Marilyn : ses fragments littéraires au théâtre

Posté par vincy, le 5 janvier 2014

Il y a trois ans, l'événement littéraire était provoqué par Marilyn Monroe, post-mortem. Le Seuil publiait Fragments, recueil de textes inédits de l'actrice : correspondances, critiques, notes, pensées personnelles, poèmes... au total 104 fac similés de manuscrits qui évoquent ses liens avec la littérature, entre autres.

En janvier, le livre se déclinera en pièce de théâtre au Centre dramatique national d'Orléans/Loiret/Centre. Mis en scène et adapté par l'écrivain et réalisateur Samuel Doux, ce spectacle sera sur les planches du 15 au 23 janvier, avant, sands doute de vadrouiller à tarvers la France. C'est l'actrice Lolita Chammah (Copacabana, les adieux à la reine) qui sera seule en scène pour donner vie aux mots de Marilyn. Doux et Chammah avaient déjà collaboré à Orléans pour la pièce La fin du film, d'Arthur Miller, l'un des époux de Monroe.

Fragments avait été le résultat d'une négociation entre l'éditeur français Bernard Comment et la redoutable Anna Strasberg (lire notre article sur l'héritage de Marilyn Monroe). Strasberg avait découvert les textes de l'actrice quelques années auparavant. Mais tous les éditeurs contactés lui avaient proposé un beau-livre alors que Comment lui suggéra un livre classique, comme un roman. La cupide Strasberg préféré ainsi l'offre financière modeste de l'éditeur français aux gros chèques des éditeurs américains.

Le livre, préfacé par Antonio Tabucchi, a été un succès international, popularisé par la notoriété de la star qui montre ici sa face cachée, promu par Anna Strasberg dans les plus grandes foires. Dans ce livre, on découvre Marilyn écrivant :Seule !!!!! Je suis seule. Je suis toujours seule quoi qu'il arrive." l'éditeur accompagne les écrits d'une trentaine de photos.

Tabucchi écrivait sur elle : "A l'intérieur de ce corps vivait l'âme d'une intellectuelle et poète dont personne n'avait le soupçon", manière de rendre hommage à celle qui se plaignait : "Je sais que je ne serai jamais heureuse, mais je peux être gaie !"

Samuel Doux a imaginé un spectacle où l’image de la star s’effacerait lentement pour faire place à sa voix enfin incarnée ; Il a pour cadre un plateau obscur, où clignotent au néon les noms d’Arthur Miller, John Huston et Lee Strasberg ; Lolita Chammah donne ainsi corps aux doutes qui tourmentaient Marilyn, qui apparaît alors définitivement comme un esprit libre.