Timbuktu, Leviathan, Ida et Les nouveaux sauvages en 1/2 finale des Oscars

Posté par vincy, le 19 décembre 2014

9 films sur les 83 présentés ont été retenu en vue des nominations aux Oscars, qui seront révélées le 15 janvier prochain.

La France, la Belgique et le Québec sont déjà éliminés: ni Saint-Laurent, ni Deux jours une nuit, ni Mommy n'ont été retenus. Le Bonello et le Dolan ont été peu vus aux Etats-Unis. Le Dardenne est davantage une suprise sachant que Cotillard est dans les oscarisables.

Autre surprise, Winter Sleep, la Palme d'or n'a pas été sélectionnée non plus. Mais quatre films cannois sont dans la liste, Timbuktu, Leviathan, Les nouveaux sauvages (compétition) et Force majeure (Un certain regard). The Liberator et Ida ont fait leurs avant-premières mondiale à Toronto, Tangerines à Varsovie (Prix du public), Corn Island à Karlovy Vary (où il a récolté le Grand prix) et Accused sort de nulle part.

Autant dire que l'Académie va encore faire l'objet de critiques sur cette catégorie, décidément obsolète et peu représentative de la cinématographie mondiale. Les règles du jeu doivent changer.

Argentine, Les nouveaux sauvages - Damián Szifrón
Estonie, Tangerines - Zaza Urushadze
Géorgie, Corn Island (La terre éphémère) - George Ovashvili
Mauritanie, Timbuktu - Abderrahmane Sissako
Pays-Bas, Accused - Paula van der Oest
Pologne, Ida - Pawel Pawlikowski
Russie, Leviathan - Andrey Zvyagintsev
Suède, Force Majeure (Snow Therapy) - Ruben Östlund
Venezuela, The Liberator - Alberto Arvelo

Les films de Cannes brillent dans les festivals en Europe

Posté par vincy, le 22 novembre 2014

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Trois festivals en Europe ont récemment couronné des films en sélection officielle au dernier Festival de Cannes. Particulièrement significatif, cinq films de la sélection Un certain regard ont récolté de nouveaux lauriers.

Le Festival du cinéma européen de Séville (Espagne), qui se tenait du 7 au 15 novembre, a remis son Giraldillo d'or à Force majeure (Snow Therapy) du suédois Ruben Östlund, qui a également reçu le prix du meilleur scénario Le film avait déjà le Prix du jury Un certain regard à Cannes. Il est en course pour le European Film Award du meilleur film. Il sort le 25 janvier 2015 en France.
Le jury présidé par le réalisateur espagnol Carlos Vermut a donné le Giraldillo d'argent L'institutrice de Nadav Lapid, qui avait été présenté à la Semaine de la critique à Cannes. Grand prix du jury sur la Croisette, Les Merveilles d’Alice Rohrwacher a reçu le Prix spécial du jury et le prix de la meilleure actrice pour Maria Alexandra Lungu (ex-aequo avec Arielle Holmes dans Heaven Knows What).
Autre film cannois primé,  Mr Turner: prix du meilleur réalisateur pour Mike Leigh et prix du meilleur acteur pour Timothy Spall, déjà primé pour son interprétation à Cannes. Avec Leviathan, prix du scénario sur la Croisette, le russe Andrei Zvyagintsev a été distingué pour la photographie.
Le prix du public a été décerné au film italien de Paolo Virzi, Les Opportunistes, sorti cette semaine en France. Rare film non cannois à avoir été couronné. D'autant que c'est le Grand prix Un certain regard, White God du hongrois Kornel Mundruczo qui a emporté le Prix Eurimages de la meilleure coproduction européenne.

Pas très loin de l'Andalousie, le Festival du film de Lisbonne et d'Estoril (Portugal) se tenait du 7 au 16 novembre. Amour fou de Jessica Hausner, sélectionné à Un certain regard en mai dernier, a remporté le Prix du meilleur film. Le jury a aussi récompensé Phoenix de l'Allemand Christian Petzold (qui avait reçu le prix de la critique internationale à San Sebastian) et Heaven Knows What des Américains Joshua et Ben Safdie (primé à Séville, Venise et surtout Grand prix à Tokyo). Ingrid García Jonsson a été choisie comme meilleure actrice (La Belle Jeunesse de Jaime Rosales, qui était lui aussi dans la sélection Un certain regard à Cannes. L'actrice a été récemment primée pour son interprétation à Cinespana à Toulouse.

Enfin, en Europe centrale le Festival international du film de Bratislava (Slovaquie), du 7 au 14 novembre, a distingué le cinéma français. Le Grand Prix de la compétition internationale a sacré Marie Amachoukeli, Claire Burger et Samuel Theis pour leur premier long métrage Party Girl. Angélique Litzenburger est repartie de son côté avec le prix d'interprétation féminine. A cela ajoutons le Prix du jury étudiant. Le film cumule les lauriers: prix d'interprétation (pour l'ensemble de ses acteurs) par le jury d'Un Certain Regard et Caméra d'or au Festival de Cannes, et le Grand prix au Festival du film de Cabourg. Il est aussi en lice pour le European Film Award du meilleur premier film.

Le jury de Bratislava a donné le prix de la meilleure réalisation à Nguyen Hoang Diep (Flapping in the Middle of Nowhere) et le prix du meilleur acteur à Fabrício Boliveira (Brazilian Western).

Cannes 2014 : les favoris de la Fipresci

Posté par vincy, le 28 mai 2014

Le jury des critiques internationaux (Fipresci) présents au 67e Festival de Cannes a rendu son verdict vendredi dernier.

En compétition, la Palme d'or Sommeil d'hiver de Nuri Bilge Ceylan a été plébiscitée. À Un certain regard, c'est Jauja de Lisandro Alonso qui a séduit. Pour les sélections parallèles - Quinzaine des réalisateurs et Semaine de la critique - Les combattants de Thomas Cailley a remporté leurs suffrages.

De leur côté, les autres membres de la Fipresci présents à Cannes avaient la possibilité de noter les films tout au long du Festival. Si l'on regarde le tableau précis des votes on constate que les goûts des critiques "lambda" sont relativement proches de ceux des jurés. Avec 4,00 de moyenne, le film de Nuri Bilge Ceylan domine de peu Mommy de Xavier Dolan (3,94), Leviathan d'Andrey Zvyagintsev (3,79) et Mr. Turner de Mike Leigh (3,61). Trois films ont été rejetés avec une note inférieure à la moyenne : Captives d'Atom Egoyan (1,65), The Search de Michel Hazanavicius (1,88) et Saint Laurent de Bertrand Bonello (2,06).

Côté Un Certain Regard, la meilleure moyenne (4,40) revient en revanche à White God de Kornél Mundruczó, qui d'ailleurs à reçu le Prix du meilleur film dans cette sélection. Jauja, qui a empoché le prix de la Fipresci, n’atteint que 3,38. Trois autres films - Force majeure (Turist), Amour fou et Le sel de la terre - tutoyaient les scores du gagnant. C'est là toute la différence entre une distinction purement chiffrée et de vraies délibérations.

A noter malgré tout que le vainqueur des sélections parallèles remporte à la fois la meilleure note dans le tableau des critiques et le prix décerné par le jury Fipresci. Là encore, la profession se retrouve.

Toutefois, au-delà de ces constatations, on remarque surtout que les journalistes accrédités sont loin de voir tous les films, y compris en compétition. Un comble.

Cannes 2014 : qui est Andrei Zvyagintsev ?

Posté par MpM, le 23 mai 2014

andrei zvyagintsev

SOVIET SUPRÊME

L’ascension fulgurante d’Andrei Zvyagintsev est d’autant plus exceptionnelle que le cinéaste russe le plus respecté des années 2000 ne se destinait pas du tout à la réalisation, mais au métier d’acteur. Diplômé de l'institut de théâtre de Novossibirsk dans les années 80, il joue d’abord dans des théâtres provinciaux avant de monter à Moscou au début des années 90, avec l’espoir de faire du cinéma. Pendant presque dix ans, il galère en tant que rôle secondaire, voire figurant, dans des séries télévisées ou des longs métrages. Rien ne semble lui réussir.

C’est alors qu’un de ses amis lui propose de passer derrière la caméra pour réaliser plusieurs épisodes d’une série à succès pour la société de production REN-TV, rôle dans lequel il s’avère tout simplement excellent. Impressionnés par son sens de la mise en scène, les producteurs lui proposent de travailler sur un long métrage. Ce sera Le retour, énorme succès international, qui reçoit à la fois le Lion d’or et le Prix Luigi-De-Laurentis du premier film à la Mostra de Venise 2003.

Le film pose le style de Zvyagintsev : sujet intime, beauté formelle, minimalisme étudié. Un cinéaste est né, adulé dans son pays qui en fait un héros : aucun film russe n’avait gagné la récompense suprême à Venise depuis le temps de l’Union soviétique (Urga de Nikita Mikhalkov en 1991). On imagine la pression ressentie par Andrei Zvyagintsev. Mais l’ancien comédien ne se démonte pas, et enchaîne avec un deuxième long métrage qui lui ouvre les portes de la compétition officielle de Cannes. Le bannissement n’obtient pas la Palme d’or, mais un prix d’interprétation pour l’acteur Konstantin Lavronenko. Cette fois, tout semble réussir à Andrei Zvyagintsev.

Cette histoire de couple et de famille, qui dérive sur les rapports à l’enfance, les enfants eux-mêmes, les amis…, est toutefois moins convaincante que son coup d’essai, malgré une écriture soignée et une grande recherche esthétique. Si on sent l’influence d’Antonioni et de Bergman dans sa manière de concevoir le plan (il cite les deux auteurs parmi ses réalisateurs préférés), il lui manque encore une finesse d’écriture suffisante pour nous faire saisir naturellement les non dits et les motivations inconscientes des personnages.

Peut-être Andrei Zvyagintsev manque-t-il tout simplement d’un sujet qui soit à la hauteur de son sens esthétique. Ce sera le cas d’Elena, présenté à Un Certain regard en 2011, synthèse de la fibre intimiste du cinéaste et de son désir de films plus sociaux. Son personnage principal (magnifique Nadezhda Markina) est confronté à un conflit de loyauté (entre son mari et son fils) qui a tout du dilemme universel. Le fort sentiment d’injustice d’une femme qui incarne une Russie pauvre face à une Russie aisée et indifférente, le contexte de la crise économique, le glissement des valeurs transforment un drame familial feutré en leçon de morale âpre et sombre. La virtuosité de la mise en scène et la maîtrise formelle du cinéaste (qui utilise avec intelligence la musique presque lyrique d’un Philip Glass plus qu’inspiré) apportent la preuve que Le retour ne fut pas un coup de chance. Au passage, le film reçoit un prix spécial du jury et confirme que Zvyagintsev est l'un des cinéastes russes les plus intéressants de ces quinze dernières années.

De retour en compétition officielle avec Léviathan, le réalisateur n’a donc en théorie plus rien à prouver. En revanche, il se verrait sûrement ajouter une Palme à son tableau de chasse.

Zvyagintsev à Cannes cette année?

Posté par vincy, le 7 février 2014

Le cinéaste russe Andrey Zvyagintsev, Prix spécial du jury Un certain regard à Cannes en 2011 avec Elena et Lion d'or à Venise en 2003 avec Le Retour, vient de terminer tournage de son nouveau film, son quatrième long métrage, Leviathan.

Le film sera distribué en France par Pyramide, qui avait déjà diffusé Elena. Ecrit par le réalisateur et Oleg Negin, ce drame est une transposition moderne de l'histoire biblique de Job et traite des enjeux sociaux dans une Russie contemporaine et insécure. Une histoire d'amour et une tragédie traversées par des gens ordinaires, selon les propos d'Eric Sagesse, patron de Pyramide.

Le film a été tourné l'automne dernier dans la péninsule de Kola, entre la mer blanche et la mer de Barents, pas si loin de la Finlande. Le casting de cette oeuvre chorale comprend Alexey Serebryakov, Elena Lyadova et Vladimir Vdovichenkov.

Le film sera prêt pour le prochain festival de Cannes. Reste à savoir s'il sera sélectionné.