Le dernier voyage de Patrick Grandperret (1946-2019)

Posté par vincy, le 10 mars 2019

Patrick Grandperret est décédé à l'âge de 72 ans samedi 9 mars. Le réalisateur, né le 24 octobre 1946, laisse derrière lui 7 longs métrages. Après avoir été Photographe de plateau et assistant réalisateur, il commence sa carrière avec le documentaire Courts circuits en 1981, partageant ainsi sa passion pour la moto (il participa au début des années 70 à la Coupe Kawasaki et réalisa plusieurs films documentaires sur la moto et la voiture), avant de passer à la fiction avec Mona et moi en 1989, avec Denis Lavant et Antoine Chappey. Il reçoit alors le Prix Jean Vigo pour ce récit de débrouilles et de musique punk-rock new yorkaise.

Pourtant, c'est avec des productions familiales qu'il va se faire un nom au cinéma. En 1993, il signe L'enfant lion, adaptation cinématographique du roman Sirga la lionne de René Guillot,produite par Luc Besson qui aborde la traite des enfants en Afrique. Un succès avec 1,25 million d'entrées. Il enchaine avec Le maître des éléphants en 1995, toujours adapté d'un roman de René Guillot, et cette fois-ci produit par Francis Bouygues. Le film, qui séduit 700000 spectateurs, avec Jacques Dutronc, le ramène en Afrique, cette fois-ci autour du braconnage des animaux sauvages. Ce sont ses deux plus gros succès en salles.

Il change de registre en 1996 avec un film policier entre France et Maroc, Les victimes, où il retrouve Jacques Dutronc, qui croise Vincent Lindon, Florence Thomassin et Karin Viard. Dix ans plus tard, il filme Meurtrières, d'après un scénario jamais tourné par Maurice Pialat. Le film reçoit le Prix du président du jury Un certain regard à Cannes. Dix ans plus tard, avec sa fille Emilie, il co-réalise son dernier long, Fui banquero, avec Robinson Stévenin, Antoine Chappey et Pierre Richard, comédie franco-cubaine où là encore le héros essaie de se reconstruire, thème central de son œuvre.

Par ailleurs, Patrick Grandperret a eu de multiples casquettes, restant fidèle à certains grands noms du cinéma français. Dans les années 1970, il a été assistant réalisateur sur Le Voyage de noces de Nadine Trintignant, La Dentellière de Claude Goretta, Passe ton bac d'abord et Loulou de Maurice Pialat, Le Maître-nageur de Jean-Louis Trintignant et Deux lions au soleil de Claude Faraldo. Il a également produit le grand film de Claire Denis, Beau travail (en 2000), toujours en lien avec l'Afrique. Entre deux longs, il réalisait surtout des films pour la télévision (Inca de Oro, Couleur Havane, Commissaire Valence, Commissaire Moulin, Suite noire, Victor Sauvage...), des courts métrages et des films publicitaires.

On l'a aussi vu en acteur, notamment dans J'ai pas sommeil de Claire Denis ou Mischka de Jean-François Stévenin.

En 2016, la Cinémathèque française avait consacré une rétrospective à cet "artisan bricoleur, motard et voyageur, producteur passionné" au "parcours vagabond et mystérieux". Le cinéma de Patrick Grandperret est voyageur et familial, histoire de transmission et récit initiatique. Humain dans le regard, mais avec cette ligne de fuite invitant sans cesse à découvrir de nouvelles sensations et de nouveaux horizons.

Cannes 2015: Nespresso organise un « Top Chef » du 7e art

Posté par cynthia, le 27 avril 2015

Durant le Festival de Cannes, Nespresso ne sera pas seulement le fournisseur de caféine des journalistes accrédités dans le Palais. La marque préférée de George Clooney et Jean Dujardin mettra aussi à l’honneur la gastronomie et le cinéma.

Du 14 au 23 mai 2015, à Cannes, Nespresso organisera la 2ème édition des dîners «Les chefs font leur cinéma» avec Yves Camdeborde, Christophe Dufau & Florent Ladeyn. Pour la réalisation de ce concept singulier, Nespresso invite ces 3 grands chefs à devenir les réalisateurs de dîners sur le thème du cinéma. Chacun d’entre eux s’inspirera d’un film qui a marqué l’histoire du Festival de Cannes pour imaginer un scénario en 5 plats, afin d'allier nourriture et septième art et ainsi émoustiller les papilles des 60 convives attendus autour d’un décor original qui (re)plongera dans l’univers du film.

C'est ainsi que l'on pourra déguster le plat d'Yves Camdeborde (Le Comptoir du Relais Saint Germain, Paris) s'inspirer de Sous le soleil de satan de Maurice Pialat (Palme d’Or au Festival de Cannes 1987), ou encore de Christophe Dufau (Les Bacchanales, Vence – 1* Michelin) du documentaire Le Monde du silence de Jacques-Yves Cousteau et Louis Malle (Palme d’Or au Festival de Cannes 1956) et enfin du chef Florent Ladeyn (L’Auberge du Vert Mont, Boeschepe – 1* Michelin) du film Les 400 coups de François Truffaut (Prix de la mise en scène Festival de Cannes 1959).

Si vous n'avez pas la chance d'être sur la croisette, sachez que Nespresso organise un jeu concours (sur son site web dédié) afin de remporter un séjour pour deux (montée des marches, nuit dans un palace de la Croisette et dîner gastronomique Les Chefs font leur cinéma).

Enfin, rappelons que la Berlinale dispose, de son côté, d'une sélection cinéma et gastronomie.

Record de fréquentation en 2012 pour la Cinémathèque française

Posté par vincy, le 3 janvier 2013

La Cinémathèque française a atteint un niveau record de fréquentation en 2012 : avec 720 000 spectateurs ou/et visiteurs, l'institution devient l'un des lieux culturels les plus fréquentés de France. Il s'agit d'une spectaculaire augmentation de 40% par rapport à 2011!

L'Exposition Tim Burton a largement contribué à ce succès puisque l'événement a attiré la moitié de cette fréquentation avec 352 000 visiteurs. Un record pour la Cinémathèque. L'autre exposition annuelle, Les Enfants du Paradis, accompagnée de la rétrospective intégrale des films de Marcel Carné, n'a reçu que 34 000 visiteurs/spectateurs depuis son ouverture en octobre. Il faut dire que le contexte muséal est complexe avec une forte concurrence cet automne à Paris, notamment dû à des expositions au succès phénoménal comme Dali à Pompidou ou Hopper au Grand Palais.

De plus, on note que ce sont les cinéastes cultes comme Burton mais aussi Kubrick l'année d'avant qui séduisent le plus grand nombre de visiteurs. La diversité de l'offre doit cependant être maintenue, en alternant ces grands noms fédérateurs et des expositions plus pointues, souvent liées au patrimoine. Cette année, la Cinémathèque a prévu une expositions "Maurice Pialat, Peintre & Cinéaste" (18 février - 7 juillet 2013), la très attendue "Le monde enchanté de Jacques Demy" (10 avril - 4 août 2013) et celle à l'automne de "Pasolini Roma" (automne 2013).

Par ailleurs, ses activités proposées par le service pédagogique - enfants, groupes scolaires, étudiants et adultes - ont accueilli 60 000 participants (+ 15 % par rapport à 2011).

A cela s'est ajouté la première édition du Festival International du film restauré, "Toute la mémoire du monde". La 2ème édition aura lieu en novembre 2013.

Lumière 2011 : Gérard Depardieu sous le soleil de Pialat

Posté par Morgane, le 9 octobre 2011

Samedi 8 octobre, Gérard Depardieu, le monstre sacré de ce Festival Lumière 2011, est arrivé à Lyon et a couru de salle en salle pour présenter différents films.

C’est à 16h qu’on l’a retrouvé au Pathé Bellecour pour la présentation de Sous le soleil de Satan de Maurice Pialat. Accompagné de Gustave Kervern, Benoit Delépine et Albert Dupontel, rapidement rejoints par Xavier Giannoli. La petite discussion introductive était donc, comme vous pouvez l’imaginer, très instructive mais aussi très drôle.

Gérard Depardieu a tout d’abord rendu hommage à la diversité du festival disant que ce n’était pas seulement un festival, mais « de l’amour ». Quant à Gustave Kervern et Benoit Delépine, ils sont revenus sur l’épisode de tournage avec Pialat, ce dernier ayant en effet tourné dans un sketch de Groland, Toc toc toc, dont le principe était de jouer mal le mieux possible. À Pialat de dire : « non, vous pouvez mieux jouer mal ».

Concernant Sous le soleil de Satan, Gustave de Kervern trouve que ce film a une puissance autre que Des hommes et des dieux. « C’est une énorme interrogation sur la foi, le Bien, le Mal, un film d’une intensité folle, à la fois très minimaliste et exigeant. » Pour lui, les scènes qui restent sont celles où Gérard Depardieu marche dans la campagne, comme quoi « le cinéma peut être très simple finalement. »

Pour Xavier Giannoli, Sous le soleil de Satan est « un des plus grands chefs-d’œuvre du cinéma, non pas français mais mondial. » Xavier Giannoli à qui Maurice Pialat a dit un jour « qu’il aurait voulu faire les films de Renoir filmés par Carné. »

Et Gérard Depardieu de revenir sur le poing levé de Maurice Pialat lors du festival de Cannes 1987 qui n’était en réalité qu’un poing de victoire.

La Remise du Prix Lumière

Le soir même s’est déroulée à l’Amphithéâtre du Centre des Congrès la Cérémonie de la Remise du Prix Lumière 2011. Succédant à Clint Eastwood et Milos Forman, c’est au monstre sacré du cinéma français qu’il a été remis cette année à l’issue de la projection du superbe La Femme d’à côté de François Truffaut.

Bertrand Tavernier lui a rendu un hommage rempli de paroles admiratives pour une carrière aussi longue et aussi belle finissant sur cette phrase : « je pense qu’il y a eu des dizaines de metteurs en scène qui ont connu de grands moments où ils ont été heureux grâce à Gérard Depardieu. »

La star du soir est alors montée sur scène sous un tonnerre d’applaudissements où nombreux acteurs, cinéastes, personnalités du 7e Art étaient présents pour remettre le prix à Gérard Depardieu qu’il a reçu des mains d’une Fanny Ardant très timide. Arrivé après la projection d’un petit film retraçant la grande filmographie de Gérard Depardieu, ses premiers mots ont été, toujours avec un grand sourire de bon vivant, « ça sent le sapin ». Puis, parlant de son métier d’acteur, des réalisateurs, il a remercié Lyon : « merci à Lyon pour ce prix et aussi d’avoir un si beau festival et des gens qui aiment tant le cinéma, qui aiment aussi le sens de la fête car le cinéma, ça se partage. » Pour finir par ces quelques mots : « on fait un métier formidable et vous, spectateurs, c’est extraordinaire le métier que vous faites en regardant les films. »

Cannes : la première palme française depuis … 6 ans!

Posté par vincy, le 26 mai 2008

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Je me souviens. Daniel Toscan du Plantier, juste avant son décès, m'avait demandé de l'appeler pour avoir un droit de réponse sur une critique assez virulente à l'encontre des César. Cette année-là, Le pianiste était dix fois nommé au César, au même titre que n'importe quelle oeuvre française. Adrien Brody emportera même le César du meilleur acteur pour sa prestation 100 % anglophone. Daniel Toscan du Plantier m'expliquait ainsi que Le Pianiste était produit majoritairement par des français et qu'il pouvait ainsi concourrir au même titre que Amen ou 8 femmes.

Le Pianiste, film français par ses capitaux, tourné en Allemagne, retraçant un fait historique en Pologne : c'est l'Europe qui "veut" ça. L'argument de Toscan du Plantier était juste. Et depuis, Ecran Noir qualifia ce film comme français.

Tout comme Roman Polanski est un cinéaste français. Né à Paris, il a acquis la nationalité en 1976 et réside dans la capitale. Aussi sommes-nous étonnés que tous les médias majeurs (chaînes de télévision, presse quotidienne nationale, radios) considèrent depuis 1987 que Maurice Pialat est le dernier français à avoir reçu la Palme d'or (Sous le soleil de Satan). Ces médias qui se lamentaient d'un fossé de plus de vingt ans! Ces médias qui considéraient le film de Polanski comme une palme polonaise... Même Wikipédia reproduit l'erreur.

Laurent Cantet et son film Entre les murs est donc la deuxième palme d'or de la décennie. Encore une et on aura fait aussi bien que dans les années 60!