous sentons poindre, à l’occasion, une pointe d’abattement entre deux interviews, deux missions coup de poings, deux documentaires, deux prises de parole. Passagère, elle souligne la difficulté de son combat, la rudesse d’un engagement plus ou moins habilement restituée à l’image et la latitude d’expression qui lui reste. A n’en pas douter celle-ci devient de plus en plus étroite. Allons bon, Pierre Carles se serait-il perdu définitivement dans sa propre virtualité journalistique ?

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Miramax met la clé sous la porte

Posté par geoffroy, le 2 février 2010

Après 30 ans d'existence le célèbre studio Miramax n'est plus. Disney a décidé de fermer cette "entité" couteuse et peu rentable au grand dam des 80 salariés qui y travaillaient.

Créé par les frères Weinstein en 1979 afin de donner une chance aux nouveaux talents de la scène américaine peu ou jamais distribués par les majors, le studio, malgré des débuts difficiles, réussit son pari vers la fin des années 80. Sexe, mensonges et vidéo remporte la palme d'or au festival de Cannes et fait connaître le studio dans le monde entier. Outre Soderbergh, la firme produira Sheridan (My left Foot), Gus Van Sant, Minghella et un certain Quentin Tarantino avec son cultissime Reservoir Dog (1992).

Les temps sont durs et en 1993 les frères doivent revendre leur studio à Disney. La diversification s'opère pour le pire et le meilleur. Deux axes sont alors développés: les films à "oscars"produits par Miramax/Disney avec pour tête de gondole Le Patient Anglais, Will Hunting, Chicago, Gangs of New-York ou encore Neverland et les films de genre via une filiale appelée Dimension Film. Celle-ci nous fera découvrir Scream, Sin City, Spy Kids ou encore les Scary Movie.

La légende raconte que c'est autour du film de Michael Moore, Fahreinheit 9/11 (2004), que le torchon fut définitivement brulé entre les Weinstein et le PDG de Disney de l'époque, Michael Eisner. Les fondateurs historiques claquent la porte et s'en vont créer la Weistein Compagny qui, malgré de gros soucis financiers, est toujours debout. Depuis le 29 janvier 2010 ce n'est, hélas, plus le cas pour un studio devenu au fil des ans incontournable. Une page se tourne, un certain type de cinéma aussi.

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Les films produits par Miramax

2000-2009 : Les 10 Palmes d’or

Posté par vincy, le 22 décembre 2009

decennie.jpg

L'Europe est la grande puissance dominatrice du palmarès cannois. Seulement deux films venus des Etats-Unis. Les Dardenne ont ajouté une deuxième Palme à leur filmographie. Von Trier, Moretti, Loach et Haneke, grands habitués de la Croisette et vétérans du 7e art d'auteur, ont conquis la récompense suprême, à force de sélections. Une prime à la classe... Finalement seuls le roumain Mungiu et le français Cantet font figure de révélation issue d'une nouveau genre de cinéma, entre documentaire et réalité, ce que représentent aussi très bien les deux Palmes américaines de Van Sant et Moore.

Côté public, il est intéressant de constater la suprématie d'un documentaire devant deux films français (mais un francophone) et une comédie musicale au casting international. Les quatre seuls millionaires. Notons que sans Palme, aucun de ces films n'auraient atteint de tels scores. 300 000 spectateurs pour un film roumain ou les presque 600 000 pour une oeuvre austère en noir et blanc, c'est, dans le contexte de cette fin de décennie, inespéré.

Voici les palmes avec leur box office français entre parenthèses.
2000 : Dancer in the dark (1 120 100)
2001 : La chambre du fils (598 437)
2002 : Le pianiste (1 400 000)
2003 : Elephant (616 771)
2004 : Fahrenheit 9/11 (1 979 186)
2005 : L’enfant (310 720)
2006 : Le vent se lève (876 370)
2007 : 4 jours, 3 semaines et 2 jours (297 558)
2008 : Entre les murs (1 500 677)
2009 : Le ruban blanc (550 000, encore en exploitation)

Venise 2009 : le festival se veut toujours politique…

Posté par vincy, le 7 septembre 2009

stone_chavez1.jpgCréé par Mussolini, Venise, pour expier le trauma, a toujours voulu s'innocenter en étant le plus politique des festivals. Cette année, le festival frappe fort.  La présence du sulfurueux président vénézuélien, Hugo Chavez, fait monter la tension dans une ville déjà à cran après les provocations de Silvio Berlusconi. Ce dernier avait joué les critiques de cinéma pour le film d'ouverture, Baaria, en  disant tout le bien qu'il en pensait. logique puisque le film avait été inancé par une de ses sociétés. En revanche, les artistes ont préféré manifester contre lui et ses coupes budgétaires dont souffrent le milieu culturel.

Chavez, quant à lui, est à Venise grâce à Oliver Stone. Le cinéaste américain présente un documentaire, South of the Border, traitant des changements politiques, principalement des dirigeants de gauche élus par le peuple, en Amérique latine. Son propos démarre avec l'élection en 1998 de Chavez. "La pauvreté a été divisée par deux, ce que reconnaît la Banque mondiale, et les progrès sociaux ont été énormes au Vénézuela", justifie Oliver Stone. "Il reste des problèmes, mais c'est un magnifique changement, un important phénomène historique dont on ne parle pas." Pour Chavez, le propos est plus ambivalent : "Oui, oui, il est possible de changer le cours de l'histoire. Ceci est une révolution pacifique, mais armée."

Pop corn et rébellion

Mais Venise a surtout mis en vedette le come-back de Michael Moore. Son documentaire, Capitalism, A Love story (en salles en France le 25 novembre), a fait forte impression. En revenant aux sources, et sans doute aussi parce qu'il ne peut plus critiquer la Maison Blanche, en bon supporter d'Obama, Moore a dénoncé l'impact des puissances financières sur le quotidien de ses concitoyens. Pour lui aussi tous les changements sont possibles. "On peut se révolter d'une bonne façon, sans violence, comme aux Etats-Unis en novembre dernier. (...) Qui aurait pensé il y a trois ans qu'un président afro-américain serait élu aux Etats-Unis? (...) Soyons des citoyens actifs! La démocratie n'estpas un sport de spectateurs, il faut y participer." Il va plus loin en prônant lui aussi une révolution économique. "Le capitalisme, c'est le mal et l'on ne réforme pas le mal, on l'éradique pour le remplacer par le bien pour tous: la démocratie."

Et puisque Venise s'intéresse au monde en pleine désagrégation, l'Afrique n'est pas loin. La réalisatrice française Claire Denis, qui est sélectionnée pour White Material, revendique sa vision non compassionnelle du continent noir. "Les sujets des luttes ethniques ou des enfants soldats en Afrique dont on parle beaucoup" sont "abordés souvent d'un seul bloc, soit très politisé soit très compassionnel, dans les documentaires". "Je ne pense pas mes films comme des réponses à des situations politiques", a précisé Claire Denis qui a écrit son film avec Marie Ndiaye, l'une des vedettes de la rentrée littéraire.

Venise 2009 : la compétition

Posté par vincy, le 30 juillet 2009

De Tornatore en ouverture au Van Dormael que personne ne voulait en passant par Chéreau, Akin et Moore, la sélection s'avère surtout renouvelée, en incluant des premiers films comme celui de l'ancien styliste Tom Ford. Etonnament la France est présente en force avec quatre films. Les américains envahissent aussi la lagune au détriment des cinémas d'Amérique latine complètement absents.

Baaria, Giuseppe Tornatore (ouverture)

Soul Kitchen, Fatih Akin

La Doppia Ora, Giuseppe Capotondi

Accident, Cheang Pou-Soi

Persecution, Patrice Chereau

Lo Spazio Bianco, Francesca Comencini

White Material, Claire Denis

Mr. Nobody, Jaco van Dormael

A Single Man, Tom Ford

Lourdes, Jessica Hausner

Bad Lieutenant: Port of Call New Orleans, Werner Herzog

The Road, John Hillcoat

Between Two Worlds, Vimukthi Jayasundara

The Traveller, Ahmed Maher

Lebanon, Samuel Maoz

Capitalism: A Love Story, Michael Moore

Women Without Men, Shirin Neshat

Il Grande Sogno, Michele Placido

36 vues du Pic Saint Loup, Jacques Rivette

Survival of the Dead, George Romero

Life During Wartime, Todd Solondz

Tetsuo The Bullet Man, Shinya Tsukamoto

Prince of Tears, Yonfan

Le documentaire politique n’est pas un acteur mais un révélateur

Posté par vincy, le 21 juillet 2009

rogeretmoi.jpgDans le Courrier International du 16 juillet, il est évoqué le nouveau film de Michael Moore, à venir sur les écrans cet automne (voir actualité du 11 juillet dernier), Capitalism : A Love Story. Titre évidemment ironique. 20 ans après son premier documentaire, Roger et moi, Moore ne peut que constater d’avoir su mettre en scène avant les autres les excès et les périls du Capitalisme, comme unique dogme économique (et même idéologique). Le résultat parle de lui-même Cette ville de Flint, déjà défigurée par la crise industrielle et notamment sa dépendance à l’égard de l’automobile, est aujourd’hui tant sinistrée (lire l’article de David Streitfeld traduit du New York Times) qu’elle envisage de raser des quartiers entiers et de les convertir en espaces verts.

Dans Newsweek, le documentariste James Scurlock lance que « Michael Moore a connu un immense succès sous George W. Bush mais ses documentaires n’ont jamais été suivis d’effets. » Et de justifier sa pique en citant Bowling for Columbine qui n’a jamais conduit l’Amérique à se passer des armes à feu. Mais Scurlock est de mauvaise foi en prenant ce genre d’arguments. Qu’il juge Moore comme un « justicier d’opérette » ou qu’il considère ses films comme « simplistes », c’est son droit. Sicko et même Farhenheit 9/11 ne sont pas exempts de défauts ni sur le fond ni sur la forme. Mais combien de documentaires ont réellement eut un impact sur la vie réelle, sur l’action politique ?

Dans le domaine des fictions, hormis, peut-être, récemment Indigènes et la honte infligée à la République Française concernant ses vétérans africains, peu de films ont réellement eut un impact immédiat sur notre société. Considérons le nombre de films plaidant contre la peine de mort aux Etats-Unis et admirons leur splendide échec à avoir convaincu la majorité des Américains… Souvenez-vous en France du documentaire acclamé, et contreversé, Le cauchemar de Darwin : combien de consommateurs regardent la provenance de leur poisson surgelé ?

Pourtant, fictions comme documentaires ont une utilité. Que les documentaires flirtent avec le divertissement ou que les fictions s’imprègnent de réalité, peu importe. Ils éveillent les consciences, ovurent des portes, attisent la curiosité, révèlent des faits ou des situations révoltantes ou oubliées. C’est là leur limite. Mais aussi le prix de leur liberté artistique et intellectuelle. Les réalisateurs restent en effet des artistes, engagés, impliqués dans leur époque ou leur société. Mais des artistes. Ce ne sont pas des juges, des politiciens, ou encore des militants associatifs. Ils ne servent qu’à éclairer ce que nos civilisations laissent dans l’ombre ou souhaitent cacher, ou tout simplement ne voient pas. Aux autres d’agir.

Capitalism : A Love Story, titre ironique du nouveau Michael Moore

Posté par vincy, le 11 juillet 2009

Deux ans après le mitigé Sicko, le documentariste Michael Moore va essayer de nous faire réfléchir en nous faisant rire avec Capitalism : A Love Story. Titre évidemment très ironique. Les Américains le découvriront le 2 octobre 2009 en salles. Soit un an jour pour jour après le vote du Sénat américain en faveur du prêt de 700 milliards de $ pour sauver Wall Street.

Moore axe toute sa communication sur l'aspect romantique de son film : "il y a tout : de la luxure, de la passion, de la romance et 14 000 jobs en moins chaque jour. C'est un amour interdit, de ceux qui n'osent pas dire son nom." C'est ainsi qu'il définit notre relation au capitalisme. Capitalismessaiera de mettre en rapport la domination des entreprises - et leur motivation à ne plus se cntrôler dès qu'on leur parle de profit - sur la vie des citoyens ordinaires du monde entier. Au fur et à mesure des événements, Moore a préféré à se concentrer sur l'impact de la crise financière.

Paramount a les droits de distribution internationaux mais n'a pas encore confirmé une date de sortie en France.

Cannes : les films américains attendus sur la Croisette

Posté par MpM, le 28 février 2009

Dès lors qu'il s'agit de cinéma américain, pour un festival, il s'agit de garder une juste mesure entre glamour et cinéphilie. A Cannes, les Etats-Unis ne sont jamais ni absents, ni anecdotiques, représentant à peu de choses près 20% de la compétition officielle et presque la moitié des séances de prestige, sans pourtant donner l'impression d'être la seule voie possible. Après les chocs cinématographiques du Che et de Two lovers, on compte largement sur Thierry Frémaux et son équipe pour dénicher les équivalents 2009 parmi la pléthore de longs métrages d'ores et déjà pressentis (et espérés) sur la Croisette.

ingloriousbasterds1.jpgIndéniable favori numéro 1, Quentin Tarantino, l’enfant chéri du Festival, qui avec son projet ambitieux (Inglourious basterds) et son casting de folie (Brad Pitt, Samuel L. Jackson, Maggie Cheung, Mélanie Laurent, Diane Kruger...) semble avoir une place d'ores et déjà réservée en Sélection officielle. A l'heure actuelle, la vraie question ne serait d'ailleurs pas : "le film sera-t-il à Cannes ?" mais "sera-t-il en compétition ou en séance de minuit ?". Plus compliqué qu'on ne le croit, la présidente du jury cannois, Isabelle Huppert, ayant été pressentie pour jouer dans le film avant de finalement refuser pour des raisons peu claires... On la voit mal devoir maintenant juger de la qualité finale.

D'autres habitués de la compétition cannoise pourraient être de nouveau de la partie, à commencer par les frères Coen (A serious man), Jim Jarmusch (The limits of control), Steven Soderbergh (qui a même deux films à proposer : The girlfriend experience et The informant avec Matt Damon) et Michael Moore. Mais ils devront faire face à la concurrence de cinéastes moins fréquemment sélectionnés et qui présentent peut-être l'avantage de donner une impression de changement, à défaut de renouveau. On pense ainsi à Francis Ford Coppola (Tetro) qui n'est pas venu à Cannes depuis des années ou encore à Terry Gilliam (The imaginarium of Dr Parnassus, le dernier rôle d’Heath Ledger) dont chaque nouveau film est une promesse excitante. Sans oublier Todd Solondz (Forgiveness), Neil Jordan (Ondine), Richard Kelly (The box) et George A. Romero (Island of the dead) qui font office d'alternative séduisante et non négligeable. On pense aussi à à Ang Lee (Taking woodstock, sur le concert mythique) qui a toujours préféré Venise, mais qui vient d'être nommé Président du jury à la Mostra italienne. Il est impossible qu'un président de jury présente en plus son film en compétition.

Parmi les étrangers travaillant à Hollywood, on peut enfin espérer la venue d'Alejandro Amenabar (Agora) qui met en scène Rachel Weisz dans le rôle de la philosophe antique Hypatie et de Jane Campion (la seule réalisatrice à détenir une Palme d'or) avec Bright star, un film sur le poète britannique John Keats.

Et quid des grosses machines présentées à Cannes en avant-première pour le divertissement des festivaliers ? Après Indiana Jones IV et Kung-fu panda, la barre est placée un cran plus haut que d'habitude, mais Terminator renaissance (de McG) avec Christian Bale apparait comme un choix logique. Quant à Harry Potter et le Prince de sang mêlé, ce serait indéniablement un sacré coup médiatique. En tout cas plus plausible que GI Joe, le réveil du cobra ou Transformers la revanche, les deux autres blockbusters de l'été...

On peut aussi rêver : Up de Pixar?

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A suivre : les autres continents en course pour la Palme d'or

Cannes : les films européens qui pourraient monter les marches

Posté par MpM, le 27 février 2009

Berlin terminé, les Oscars décernés… pour s’occuper, la profession n’a plus qu’à lorgner du côté de Cannes et des films qui, s’ils étaient prêts à temps, pourraient faire sensation sur le tapis rouge. La liste est longue et parfois fantasque, mais certains noms reviennent avec une vraie constance. Sûrement de quoi amuser Thierry Frémaux qui, comme chaque année, va au cours des deux mois qui viennent découvrir au fil des articles de journaux ce qu’il est censé aimer ou détester.

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Aux réalisateurs français déjà cités (voir notre article du 18 janvier), se sont peu à peu ajoutés l’incontournable Bruno Dumont (Hadewijch), Marina de Van (Ne te retourne pas, déjà pressenti en 2008) et Gaspar Noe (Soudain le vide), trois réalisateurs susceptibles de susciter une vraie bonne polémique comme la Croisette en est friande. Dans un genre très différent, certains parlent du documentaire de Nicolas Hulot, The titanic Syndrome tandis qu'en outsiders, on voit bien Stéphane Brizé (Mademoiselle Chambon, adapté d'un roman de Eric Holder) ainsi qu' Albert Pereira Lazaro et son complice Emmanuel Klotz pour le film d'animation Les lascars.

Déjà venus, Tony Gatlif (Liberté), Alain Resnais (Les herbes folles) et Cédric Kahn (Les regrets) pourraient enfin faire également partie des prétendants présentés aux sélectionneurs du Festival. On l'a compris, le choix final risque d'être particulièrement complexe... d'autant que, traditionnellement, seuls trois ou quatre films français figurent en compétition.  Même avec la possibilité d'un "repêchage" en "séance spéciale" ou dans le cadre de la section "Un certain regard", la majorité des longs métrages envisagés ne fera pas le voyage, et cela indépendamment de toute considération artistique.

Almodovar, Loach, Von Trier, Mungiu...

Il ne faut pas croire que la sélection s'annonce plus facile dans le reste de l'Europe. Même parmi les "fidèles", voire les déjà palmés, un tri drastique va s'imposer. De Pedro Almodovar (Los abrazios rotos, avec Peneloppe Cruz) dont on ne compte plus les tentatives de remporter la Palme à Ken Loach (Looking for Eric, sur et avec Eric Cantonna) qui l'a reçue en 2006, ils sont tous prêts : Lars von Trier (Antichrist avec Willem Dafoe et Charlotte Gainsbourg), Fatih Atkin (Soul kitchen, une comédie avec Morritz Bleibtreu), Michael Haneke (Le ruban blanc), Cristian Mungiu (Palme d’or 2007 pour 4 mois, 3 semaines, 2 jours qui revient avec Tales from the golden age, sur la Roumanie communiste), Marco Belloccio (Vincere), Bela Tarr (The Turin horse), Andreas Arnold (Fish tank), Danis Tanovic (Triage)...

Toutefois, la surprise pourrait aussi venir de ceux qui n'ont jamais connu les honneurs de la compétition ou même du Festival : l'Italien Michele Placido (Il grande sogno), l'Autrichienne Jessica Hausner (Lourdes), l'Islandais Dagur Kari (The good heart), l'Allemand Matthias Glasner (This is love, sur la prostitution enfantine en Thaïlande) ou encore le film d'animation nordique, Metropia, dirigé par Tarik Saleh.

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A suivre : les films nord-américains attendus sur la Croisette