Claude Lelouch en tournage avec Dujardin, Dalle, Hallyday, Foly, Perez et Seigner (entre autres)

Posté par vincy, le 6 juillet 2016

Claude Lelouch est en tournage depuis lundi, dans la région de Beaune, réputée pour ses vignobles. Pour son 46e film, Chacun sa vie et son intime conviction, le réalisateur a rassemblé un casting très varié (mais pas forcément signe de diversité), entre stars du cinéma, de l'humour et de la chanson, couples déjà vus au 7e art et couples sur scènes, habitués du réalisateurs et nouveaux venus.

Jean Dujardin, Elsa Zylberstein et Christophe Lambert, déjà à l'affiche de son dernier film, Un + Une, son plus gros succès depuis 1996, seront cernés par Johnny Hallyday (Salaud, on t'aime), Thomas Dutronc (fils de Jacques qui avait joué dans Les Bons et les Méchants), Béatrice Dalle (La belle histoire), Mathilde Seigner, Antoine Duléry, Julie Ferrier, Gérard Darmon, Audrey Dana, Déborah François, Francis Huster, Philippe Lellouche, Vanessa Demouy, Michel Leeb, Jean-Marie Bigard (And now... Ladies and Gentlemen), Rufus, Nadia Farès, Zinedine Soualem, Marianne Denicourt, Liane Foly, Stéphane De Groodt, Pascal Elbé, Vincent Perez, Isabelle Pasco, Chantal Ladesou et l'avocat Eric Dupond-Moretti (ce qui change un peu de Bernard Tapie).

Un soleil, chacun son ombre.

L'histoire optimiste (car selon lui on surdramatise le malheur) sera décomposée en 13 rounds (son chiffre porte-bonheur). Une seule séquence, la finale, réunira tous les comédiens vers la mi-août. Il sera question de "12 hommes, 12 femmes, et 12 signes du zodiaque mais d'un seul soleil, et chacun son ombre. Leurs histoires se mêlent et s'entrecroisent autour d'un festival de jazz dans la capitale du vignoble bourguignon, Beaune. Un jour, la vie les rassemble pour juger un homme, et ils doivent faire appel à leur intime conviction" explique le réalisateur au Parisien. "Ces histoires tirées de faits divers seront reliées les unes aux autres. Pour moi, la vie est un grand procès, qu'on le veuille ou non, dont on attend tous le verdict, la mort. C'est ce procès que je vais essayer de filmer."

Le tournage de ce film "heureux" a lieu dans les Ateliers du cinéma de Beaune, son école, dont quelques élèves participeront au film. On peut imaginer ce film à Cannes en 2017. Mais d'ici là, il sera occupé à accompagner la célébration des 50 ans de sa Palme d'or et à être président du jury de Dinard fin septembre.

Bowling : la Bretagne ça vous gagne (ou pas)

Posté par cynthia, le 17 juillet 2012

bowling catherine frot mathilde seignerSynopsis : L’histoire se passe à Carhaix. En plein coeur de la Bretagne. Un petit hôpital, une maternité paisible. Pas beaucoup d’accouchements. Mathilde, sage-femme, Firmine, puéricultrice, et Louise, propriétaire du Bowling de Carhaix y vivent, heureuses et amies. Catherine, DRH, y est envoyée pour restructurer l’hôpital et surtout fermer à terme la maternité qui perd de l’argent. Quatre femmes dont l’âge, la personnalité, les origines sont différentes et qui vont pourtant former un quatuor fort en humanité et en humour pour défendre cette maternité. La vie, l’amour, l’amitié, la Bretagne et... le bowling !

Notre avis : Bowling est une petite comédie à la française. L'amitié fait figure de valeur étalon, aux côtés de la fraternité et du patriotisme. Et bien sûr il s'agit de bowling, de boules, de quilles...

Les trois bretonnes passionnées par ce sport font équipe avec la nouvelle DRH, bien bourgeoise, bien parisienne afin de remporter le championnat. Clichés? Figurez-vous que c'est adapté d'une histoire vraie. Le film de Marie-Castille Mention-Schaar retrace la passion de ces femmes ont tenté d'empêcher la fermeture de la maternité de leur ville.

Les décors sont étudiés et caricaturaux : un appartement riche et parisien orné de statue artistique de mauvais goût face aux petites bicoques bretonnes entourées par la végétation ou l'art de passer de l'étouffement à la bouffée d'air frais.

Catherine Frot excelle dans le rôle de la parisienne perdue, toujours prompte à critiquer son voisin breton. La scène de son arrivée commence d'ailleurs par une blague stéréotypée, que cette dernière raconte dans le but de s'intégrer. Un vrai paradoxe qui rappelle le contraste entre son personnage et celui des autres. Ca ne va pas beaucoup plus loin... Sa solitude sert également d'élément antagoniste face à la solidarité bretonne. En Province, c'est connu, tout le monde est plus heureux. La bonne humeur y est. Mais elle n'est pas forcément contagieuse pour le spectateur.

Reste que les situations sont parfois émouvantes et drôles. Cet hymne au service public et à l'entraide se noie hélas dans le sirop. Les bons sentiments sont appréciés mais on aurat aimé quelque chose d'un peu moins naïf.

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Un film de Marie-Castille Mention-Schaar
avec Catherine Frot, Mathilde Seigner, Firmine Richard et Laurence Arne

César 2012 : record d’audience pour une cérémonie longue et ratée

Posté par vincy, le 25 février 2012

Le palmarès, qui ne peut pas nous satisfaire évidemment, n'aura pas surpris grand monde - hormis peut-être la défaite de Maïwenn dans la catégorie réalisateur et le triomphe d'Omar Sy face à Jean Dujardin dans a catégorie acteur. Ces 37e César ont offert peu de moments mémorables durant les 2h45 de cérémonie au Théâtre du Châtelet. Pourtant Canal Plus a rassemblé 3,9 millions de téléspectateurs, soit 18% d'audience. Un record d'audience, et plus d'un million de téléspectateurs supplémentaires par rapport à l'an dernier.

La soirée commençait relativement bien avec un montage où l'animateur Antoine De Caunes, pas mauvais mais un peu tiède, s'incrustait dans quelques films césarisables (mais pas tous, hélas) et une transition entre la séquence de danse de Polisse à l'écran puis sur la scène, avec JoeyStarr et ses quelques pas de danse au public. Puis tout a déraillé. Des présentations trop longues, des textes mal rythmés, pas très bien écrits (les gags s'éternisaient) offrant de grands moments de solitudes aux intervenants, ont plombé l'ambiance. Malgré le talent de certains, difficile de rattraper ces baisses de tempo. D'autant que les discours des gagnants étaient souvent maladroits, peu inspirés et l'émotion manquait souvent.

Sans compter quelques dérapages en direct (Mathilde Seigner gâchant le César de Michel Blanc en faisant acte de favoritisme pour JoeyStarr), une série de présentations ratées (mention spéciale à celle d'Alexandre Astier) ou des plantages involontaires (qui pouvait comprendre le franglais de Michel Gondry quand il rendait hommage à Kate Winslet?).

On sauvera cependant quelques séquences :  l'arrivée sur scène de Kate Winslet (quelles formes), le beau montage en l'honneur d'Annie Girardot, la vanne sur Megaupload, deux trois discours (Michel Blanc, Omar Sy, la monteuse de Polisse), l'humour décalé de Sara Forestier, le clin d'oeil de Valérie Lemercier, la surprise rédemptrice de Mathieu Kassovitz (qui avait enflammé Twitter en insultant les Césars, comme Dany Boon les avait critiqué violemment avant de venir en remettre un). On peut aussi avoir été charmé par la tentative de Julie Ferrier de nous faire rire avec le dressage d'animaux...

L'intervention la plus drôle fut sans conteste celle de Laurent Lafitte, génial Maître de Cérémonie des Molières l'an dernier, et qui nous aura fait regretté de ne pas être celui des Césars cette année : en remettant le César du meilleur film étranger, il commence à égrainer la liste des nommés dans la catégorie du meilleur français dans une actrice américaine (avec une forte connotation sexuelle assez réjouissante, vidéo).

Reste le côté "fashionista". On ne jouera pas les critiques capillaires (le roux de Bérénice Bejo) ou vestimentaires (la robe de Carmen Maura). Mais notons cette année que les décolletés étaient plongeants. Un défilé de seins était offert à tous les regards (et certaines poitrines auraient affolé le téléspectateur si l'écran était en 3D : Aure Atika, Valérie Bonneton, Sylvie Testud, Kate Winslet ...). C'est sans doute l'explication à ce record d'audience digne de Miss France.

La guéguerre de La guerre des boutons

Posté par redaction, le 6 septembre 2011

Un nouveau doublon dans le monde du cinéma voit le jour. Et ce n’est ni le premier, ni le dernier. Deux films  avec la même histoire, deux dates de sorties proches (14 et 21 septembre), même titre et même budget (13 millions d'euros, et sans doute un peu plus pour accélérer les délais de post-productions)... Les différences sont sur le générique : deux réalisateurs aux itinéraires différents et des acteurs connus d'un côté comme de l'autre. Deux films que l’on pourrait dire jumeaux. Mais des jumeaux dont la dualité soulève et même fabrique le duel.

Course de vitesse

D’un côté, un film de Christophe Barratier, produit par Thomas Langmann (producteur de Astérix aux Jeux Olympiques), avec Guillaume Canet, Kad Merad, Gérard Jugnot, ou encore Laetitia Casta. Du lourd en cinéma. Le cinéaste de la France du passé (Les Choristes, Faubourg 36), celui d'une carte postale jaunie et nostalgique au service d'une machine de guerre populaire... La (nouvelle) Guerre des boutons est à peine terminée (le tournage s'est arrêté en août) qu'elle est déjà prête à sortir en salles (le 21 septembre).

Et de l’autre, un film de Yann Samuell, plus habitué à la comédie romantique et les rapports entre générations comme L'âge de raison et Jeux d'enfants), produit par Marc du Pontavice (producteur de Gainsbourg, vie héroïque), avec Alain Chabat, Fred Testot, Mathilde Seigner et Eric Elmosnino. Registre un peu plus populaire, quoique. Premier lancé (en production), premier tourné, premier sorti : le 14 septembre.

A l'origine, les deux films étaient prévus pour l'hiver 2012, puis avancés à l'automne 2011, pour finalement se faire leur guerre en pleine rentrée scolaire, rivalisant en affichage publicitaire et en marketing. Si pour l'instant personne ne parle des films, les médias se font une joie de traiter le sujet sur le mode de la rivalité... Lequel finira à poil?

La plus célèbre adaptation du roman de Louis Pergaud (de son titre complet La guerre des boutons, roman de ma douzième année) est celle de Yves Robert, réalisée en 1962, et produite par Claude Berri, père de Thomas Langmann. Barratier et Samuell n'étaient même pas nés. Ce n’était cependant pas la première. En effet, la toute première adaptation de ce roman au cinéma fût réalisée en 1936 par Jacques Daroy et s’intitule La Guerre des gosses (où l’on y retrouve Charles Aznavour). Sans oublier une version québécoise, La guerre des tuques, en 1984.

Cette histoire de gamins et de conflits semble traverser le temps. A la manière d’un arbre, l’histoire voit les époques et les générations évoluer. La guerre des boutons, une histoire indémodable ou un passé révolu et regretté?

Pourquoi un (double) renouveau de cette histoire au cinéma d’un seul coup? Tout simplement parce que les droits du film tombent dans le domaine public. Et ce n’est pas la règle du “premier arrivé, premier servi” qui a prôné pour en refaire une version (enfin deux) 21ème siècle. Les deux producteurs (et les scénaristes associés à ce sale coup) ont un lien affectif avec l'histoire (ou le film) et ont trouvé des financements (TF1, Canal +...) : tout le monde les a aidés à persévérer!

Cependant, en aucun cas, il ne s'agit d'un remake du film culte et populaire de Robert puisque seule Danièle Delorme, la veuve du cinéaste, en a possède les droits. Certaines répliques du film ne seront donc pas entendues dans les nouvelles versions. Pourtant, le fameux "Si j'aurais su, j'aurais pas venu" se serait monnayé très très cher!

"Le premier qui a tiré a gagné" - Mathilde Seigner

Une guerre d’égo plus qu’une guerre de boutons. Une guerre de producteurs où les réalisateurs ne sont que des pantins aux ordres d'un concept. Aucun ne veut capituler. C’est à qui fera le plus d’entrées. Au risque d'avoir deux perdants au bout du compte. Le vrai gagnant pourrait être celui qui séduit les enseignants. On imagine mal les deux nouveaux films recevoir le même accueil que celui de Robert, prix Jean Vigo en 1962, avec ses 9,89 millions d'entrées. Elle pourra être revue en salles, à l'occasion d'une ressortie le 12 octobre en version restaurée.

Mais historiquement, lors de ce genre de doublons, le deuxième film devient vite le "maudit". Valmont après Les liaisons dangereuses, Coco Chanel & Igor Stravinsky après Coco avant Chanel, Robin des Bois en deux versions hollywoodiennes en 1991, Infamous après Capote, et bientôt deux films sur Blanche-Neige...

Et c'est vrai que La guerre des boutons de Samuell semble là encore la mieux partie : première à sortir, casting plus familial (Chabat, Seigner), multiples avant-premières (160 au total), partenariat avec Gulli... Typiquement le film dont les moins de 12 ans peuvent faire le succès, accompagnés de leurs parents. Celui de Barratier mise sur une plus grosse machinerie marketing, mais dispose de quelques faiblesses : un casting connu des adultes mais peu des enfants (hormis Merad), des affiches plus noires, plus sombres,  et une sortie une semaine plus tard.

Même si la presse voyait les films aboutis, la critique ne ferait pas la différence.

Cette guéguerre révèle avant tout un appauvrissement artistique et financier du cinéma français : il y a peut-être mieux à faire avec 13 millions d'euros, qu'un "remake" et surtout deux "remakes" simultanés. Les projets ne manquent pas, et les scénarios brillants et originaux non plus.

Balasko kidnappée par Seigner et Foïs

Posté par vincy, le 23 avril 2011

C'est l'histoire d'une mère, Josiane Balasko, qui se fait kidnappée par ses deux filles, Mathilde Seigner et Marina Foïs. Trio détonnant. La mère est coupable d'avoir été indifférente et les deux progénitures vont la forcer à les aimer.

Alexandra Leclère aime les situations conflictuelles au sein des familles. Après Les soeurs fâchées et Le prix à payer, la voilà qui s'apprête à tourner Maman, du 9 mai au 11 juillet, entre Paris et la Bretagne. Josiane Balasko est aussi productrice de cette comédie au budget moyen qui sera distribuée par Wild Bunch.

Cannes 2010 : Dany Boon annonce ses retrouvailles avec Christian Carion

Posté par vincy, le 19 mai 2010

Christian Carion avait présenté Joyeux Noël, avec Dany Boon, à Cannes en 2005 (hors compétition). Ils vont refaire équipe pour La guerre de l'eau, thriller dans la veine d'Erin Brockovich. Boon, qui fera ses premiers pas dans le genre dramatique, sera accompagné de Mathilde Seigner.

Trésor : la débandade

Posté par benoit, le 11 novembre 2009

TrésorL’histoire : Jean-Pierre et Nathalie s'aiment depuis cinq ans. Pour fêter cet anniversaire, Jean-Pierre offre à sa compagne un cadeau inattendu, un adorable bouledogue de quatre mois. Nathalie est folle de joie… 

Notre avis : Le bouledogue anglais est un genre de chien divinement hideux tout droit sorti du Moyen Age. Clébard à la du Guesclin, il ne cesse de ronfler, de péter et de bouffer vos pantoufles, vos slips, vos pieds de chaise à longueur de journée. Pour se faire pardonner, ce cochon à poil ras affiche une gueule ridée, un museau écrasé et trimballe un éternel regard de dépressif. Tout ce que j’aime ! Si, comme Nathalie (Mathilde Seigner), un Jean-Pierre (Alain Chabat) venait à m’offrir un gros bébé comme ça, je tomberais raide dingue. Me ferait appeler papa sur-le-champ. Peut-être même maman dans mes meilleurs jours !

C’est la seule chose à retenir de Trésor : les bouledogues. Malgré le triste contexte de cette comédie canine que l’on aurait aimé aimer ; il faut se rendre à l’évidence, le presque dernier opus de Claude Berri est consternant. Mathilde Seigner, la grande gueule du cinéma français qui n’a toujours pas trouvé la distance entre sa "nature très naturelle" et l’interprétation de ses personnages, la met en veilleuse pour une fois. Ça nous fait des vacances ? Même pas parce qu’il aurait fallu qu’elle aboie en chœur avec son cleps pour donner un peu de vie à ce pachyderme de film. Alain Chabat fait dans le minimum syndical et – intelligence oblige – s’en tire un peu mieux que sa partenaire. Quant à François Dupeyron, si bien parti avec Drôle d’endroit pour une rencontre, œuvre crépusculaire et hors norme de la fin des eighties, il n’en finit pas depuis de s’essouffler. Ce coup-là, il échoue comme une baleine agonisante sur la plage d’Ostende. À l’image de Nathalie et de Jean-Pierre, couple encore frais, mais au teint vert et aux poches sous les yeux perpétuellement gonflées (chapeau les maquilleurs !).

Si encore les protagonistes avaient eu la soixantaine ! Si leur progéniture s’était envolée depuis belle lurette du logis familial et « avait leur vie à eux » comme on dit ! Si Trésor se retrouvait alors en pleine crise de seniors ! Ah, Deneuve ! Ah, Dussolier ! Ah, les mêmes chiens ! Quel film cela aurait été !...  Enfin bref, je parle, je parle, mais c’est pas tout ça, faut que j’y aille. Maman te sort, mon amour ! Ben quoi ?... Papa, maman, c’est du pareil au même tout ça. De toute façon, même si j’ai pas de Jean-Pierre, j’ai mon gros Trésor à moi. Allez viens mon bébé, on va voir autre chose au cinéma !

Une semaine sur deux (et la moitié des vacances scolaires) : un LOL plus juste et plus drôle

Posté par Morgane, le 20 juillet 2009

unesemainesurdeux.jpg« - C’est quoi un type bien ? Tu sais ce qu’elle disait maman ? Sur dix mecs, y’a onze cons »

L’Histoire : Léa, douze ans, aurait aimé vivre dans une autre famille...Une famille où l'on ne se sépare pas, où l'on n'a pas deux maisons... une famille où sa mère la comprendrait mieux, où son père aurait un peu plus les pieds sur Terre et où son petit frère écolo ne lui reprocherait pas son temps passé sous la douche sous prétexte qu'il n'y aura bientôt plus d'eau sur la planète...Cette année-là, Léa entre en cinquième. Tandis que son père et sa mère tentent de reconstruire leur vie, elle va connaître son premier amour, celui qui bouscule les certitudes sur le monde, sur les parents, celui qui fait qu'on n'est plus jamais vraiment le même. Cette année-là, chacun va peu à peu retrouver son équilibre et s'ouvrir aux autres...

Notre avis : Une semaine sur deux (et la moitié des vacances scolaires) a un petit arrière-goût de LOL (laughing out loud). En même temps, des films sur une jeunesse ballottée par des adultes divorcés souvent plus paumés que leur progéniture, il en existe bien plus que deux. Mais les sorties de ceux-ci sont assez rapprochées pour que l'on fasse le lien entre eux. Comme dans LOL, on retrouve ici une jeunesse parisienne plutôt dorée, des parents divorcés, les premiers émois et amours de chacun, les voyages de classe (quand c’est pas l’Angleterre c’est le Mont Saint-Michel), les boums chez maman, les peines de cœur et une voix-off pour nous accompagner tout du long. À quelques traits près, les deux scénarii se ressemblent comme deux gouttes d’eau. Alors, prêtons-nous plutôt au jeu des différences.

Car, même si Une semaine sur deux ressemble à son grand frère, il en ressort plus drôle, plus juste et plus réaliste. Le film n’échappe pas à certains dérapages liés au genre du "teenage movie" lui-même. Mais les personnages d’Ivan Calbérac sont attachants et touchants, la jeune Bertille Chabert (Léa) en tête qui tient ici son premier rôle sur grand écran. Son petit frère Max (Jean-Baptiste Fonck) lui emboîte le pas en jeune écolo de 9 ans rêvant de travailler plus tard chez Greenpeace. Et à la place de Sophie Marceau, la très populaire Mathilde Seigner. Les dialogues sont souvent drôles et le film, guidé par la voix-off d’une jeune collégienne de 12 ans, semble beaucoup plus proche de la réalité que LOL, commenté par Lola qui semblait enfermée dans une véritable petite bulle dorée.

Une semaine sur deux n’est certes pas un film inoubliable mais il remplit très bien son rôle de bon et gentil divertissement.

Quelque chose a te dire : on connaît la chanson…

Posté par Claire Fayau, le 26 mai 2009

quelquechose.jpgL'histoire : La famille Celliers est une famille ordinaire : tous les membres qui la composent sont complètement timbrés. Mady, mère au foyer, la soixantaine éclatante, passe la majeure partie de son temps à dire des horreurs de ses deux filles et de son mari, Henry, ancien grand patron, être étrange qui régresse bizarrement depuis son départ à la retraite. Antoine, le frère aîné, chef d'entreprise incapable de gérer une société, enchaîne faillite sur faillite tandis qu'Alice, sa soeur, peint compulsivement, entre deux avortements, des madones dépressives et toxicomanes. Quant à Annabelle, infirmière dans une unité de soins intensifs, elle tente désespérément de sauver ses proches en leur prédisant l'avenir dans les cartes. Tout irait dans le meilleur des mondes chez les Celliers si Alice ne croisait pas "par hasard", un soir de déprime, Jacques, flic solitaire et désabusé.

Notre avis: Encore une comédie dramatique sur la famille. Rien de très nouveau sous le soleil avec cette énième variation de "Famille, je vous hais et je vous aime". Les fins psychologues trouveront le film  un brin prévisible, surtout si l’on fait attention aux "ficelles" qui tissent le récit . Et pourtant ce film choral détient un secret tellement gros, tellement alambiqué, qu'il engendre quelques dialogues quasi surréalistes. Les répliques sonnent juste dans la bouche d'acteurs sympathiques, ce qui fait le charme de ce film : le casting est impeccable, de Mathilde Seigner à Charlotte Rampling. Seul bémol : Olivier Marchal s’essayant à un autre registre a du  mal à convaincre en joli cœur. Il convainc beaucoup mieux en flic tristounet.

Quelque chose à te dire est un distrayant moment sur la filiation, ce qui se transmet de façon indicible. De quoi hésiter à se reproduire. Avec un happy-end moraliste :  une famille est plus épanouie et heureuse lorsqu'elle a crevé tous ses abcès et révélé ses secrets. Faute avouée… Evidemment, rien de nouveau sous le soleil.

Françoise ou la race des Seigner

Posté par benoit, le 17 octobre 2008

Françoise Seigner 446e sociétaire de la Comédie Française, Françoise Seigner, fille de Louis et tante d’Emmanuelle et de Mathilde, incarne avec rondeurs et énergie les grandes soubrettes de Molière. Orfèvre de l’art dramatique, elle met son expérience au service des oeuvres de Racine, Corneille, Carlo Goldoni, Nathalie Sarraute, Georges Bernanos, Italo Svevo, Henry James… Pendant vingt ans, Françoise Seigner met en scène et interprète Madame Gervaise du Mystère de la Charité de Jeanne d’Arc de Charles Péguy. Sans nul doute le rôle de sa vie. Elle s’est éteinte le 13 octobre à l’âge de quatre-vingt ans.

Chère Françoise,

Il y a une vingtaine d’années, vous animiez un stage d’art dramatique. Son thème : la modernité des classiques. Vous vous éloigniez alors de la Comédie Française que vous lapidiez à coup de phrases laconiques et acerbes. Au plus profond, très souffrantes.

Je m’étais retrouvé là dans des circonstances un peu particulières. Cherchant pour l’une de vos mises en scène un "jeune premier" - c’était encore le temps de ce genre absurde de ségrégation nommée "emploi" - vous m’aviez invité à travailler avec un autre comédien afin de choisir lequel vous conviendrait le mieux. Ce stage se transformait donc en audition. Ironie de ce métier qui n’en manque pas, il me semble que ni mon concurrent, ni moi n’avons été choisis et que votre projet n’a jamais vu le jour…

J’ai le souvenir de nombreux participants dont votre nièce Mathilde, déjà forte en gueule, au teint d’abricot et qui ressemblait à l’époque comme deux gouttes d’eau à Sophie Marceau. Mais le monstre sacré, c’était vous, car sur scène vous étiez sacrément, fabuleusement monstrueuse, Françoise. Comme dans une arène, vous réunissiez à vous seule l’expertise du toréador, la robustesse du taureau, la précision et la justesse de la banderille plantée.

L’emploi de jeune premier me posait des problèmes. Je vous avais fait part de mon horreur du larmoyant et du pathos. Alors, nous avons rigolé ensemble grâce à Molière. Vous dans Dorine, moi dans Cléante du Tartuffe. Vous m’avez soutenu, dopé de vos éclats tonitruants, gigantesques, surhumains. Soudain, phénomène physiologique oblige, des larmes sont nées de mes rires. D’un coup, la fureur vitale de votre regard s’est évanouie. D’une voix qui enrobait chaque mot de miel, vous avez soupiré en prenant la salle à témoin : "Eh bien, voilà. On en fera peut-être quelque chose de celui-là…" Grâce à vous, j’avais réussi à pleurer.

J’habitais déjà la planète cinéma. Vous, vous revendiquiez à tout craint l’universalité du théâtre. J’aimais vous asticoter. Vous ne manquiez jamais de râler, de grogner. Mais quand j’évoquais Truffaut qui vous avait offert le rôle de Madame Guérin, la gouvernante de L’enfant sauvage, vous murmuriez invariablement : "Ah, FrançoisAh, François…"

À la fin du stage, vous avez dressé le portrait de chacun des participants. Beaucoup tremblaient car, ignorante de la langue de bois mais toujours bienveillante, vous découragiez le plus motivé en lui certifiant que vos mots étaient moins cruels que la réalité du métier de comédien. Arrivé à mon tour, un rictus s’est dessiné sur votre visage de matrone diabolique à la Garcia Marquez. Prenant des temps de sociétaire, vous m’avez dit : "VousOh, vousC’est différentC’est autre choseC’est à part…" Vous aviez raison, Françoise, même s’il me fallut encore quelques années avant de comprendre que j’avançais claudiquant dans la lumière et que l’ombre m’éclairerait bien mieux.

Je viens d’apprendre que vous êtes partie. Où ça ? Au ciel comme on dit ?... Si c’est le cas, la prochaine fois que j’entendrai tonner, je me dirai : "Tiens, c’est LA SEIGNER, la reine des soubrettes, qui met de l’ordre dans les nuages telles Toinette, Dorine ou Frosine…" Et si jamais il se met à pleuvoir, alors j’éclaterai de rire. Promis. Je vous embrasse aussi fort que je vous remercie.