Isabelle Adjani chez Virginie Despentes

Posté par vincy, le 21 juillet 2018

Isabelle Adjani, lectrice à Avignon et star du prochain film de Romain Gavras, Le monde est à toi (sortie mi-août) livre un entretien fleuve à l'hebdomadaire Les inrocks. Elle y confie qu'elle tournera l'an prochain un film réalisé par Virginie Despentes, auteur de la trologie Vernon Subutex, du roman primé par le Renaudot Apocalypse bébé, membre de l'Académie Goncourt, et réalisatrice (Baise-moi, Bye Bye Blondie, d'après ses propres romans).

L'actrice quatre fois césarisée explique: "Je vais l'an prochain tourner un film de Virginie Despentes explorant à nouveau le lien de souffrance entre une mère et son fils, (...) avec un scénario écrit par Virginie Despentes et Santiago Amigorena. C'est un projet sur un moment de la vie de Maurice Utrillo et de sa mère, la peintre Suzanne Valadon. Cette femme a mis son fils, déjà alcoolique à 14 ans, à la peinture et elle s'est battue pour qu'il survive à ce qui était le sens de sa vie, à savoir le goût de la chute. Elle a été capable d'un très grand abandon dans l'amour de son fils, sans s'abandonner elle-même, mais elle semble, malgré elle, l'avoir aliéné à cette protection qu'un enfant attend de ses parents pour la vie entière."

Deneuve, Dolan, Vallée et un film avec Maïwenn

Dans l'entretien, elle évoque aussi Catherine Deneuve: "J'ai été fascinée, longtemps, par le visage marmoréen de Catherine Deneuve. A mes yeux de jeune fille, elle était une pharaonne blonde, avec cette sorte de perfection stable, inamovible, le chic absolu." Elle partage son amour pour Xavier Dolan ("Toutes les actrices l'adorent, rêvent de tourner avec lui, c'est un peu soûlant, tout ce monde qui fait la queue. Ça n'empêche pas d'être fan"). Elle ne cache pas son admiration pour un compatriote de Dolan, Jean-Marc Vallée avec qui elle aimerait "beaucoup tourner".

Outre son projet avec Despentes, son actualité théâtrale (lectures de la correspondance entre Camus et Casarès, Opening Night de Cyril Teste), elle révèle qu'elle sera aussi dans le prochain film de Yamina Benguigui (Inch'Allah dimanche), avec Rachida Brakni et Maïwenn. Les trois comédiennes seront trois sœurs qui se retrouvent à la mort de leur père.

Deux projets en cours pour Maïwenn

Posté par vincy, le 22 septembre 2017

On savait depuis le printemps que Maïwenn voulait adapter Chanson douce, le roman de Leïla Slimani paru l'an dernier et lauréat du Goncourt. Mais la réalisatrice de Polisse et Mon roi a confié récemment que ce ne serait pas son prochain film. Elle écrit actuellement La favorite, l'histoire de Jeanne Du Barry, dernier amour de Louis XV, plus connue sous le nom de Comtesse du Barry. La compagne royale fut guillotinée à l'âge de 50 ans, 19 ans après le décès du Roi. Ce sera le premier film historique de la cinéaste, qui a trouvé dans cette histoire un écho à la sienne: le complexe d'infériorité, l'envie de devenir intelligente, érudite et bourgeoise.

On est loin de Chanson douce. Le roman de Leïla Slimani est l'histoire d'une famille bobo parisienne qui ne parvient pas à équilibrer leur vie professionnelle, amicale et familiale. Pour maintenir leur niveau de vie et leur confort, ils engagent une dame qui va jouer les nounous. Malheureusement, la nounou, se croyant de la famille, prend vite la place des parents. Cette histoire oppressante et meurtrière est écrite de manière très cinématographique, avec un découpage proche du thriller psychologique.

Le premier roman de Leïla Slimani, Dans le jardin de l'ogre, sorte de Madame Bovary plutôt trash, devrait être adapté par Jacques Fieschi.

Maïwenn est actuellement à l'affiche du film Le prix du succès, aux côtés de Tahar Rahim. Le film a attiré un peu moins de 10000 spectateurs.

Les frères Larrieu commencent le tournage de leur nouveau film

Posté par vincy, le 12 février 2013

Ce 12 février, à Megève, les frères Arnaud et Jean-Marie Larrieu commencent le tournage de Amour crime parfait, adaptation du thriller romantique de Philippe Djian, Incidences. Le tournage se déroulera dans la région et en Suisse jusqu'à début avril. Il s'agit de leur premier film depuis Les derniers jours du monde, en 2009, présenté en avant-première mondiale au Festival international du film de Locarno.

On retrouve au casting Mathieu Amalric, Sara Forestier, Maïwenn, Denis Podalydès et Karin Viard. Fim noir et comédie sont au programme.

Dans le film, Marc est professeur de littérature à l’université de Lausanne. Il a la réputation de collectionner les aventures avec ses étudiantes. Mais sa dernière conquête disparaît... Le professeur rencontre alors Anna, la mère de la jeune fille, qui fait son enquête pour en savoir davantage sur cette disparition. Marc est immédiatement séduit par la femme.

Ce sera la quatrième adaptation d'un livre de Philippe Djian au cinéma après Bleu comme l'enfer (Yves Boisset, 1986), 37°2 le matin (Jean-Jacques Beineix, 1986) et le récent Impardonnables (André Téchiné, 2011). Incidences est paru en 2010. Joli succès en librairie, le roman

Claude Miller, Ettore Scola, Maïwenn, Jamel Debbouze, Céline Sciamma, Joann Sfar primés par la SACD

Posté par vincy, le 20 juin 2012

Comme chaque année, le Conseil d’administration de la SACD fête tous les auteurs et décerne ses prix dans plusieurs disciplines, dont le cinéma. Les 24 prix de la SACD ont été remis aux 31 lauréats lors de la soirée du 18 juin par les 28 membres du Conseil d’administration présidé par Sophie Deschamps

Décédé en avril, Claude Miller reçoit un Grand prix pour l'ensemble de son oeuvre. Les femmes sont les grandes gagnantes de ce palmarès.

Palmarès des Prix SACD 2012

GRAND PRIX : ex-aequo: Claude Miller et Bartabas

PRIX EUROPÉEN : Ettore Scola

PRIX CINÉMA : Maïwenn (Polisse)
PRIX NOUVEAU TALENT CINÉMA : Céline Sciamma (Tomboy)

PRIX SUZANNE BIANCHETTI qui récompense une jeune comédienne de théâtre débutant une carrière cinématographique prometteuse: Marie Kremer (Louise Wimmer)

PRIX ANIMATION : Joann Sfar (Le chat du rabbin)
PRIX NOUVEAU TALENT ANIMATION : Émilie Mercier (Bisclarvet)

PRIX HUMOUR/ONE MAN SHOW: Jamel Debbouze

Trois trophées du Film Français pour Intouchables

Posté par vincy, le 15 février 2012

Le Film français a remis ses 19e Trophées hier soir. Les prix récompensent chaque année les champions du box office, mais pas seulement : des jurys ont aussi leur mot à dire dans certaines catégories et les lecteurs du magazine désignent la personnalité de l'année.Quant au Trophée du public, il est choisi parmi les 15 plus gros succès français de l'année et élu par les internautes des sites du groupe de la chaîne de télévision.

Innovation pour l'édition 2012 : un Trophée d'honneur et un Trophée Unifrance films, pour le film français ayant attiré le plus de spectateurs à l'étranger.

Résultat des courses : Intouchables emporte logiquement trois Trophées. The Artist a été récompensé pour son duo producteur-réalisateur. Et Maïwenn a été élue par les lecteurs du magazine (c'était notre vote aussi) comme personnalité de l'année!

Trophée d’honneur : Costa-Gavras pour l’ensemble de son œuvre.

Trophée des Trophées (champion du box office) : Intouchables d’Olivier Nakache et Éric Toledano

Trophée de la personnalité de l’année : Maïwenn, élue par les lecteurs du Film français

Trophée du prix du public TF1 : Intouchables d’Olivier Nakache et Éric Toledano

Trophée du Film français (champion du box office) : Intouchables d’Olivier Nakache et Éric Toledano

Trophée de la première œuvre (champion du box office) : Case départ de Thomas Ngijol, Fabrice Éboué et Laurent Steketee

Trophée Unifrance Films : Rien à déclarer de Dany Boon

Trophée du duo révélation (jury) : Alix Delaporte - Hélène Cases (Lionceau Films) pour Angèle et Tony

Trophée du duo cinéma (jury) : Michel Hazanavicius - Thomas Langmann (La Petite Reine) pour The Artist

Trophée de l’exploitant : Richard Derobert – Mégaroyal à Bourgoin-Jallieu (Rhône-Alpes)

L’avance sur recettes ne change pas son président mais modifie ses règles

Posté par vincy, le 20 janvier 2012

Comme attendu, l'éditeur Paul Otchakovsky-Laurens a été reconduit aujourd'hui à la présidence de la Commission d'Avance sur recettes. Il avait été nommé l'an dernier pour un mandat d'un an renouvelable.

La révolution est ailleurs. Les règles pour accéder à ce sésame financier ont été modifiées. "Les producteurs et les auteurs (réalisateur, scénariste, compositeur) dont le projet aura été retenu pour un examen en commission plénière seront invités à  être auditionnés par les membres du premier et du deuxième collège. Cette disposition a pour objectif de permettre d’exposer devant la commission la globalité du projet de film, au-delà du seul scénario et des éléments l’accompagnant habituellement (notes d’intention et dvd des œuvres précédentes). Une rencontre directe avec les membres de la commission devrait rendre possible un éclairage sur tous les éléments artistiques du projet, ainsi que sur son économie générale", indique le CNC. Cela permettra aux auteurs de défendre une vision plus globale de leur projet et surtout de présenter leur futur film sous un angle économique. Ces nouvelles dispositions devraient éviter quelques impairs qui ont conduit, parfois, à de violentes attaques contre la Commission, souvent critiquée pour défendre les mêmes auteurs ou le même genre de films.

Le dernier coup d'éclat en date est celui de Maïwenn, scénariste et réalisatrice de Polisse, prix du jury à Cannes et plus gros succès public pour un film présenté en compétition. Elle déclarait en octobre dernier : "Vous savez pourquoi je n’ai pas eu l’avance sur recettes la première fois ? À cause de mon image de « jolie fille médiatique et ex de Besson » qui ne jouait pas en ma faveur. Je l’ai entendu de mes propres oreilles quand mon producteur a appelé le vice-président de la Commission pour avoir des explications. Mon film a été rejeté au premier tour alors qu’il n’avait quasiment pas été lu. J’ai été jugée sur mon physique, ma réputation et le père de ma fille, dont je suis séparée depuis quinze ans et avec qui je n’ai jamais travaillé ! Je trouve ça scandaleux."

La Commission d'avance sur recettes, créée en 1960, a pour vocation d'encourager le renouvellement de la création et des talents en accompagnant la réalisation des premiers films, et de soutenir la diversité de cette création cinématographique.

Ce dispositif qui soutient une grande partie du système français sera "complété en 2012 par une aide similaire destinée aux cinéastes étrangers", intitulé "aide au cinéma du monde", confirme ce que nous avait expliqué Eric Garandeau, président du CNC.

Une cinquantaine d'avances sont attribuées chaque année pour environ 700 demandes :  "le nombre de demandes s’est progressivement accru, tout comme le budget, passé de 22 à 30 millions d’euros en 6 ans mais le nombre de projets bénéficiaires de l’Avance avant réalisation est resté stable. Cette évolution a pour objectif de renforcer le montant des aides unitaires accordées afin que les films soutenus, quand ils en ont besoin, puissent être produits dans de meilleures conditions. Le montant maximum pour une avance est ainsi passé de 500 000 euros à 700 000 euros en 6 ans" rappelle le communiqué.

Le guide de la rentrée (2) : 15 films français qui vont marquer l’automne

Posté par MpM, le 9 septembre 2011

On continue notre exploration d'un automne qui sera résolument cinématographique (voir 15 films incontournables venus du monde entier), avec ce focus (une fois encore subjectif) sur 15 films français qui vont marquer les derniers mois de 2011. Pas de doute, le cinéma français réserve lui aussi de beaux moments, avec pas mal d'auteurs confirmés, et, on l'espère, quelques jolies surprises !

La fée de Dominique Abel, Fiona Gordon et Bruno Romy
Sortie le 14/09
Le trio franco-belge a choisi la ville du Havre (comme Aki Kaurismaki, voir ci-dessous) pour imaginer un conte de fées ultra-moderne, poétique et hilarant, où les solitudes les plus universelles (des immigrés clandestins, un veilleur de nuit...) finissent par se rejoindre. Comme toujours, l'humour visuel des trois complices fait mouche, tandis que leur propos inhabituellement engagé justifie la mélancolie douce-amère sous-jacente.

L'Apollonide - souvenirs de la maison close de Bertrand Bonello
Sortie le 21/09
Un film qui risque de partager les spectateurs, entre chronique de la fin d'une époque et étude étonnante d'un microcosme pas banal. La maison close selon Bonello est un lieu hors du monde, oppressant et fugacement sordide, mais surtout sensuel et voluptueux. Il en tire une œuvre ultra-esthétique qui déjoue les conventions narratives et plonge le spectateur dans un onirisme fascinant.

Un été brûlant de Philippe Garrel
Sortie le 28/09
La frontière de l'aube ne nous avait pas convaincus : trop esthétisant, pas assez sincère. Raison de plus pour attendre avec impatience le nouveau film, sélectionné à venise, de Philippe Garrel, cinéaste incandescent et sensible. En l'occurrence, cette nouvelle variation sur le sentiment amoureux et ses enchevêtrements sentimentaux, à défaut de nous séduire, nous envoûtera par son duo Louis Garrel et Monica Bellucci.

Notre paradis de Gaël Morel
Sortie le 28/09
Il y a de quoi être intrigué par le nouveau film de Gaël Morel, situé dans le milieu de la prostitution masculine, et suivant la cavale de deux amants criminels. L'acteur-réalisateur assume d'emblée la violence et la radicalité du film, pour lequel il ne s'est posé aucune limite. On est prévenu.

The Artist de Michel Hazanavicius
Sortie le 12/10
Le duo gagnant de la série OSS117 parviendra-t-il à convaincre son public de se déplacer en masse pour un film muet et en noir et blanc ? Bien que The artist ait fait sensation au dernier festival de Cannes, où jJan Dujardin a reçu le prix d'interprétation, pas sûr que l'aspect "premier degré" du scénario, et son absence presque totale de recul par rapport au genre auquel il veut rendre hommage, ne soit pas un handicap auprès des fans habituels d'Hazanavicius.

Polisse de Maïwen
Sortie le 19/10
Cette plongée fascinante dans le quotidien d'une brigade de protection des mineurs aborde de façon quasi documentaire les crimes les plus graves (inceste, pédophilie, exploitation...), et donne un aperçu glaçant des réalités crues d'un pays à la dérive. Misère sociale et culturelle, perte de repères, injustice... Un instantané édifiant de la France en 2011.

Hors Satan De Bruno Dumont
Sortie le 19/10
Dérangeant et brutal, le cinéma de Bruno Dumont creuse film après film la question de l'humanité. Ce nouvel opus, âpre mais plus lumineux que d'ordinaire, observe avec distance et minimalisme la relation étrange qui lie une jeune fille et celui qui devient peu à peu son ange gardien. Non sans un certain humour, le cinéaste livre une parabole radicale parfaitement ancrée dans son époque.

Poulet aux prunes de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud
Sortie le 26/10
Pour leur deuxième long métrage (en compétition à Venise) réalisé en commun, Marjane Satapi et Vincent Paronnaud passent au cinéma "live", avec acteurs (entre autres Mathieu Amalric, Jamel Debbouze, Chiara Mastroianni...) et caméra, mais tout de même parsemé de séquences d'animation. Même si le propos est résolument moins politique que dans Persépolis, on est impatient de découvrir cette nouvelle évocation d'un Iran méconnu.

L'Exercice de l'Etat de Pierre Schoeller
Sortie le 26/10
Dans la veine des films "politiques" sortis au premier semestre, L'exercice de l'état décortique les mécanismes du pouvoir, et son exercice rendu si difficile par le clientélisme. En ne s'inspirant ouvertement d'aucun personnage réel, Pierre Schoeller donne à son propos une portée universelle qui l'élève de la simple dénonciation à la réflexion de société. Et rend le parcours de ce ministre coincé entre ses ambitions et ses idéaux à la fois édifiant et passionnant. LE film politique de l'année.

Mon pire cauchemar d'Anne Fontaine
Sortie le 09/11
Anne Fontaine réunit un homme et une femme aussi opposés que les personnages de cinéma savent l'être. D'un côté Isabelle Huppert en bourgeoise à la tête d'une fondation d'art contemporain, de l'autre Benoît Poelvoorde en paumé alcoolique. On peut ajouter André Dussollier et Virginie Efira au générique. Au-delà des stéréotypes, ces deux-là avaient peut-être une vraie raison de se rencontrer...

Toutes nos envies de Philippe Lioret
Sortie le 09/11/
Forcément, deux ans après Welcome, on attend beaucoup du retour au cinéma de Philippe Lioret. D'autant qu'après s'être intéressé à la situation des immigrés clandestins, et aux poursuites pénales contre ceux qui les aident, le réalisateur se tourne cette fois vers le drame du surendettement. S'inspirant librement du roman d'Emmanuel Carrère D'autres vies que la mienne, il semble une fois encore toucher du doigt un sujet violemment d'actualité.

L'Ordre et la morale de Mathieu Kassovitz
Sortie le 16/11
Pour son retour derrière la caméra, Mathieu Kassovitz s'empare du drame d'Ouvéa. On est en 1988, en Nouvelle Calédonie, et à quelque semaines de l'élection présidentielle, un groupe d'indépendantistes kanak prend en otage 30 gendarmes. Entre documentaire politique et film de guerre, Kasso, en grande forme, sans doute très inspiré, réalise un film où l'humanisme est broyé par un système : les sauvages ne sont pas ceux que l'on croit.

Les Neiges du Kilimandjaro de Robert Guédiguian
Sortie le 16/11
Nouveau conte social pour Robert Guédiguian, qui fait un bilan des consciences et des idéaux sociaux de sa jeunesse. Si le ton est désenchanté (le combat n'est pas près d'être fini), il reste malgré tout une étincelle d'optimisme qui réaffirme la solidarité et l'entraide comme valeurs inconditionnelles et non négociables. Un film qui préfigure certains débats à l'élection présidentielle, avec sa touche de poésie romanesque qui en fait son film le plus intéressant depuis des lustres.

Les Adoptés de Mélanie Laurent
Sortie le 23/11
Après plusieurs courts métrages, Mélanie Laurent passe au long, avec cette histoire de femmes et de famille. Certains n'y verront qu'une raison de relancer la polémique stérile autour de "l'hyperactivité" de la jeune femme, très exposée depuis début 2011 (plusieurs films à l'affiche, un album de chanson, un rôle prestigieux de maîtresse de cérémonie à Cannes...), mais à Ecran Noir, on se réjouit surtout de découvrir l'univers personnel de l'une des comédiennes les plus passionnantes de sa génération. Il sera présenté en avant-première à Saint-Jean-de-Luz.

L'Art d'aimer d'Emmanuel Mouret
Sortie le 23/11
De film en film, on a appris à apprécier l'univers décalé, romanesque et léger d'Emmanuel Mouret, entre marivaudages et comédie romantique. Avec ce 6e long métrage au titre évocateur, il poursuit une oeuvre atypique qui se nourrit d'un humour burlesque et d'une rigueur formelle délicieusement surannée.

Le havre d'Aki Kaurismaki
Sortie le 21/12
Le cinéaste finlandais est venu tourner en France un film chaleureux, engagé et optimiste qui croque avec justesse les contradictions (universelles) de notre pays. Avec son style inimitable, très théâtral, il offre une leçon de solidarité en même temps qu'un savoureux moment de cinéma.

Cannes 2011 : Qui est Riccardo Scamarcio ?

Posté par vincy, le 13 mai 2011

S'il y a un jeune acteur italien qui a émergé dans ce début de siècle, c'est lui. Riccardo Scamarcio n'a pas seulement une belle gueule, il est aussi très doué. Il peut jouer les voyou viril comme les bourgeois homos, les amoureux rêveurs comme les communistes résistants.

En Italie, il est surtout connu pour être le fiancé de Valeria Golino, rare actrice italienne de dimension internationale. Il se revendique cependant provincial, respectueux de ses valeurs, humble et refusant le strass de son statut.

Populaire grâce à de nombreux gros hits en Italie, il a pu percer à l'étranger avec des films souvent sélectionnés dans les grands festivals.

8 ans de carrière et il a déjà à son actif le culte Romanzo Criminale. C'est bien ce polar sanglant et noir, en compétition à Berlin, qui l'a consacré en 2005. Il y incarne "le noir", petit con néofasciste adepte des arts martiaux. Mais c'est à Cannes qu'il fut révélé avec Nos meilleures années, prix Un certain regard, où il avait un petit rôle dans une grande épopée retraçant l'histoire contemporaine de l'Italie.

Son physique de jeune premier va le conduire à des films romantiques ou des comédies gentillettes. Il s'épanouira davantage au théâtre. Mais après Romanzo Criminale, il se voit offrir le personnage de Nicola, paralysé après un accident de voiture et tombant sous le charme de sa physiothérapiste Monica Bellucci. Manuale d'amore 2, suite d'un triomphe en salles, raconte par épisodes des histoires de rencontres amoureuses. Sa cote monte et il continue de faire le grand écart entre films d'auteur et "produits" formatés. Mon frère est fils unique est présenté en 2007 à Un certain regard. Histoire tragique de deux frères aux itinéraires politiques différents : il est dans le camp des gauchistes... Son frère choisit, dans un premier temps, celui des fascistes : il est interprété par Elio Germano, prix d'interprétation à Cannes l'an dernier. Toujours en 2007, il est à Cannes, hors-compétition avec Go Go Tales, d'Abel Ferrara.

L'an dernier, il est en tête d'affiche de Le premier qui l'a dit, comédie gay-friendly sur la difficulté de faire un coming-out et de réaliser ses rêves dans un contexte social et familial très contraignant. Le film fait le bonheur des festivaliers de Berlin avant de charmer le public italien.

Scamarcio connaît en 2011 une belle année avec Roméo et Juliette au théâtre, sa présence dans Manuele d'amore 3, avec encore Bellucci mais aussi un certain Robert De Niro, président du jury cannois. Ricardo est à Cannes avec un film français, Polisse, de Maïwenn.

Après Le nom des gens, Michel Leclerc lance Télé-gaucho avec Sara Forestier et Eric Elmosnino

Posté par vincy, le 3 avril 2011

Un succès à la Semaine de la critique l'an dernier à Cannes, 800 000 spectateurs dans les salles, deux César (meilleure actrice et meilleur scénario original) : Le nom des gens aura marqué les esprits, et pas seulement à cause de la présence de l'ancien premier ministre Lionel Jospin au générique. Autant dire que dorénavant le scénariste et réalisateur Michel Leclerc a le vent en poupe.

Il n'a eu aucun mal à réunir les deux césarisés de l'année : son actrice fétiche, Sara Forestier, et le Gainsbourg de Joann Sfar, Eric Elmosnino pour Télé-gaucho, co-écrit avec Thomas Lilti (réalisateur de Les yeux bandés). Le casting se compose aussi d'Emmanuelle Béart, qui revient à la comédie, Maïwenn et l'une des révélations de LOL, Félix Moati.

Le film a été écrit avant le scénario du Nom des gens. Le tournage débutera fin juillet.

Deauville : un palmarès eclectique

Posté par kristofy, le 13 septembre 2009

Pour sa 35ème édition, le Festival de Deauville a proposé une sélection de 11 films en compétition. De la comédie à un style de film plus violent, le public et les jurys ont découvert une large palette du cinéma américain indépendant mais aussi des histoires singulières.

Le prix de la critique est allé à un premier long-métrage, The Messenger, réalisé par Oren Moverman, en permanence sur la corde raide et dans la retenue, jamais dans le pathos. "Pour la maîtrise de sa mise-en-scène, pour son montage, et pour sa direction d'acteur". il effectue un doublé prestigieux puisqu'il obtient aussi le Grand Prix du jury.

C’est Jean-Pierre Jeunet qui était le président du jury officiel, dont le prochain film Micmacs à tire-larigot va bientôt sortir avec Dany Boon, lui aussi juré tout comme Patrice Leconte (qui l’avait dirigé dans Mon meilleur ami), Jean-Loup Dabadie (scénariste du film à venir La tête en friche de Jean Becker, et pour Claude Sautet, Yves Robert, Claude Pinoteau…), le réalisateur Bruno Podalydès, les actrices Sandrine Kiberlain, Géraldine Pailhas, Hiam Abbas, Emilie Dequenne et Déborah François. Enthousiasmés par la compétition, ils ont tenu à récompenser plusieurs films. "Puisque nous avions la possibilité de remettre un prix ex-æquo, on en a profité pour le faire car on aurait voulu remettre plus de prix au vu de la qualité de la sélection qui nous a été proposée", ont-ils précisé.

Le prix du jury ex-æquo va donc aux films Precious de Lee Daniels et au film Sin nombre de Cary Joji Kukunaga.

Le jury de la révélation Cartier, qui distingue plutôt un film pour ses qualités novatrices, était présidé par Maïwenn, avec le chanteur Raphaël, l’écrivain Nicolas Fargues, et les comédienne Aïssa Maïga, Louise Monot et Romane Bohringer. "On a voulu choisir un film singulier et surtout pas formaté, un film qui se démarque des autres dans la forme et le propos", a précisé le jury. "Pour ces raisons, nous donnons ce prix au film Humpday, réalisé par Lynn Shelton".