Lucas Belvaux réunit Depardieu, Frot et Darroussin

Posté par vincy, le 7 avril 2019

Lucas Belvaux tourne depuis le 4 avril son nouveau film, Des hommes, adaptation du roman éponyme de Laurent Mauvignier, prix des Libraires en 2010 et vendu à plus de 140000 exemplaires. Au générique, le réalisateur a enrôlé Gérard Depardieu, Catherine Frot et Jean-Pierre Darroussin.

L'histoire commence en 1960. Bernard, Février, Rabut et d'autres rentrent d'Algérie après deux ans de conflit. Ils ne disent rien de ce qu'ils ont vécu. Mais, lors d'une journée d'anniversaire, quarante ans après, à cause d'un cadeau, le passé revient dans la vie de ceux qui ont cru pouvoir oublier la guerre d'Algérie.

Le film, coproduit par Synecdoche, Artémis et France 3, a obtenu l'avance sur recettes. Il sera distribué par Ad vitam. On y croisera aussi Yoann Zimmer (vu chez les Dardenne), Felix Kysyl (Chocolat, L'amant d'un jour) et Edouard Sulpice (dont c'est le premier film).

Depardieu et Frot se sont déjà croisés dans Boudu (2005) tandis que Darroussin a partagé l'affiche avec Depardieu dans Combien tu m'aimes? (2005). L'actrice retrouvera pour la cinquième fois son acolyte d'Un air de famille, Jean-Pierre Darroussin. Belvaux avait déjà dirigé Catherine Frot dans la trilogie Un couple épatant / Cavale / Après la vie (2001-2003).

C'est le premier film de Lucas Belvaux depuis Chez nous, avec Émilie Dequenne, André Dussollier et Guillaume Gouix, sorti en 2017.

Laurent Mauvignier a déjà été adapté au cinéma par Joachim Lafosse, dans le film Continuer sorti en février dernier, avec Virginie Efira.

Les Magritte 2015 partagent ses prix entre les Dardenne, Belvaux et Coninx

Posté par kristofy, le 9 février 2015

marion cotillard deux jours une nuit

Pour sa cinquième édition, la cérémonie des Magritte, l'équivalent des César pour les films belges francophones, a récompensé les deux films belges qui ont eu à la fois un succès critique et public aussi bien en Belgique qu'en France : 3 prix pour Deux jours, une nuit des frères Jean-Pierre et Luc Dardenne (meilleur film, meilleure réalisation, et meilleur acteur pour Fabrice Rongione) et 3 prix pour Pas son genre de Lucas Belvaux (meilleur scénario, meilleure actrice pour Emilie Dequenne, et meilleur son). A noter également 3 prix pour Marina de Stijn Coninx (meilleur film flamand, meilleurs décors, meilleurs costumes), d'ailleurs coproduit par les Dardenne.

Deux jours, une nuit et Pas son genre étaient les favoris avec chacun 8 nominations. Dans les catégories reines (meilleur film, réalisateur, scénario...), les mêmes films étaient en concurrence : Deux jours, une nuit de Jean-Pierre Dardenne et Luc Dardenne, Pas son genre de Lucas Belvaux, Henri de Yolande Moreau et La marche de Nabil Ben Yadir.

Un Magritte d'Honneur a également été remis à Pierre Richard. L'immense comédien français a souvent joué sous la direction de réalisateurs belges comme La partie d’échec d’Yves Hanchar (1994) et Les âmes de papier (2013) de Vincent Lannoo, présent aux côtés de Julie Gayet, également à l'affiche du film.

Par le jeu des co-productions franco-belges les Magritte sont aussi en correspondance avec les Césars.
Le jeune Marc Zinga a vécu lui une belle année 2014. Couronné par le Magritte du meilleur espoir masculin pour son rôle dans Les rayures du zèbre de Benoît Mariage, il est également nominé au César du meilleur espoir masculin mais pour son autre film de l'année Qu'Allah bénisse la France et il a été choisi pour jouer un rôle de méchant face à 007 dans le prochain James Bond, Spectre.
Magritte du meilleur acteur dans un second rôle pour Jérémie Renier (Saint Laurent) est dans la même catégorie au César. Idem dans la catégorie de scénario pour Lucas Belvaux et Pas son genre.
Pour le César de la meilleure actrice, on retrouvera Émilie Dequenne dans Pas son genre face cette fois à Marion Cotillard (Deux jours, une nuit). Le Magritte du meilleur court métrage a récompensé La bûche de Noël de Stéphane Aubier et Vincent Patar, également en lice pour le César du meilleur court d'animation.

Voici le palmarès pour les principales catégories :

Meilleur film : Deux jours, une nuit de Jean-Pierre et Luc Dardenne
Meilleurs réalisation : Jean-Pierre et Luc Dardenne pour Deux jours, une nuit
Meilleure actrice : Emilie Dequenne dans Pas son genre de Lucas Belvaux (était aussi nominées Déborah François dans Maestro, et Pauline Etienne dans Tokyo fiancée qui sort chez nous le 4 mars)
Meilleur acteur : Fabrice Rongione dans Deux jours, une nuit de Jean-Pierre et Luc Dardenne (révélé avec Emilie Dequenne dans Rosetta des Dardenne, et présent dans leurs films suivants L'enfant, Le silence de Lorna, Le gamin au vélo ; était aussi nominé Benoît Poelvoorde dans Les rayures du zèbre )
Meilleure actrice dans un second rôle : Lubna Azabal dans La marche de Nabil Ben Yadir (était aussi une nouvelle fois nominée Christelle Cornil pour Deux jours, une nuit et qui avait eu ce prix en 2011 pour Illegal)
Meilleur acteur dans un second rôle : Jérémie Renier dans Saint Laurent (il avait reçu déjà ce même prix pour Potiche de François Ozon)
Meilleur espoir féminin : Ambre Grouwels dans Baby Balloon de Stefan Liberski
Meilleur espoir masculin : Marc Zinga dans Les rayures du zèbre de Benoît Mariage
Meilleur scénario : Lucas Belvaux pour Pas son genre
Meilleure image : Manu Dacosse pour L'étrange couleur des larmes de ton corps de Hélène Cattet, Bruno Forzani (égaelement directeur de la photographie de Alléluia de Fabrice Du Welz)
Meilleur montage : Damien Keyeux pour La Marche de Nabil Ben Yadir
Meilleurs décors : Hubert Pouille pour Marina de Stijn Coninx
Meilleurs costumes : Catherine Marchand pour Marina de Stijn Coninx
Meilleur son : Henri Morelle et Luc Thomas pour Pas son genre de Lucas Belvaux
Meilleure musique originale : Soldout (David Baboulis et Charlotte Maison) pour Puppylove de Delphine Lehericey
Meilleur documentaire : Quand je serai dictateur de Yaël André (produit par Morituri)
Magritte du premier film : Je te survivrai de Sylvestre Sbille
Meilleur film étranger en coproduction : Minuscule, la vallée des fourmis perdues de Hélène Giraud et Thomas Szabo (était nominé aussi Une promesse de Patrice Leconte)
Meilleur film flamand : Marina de Stijn Coninx
Meilleur court métrage : La bûche de Noël de Stéphane Aubier et Vincent Patar (était nominé aussi En attendant le dégel de Sarah Hirtt)
A noter que le Magritte du meilleur premier film est lui le résultat du vote du public, et est allé à Je te survivrai de Sylvestre Sbille (avec Jonathan Zaccaï, déjà sorti en France le 28 mai). Les aléas de la distribution en salles sont parfois mystérieux, et c'est le moment de mettre ici en avant un autre premier belge qui était d'ailleurs éligible dans cette catégorie : Puppylove de Delphine Lehericey, qui d'ailleurs figure au palmarès avec un Magritte de la meilleure musique originale (par le duo Soldout). Le film est sorti en mai 2014 en Belgique, mais toujours pas en France alors que les acteurs principaux sont pourtant les français Solène Rigot, Audrey Bastien et Vincent Perez. Le film développe la rencontre entre deux filles très différentes de manière plus subtile que La vie d'Adèle et Respire de Mélanie Laurent (dont les actrices prétendent à un César meilleur espoir féminin que Solène Rigot aurait elle aussi mérité), en voici la bande-annonce :

Cabourg 2014 : un Palmarès loin des clichés du film romantique

Posté par kristofy, le 16 juin 2014

sophie marceau zhang ziyi cabourg 2014Le 28ème Festival du Film de Cabourg a joué la diversité. Cette édition 2014 a été l’occasion de célébrer l’anniversaire des 50 ans de relations diplomatiques franco-chinoises avec la venue d’une invitée exceptionnelle, l’actrice Zhang Ziyi, qui a reçu un Swann d’Or Coup de cœur, remis par Sophie Marceau.

Pour les films en compétition, au nombre de 7, le choix des jurés a semblé difficile : Party girl était favori, tout comme le finlandais Je te dirai tout de Simo Halinen, dont la performance de l’actrice Leea Klemola (qui joue un homme devenu femme) a d’ailleurs été saluée durant la cérémonie.

On observe une très grande disparité parmi les nombreux films français qui ont été présentés dans la bourgade normande. Les réalisateurs les plus expérimentés, avec stars au générique, ont surtout déçu : L’Ex de ma vie avec Géraldine Nakache et Kim Rossi-Stuart… ; Des lendemains qui chantent avec Pio Maimai, Laetitia Casta, Gaspard Proust, Ramzy Bédia, André Dussolier… ; L’art de la fugue avec Laurent Lafitte, Benjamin Biolay, Nicolas Bedos, Agnès Jaoui, Marie-Christine Barrault, Guy Marchand… ; avec leurs défauts d’écriture, de rythme, d’interprétation, d’ambition, ils n'ont pas réellement charmé.

Certaines recettes de fabrication du passé risquent encore de ne pas faire recette en salles.

A l’opposé ceux qui ont été le plus applaudis pour leur brillante originalité (avec déjà plusieurs récompenses au dernier Festival de Cannes et que l’on devrait retrouver à la prochaine cérémonie des Césars) ont comme point commun d’être le premier long-métrage de jeunes cinéastes, sans vedettes, et avec un style résolument singulier : Party girl et Les combattants. Le romantisme n'est pas forcément là où on le croit.

A juste titre, la parfaite synthèse de ces deux catégories de film se retrouve dans le prix de la mise en scène, décerné à Pierre Salvadori pour Dans la cour, avec Deneuve et Kervern : à la fois "mainstream" et un peu décalé.

Un autre film a fait l’évènement, il s’agit de New-York Melody de l’irlandais John Carney (dont Once avait été jusqu’aux Oscars) qui réalise ici aussi bien une comédie romantique qu’un film sur l’amour de la musique. Tout le talent de John Carney est de bien combiner l'écriture de son scénario et sa mise en scène impeccable. Cette fois il exporte aux Etats-Unis une histoire sentimentale et musicale avec Keira Knightley (qui chante) et Mark Ruffalo. New-York Melody se révèle comme un ‘feel-good movie’ très séduisant.

Voici le palmarès des Swann d'Or du Festival du Film de Cabourg 2014 :

- Swann d’Or Coup de cœur : Zhang Ziyi

- Grand Prix du Festival de Cabourg ex-aequo:
Party girl, de Marie Amachoukeli, Claire Burger et Samuel Theis (photo)
Matterhorn, de Diederik Ebbinge
- Prix de la Jeunesse: Marina, de Stijn Coninx
- Prix du public: Coming home, de Zhang Yimou

- Swann d’Or du meilleur réalisateur: Pierre Salvadori pour Dans la cour
- Swann d’Or du meilleur film: Pas son genre, de Lucas Belvaux
- Swann d’Or de la meilleure actrice: Emilie Dequenne dans Pas son genre, de Lucas Belvaux
- Swann d’Or du meilleur acteur: Loïc Corbery dans Pas son genre, de Lucas Belvaux
- Swann d’Or de la Révélation féminine : Alice Isaaz dans Les yeux jaunes des crocodiles
- Swann d’Or de la Révélation masculine : Pierre Rochefort dans Un beau dimanche

-Meilleur court-métrage : Bruine, de Dénes Nagy
-Meilleure actrice court-métrage : Liv Henneguier, dans Loups solitaires en mode passif de Joanna Grudzinka
-Meilleur acteur court-métrage : Wim Willaert, dans Solo Rex de François Bierry
-Meilleur directeur de la photographie : Fiona Braillon pour Solo Rex de François Bierry

Par ailleurs les Prix Premiers Rendez-Vous qui récompensent les débuts à l’écran d’une actrice et d’un acteur dans un  premier grand rôle ont été donné à Flore Bonaventura dans Casse-tête chinois de Cédric Klapish et à Paul Hamy dans Suzanne de Katell Quilléveré.

Demain, Lucas Belvaux cherche 900 figurants pour son nouveau film

Posté par vincy, le 8 mars 2013

Un an après la sortie de 38 témoins, nommé au César pour le scénario / adaptation, mais un relatif échec en salles, Lucas Belvaux s'apprête à commencer le tournage de son nouveau film, Pas son genre, le 19 mars entre Arras et Paris.

Le comédien-scénariste-réalisateur a déjà enrôlé Loïc Corbery, sociétaire de la Comédie française et vu dans  Musée haut, musée bas..., et Emilie Dequenne (actuellement à l'affiche de Möbius et remarquée l'an dernier dans A perdre la raison).

L'histoire est celle de Clément (Corbery), jeune professeur de philosophie qui vient d'être muté à Arras. Il y rencontre une coiffeuse Jenifer (Dequenne), dont il devient l'amant. La relation inattendue se complique, à cause de différences culturelles et sociales.

Demain, samedi 9 mars, un immense casting se déroulera dans la salle du réfectoire de la Citadelle d'Arras, entre 10h30 et 16h30, afin de recruter 900 figurants (de plus de 16 ans). Les intéressés devront être disponibles une seule journée, entre le 21 mars et le 10 mai.

La responsable du casting a indiqué que l'offre était ouverte à tous, et que les besoins concernaient aussi bien des jeunes, seniors, hommes et femmes... La journée est rémunérée 90€ et comprend un repas.

Budgété à hauteur de 5,9 millions d'euros, le film devrait sortir en 2014, distribué par Diaphana.

4 des 8 films en lice pour le prix Louis-Delluc étaient à Cannes

Posté par vincy, le 26 octobre 2012

En attendant la liste des nominés pour le prix du premier film, le prix Louis-Delluc a sélectionné ses 8 finalistes pour le prix du meilleur film. La remise des prix aura lieu le 14 décembre pour ce "Goncourt" du cinéma. Qui succèdera au finlandais Aki Kaurismäki? Un autrichien, doublement palmé?

On note que quatre des huit films étaient sélectionnés au Festival de Cannes, dont trois en compétition. Parmi les finalistes, Noémie Lvovsky et Lucas Belvaux avaient reçu ce prix, la même année en tant qu'ex-aequo, avec, respectivement, Les sentiments et la trilogie Un couple épatant / Cavale / Après la vie. C'était en 2003. Léos Carax a déjà été sacré par le Delluc en 1986 avec Mauvais sang. Jacques Audiard avait été récompensé pour Un prophète en 2009. Reste qu'Haneke, Assayas, Jacquot et Faucon ne l'ont jamais obtenu. Le premier avait cependant figuré dans la sélection de 2005 avec Caché. Le deuxième avait été retenu pour L'heure d'été et Clean. Le troisième figurait dans la liste en 2001 avec Tosca.

La sélection (par ordre de préférence de la rédaction)

Amour de Michael Haneke
La désintégration de Philippe Faucon
Holly Motors de Leos Carax
Après mai d'Olivier Assayas
De rouille et d'os de Jacques Audiard
38 témoins de Lucas Belvaux
Camille redouble de Noémie Lvovsky
Les Adieux à la reine de Benoît Jacquot

Cannes 2012 : 10 ans de Visions Sociales sous l’oeil de Frémaux et Belvaux

Posté par vincy, le 13 avril 2012

Visions Sociales fêtera son 10ème anniversaire lors du prochain Festival de Cannes (16-27 mai). Pour cette édition spéciale, le Festival parallèle sera placé sous le parrainage de Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes et de Lucas Belvaux, réalisateur et acteur. 38 témoins, son film le plus récent, qui se déroule au Havre, sera présenté en clôture de Visions Sociales le 26 mai.

Visions Sociales présentera 23 films du 19 au 27 mai au Château des Mineurs, dans le Domaine d'Agecroft à Mandelieu La Napoule. Des films qui abordent les thématiques traitées en dix ans de programmation : le monde du travail, la place faite aux femmes, les luttes, la mondialisation, les bouleversements du Printemps arabe, montrés en présence de réalisateurs du monde entier. À ces films, sélectionnés dans les festivals soutenus tout au long de l’année par la CCAS - le Festival Premiers plans d’Angers, le Festival international du film d’Amiens, CineMed, le Festival du cinéma de Brive – Rencontres européennes du moyen métrage…. - s’ajoutent des oeuvres inédites de l’ACID, la Quinzaine des Réalisateurs, la Semaine de la Critique, « Un Certain Regard », la Cinéfondation et le Festival des 3 continents.

On pourra donc y voir cette année des films récents mais parfois mal diffusés comme Corpo Celeste, Historias, Les chants du Mandrin, Les femmes du bus 678, Le policier, Sur la planche, Terraferma... ainsi que des documentaires (Tous au Larzac) et des courts-métrages. A cela s'ajoutent trois rencontres autour des métiers du cinéma.

Visions Sociales est une manifestation en accès libre, à l’exception de la soirée de clôture qui, fidèle aux valeurs et engagements de la Caisse centrale d'activités sociales du personnel des industries électrique et gazière (CCAS), permet d’aider une association à raison de 5€ par entrée. Le Festival s’adresse aux ouvrants et ayants droit des comités d’entreprise, ainsi qu’aux Cannois, aux cinéphiles, aux curieux....

Le couple Gainsbourg-Attal filmé par Lucas Belvaux

Posté par vincy, le 8 janvier 2011

Le comédien et cinéaste Lucas Belvaux est prêt pour son huitième film, Une nuit. Histoire d'un crime nocturne dans une rue où une résidente découvre que son mari est l'un des témoins de la scène. La femme sera interprétée par Charlotte Gainsbourg, et l'époux par son compagnon dans la vie, Yvan Attal. On y croisera aussi Nicole Garcia en journaliste et Natacha Régnier.

Le tournage débutera début février au Havre, pour un budget moyen de 7 millions d'euros. Le film sera distribué par Diaphana.

Rencontre avec Lucas Belvaux, le plus français des réalisateurs belges

Posté par Benjamin, le 2 février 2010

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Lors du 22ème festival Premiers plans, Lucas Belvaux a tenu, jeudi matin, une leçon de cinéma. Pendant près de deux heures, il est revenu sur sa carrière d’acteur-réalisateur, expliquant son parcours, la spécificité de son cinéma et ses choix de réalisateur. Détendu, sympathique, derrière ce regard pénétrant et cette voix si apaisée se cache un cinéaste très attaché à l’homme et à ses combats.Dans un premier temps, il a donc évoqué sa carrière d’acteur et son départ de sa Belgique natale pour Paris en stop alors qu’il n’a que 17 ans. L’école ce n’est pas pour lui, il part tenter sa chance dans la capitale française. Et si les choses sont difficiles, il joue dans de petits rôles à la télévision qui lui permettent tout juste de quoi vivre. C’est l’année 1984 qui lui est salutaire puisqu’il joue coup sur coup devant la caméra de Rivette et de Chabrol dans Hurlevent et Poulet au vinaigre.

Et ce qui le décide à passer derrière la caméra, autre que le fait d’avoir toujours été attiré par le poste de réalisateur, c’est sa lassitude en tant qu’acteur. Belvaux déclare qu’il voyait ses limites d’acteur, et que donc, pour ne pas finir enfermer continuellement dans des rôles identiques ou par peur tout simplement de voir sa carrière s’arrêter, il s’est essayé à la réalisation. Et ses premiers grands succès sont trois films qui forment une même trilogie : Un couple épatant, Cavale et Après la vie. Trois films qui résument bien en quelque sorte la singularité du cinéma de Lucas Belvaux. « Les seconds rôles sont des personnages principaux dont on ne voit que des bouts ». Voilà le point de départ de sa trilogie : s’intéresser aux seconds rôles. Pour lui, un second rôle ne doit pas être caricaturé comme beaucoup dans les films, il doit être traité comme un personnage à part entière, car selon lui, ces personnages sont eux-mêmes les personnages principaux d’une autre histoire qui leur appartient, mais que bien sur, on ne voit pas. Et sa trilogie change de point de vue selon les films, s’attachant à toute une chorale de personnages tous magnifiquement interprétés.

Puis viennent les questions des auditeurs. Des questions qui concernent le caractère belge de son cinéma ainsi que l’aspect social de ses films. A la question « où vous situez vous dans le cinéma belge ? », il répond « à Paris ». Réponse des plus logiques, car il habite dans la capitale (et travaille) depuis 1979. Le seul lien qu’il a avec la Belgique – outre sa nationalité – ce sont les financements que le plat pays lui accorde.

Enfin, le réalisateur de Rapt a expliqué ses principales intentions dans ses films et qu’il cherchait avant tout à « trouver la complexité de chacun » qu’il soit ouvrier au chômage ou patron kidnappé. Il s’intéresse en premier lieu à l’Homme. L’homme, dépossédé de tout caractère social, qui retrouve sa condition première.

Son dernier film, Rapt avec Yvan Attal est d'ailleurs sorti en novembre et a reçu l'honneur de plusieurs nominations aux prochains César.

Premiers plans d’Angers : 22, v’là les films!

Posté par Benjamin, le 24 janvier 2010

2010-affiche-premiersplans.jpgPrologue. 

Pour sa 22ème édition, le festival Premiers plans d’Angers, qui occupe la ville du 22 au 31 janvier, rassemble toujours une foule de passionnés, de professionnels, d’aficionados et simples amateurs. Il y a de quoi combler n’importe quel spectateur, du plus cinéphile au plus ignorant de ceux qui désirent revoir leurs classiques (au travers de la filmographie de Jean-Pierre Melville – reprise intégralement – par exemple) ou ceux qui préfèrent (re)découvrir les chefs d’œuvres de « l’horreur » (grâce au cycle « la peur au cinéma »). Bien entendu, il y a la traditionnelle sélection officielle : très large, puisqu’elle rassemble en tout 100 films européens.

Il ne s’agit pas de simplement proposer une large palette de films au spectateur, mais bien de l’accompagner dans sa découverte, notamment grâce à des interventions de journalistes comme celles de Jean-Baptiste Thoret ou de personnalités du cinéma tel que Jeanne Moreau ou Bertrand Tavernier. Tout est fait pour qu’il y ait une véritable communication, un échange entre le public et les professionnels du cinéma. Premiers plans d’Angers est un rendez-vous chaleureux axé sur le partage et chaque personnalité y est plus qu’accessible.

D’autres « moments » importants sont attendus comme la leçon de cinéma de Lucas Belvaux par exemple, président cette année du jury et, évidemment, la soirée de clôture samedi soir. Seul regret : l'annulation en dernière minute de la venue d'Alain Delon...

Mais d’Argento à Clouzot ou de Murnau à Scorsese, les spectateurs angevins ont mille univers à visiter, mille rêves à traverser et mille passions à exprimer.

Les films français que nous pourrions voir à Cannes

Posté par vincy, le 18 janvier 2009

l'elegance du herisson josiane balaskoJanvier, c'est la dernière line droite. Berlin, première levée du grand chelemn des festivals, a annoncé la couleur en recrutant Costa-Gavras, Ozon, Chabrol, Breillat, Lioret et surtout Tavernier, dont la sortie était en suspens depuis neuf mois... Cannes, toutes sélections confondues, a quand même de nombreuses cartes en main pour séduire les festivaliers.

Il semble que Jeunet ne pourra montrer qu'un teaser ou un extrait de son MicMacs à tire-larigot, qui devrait être prêt au début de l'été. Mais, cette déception sera compensée par d'immenses possibilités. Côté animation, Sylvain Chomet (Les triplettes de Belleville) devrait pouvoir présenter L'illusioniste (d'après une histoire de Jacques Tati). Et pour les documentaires, on voit mal Cannes passer à côté de Home, réalisé par Yann Arthus-Bertrand et produit par Luc Besson.

Parmi les habitués de Cannes, Robert Guédiguian (L'armée du crime), Alain Resnais (Les herbes folles), Christophe Honoré (Non, ma fille), Xavier Gianoli (Je voudrais te dire), Patrice Chéreau (Persécution), Lucas Belvaux (Rapt!) et Tsai Ming-Liang (Visages, tourné à Paris) font évidemment figures de favoris. Mais, parmi eux, quelques uns, recalés ou préférant ne pas trop être exposés à la dureté de la critique cannoise, feront le choix vénitien.

La jeune génération, déjà repérée à Cannes, désirant sans doute un peu de promotion pourra compter sur Julie Lopes-Curval (La cuisine) et Mia Hansen-Love (Le père de mes enfants). On peut aussi imaginer que Olivier Ducastel /Jacques Martineau (plus habitués à Berlin), avec L'arbre et la forêt, ou Fanny Ardant, avec son premier film, Cendres et sang, intéressent les programmateurs.

Audiard, Van Dormael, Mihaileanu et un hérisson...

Pourtant, les marches pourraient être montées par d'autres.... Jacques Audiard, par exemple, sans doute l'un des meilleurs cinéastes français depuis quinze ans, aurait toutes ses chances avec Un prophète. Jaco Van Dormael semble inévitable. Même si le réalisateur est belge, la production est essentiellement française. Le film, Mr. Nobody, sera prêt à temps, douze ans après Le huitième jour. Un choix passionnant serait Le concert, de Radu Mihaileanu (Va, vis et deviens), avec Mélanie Laurent. Enfin, le match des Coco Chanel, normalement prévu en avril dans les salles françaises, pourrait êre décalé si Coco avant Chanel, d'Anne Fontaine, avec Audrey Tautou, se retrouvait dans une des sélections officielles. Nul ne doute qu'au marché, on observera avec attention le box office de celui-ci et de celui de Jan Kounen, Coco Chanel et Igor Stravinsky, avec Anna Mouglalis.

Ultime possibilité, mais non des moindres : un premier film, produit par Anne-Dominique Toussaint (Caramel), en lice pour le poste de la présidence d'Unifrance. Ce premier film de Mona Achache est l'adaptation littéraire de L'élégance du hérisson, best-seller européen (en France, plus de un million trois cent mille exemplaires se sont vendus, alors que l'édition poche n'est pas encore parue), avec Josiane Balasko, qui vise le César 2010, Garance Le Guillermic et Togo Igawa. le film ne doit sortir qu'en octobre, et pourtant, la productrice a surpris tou le monde en disant qu'elle pensait pouvoir proposer une version à Thierry Frémaux au début du printemps. Assurément, ce serait le plus beau coup français du Festival.