Isabelle Huppert et Louise Bourgoin entrent dans les ordres de Guillaume Nicloux

Posté par vincy, le 7 octobre 2011

Guillaume Nicloux, réalisateur de polars poisseux et décalés, va adapter La religieuse, de Diderot, à partir de janvier, selon le site Cineuropa. Isabelle Huppert, Louise Bourgoin, Pauline Etienne (Elève libre, Le bel âge, Qu'un seul tienne et les autres suivront) et Martina Gedeck (La vie des autres) rentreront dans les ordres.

Pauline Etienne (photo) incarnera Suzanne Simonin, jeune bourgeoise charmante au destin tourmenté et tragique, qui sera cloîtrée contre son gré dans un couvent. Elle se réconforte auprès de la mère supérieure hélas remplacée par une femme sadique (Louise Bourgoin). Suzanne est transférée dans un autre couvent dirigée par une autre mère supérieure, ambigüe (Isabelle Huppert). Suzanne prépare alors son évasion…

Le film sera tourné en Allemagne et près d'Aix-les-Bains, en Savoie. La musique sera composée par Max Richter. La production est assurée par Sylvie Pialat (Les films du Worso) et la distribution en France par Le Pacte.

L'histoire de Diderot avait déjà inspiré Jacques Rivette en 1966. La religieuse, sélectionné à Cannes et sorti en 1967, mettait en scène Anna Karina et Micheline Presle.

Clara: biopic historique, romantique, en musique, académique

Posté par Claire Fayau, le 11 mai 2009

clara.jpgL'histoire : En 1850,la pianiste et compositrice Clara Schumann accompagne son mari Robert et ses enfants à Dusseldorf . Après de longues et éreintantes années de tournée, Robert Schumann - célèbre compositeur et chef d'orchestre- doit y occuper un poste de directeur musical . Cependant, l'homme a du mal à supporter son angoisse face à l'orchestre et subit des crises de plus en plus fréquentes. Clara joue en public les morceaux de son mari avec un immense succès,contribuant ainsi à la popularité de ses œuvres. Lors de son dernier concert à Hambourg, elle fait la connaissance de Johannes Brahms, quatorze ans de moins qu'elle,dont le talent impressionne également son mari . Mais ce n'est pas seulement la virtuosité du pianiste qui, chez Brahms, séduit Clara...

Notre avis: La biographie musicale est une genre difficile. Cela peut être un  film à succès (Amadeus) comme devenir un film vite oublié (Antonio Vivaldi, un prince à Venise). Ici , le triangle amoureux et musical Robert Schumann / Clara Schumann/ Johannes Brahms est au centre de ce Clara, germanique, historique, romantiques et musiques mythiques .

Hélas, si on enlève la somptueuse reconstitution de l'époque, la beauté des costumes et les partitions de Schumann et de Brahms, il ne reste qu'un film maladroit qui récite, tel un bon élève, une leçon apprise d'une façon très (voire trop) appliquée, sans aucune prise de risque.

Où sont les sentiments exacerbés des romantiques du XIX ème siècle? Le triangle amoureux qu'on nous promet est à peine esquissé ! Les trois acteurs principaux semblent noyés dans cette reconstitution. De ce trio, c'est Clara, alias Martina Gedeck qui s'en sort le mieux dans ce rôle de femme orchestre à la fois musicienne, femme amoureuse, mère de famille nombreuse (6 enfants à l'époque du film, 8 au total!) .

Les chics types de Clara sont hélas un peu moins convaincants, même si Pascal Greggory possède le physique d'un artiste torturé comme Schumann. Malik Zidi est inégal en Brahms fantasque. Pourtant on aimerait l'aimer, Brahms... Est-ce le doublage qui fait que les dialogues sonnent creux?

Le film plaira, par fétichisme, aux mélomanes. Les autres spectateurs risquent de succomber à la berceuse de Brahms. Dommage, car la réalisatrice a travaillé sur ce film pendant douze ans, et partait d'une excellente intention : retracer la vie (pas toujours) en rose de cette Clara Schumann.