Cannes 2017 : nos retrouvailles avec David Lynch

Posté par MpM, le 25 mai 2017

On était prêt à aller beaucoup plus loin que Cannes pour retrouver David Lynch derrière une caméra, et accessoirement découvrir la 3e saison (attendue près de 25 ans) de Twin Peaks. Et finalement c'est bien sur la Croisette qu'aura lieu l'avant-première des deux premiers épisodes de la nouvelle série, juste avant sa diffusion sur Showtime et Canal Plus.

Le réalisateur américain, qui n'a plus tourné pour le cinéma depuis 2006 (Inland Empire), à l'exception de quelques courts métrages et d'un documentaire sur la méditation transcendantale, est un ancien habitué du Festival, avec lequel il a tissé une relation bien particulière.

C'est en 1990 qu'il fait sa première apparition à Cannes, certes identifié comme un réalisateur singulier et presque expérimental (Eraserhead), mais également auréolé d'une nomination aux Oscars et de plusieurs prix pour Elephant man et Blue velvet. Le relatif échec de l'adaptation du Dune de Frank Herbert en 1984 est déjà oublié.

Sailor et Lula est donc sélectionné en compétition et, pour un "coup d'essai", c'est un coup de maître avec Palme d'or à la clef, décernée par le jury de Bernardo Bertolucci. Il faut reconnaître qu'il y a dans le 5e long métrage de Lynch tous les éléments constitutifs de son cinéma si singulier: une atmosphère étrange, des personnages venimeux et troubles, une sensualité exacerbée, des références au film de genre comme au Magicien d'Oz... et une réappropriation toute personnelle de l'ensemble.

Au même moment, Lynch triomphe sur le petit écran avec la série Twin Peaks créée avec Mark Frost, et qui révolutionne durablement le genre. Pendant deux saisons, les spectateurs se rongent les sangs en suivant cette enquête policière pour le moins atypique dans la ville imaginaire et trouble de Twin Peaks. Savoir qui a tué Laura Palmer ne calme nullement les fans qui réclament une suite. Ils auront droit à un prequel, le long métrage Twin Peaks, Fire walks with me (1992), justement sélectionné à Cannes en 1992. Mais une 3e saison de la série culte semble compromise.

David Lynch fait à nouveau le voyage à Cannes avec Une histoire vraie en 1999, un road-movie tendre et léger en tondeuse en gazon qui tranche avec toute son oeuvre, puis le somptueux et trouble Mulholland drive en 2001, qui constitue sa dernière sélection en compétition.

Cette année-là, il remporte un Prix de la mise en scène (ex-aequo avec les frères Coen pour The Barber) qui ressemble à un lot de consolation. Le jury mené par Liv Ullman lui a (injustement) préféré le drame familial La chambre du fils de Nanni Moretti. C'est pourtant le polar inquiétant et mystérieux de Lynch qui a marqué les esprits. Pendant des mois, les esprits s'échauffent pour tenter de percer à jour les passages les plus cryptés du film.

L'année suivante, il préside le jury cannois et décerne la Palme au Pianiste de Roman Polanski. Dès lors, il se fait plus rare sur la Croisette comme ailleurs. On le retrouve dans le documentaire Films de minuit : de la marge au courant principal de Stuart Samuels (en séance de minuit en 2005) puis dans le film collectif Chacun son cinéma en 2007, dont il réalise un segment à l'occasion du 60e Festival. Il aura donc fallu attendre dix ans pour le retrouver sur le tapis rouge cannois, comme un retour aux sources.

Au fond, David Lynch aurait-il eu une telle aura sans Cannes ? Dans quelle mesure la Palme d'or de 1990 a-t-elle contribué à son succès ? C'est évidemment difficile à dire, mais on a l'intuition que les deux parties ont trouvé leur intérêt dans cette relation. Lynch en recevant une consécration par ses pairs, élevant son cinéma hybride au rang de cinéma d'auteur noble, le Festival en montrant sa capacité à faire une place à une nouvelle vague de réalisateurs plus audacieux et singuliers (Soderbergh, les Coen, Tarantino...).

C'est encore le cas cette année puisque Cannes s'offre le buzz lié au retour de la série culte, tout en surfant sur l'intérêt exponentiel et non démenti pour ce genre fictionnel depuis maintenant plus de dix ans. A l'heure où certains s'offusquent de retrouver Netflix en compétition, la présence cannoise de la série Twin Peaks parait, elle, complètement légitime. L'annonce n'a même pas vraiment surpris tant il était évident pour tout le monde que Cannes ne pouvait pas passer à côté de ce grand retour lynchien.

Alors, à quoi faut-il s'attendre ? Le mystère plane évidemment autant autour de ce nouveau Twin Peaks qu'à l'intérieur de la ville elle-même. David Lynch lui-même n'en dit pas grand chose : "certaines choses ont changé, d'autre restent identiques". On sait malgré tout qu'il s'agit bien d'une suite, réalisée par le cinéaste himself, et qu'elle est censée se passer effectivement 25 ans après les événements originaux. Le casting impressionnant compte notamment Kyle MacLachlan qui reprend son rôle de Dale Cooper, mais aussi des stars comme Naomi Watts, Monica Bellucci ou Tim Roth.

Vu le twist d'envergure sur lequel s'achevait le dernier épisode, on peut s'attendre à peu près à tout. Et c'est pour ça que l'on est aussi impatient de ces retrouvailles cannoises. D'autant qu'elles pourraient bien être les dernières sur la Croisette, Lynch ayant avoué au Sydney morning telegraph qu'il ne reviendrait probablement jamais au long métrage.

Twin Peaks revient

Posté par vincy, le 6 octobre 2014

série twin peaks david lynch

La chaîne câblée américaine Showtime a diffusé, lundi 6 octobre, une vidéo annonçant le retour de la série culte Twin Peaks avec neuf épisodes inédits. Il faudra quand même attendre 2016.

Le communiqué indique que « Les créateurs et producteurs exécutifs de la série, David Lynch et Mark Frost, écriront et produiront les neuf épisodes de la série limitée, et Lynch réalisera chaque épisode. Située dans le temps présent, “Twin Peaks” continuera la tradition de la série originale, apportant des réponses longuement attendues et une conclusion satisfaisante pour les passionnés de la série. »

Depuis vendredi la rumeur enflait. Mark Frost avait posté sur son compte twitter : "Dear Twitter Friends: That gum you like is going to come back in style. "

David Lynch, lui aussi sur compte Twitter, avait posté: "Dear Twitter Friends… it is happening again. http://s.sho.com/TwinPeaks " L'événement est de taille : Lycnh n'a réalisé aucun long métrage depuis Inland Empire en 2006.

Le hashtag #DamnGoodCoffee fait référence à la citation culte prononcée par Dale Cooper, l'agent du FBI joué par Kyle MacLachlan dans la série originale.

Après tout, cela ne devrait pas être une surprise. Le 10 juin 1991, jour de la diffusion du dernier épisode de la saison 2, Laura Palmer lançait un message à l'agent Dale Coopper où elle disait "Je te revois dans 25 ans."

Logiquement, le 10 juin 2016, la série reprendra. Mais pour l'instant aucune date de diffusion n'a été communiquée. De même, la série change de diffuseur passant de ABC à Showtime.

David Lynch avait réalisé en 1992 un long métrage décliné de la série, Twin Peaks: Fire Walk with Me (Twin Peaks - Les 7 derniers jours de Laura Palmer). Le film avait été en sélection officielle au Festival de Cannes. Malgré le culte autour de la série, le long métrage avait été un échec au box office.

La série de 29 épisodes reste un modèle du genre. 3 fois primée aux Golden Globes (meilleure série dramatique, meilleur acteur et meilleur second-rôle féminin), elle a pourtant souffert de la première Guerre du Golfe, subissant plusieurs semaines de déprogrammation. Sous la pression des fans, ABC avait diffusé l'épilogue en rattachant les deux derniers épisodes sous forme de téléfilm.

Les rôles principaux avaient été confiés à Kyle MacLachlan, Lara Flynn Boyle, Ray Wise, Joan Chen, Piper Laurie et Sheryl Lee. L'histoire se déroule dans la ville imaginaire de Twin Peaks, dans le nord-ouest des Etats-Unis. Le cadavre de Laura Palmer, belle lycéenne connue et appréciée de tous, est retrouvé emballé dans un sac en plastique au bord d'une rivière. L'agent spécial du FBI Dale Cooper conduit l'enquête et découvre que Laura Palmer n'était pas celle que l'on croyait et que de nombreux habitants de la ville ont quelque chose à cacher.

La musique était signée Angelo Badalamenti et reste l'une des plus belles partitions de ces trente dernières années.

Jennifer Garner rajeunit Miss Marple

Posté par vincy, le 29 mars 2011

Après Sherlock Holmes, ... Miss Marple. L'héroïne de la douzaine de romans policiers signés par la prêtresse du genre Agatha Christie va prendre un coup de jeune au cinéma. Walt Disney transforme la vieille détective en jeune femme pleine de ressources. Une Adèle Blanc-sec qui aura les traits de la star de la série "Alias", Jennifer Garner.

L'actrice a récemment été vue dans Juno, Valentine's Day, Le Royaume et sera bientôt à l'affiche du remake Arthur un amour de milliardaire et de la comédie Butter, avec Hugh Jackman. Elle tourne actuellement le film fantastique de Peter Hedges, The Odd life of Timothy Green.

Le scénario est signé Mark Frost à qui on doit le bon (Twin Peaks) comme le pire (Les 4 Fantastiques).

Miss Marple, avec Hercule Poirot, est le personnage de l'écrivaine le plus adapté sur le petit écran. Une série a même été réalisée l'an dernier au Royaume Uni, avec Julia McKenzie dans le rôle principal. L'oeuvre de Christie est principalement transposée à la télévision : Hollywood s'y est surtout intéressé dans les années 70. Le fonds qui gère les droits de l'auteure a décidé il y a quelques années de relancer les livres d'Agatha Christie en les traduisant dans de nouvelles langues. Le projet de Disney participe à cette politique financière.

De là à transformer Miss Marple en Wonder Woman...