1917 de Sam Mendes : première claque visuelle de 2020 ?

Posté par wyzman, le 6 octobre 2019

Alors que l'année 2019 aura été marquée par le cannois Parasite et les vénitiens Ad Astra et Joker, le cru 2020 pourrait être tout aussi extraordinaire.

Film historique et blockbuster auteurisé

Le pitch de 1917 est simple : en pleine Première Guerre Mondiale, Schofield et Blake, deux jeunes soldats britanniques, se voient assigner une mission tout simplement impossible. Porteurs d’un message qui pourrait empêcher une attaque dévastatrice et la mort de centaines de soldats, dont le frère de Blake, ils se lancent dans une véritable course contre la montre, derrière les lignes ennemies.

Inspiré de faits réels (Sam Mendes tient cette histoire de son grand-père), 1917 est sans l'ombre d'un doute l'un des films les plus attendus de cette fin d'année aux Etats-Unis. Toujours bien informé sur le sujet, Collider l'imagine très bien dans la course aux Oscars tant le premier film de Sa Mendes post-007 Spectre semble s'approcher d'un jamais-vu jusque-là au cinéma. A l'instar de Gravity il y a quelques années, 1917 a sur le papier tout d'une claque visuelle. Fier de son expérience acquise sur Jarhead : la fin de l'innocence et Skyfall, Sam Mendes a ici disposé de 100 millions de dollars de budget de production pour réaliser son pari fou : tourner son film en plan séquence.

Dans Vanity Fair, il explique notamment : "C'était un choix fondamentalement émotionnel. Je voulais voyager chaque pas avec ces hommes pour respirer chaque souffle avec eux. Elle devait être viscérale et immersive. Ce qu'on leur demande de faire est presque incroyablement difficile. La façon dont le film est réalisé est conçue pour vous rapprocher le plus possible de cette expérience." Si Amblin a d'ores et déjà dégainé les behind the scenes pour nous conforter dans l'idée d'une expérience immersive, le film dispose avant tout d'un casting quatre étoiles.

Nouvelle génération et talents confirmés

Pour incarner les deux jeunes soldats, DreamWorks Pictures, Reliance Entertainment, New Republic Pictures, Neal Street Productions et Amblin Partners ont choisi George MacKay et Dean-Charles Chapman. Le premier, âgé de 27 ans, a fait ses preuves dans Pride et Captain Fantastic. Le second, âgé de 22 ans, est également loin d'être inconnu au bataillon puisqu'il incarnait Tommen Baratheon dans Game Of Thrones et sera prochainement à l'affiche du film Netflix Le Roi. 1917 réunit également une belle brochette de stars au CV impressionnant : Mark Strong, Andrew Scott, Richard Madden, Colin Firth, Benedict Cumberbatch.

Et bien que l'on apprécie de voir tous ces visages réunis dans un seul et même film, force est de reconnaître que l'équipe technique de 1917 mérite autant d'attention. Le scénario a été écrit par Sam Mendes et Krysty Wilson-Cairns, la femme à qui l'on doit la très bonne série horrifique Penny Dreadful. La photographie est signée Roger Deakins, l'homme à qui l'on doit les belles images de No Country for Old Men, The ReaderTrue Grit, Sicario et Blade Runner 2049. Et comme si cela ne suffisait pas, on ne saurait qu'être enthousiaste à l'idée de découvrir la bande originale composée par Thomas Newman (La Couleur des sentiments, Le Pont des espions, Le Monde de Dory).

Outre une prouesse technique, 1917 pourrait créer un consensus lors des prochains Oscars. Déjà salués par la critique, The Irishman, Jojo Rabbit, Marriage Story, Once Upon a Time in Hollywood et Parasite doivent s'attendre au pire face à un film de guerre inspiré de faits réels et réalisé par un homme dont les 7 films cumulent 23 nominations aux Oscars. Attendu aux Etats-Unis le 25 décembre prochain, 1917 sortira en France le 15 janvier 2020.

Sam Mendes commence le tournage de 1917

Posté par vincy, le 28 mars 2019

DreamWorks et Universal ont annoncé le début du tournage de 1917, nouveau film de Sam Mendes, et premier film du cinéaste depuis Spectre en 2015. Les prises de vue commenceront la semaine prochaine, en Angleterre et en Écosse.

Le casting réunit George MacKay (Captain Fantastic) et Dean-Charles Chapman (Game of Thrones) dans les rôles principaux, entourés de Mark Strong (qu'on verra dans Shazam! la semaine prochaine), Andrew Scott (Pride, Spectre), Richard Madden (la série Bodyguard sur Netflix), Daniel Mays (Vera Drake, Star Wars: Rogue One), Adrian Scarborough (Jean Christophe et Winnie), Jamie Parker (Walkyrie, Harry Potter et l'enfant maudit au théâtre), Nabhaan Rizwan (la série Informer sur Amazon), la française Claire Duburcq (dont c'est le premier film), ainsi que Colin Firth et Benedict Cumberbatch, actuellement admirable dans la série Patrick Melrose sur Canal +.

Le film, coécrit par le réalisateur avec Krysty Wilson-Cairns, relate la journée de deux jeunes soldats anglais pris dans la tourmente de la Première Guerre Mondiale.

Roger Deakins en sera le chef opérateur tandis que la musique sera composée par Thomas Newman, deux fidèles du réalisateur.

La sortie est calée pour le 25 décembre prochain aux Etats-Unis. Ce qui en fait un candidat potentiel pour les Oscars.

Sam Mendès a été oscarisé en tant que réalisateur pour American Beauty.

Kristin Scott Thomas passe derrière la caméra

Posté par vincy, le 6 février 2017

kristin scott thomasIl y a deux ans, elle voulait se mettre en retrait en tant qu'actrice (lire l'article du 2 février 2014). Kristin Scott Thomas revient... en tant que réalisatrice. La comédienne fera ses premiers pas derrière la caméra avec le drame romantique The Sea Change annonce Rocket Science, la société en charge des ventes internationales du projet.

Le tournage est prévu cette année entre le Royaume Uni et l'Europe.

Kristin Scott Thomas partagera l'affiche avec Mark Strong (Zero Dark Thirty, Kingsman, La taupe). L'adaptation du roman d'Elizabeth Jane Howard (publié en 1959, inédit en France) a été écrite par Rebecca Lenkiewicz (Ida).

La comédienne incarnera Lilian et Strong sera son époux Emmanuel. Il s'agit de l'histoire d'un groupe de gens qui réévalue la mort, l'amour et les connections humaines lorsqu'ils se retrouvent sur une île grecque isolée. Emmanuel, dramaturge londonien à succès, et Lilian, femme complexe et spirituelle, sont mariés depuis des années mais leur couple est en crise et l'arrivée d'une jeune fille curieuse et franche, Alice, va révéler l'étendue de leurs problèmes.

Dans le communiqué annonçant le projet, Scott Thomas explique que "Sidney Pollack [lui] a dit que les acteurs sont naturellement de bons cinéastes et je veux faire un film pour continuer ma trajectoire en tant que conteuse. The Sea Change pose une question à laquelle j'ai essayé de répondre à travers mes rôles: quelles sont les raisons qui causent les émotions et les difficultés de l'amour? Je veux faire un film qui a de la profondeur,de l'humour et de la beauté."

Depuis Suite française, Scott Thomas n'a tourné que deux films: The Party de Sally Potter, qui est en compétition à Berlin cette année, et Darkest Hour, film historique de Joe Wright, avec John Hurt, Gary Oldman et Ben Mendelsohn.

Fin de tournage mouvementé dans une Tunisie bouleversée pour La soif noire

Posté par vincy, le 19 janvier 2011

La révolte tunisienne risque de ne pas faire les affaires du producteur Tarak Ben Ammar, neveu de l'épouse de l'ancien président Habib Bourguiba. Exilé en France depuis que sa tante a été répudiée par le régime de l'époque, il a pu revenir en grâce auprès du pouvoir tunisien, dans son pays de coeur, au début des années 2000 grâce à son portefeuille et ses relations : ainsi il fait venir le tournage de Star Wars dans le sud-tunisien. Copropriétaire de la chaîne de télévision Nessma (avec Silvio Berlusconi), actionnaire principal du groupe Éclair, fondateur du groupe Quinta Communications (distributeur, spécialiste en post-production), il a aussi lourdement investit dans les studios de cinéma d'Hammamet, l'Empire Studios, qui s'étendent sur 10 hectares pour accueillir les productions internationales les plus massives. C'était ici que furent tournés en leurs temps Le Messie de Rossellini, Les Aventuriers de l'arche perdue de Spielberg, Jésus de Nazareth de Zeffirelli, La Dernière Légion de Doug Lefler, Pirates de Roman Polanski ... Il en a fait le QG des tournages des séries des télévisions et des plus importants budgets cinématographiques italiens de Silvio Berlusconi comme Baaria, de Giuseppe Tornatore.

Cependant, ces liaisons dangereuses risquent de lui coûter cher.

Actuellement, son principal souci n'est pas la fuite de son "ami" Zine el Abidine Ben Ali. Il a beau jeu sur Europe 1 (hier matin) de trouver "salutaire" la révolte tunisienne. Mais ce proche des princes des Emirats et d'Arabie Saoudite a bénéficié des décisions de Ben Ali, notamment en 2004 quand il a pu lancer sa chaîne de télévision. Si aujourd'hui il se félicite de cette "révolution populaire exceptionnelle" et s'il justifie sa ferveur en soulignant qu'il a donné la parole sur sa chaîne de TV à des opposants et des journalistes censurés, il aurait aussi signé une pétition en août 2010 appelant Ben Ali à un nouveau mandat en 2014. Mais c'est aussi vrai que sa chaîne de télévision a été la première à diffuser des images du soulèvement dans la rue.

Face à ses paradoxes, Ben Ammar  a envoyé un communiqué de presse, voulant sans doute rassurer ses partenaires financiers sur sa production actuelle, La soif noire (Black Gold), de Jean-Jacques Annaud (voir actualité du 18 mai 2010). Manière de dire : "tout va bien, Madame la Marquise" et de protéger ses intérêts en Tunisie. D'autant qu'avant la révolte, il avait déjà du gérer le délicat problème d'un décès de figurant sur le plateau, en novembre.

40 millions d'euros, la Warner et Universal en distributeurs internationaux et un casting hollywoodien (Antonio Banderas, Tahar Rahim, Freida Pinto, Mark Strong) : voilà l'un des films les plus périlleux de l'année.

Les émeutes révolutionnaires ont "officiellement" peu affecté le tournage. Le clap de fin devait être donné il y a quelques jours. Finalement, il a pris un peu de retard. Deux jours selon le producteur, qui devraient servir à des scènes intérieures.

Si Pinto est restée sur place, Banderas en a profité pour quitter la Tunisie, pour raisons professionnelles. Et avec Ben Ammar, ils ont été contraints à un "plan média" très select, là encore pour rassurer, et se mettre dans le bon camp.

Ironiquement le film traite des conflits de la Péninsule Arabe au moment de la découverte de l'or noir, quand tradition et modernité, religion et capitalisme commençaient à s'affronter.

Le tournage a donc continué, vaille que vaille, vendredi (quand Ben Ali s'est enfui) et samedi avant d'être interrompu en début de semaine, pour reprendre jeudi 20 janvier. Les équipes n'étaient pas coupées des événements, mais la pression était suffisamment intense pour ne pas se déconcentrer. Antonio Banderas a déclaré il y a quelques jours à CNN, sur son lieu de travail, qu'il espérait une issue pacifique et que le pouvoir prendrait en compte les aspirations de ces jeunes générations qui feront la Tunisie de demain. "Il faut qu'ils croient en eux et il faut qu'ils se battent pour ça."

Kick-Ass : le super-héros pas ordinaire

Posté par kristofy, le 21 avril 2010

kick-ass"Pourquoi personne n’essaye d’être un super héros ?"

L’histoire : Dave Lizewski est un adolescent gavé de comics qui ne vit que pour ce monde de super-héros et d'incroyables aventures. Décidé à vivre son obsession jusque dans la réalité, il se choisit un nom - Kick-Ass - se fabrique lui-même un costume, et se lance dans une bataille effrénée contre le crime. Dans son délire, il n'a qu'un seul problème : Kick-Ass n'a pas le moindre superpouvoir... Le voilà pourchassé par toutes les brutes de la ville. Mais Kick-Ass s'associe bientôt à d'autres délirants copycats décidés eux aussi à faire régner la justice. Parmi eux, une enfant de 11 ans, Hit Girl et son père Big Daddy, mais aussi Red Mist. Le parrain de la mafia locale, Frank D'Amico, va leur donner l'occasion de montrer ce dont ils sont capables...

Notre avis : Disons le tout net : Kick-Ass avait le potentiel d’être un phénomène qui casse la baraque, mais au final ça ne casse pas des briques. Cependant, même si la déception se fait sentir, le film est tout de même un réel petit plaisir qu’il serait dommage de bouder.

On a tous l’envie d’être un super-héros, mais j’étais juste invisible pour les filles. 

On a tous été plus ou moins imprégné des images de Superman, Batman, Spiderman (voir même de Wonderwoman, Catwoman…) et autres personnages qui sont pour la majorités issus des comics américains avant d’être une mine d’or pour des adaptations au cinéma. La figure du super-héros fait partie de la culture populaire, alors autant ne pas l’ignorer et en profiter pour une histoire contemporaine. C’est dans cette optique que l’auteur Mark Millar et le dessinateur John S. Romita Jr ont imaginé Kick-Ass : un adolescent d’aujourd’hui bien dans ses baskets et mal dans sa peau qui voudrait faire comme les super-héros de son imaginaire. Un déguisement acheté sur internet et le tour est joué, si l’habit ne fait pas le moine il fait justicier. Le banal Dave Lizewski joue au pas très brillant Kick-Ass, dont le seul pouvoir est celui de s’attirer de gros ennuis…

J’étais un type normal, sans araignée radioactive.

L’enjeu était de transposer (presque) toutes les particularités de cette aventure dessinée sur grand-écran au cinéma. Le réalisateur britannique Matthew Vaughn (qui fut le complice de l’exubérance de Guy Ritchie) a développé le projet en collaboration même avec les auteurs du comic-book.

Si le film Kick-Ass est plutôt fidèle à la bande-dessinée d’origine, il semble tout de même s’en éloigner pour se rapprocher des clichés des autres films américains de super-héros, au point de ne devenir qu'une parodie du Spiderman de Sam Raimi. Un adolescent timide se découvre de l’assurance dans les vêtements d’un super-héros, va combattre le méchant et en bonus pourra embrasser la jolie fille. Ici dans Kick-Ass la plupart des acteurs principaux (Aaron Johnson, Christopher Mintz-Plasse, Mark Strong) apparaissent en fait eux-mêmes comme les parodies des personnages qu’ils doivent jouer. Il y a aussi du Robert Rodriguez des mauvais Spy Kids, (on aurait préféré les influences de Edgar Wright et de Takashi Miike). Matthew Vaughn a su quand même donner toute la dimension héroïque aux différentes scènes de combats qui rythment efficacement le film et qui sont particulièrement réussies et inventives. Mais là encore les scènes d’action auraient gagné plus d’impact sans quelques musiques regrettables (le thème du film 28 jours plus tard, une reprise passable de la ‘Bad reputation’ de Joan Jett) qui diminuent leur intensité.

Sans pouvoir pas de responsabilité, sauf que ce n’est pas vrai. 

Dave Lizewski est bien de son époque : il est branché sur YouTube et il compte ses amis virtuels sur MySpace, il attend la fin de Lost et il va voir au cinéma The Spirit (super-héros de Frank Miller). Et curieusement on a du mal à s’attacher à sa nullité. On se détourne de lui encore plus quand arrivent dans l’histoire deux autres personnages : la gamine qui se transforme en Hit-Girl et qui est entraînée par son papa Big Daddy déguisé en Batman de pacotille. Nicolas Cage et la jeune Chloë Grace Moretz collent tellement bien à leurs personnages qu’ils éclipsent carrément le héros Kick-Ass . Nicolas Cage interprète un père qui rumine sa vengeance, et ici il joue de manière idéale avec le ridicule de son allure. Il provoque d’ailleurs la réplique la plus intéressante : "un justicier masqué n’est-il pas un tueur en série ?" Et c’est la fillette de onze ans qui vole la vedette à tout le monde, présente dans toutes les séquences les plus cools où elle cascade dans tout les sens avec une arme à la main. Kick-Ass peut aller se rhabiller, la véritable héroïne du film c’est Hit-Girl !

Kick-Ass était la promesse d’un grand film qui botte les fesses mais c’est devenue une petite comédie ‘in your face’. En cas de succès au box-office la fin est ouverte pour une hypothétique suite (‘Hit-Girl kick ass 2 ’ ?), cependant la jeune Chloë Grace Moretz (graine de star vue dans 500 jours ensemble, et les remakes de Amityville, The Eye, Morse…) risque d’être bientôt trop grande pour son personnage. Too Bad (girl).