10 films français à attendre pour 2014

Posté par kristofy, le 3 février 2014

une histoire banaleComme chaque année, on peut se féliciter du fait que plus de 250 films produits en France vont arriver dans les salles. Cependant, comme d’habitude, il y aura une grande disparité entre les gros films qui occuperont plus de 500 écrans pendant plusieurs semaines, et ceux qui seront vus dans moins d’une cinquantaine de villes et qui ne resteront à l’affiche que quelques jours avant d’être remplacés par une autre nouveauté…

C'est pourquoi nous vous proposons d'ores et déjà une sélection de 10 films français qu’il faudra soutenir cette année. Il s’agit pour la plupart de premiers films fragiles avec souvent des acteurs encore méconnus. La diversité des nouveaux talents qui feront peut-être le cinéma français de demain est là :

- Angélique, réalisé par Marie Amachoukeli, Claire Burger et Samuel Theis : les deux premières avait eu le César 2010 du meilleur court-métrage pour C’est gratuit pour les filles, et le trio avait obtenu le grand prix à Clermont-Ferrand pour Forbach en 2009. Angélique est leur premier long-métrage. Une femme travaille depuis longtemps comme entraîneuse dans un cabaret à la frontière franco-allemande, son tempérament déluré s‘accommode bien de cette vie nocturne de fêtes. Un ancien client propose de l’épouser, ce mariage serait pour elle l’occasion de changer de vie…

- L’année prochaine, réalisé par Vania leturcq : premier film avec Constance Rousseau (Tout est pardonné, Un monde sans femmes) et Jenna Thiam (la série Les Revenants, bientôt dans le nouveau film de Claude Lelouch), mais aussi Julien Boisselier, Frédéric Pierrot, Anne Coesens, Kevin Azaïs... Quand l’été arrive vient l’heure des grandes décisions pour deux meilleures amies qui ont maintenant 18 ans : que vont-elles faire, où, et avec qui ? En quittant leur petit village de province pour Paris, ce nouveau départ sonne peut-être le glas de leur amitié…

- Les combattants, réalisé par Thomas Cailley : premier film avec la toujours parfaite Adèle Haenel (Suzanne) et la révélation qui monte Kevin Azaïs (Vandal). Arnaud, 17 ans, rencontre Madeleine, 19 ans, qui elle se prépare pour une guerre qu'il n'est pas sûr de comprendre. Jusqu'où Arnaud doit-il aller pour elle puisqu'elle ne lui a rien demandé, et où la suivre puisqu'elle est la seule à connaître la voie qu'elle se trace ?

- Une histoire banale, réalisé par Audrey Esturgo : avec Marie Denarnaud que l’on retrouve enfin dans un premier rôle, sortie le 9 avril. Une jeune femme de 30 ans joyeuse et rêveuse,  avec une vie active simple et agréable, se prépare à emménager bientôt avec son fiancé. Mais un soir tout va basculer en quelques minutes, une histoire banale qui va laisser des traces... Le film a déjà été présenté au festival des jeunes réalisateurs de Saint-Jean-de-Luz.

- Ker Salloux, réalisé par Olivier Jahan ker salloux: C’est son second long-métrage, attendu depuis 14 ans, depuis Faites comme si je n’étais pas là (Quinzaine des Réalisateurs à Cannes en 2000). La scénario est co-écrit avec Diastème, et au casting on retrouve de nouveau Emma De Caunes (elle aussi trop rare) et Yannick Renier.

Éléonore, la trentaine, vient de perdre son père qui lui a légué sa maison en Bretagne qu'elle doit absolument vendre. Elle demande à Samuel, son ancien compagnon dont elle s'est séparée quelque mois auparavant, de l'accompagner là-bas, parce qu'il a son permis et parce qu'elle ne veut pas retourner seule dans cette maison. On verra un week-end riche en émotions, souvenirs, engueulades, en moments mélancoliques et absurdes, dont Éléonore et Samuel sortiront changés...

- Les Métamorphoses, réalisé par Christophe Honoré : après ses fresques sentimentales (Les chansons d’amour, La belle personne, Les bien-aimés…) avec les plus célèbres actrices, Christophe Honoré a tourné un petit film bien plus modeste avec un casting d’inconnus (venus du théâtre). Il s’agit de l’adaptation très libre d’un long poème latin d'Ovide (environ 12000 vers avec 250 récits) : les métamorphoses d'êtres humains en plantes, animaux ou minéraux ; avec Europe, Jupiter, Bacchus, Junon et Orphée. Dans son film, on verra une adolescente séduite par un homme devant son lycée, qui va l’enlever et lui raconter des histoires étranges de jeunes gens métamorphosés en animaux après l’avoir rencontré. L’adolescente curieuse va pénétrer peu à peu un monde de légendes où la frontière entre les mortels et les dieux n’existe plus…

- Les nuits d’été, réalisé par Mario Fanfani : avec Jeanne Balibar, Guillaume de Tonquédec et Nicolas Bouchaud, premier film co-écrit avec Gaëlle Macé (co-scénariste de Grand Central). En 1959. Michel notaire ambitieux et Hélène qui partage son temps entre des œuvres caritatives et l'éducation de leur fils forment un couple exemplaire. Mais Michel dissimule un lourd secret...

- Terre battue, réalisé par Stéphane Demoustier : Un père (Olivier Gourmet) connaît toutes les défaites : il est licencié, sa femme le quitte. Son fils de 11 ans brille dans les tournois de tennis de la région, il ne veut pas renoncer à ses rêves de champion... Soit les destins parallèles d’un père et de son fils qui ont l’obsession de réussir. Avec également Valeria Bruni Tedeschi et le jeune Charles Mérienne, le scénario est co-écrit avec Gaëlle Macé. C’est le premier film de Stéphane Demoustier (frère de l’actrice Anaïs Demoustier) déjà connu depuis plusieurs années comme réalisateur et producteur de brillants courts-métrages.

tristesse club- Tristesse Club, réalisé par Vincent Mariette : avec Laurent Lafitte, Ludivine Sagnier, Noémie Lvovsky, et Vincent Macaigne (déjà acteur de son court-métrage Les Lézards), premier film qui sort le 25 juin. Deux frères reviennent à Valloires, la ville où ils ont grandi et où doit se dérouler la crémation de leur père détesté. Sur place, pas de cérémonie, une fille qui se présente comme leur demi-sœur et qui leur avoue que leur père n’est pas mort mais disparu : elle a tout manigancé pour poursuivre sa quête de le retrouver…

- Vincent, réalisé par Thomas Salvador : La force, les réflexes et l'agilité de Vincent décuplent au contact de l'eau. Il ne l'a jamais révélé à personne. En s'installant dans un village, il fait la rencontre de Lucie, tombe amoureux et se dévoile... Après plusieurs courts-métrages, c’est le premier film de Thomas Salvador, co-écrit par lui avec Thomas Cheysson et Thomas Bidegain (le co-scénariste de Audiard), avec au casting Vimala Pons, Samir Guesmi et Eric Cantona.

Pour ces 10 films, deux seulement ont déjà une date de sortie prévue (9 avril pour Une histoire banale, 25 juin pour Tristesse Club) et certains espèrent être dans l’une ou l’autre sélection du Festival de Cannes.

L’instant Court : Bandit Manchot, avec Marie Denarnaud

Posté par kristofy, le 25 novembre 2011

bandit manchotComme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après les publicité de prévention contre la drogue The Meth Project réalisées par Darren Aronofsky, voici l’instant Court n° 55.

C’est après un parcours devant les caméras, sur les planches, derrière un micro, que Mélanie Laurent présente maintenant son film en tant que réalisatrice : Les adoptés. Il s’agit de son premier long-métrage mais ce n’est pas son premier film : elle avait déjà réalisé plusieurs courts-métrages (dont De moins en moins sélectionné au Festival de Cannes) auparavant, et ce depuis le lycée où elle a passé le bac option cinéma.

Les adoptés permet – enfin – de retrouver une actrice des plus attachantes parmi les plus injustement méconnues : Marie Denarnaud. Elle figure maintenant dans la liste des comédiennes en lice pour être nominée pour le César du meilleur espoir féminin 2012.

Son parcours à elle a d’ailleurs croisé plusieurs fois celui de Mélanie Laurent. Lorsque l'actrice-réalisatrice écrivait sa pièce Mi-cuit cœur pistache (reportée car est arrivé le tournage du Tarantino), elle avait déjà choisi Marie pour en être l'interprète. Marie Denarnaud apparaît dans un clip du chanteur Jérôme Attal, qui lui chante une autre chanson en duo avec Mélanie Laurent. Elles sont toutes les deux dans le court-métrage Exs déjà présenté ici par son réalisateur Benoît Petré (du collectif Les Quiches qui comptait Morgan Perez qui est d’ailleurs co-scénariste de Les Adorés) qui nous disait que " Marie fait partie des meilleures actrices françaises, le public ne le sait pas encore mais quand il sera au courant, ça va faire mal ! "

Marie Denarnaud est une actrice trop rare sur grand écran. Avant Les adoptés, ses autres grands rôles ont été dans Les Corps impatients de Xavier Gianolli (beaucoup apprécié) en 2003 et T’aime de Patrick Sébastien (beaucoup moqué) en 2000, le film qui l'a pourtant révélée. Car Marie Denarnaud est toujours juste, enjouée, sensuelle, émouvante à chacune de ses apparitions, qu’il s’agisse d'un téléfilm (une bonne vingtaine dont Les Vivants et les Morts en 8 épisodes), d’une pièce de théâtre (L’Amour, la mort, les fringues mise en scène par Danièle Thompson), ou d’un court-métrage comme Bébé de Clément Michel où elle montre sa nature comique. Elle apparaît aussi dans le court Tremblay en France qui est d'ailleurs nommé aux Césars 2012.

Voila donc le court-métrage Bandit Manchot réalisé par Dominique Heinry, dans lequel Marie Denarnaud fait une petite apparition comme serveuse (avec une perruque). C’est en fait un film d’hommes (dont Marc Barbé) réunis pour un braquage qui ne se déroule pas comme prévu. Un fourgon blindé en fin de tournée, des gars solides pour un coup facile… (attention, après le générique de fin, il y a une dernière scène...)

Crédit photo : image modifiée, d’après un extrait du film Bandit Manchot.

L’instant Court : EXs réalisé par Benoît Pétré, avec 66 amours…

Posté par kristofy, le 25 février 2011

Comme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après Cut avec Keira Knightley et réalisé par Joe Wright, voici l’instant Court n° 21.

Bientôt arrive la traditionnelle cérémonie des Césars, toute la grande famille du cinéma français sera réunie pour s’applaudir les uns les autres et sourire devant les photographes. Beaucoup moins médiatisée que les catégories "prestigieuses" du meilleur film ou meilleur réalisateur, il y a une catégorie pour le court-métrage et depuis cette année pour les films d’animations.

Les films courts réunissent plutôt les petites mains du cinéma (dont certaines ne sont pas payées…) et les révélations de futurs espoirs. C’est sous le signe de ces réunions de talents au service d’un film que nous vous présentons un court qui a la particularité de réunir un casting de 66 actrices et acteurs en moins de 4 minutes !

Voila donc le court-métrage EXs réalisé par Benoît Pétré, avec 66 amours. On y voit des actrices très connues (Mélanie Laurent, Ludivine Sagnier, Léa Seydoux, Cécile Cassel, Elodie Navarre, Marie Denarnaud, Alysson Paradis, Caroline Ducey, Florence Loiret-Caille, Bérénice Béjo…) et en même temps d’autres qui sont plus rarement mises en lumière (Marie Payen, Constance Dollé, Julie Fournier, Virginie Lanoue, Anne Caillon, Julie Debazac, Isabelle Vitari, Mika Tard, Vanessa Pivain…). Il s'agit d'un homme qui se remémore ses exs :

Depuis, Benoît Pétré a aussi réalisé la comédie Thelma, Louise et Chantal qui était sortie au cinéma en mars 2010 (et disponible en dvd). Il commente ce court-métrage EXs et son parcours :

Ecran Noir : Racontez-nous cette aventure collective qu’a été Les Quiches…

Benoît Pétré : On était une bande de 8 jeunes comédiens et on a formé Les Quiches, une troupe de cinq filles et trois garçons, on écrivait des scénarios à jouer et on s’en faisait des films. J'ai rencontré la moitié des Quiches au cours Florent où j'ai suivi une formation de trois ans, et l'autre moitié aux Ateliers du Sudden théâtre. En sortant des cours, on faisait un court-métrage par semaine, à l'arrache, en suivant l'idée d'untel ou d'unetelle... C'était un moment de folle liberté créative, on n'avait pas d'équipe image, pas de mec au son, c'était un moyen d'apprentissage formidable. Ensuite on a gagné pas mal de festivals de courts et on a rencontré Louis Becker qui nous a donné la chance dingue de réaliser notre premier film. On avait une liberté totale, pas de barrière, aucune contrainte... Et ça a donné Foon, une des meilleures expériences de ma vie. Même si le film n'a pas marché, j'y ai beaucoup appris. Ensuite on a enchaîné avec Allo’Quiche des sketchs pour Canal+, et Enterrement de vie de jeune fille une mini-série produite par La Parisienne d'Images. On a eu mille projets de longs ensuite mais qui n'ont rien donné. Quand on fait un bide au cinéma, c'est dur d'avoir la possibilité de faire un deuxième film... Mais on ne désespère pas !

EN : Quelles ont été les principales satisfactions reçues avec Thelma, Louise et Chantal votre long-métrage comme réalisateur en solo ?

BP : Grâce à mon agent Laurent Grégoire je me suis lancé dans l'écriture de Thelma’, c'est lui qui m'a poussé à le faire alors que je ne m'en sentais pas capable tout seul. Foon avait été écrit à 8 personnes ! Là, je me suis retrouvé seul devant mon écran d'ordinateur... Mais, au final, c'est allé assez vite. La production et le financement n'ont pas été très compliqué, même si on était sur un petit budget. Je suis fier de ce film, les producteurs Vérane Frédiani et Franck Ribière ont été très présents du début à la fin de la création. Et j'ai eu l'immense joie de travailler avec Keren Ann, elle m'a fait un énorme cadeau en réalisant la bande originale ! Je l'aime ! La sortie a été très satisfaisante, on a fini à 250 000 entrées, c'est bien. C'est ce qu'on appelle un succès relatif. Surtout quand on sait qu'un tiers des films sortis dans l'année font moins de 100 000 entrées. Après, il y a toujours des abrutis pour vous descendre alors qu'ils n'ont vu que les dix premières minutes du film et des journalistes moisis qui trouvent choquant de faire dire "merde" à une femme de cinquante ans, ça me rend fou. Les critiques étaient bonnes dans l'ensemble, mais on ne peut pas plaire à tout le monde !

EN : Pour ce court-métrage EXs, comment vous êtes-vous organisé pour faire apparaître autant de comédiennes, dont Marie Denarnaud en héroïne principale, en moins de 4 minutes ?

BP : L'idée de EXs est venue en écoutant cette chanson ‘One more cup of coffee’, une reprise des White Stripes du tube de Bob Dylan. J'ai eu un tel choc en l'écoutant qu'il me fallait mettre des images dessus. J'ai eu cette idée de rassembler toutes mes potes actrices dans un même film, comme ça pas de jaloux ! J'ai réussi le pari. J'aime beaucoup ce film, je trouve qu'il fonctionne bien, que les images se marient bien avec la musique. Le tournage a duré trois jours, c'était le défilé! Les filles arrivaient, passaient au maquillage, puis à l'habillage, tournaient leur séquence et repartaient. Ça ne durait pas plus de 20 minutes par meuf. Marie Denarnaud c'est ma grande amie, on se connaît depuis bientôt quinze ans. J'ai eu un coup de foudre la première fois que je l'ai vue. Je m'en rappellerai toujours, c'était au cours Florent donc lors des présentations. Elle est arrivée sur scène, les pieds rentrés dans ses Doc Marteens bleues, super timide et très enfantine. Et puis Marie fait partie des meilleures actrices françaises : le public ne le sait pas encore, mais quand il sera au courant ça va faire mal !

EN : Pourquoi ce choix d’une narration inscrite sur l’image au lieu d’une voix-off ?

BP : Je déteste les voix-off ! Je trouve que ça alourdit le propos et que c'est inutile ou alors très mal utilisé. Et puis, une voix off sur cette chanson et le timbre de Jack White ça aurait été d'un goût douteux... Je voulais que le spectateur s'invente les voix de ces filles par lui-même, qu'il n'y ait pas d'identification arrêtée, pas de chemin à suivre. L'écriture à l'écran apporte une indication, comme une étiquette, un label. On en connaît tous des Charlotte, des Caroline, des Sophie... Toutes ses filles représentent des désirs, des fantasmes, des histoires. Chacun est libre ensuite de s'y attacher ou non.

EN : Quels sont vos projets et ceux de certaines des comédiennes de EXs ?

BP : Je vais tourner en septembre prochain mon troisième long-métrage, GPD : une comédie romantique pédé. J'ai écris le scénario avec Stéphane Foenkinos et nous sommes en plein casting. Je vais jouer le rôle principal : Jo, trentenaire parisien, homo et puceau, qui cherche l'amour. Le film est produit par Jean Cottin et Laurent Taieb. J'ai hâte de m'y mettre! Pour les actrices de EXs il y a Aurélie Maggiori qui va sortir le premier album du formidable groupe Brigitte, duo qu'elle forme avec Sylvie Hoarau. Mélanie Laurent va sortir son disque aussi mais en ce moment elle est en plein montage de son film en tant que réalisatrice, avec d’ailleurs comme héroïne Marie Denarnaud ! Il faut absolument aller voir Cécile Cassel au théâtre de la Madeleine dans la pièce Le Vingt Novembre, c’est en ce moment et jusqu’au 16 avril.

EN : Une remarque sur la soirée des Gérards (où Jane Birkin a été citée pour Thelma, Louise et Chantal) ou sur la prochaine cérémonie des Césars ?

BP : Les Gérards je m'en fous, j'ai zappé sur Paris Première deux secondes et ça m'a mis le cafard. Je trouve que les catégories de cette année sont moins drôles que d'habitude. Quand c'est décalé et fin ça me fait rire. Moins quand c'est bête et méchant. Quand à Jane, je crois qu'elle n'en connaît même pas l'existence... Pour les Césars généralement je trouve la cérémonie d'un ennui mortel, sauf quand c'est Valérie Lemercier qui présente. Je vais regarder les Césars à la télé et  tout commenter avec des potes.

Crédits photos : images modifiées, d’après un extrait du film EXs.