La Rochelle: Hitchcock, Tarkovski, Cantet, Laurel & Hardy, et quelques pépites cannoises au programme

Posté par vincy, le 11 juin 2017

Du 30 juin au 9 juillet, le Festival International du film de La Rochelle célèbrera sa 45e édition. L'événement s'ouvrira avec Barbara de Mathieu Amalric, primé à Un certain regard, et se clôturera avec Jeune femme de Léonor Seraille, Caméra d'or. Le Festival de Cannes sera aussi représenté d'autres films comme 120 battements par minute, Grand prix du jury, Carré 35, En attendant les hirondelles, Gabriel et la montagne, Happy End, Kiss and Cry, Makala, Un beau soleil intérieur, Une femme douce, Vers la lumière et The Square, la palme d'or de cette année.

Trois rétrospectives feront le délice des festivaliers: l’intégrale des courts et longs métrages du cinéaste russe Andreï Tarkovski, 33 film d'Alfred Hitchcock, soit tous ses films muets, tous ses films anglais et dix de ses chefs-d’œuvre américains et un éclairage sur l'œuvre du réalisateur grec Michael Cacoyannis, sept fois en compétition à Cannes et mondialement connu pour son Zorba le grec.

Cinq hommages offriront un panorama du cinéma mondial contemporain: une intégrale des courts et longs métrages de Laurent Cantet, Palme d'or avec Entre les murs, dont le nouveau film, L'atelier, sera le point d'orgue, les longs métrages du colombien Rubén Mendoza, 11 films de Volker Schlöndorff, dont une version "director's cut" de sa Palme d'or, Le tambour, les quatre films du japonais Katsuya Tomita, dont l'avant-première de Bangkok Nites, et trois longs du roumain Andrei Ujica.

La Rochelle fera aussi un focus sur le cinéma israélien, en 16 films parmi lesquels deux docus de Silvina Landsmann, Le Journal d’un photographe de mariage, Le Policier et L’Institutrice de Nadav Lapid, Room 514 de Sharon Bar-Ziv, Mr Gaga, sur les pas d’Ohad Naharin de Tomer Heymann et Mountain de Yaelle Kayam.

Comme chaque année, le festival présentera aussi des classiques (La Ciociara, Le Journal d'une femme de chambre, L’Empire des sens, Le Festin de Babette ...), un grand programme "Retour de flamme" (10 films muets de Laurel et Hardy accompagnés au piano par Serge Bromberg), ainsi qu'une journée dédiée à Jean Gabin et une nuit consacrée à Arnold Schwarzenegger, ou encore un hommage à Bruno Coulais, le compositeur de musique de films, qui fera sa Leçon de musique.

Finissons par les deux expos: Les Moomins qui débarquent à la Médiathèque Michel Crépeau de La Rochelle, du 3 juillet au 30 septembre (entrée libre) et des affiches originales de films d’Alfred Hitchcock à la tour de la Lanterne, du 1er juillet au 12 juillet.

Le réalisateur de Zorba le Grec, Michael Cacoyannis : fin de crédit (1922-2011)

Posté par vincy, le 25 juillet 2011

Le cinéaste chypriote-grec Michael Cacoyannis (ou Michel, ou encore Mikhalis ou même Mihalis Kakogiannis) connu pour l'immense succès de son film Zorba le Grec en 1964 est mort aujourd'hui à Athènes à l'âge de 89 ans. Il était hospitalisé depuis 10 jours.

Il a été nommé trois fois aux Oscars pour Zorba le Grec (meilleur film, réalisateur et scénario). Le film avait aussi été cité pour l'interprétation masculine d'Anthony Quinn, et avait reçu trois statuettes : second rôle féminin pour Lila Kedrova, direction artistique et image. Zorba le Grec est l'adaptation du roman de l'auteur grec Nikos Kazantzakis et a traversé le temps grâce à la bande originale de Mikis Théodorakis.

Il s'agit d'un des plus grands cinéastes grecs. De 1954 à 1977, 7 de ses films ont été sélectionnés au Festival de Cannes (dont il avait été membre du jury en 1959) : Réveil du dimanche, Stella femme libre, La fille en noir, Fin de crédit, L'épave, Electre et Iphigénie. Electre et Iphigénie furent aussi nommé à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère. Da

Il avait reçu, entre autres prix, le Grand prix des Amériques pour l'ensemble de sa carrière au festival des films du monde de Montréal en 1999.

Cacoyannis a commencé sa carrière dans le théâtre londonien, comme acteur puis metteur en scène. Il débuta sa carrière de réalisateur en 1954 avec Le réveil du dimanche. Le réalisateur dirigea les grandes figures du cinéma grec : Melina Mercouri, Elli Lambeti et surtout Irène Papas à de nombreuses reprises. Mais son succès lui permit aussi de flirter avec Hollywood. Outre le casting international de Zorba (avec Quinn, Alan Bates, Papas), il enrôla Candice Bergen (Le jour où les poissons sont sortis de l'eau), Katharine Hepburn, Vanessa Redgrave et Geneviève Bujold (Les Troyennes), ... Dans Sweet Country, il réunit Jane Alexander, Carole Laure, Franco Nero, Randy Quaid, Jean-Pierre Aumont et Pierre Vaneck.

Il réalise son dernier film en 1999 : La cerisaie, avec Charlotte Rampling, Alan Bates, Gerard Butler et Katrin Cartlidge.

"Je garde mes yeux ouverts et je m'inspire de pièces classiques, qui sont mes amies, ou de faits réels. Il n'y a aucun trait commun à travers mon oeuvre parce que je n'essaye pas d'offrir mon intimité au monde. Chaque fois que je fais un film, j'ai une inspiration. Je ne les fais pas pour ajouter une ligne à mon CV" expliquait-il dans sa profession de foi.

Attiré par la tragédie et les révoltes, les désillusions et l'attirance de la folie, Cacoyannis était aussi capable de filmer des purs moments de grâce, de comédie ou de danse. Il faisait le pont entre le néoréalisme émergeant en Italie et un classicisme dans ses sujets, mélangeant souvent la Grèce antique avec la Grèce "moderne". Il a influencé des cinéastes comme Theo Angelopoulos.

Son apogée coïncide avec celle du cinéma grec, qui produisit jusqu'à plus de cent films par an dans les années 60, lorsque le Festival du film de Thessalonique fut créé, avant de connaître le déclin de la période où le pays fut dirigé par les dictateurs.

Cacoyannis continua de tourner, à l'étranger, de mettre en scène au théâtre. Il adapta même Zorba en comédie musicale à Broadway. Il a créé en 2004 une Fondation caritative à son nom dans le but d'aider, préserver et promouvoir les arts du Théâtre et du cinéma.