La pionnière Mag Bodard (1916-2019), productrice de Demy, Godard, Deville, Varda et Bresson, nous quitte

Posté par vincy, le 1 mars 2019

La productrice Mag Bodard est décédée mardi à l'âge de 103 ans, a annoncé jeudi son associé Alain Bessaudou. Pionnière, elle était la première femme productrice française. Née en 1916 en Italie, Marguerite Bodard, communément appelée Maguy, tait plutôt destinée au journalisme, où elle fait ses débuts.

Elle avait commencé sa carrière un échec en 1962 avec La Gamberge de Norbert Carbonnaux (avec son amie) Françoise Dorléac son amie. Quand elle voit Lola de Jacques Demy, elle s'embarque dans le projet fou du jeune réalisateur: un drame musical. Les parapluies de Cherbourg obtient la Palme d'Or et lance la jeune Catherine Deneuve, sœur de la vedette Françoise Dorléac, consacre le musicien Michel Legrand et panthéonise Jacques Demy dans le cinéma français. Avec eux trois, elle produit ensuite Les Demoiselles de Rochefort en 1967 et Peau d’Âne en 1970.

La fondatrice de Parc Films Mag Bodard c'est aussi la productrice de la Nouvelle vague: elle accompagne Agnès Varda avec Le Bonheur en 1965 et Les Créatures en 1966, Robert Bresson avec Au hasard Balthazar en 1966, Mouchette en 1967 et Une femme douce en 1969, Jean-Luc Godard avec Deux ou trois choses que je sais d’elle et La chinoise en 1967, Alain Resnais avec Je t’aime, je t’aime en 1968 ou encore Maurice Pialat avec L’Enfance nue en 1968, Michel Deville avec Benjamin ou les mémoires d'un puceau en 1967, Bye-bye Barbara en 1968, L'ours et la poupée en 1969 et Raphaël ou le débauché en 1970.

Elle suit aussi fidèlement Nina Companez (Faustine et le bel été, L’histoire très bonne et très joyeuse de Colinot Trousse Chemise, Comme sur des roulettes, Je t’aime quand même pour le cinéma ; Les dames de la Côte, La grande cabriole et L’allée du roi pour le petit écran). Jusqu'en 2006, elle n'a cessé de faire ce métier avec passion.

"Persévérante, déterminée et moderne, Mag Bodard se vouait intégralement à chaque projet et à son réalisateur, l’aidant par tous les moyens à mener à bien son projet, tel que celui-ci l’avait imaginé. Telle était sa plus grande force, savoir magnifier les artistes et leur donner les moyens d’exprimer tout leur talent" rappelle l'Académie des César en lui rendant hommage.

Agnès Varda lui a dédié un texte, diffusé sur le site de la Cinémathèque française: "Cette petite femme avec sa silhouette de jeune fille et sa tête d'oiseau a pesé lourd dans nos vies de cinéastes." Elle se souvient: "Elle venait peu aux tournages, mais elle faisait impression, toujours accompagnée par un chauffeur, élégante, coiffée, manucurée (elle avait des mains particulièrement jolies). C'est curieux que son apparence délicate soit si présente dans mon souvenir, alors qu'elle avait et qu'elle a toujours une énergie farouche mise au service de ses projets, une obstination à les faire vivre et une énorme capacité de travail."

Cannes 70 : la comédie musicale sur le tapis rouge

Posté par cannes70, le 17 mars 2017

70 ans, 70 textes, 70 instantanés comme autant de fragments épars, sans chronologie mais pas au hasard, pour fêter les noces de platine des cinéphiles du monde entier avec le Festival de Cannes. En partenariat avec le site Critique-Film, nous lançons le compte à rebours : pendant les 70 jours précédant la 70e édition, nous nous replongeons quotidiennement dans ses 69 premières années.

Aujourd'hui, J-62.

C’était il y a quelques semaines : Damien Chazelle devenait le plus jeune cinéaste à recevoir un Oscar du meilleur réalisateur pour La La Land, juste après avoir égalé le record de 14 nominations et gagné 6 Golden Globes (réalisation, scénario, musique…). Médiatisé au-delà du possible, le film cartonne au box-office et va même faire chanter certains spectateurs dans les salles avec une ressortie en version karaoké !

Alors, bien sûr, La la land n'était pas à Cannes (il a fait l’ouverture de Venise), contrairement au premier film de Damien Chazelle (Whiplash) sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs. Pourtant, il sonne certes comme un hommage aux classiques américains du genre, mais il est surtout sous l'influence d'un film souvent cité par le réalisateur lui-même : Les parapluies de Cherbourg de Jacques Demy. Qui, lui, avait été sacré Palme d’or du Festival de Cannes 1964. Le genre de la comédie musicale qui semblait un peu tombé en désuétude revient donc sur le devant de la scène. En fait, ce n’est pas vraiment la première fois, et c’est d’ailleurs à Cannes que la comédie musicale a plusieurs fois fait son retour.

A noter d'ailleurs que le premier film musical "palmé" sur la Croisette, c'est Orfeu Negro de Marcel Camus, présenté en 1959. Cette année-là, cette adaptation d'une pièce de Vinícius de Moraes, qui revisite le mythe d'Orphée et Eurydice sur fond de Bossa Nova, l'emporte devant Les 400 coups de Truffaut, ou Hiroshima mon amour d'Alain Resnais.

Mais revenons-en à 1964. Le Festival de Cannes est donc "enchanté" par Les parapluies de Cherbourg : les dialogues en chanson de Jacques Demy ont été mis en musique par Michel Legrand, et en fait on y entend peu la voix des acteurs principaux (Catherine Deneuve, Nino Castelnuovo) qui sont doublés par de véritables chanteurs. La comédie musicale qui est souvent dans l’imaginaire fantaisiste est ici ancrée dans le réel : au début des années 60, un jeune homme doit partir faire la guerre en Algérie et quitter une jeune-fille enceinte avant d’être mariée…

Catherine Deneuve est l’actrice au parcours unique dans le genre de la comédie musicale au Festival de Cannes : après Les parapluies de Cherbourg en 1964, elle va chanter et danser dans Dancer in the dark du danois Lars Von Trier en compétition officielle en 2000. Le Palmarès sera au diapason : Palme d’or pour le film, doublé d’un prix d’interprétation de meilleure actrice pour Björk, personnage principal qui chante et compose chansons et musiques. Là encore, film musical rime avec drame, les épreuves les plus tragiques de l’héroïne Björk sont supportée par son amour des comédies musicales qu’elle se chante et danse dans sa tête.

Dans le film Catherine Deneuve accompagne Björk dans deux séquences musicales : Cvalda dans l’usine quand le bruit des machines devient un rythme qui devient une chorégraphie, et My favourite things à la chorale durant les répétitions d’un spectacle joyeux (chanson qui sera reprise larmoyante de désespoir par Björk seule dans sa cellule de prison). Dans Dancer in the dark, chaque séquence chantée et dansée est une échappatoire joyeuse et résignée pour supporter un moment réel pénible, et juste ensuite survient un nouveau drame encore plus tragique…

Après Dancer in the dark, souvenez-vous quel a été le film d’ouverture choisi l’année suivante ? Encore une comédie musicale !  Moulin Rouge de Baz Luhrmann est bien plus virevoltant, avec quantité de reprises de chansons pop (David Bowie, Elton John, Police…), mais son finale n’en reste pas moins (encore) la mort d’une histoire d’amour...

C’est en 2007 que la comédie musicale fait un beau retour en compétition à Cannes avec Les chansons d’amour de Christophe Honoré qui réunit Alex Beaupain à la composition des musiques et Chiara Mastroianni, la fille de Deneuve, à l'écran aux côtés de Ludivine Sagnier, Lous Garrel et Clotilde Hesme. Cette fois, il y a moins de chorégraphie mais tout autant de chansons qui forment des dialogues sur le trouble amoureux (et le deuil) entre un garçon qui aime deux filles dans un ménage à trois qui se complique quand il est lui-même aimé par un autre garçon… Le film repart bredouille, mais Christophe Honoré sera de retour en 2011 avec Les bien-aimés, présenté en clôture.  Un autre film musical dans lequel on retrouve... Catherine Deneuve. Comme pour boucler la boucle.

Cannes fera connaître dans quelques semaines quels seront les films qui seront sélectionnés pour cette 70 édition, mais, ici, on peut déjà vous pronostiquer que la comédie musicale fera de nouveau l’événement lors du Festival... 2018 : en effet, Léos Carax travaille en ce moment sur son prochain film Annette (avec Adam Driver et une actrice encore inconnue en remplacement de Rooney Mara et de Rihanna initialement attachées au projet) qui « sera envoûtant, noir et cruel, mais aussi drôle et joyeux et saura s’inscrire dans la riche histoire d’amour entre le cinéma, la musique et les voix » d’après ses propres mots. Gilles Jacob (ex président du Festival de Cannes) est déjà emballé par le scénario qu’il a lu : « Je pense que ça va être quelque chose ! Can't wait ». Nous non plus.

Kristofy d'Ecran-Noir

« French touch »: 10 films français qui aiment la musique

Posté par kristofy, le 24 novembre 2014

Avec Eden à l'affiche qui revient sur près de vingt ans de musique électronique, la fameuse « French Touch » musicale, à travers la vie d'un DJ, c’est l’occasion de (re)voir des films (mé)connus où la musique y est autant présente qu’un personnage principal.

L’occasion de constater que la musique en tant que phénomène de société avec ses rites et ses personnages a été trop rarement un sujet de film en France. Bien évidemment notre cinéma produit des biopics sur nos voix les plus célèbres comme Edith Piaf et La Môme (d’ailleurs Marion Cotillard était déjà devenue chanteuse dans Les jolies choses), Serge Gainsbourg et Gainsbourg vie héroïque, Claude François et Cloclo, et prochainement Dalida (avec Nadia Farès dirigée par Lisa Azuelos). Certes, la chanson de variété arrive dans 8 femmes, un voyou découvre le piano dans De battre mon cœur s’est arrêté, on joue au sosie d’une vedette dans Podium, mais la musique a très rarement le premier rôle.

10 films français qui aiment la musique :

Cléo de 5 à 7 de Agnès Varda : Cléo est une jeune chanteuse qui craint d'être atteinte d'un cancer, le film la suit dans son errance avant d’aller chercher le résultat d’un examen médical, durant presque deux heures presque en temps réel. 4 chansons du film ont été écrites par Agnès Varda et mises en musique par le compositeur Michel Legrand, qui y fait également l'acteur.

Les Parapluies de Cherbourg de Jacques Demy : C’est la Palme d’or du Festival de Cannes en 1964. Les dialogues en chanson sont de Jacques Demy mises en musique par (toujours) Michel Legrand. On y entend peu la véritable voix des acteurs principaux (Catherine Deneuve, Nino Castelnuovo,...) qui sont doublées par de véritables chanteurs. Le film est entièrement chanté, en-chanté même selon Demy, et témoigne de l’époque du début des années 60 avec les situations conflictuelles d’un jeune homme qui a dû partir faire la guerre en Algérie et une jeune-fille enceinte avant d’être mariée… A noter que Catherine Deneuve s’impose là comme une actrice de premier plan, et que bien plus tard, elle chantera et dansera de nouveau dans un autre film musical qui gagnera une autre palme d’or : Dancer in the dark de Lars Von Trier.

Désordre de Olivier Assayas : Le premier long-métrage d'Assayas (récompensé au festival de Venise en 1986) est aussi son film le plus imprégné de musique. Les jeunes membres d’un groupe de rock pénètrent par effraction dans un magasin pour voler des instruments mais ils provoquent la mort du gérant. En même temps que les personnages grandissent et deviennent adultes, on assiste à la fin de leur passion de jouer ensemble. Olivier Assayas parvient à capter l’esprit des années 80 en pleine mutation musicale, et on peut y voir le chanteur Etienne Daho, symbole de la nouvelle pop française de l'époque.

On connaît la chanson de Alain Resnais : Le scénario est l’œuvre du couple Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri, également acteurs dans le film en compagnie de la bande habituelle de Resnais : Sabine Azéma, André Dussollier, Pierre Arditi, Lambert Wilson… L’histoire de différents couples qui se cherchent alterne entre dialogues de fiction et dialogues chantés en play-back. Ils reprennent les refrains les plus populaires de la chanson française. Les paroles les plus connues d'Aznavour, Dutronc, Gall, Sardou, Bécaud, Bashung, Sheila, Bashung, Souchon, Gainsbourg, Hallyday deviennent donc les dialogues des acteurs. Le film a gagné plusieurs César: meilleur film, meilleur scénario, meilleur acteur, meilleur acteur dans un second-rôle, meilleure actrice dans un second-rôle, meilleur montage, meilleur son ; cette compilation de tubes a fait un carton.

Héroines de Gérard Krawczyk : C’est devenu un film culte surtout parce qu’il est devenu quasiment introuvable en vidéo, mais le revoir aujourd’hui montre surtout ses imperfections. Jeanne compose à la guitare et chante avec sensibilité et Johanna l'accompagne. Mais les circonstances font qu’elles ne peuvent se présenter en tant que duo à un concours de talents. C’est la belle extravertie Johanna qui sera sur scène tandis que en coulisse c’est Jeanne qui chante vraiment. Enregistrement d’un disque, passage à la télévision, tournées de concert, et toujours Johanna dans la lumière en tant que starlette alors qu'elle fait semblant de chanter en playback. Leur amitié va devenir de plus en plus fragile au fur et à mesure que Johanna se prend au jeu de la célébrité tandis que leur entourage fera tour pour cacher le secret de leur imposture… On est en 1997 bien avant le phénomène de télé-réalité, et voici un film qui préfigure le star-system people des années 2000. La vedette c’est Virginie Ledoyen et dans l’ombre une véritable chanteuse Maïdi Roth. À noter un petit rôle pour le chanteur Serge Reggiani.

Jeanne et le Garçon formidable de Olivier Ducastel et Jacques Martineau : Depuis une trentaine d’années et Jacques Demy, il n’y avait plus eu de film en forme de comédie musicale, l’acteur ici est d’ailleurs son fils Mathieu Demy , face à Virginie Ledoyen, décidément inspirée quand elle joue les chanteuses (ici en playback doublée par une autre, elle chantera plus tard réellement dans 8 femmes de François Ozon). L’histoire est celle de Jeanne qui rencontre Olivier, ils s’aiment mais lui est séropositif… Le film dramatique est traversé de multiples scènes chorégraphiées et chantées, tout en abordant la maladie du Sida et les manifestations de l’association Act-up.

Foon de Les Quiches : Les Quiches sont une bande de 5 actrices et 3 acteurs qui faisaient tous ensembles des courts-métrages et des sketchs. Une parodie de la comédie musicale West side story les amènent à ce long-métrage écrit à 8 et co-réalisé à 4. Être foon ou pas foon, that is the question, les dialogues et chansons du film ont pour originalité d’être en franglais avec de nombreuses expression english. Foon est une comédie délirante qui parodie les codes des films américains de lycées avec en ligne de mire le fameux bal de promo de fin d’année et de nombreux numéros dansés et chantés. Le succès n’a pas été au rendez-vous au ciném,a malheureusement pour eux. A noter que depuis une actrice est devenue chanteuse du duo Brigitte, que le compositeur des musiques du film est aujourd’hui derrière le groupe Lilly Wood and the The Prick, et que l'un des réalisateurs vient de faire un clip pour la chanteuse Hollysiz

Backstage de Emmanuelle Bercot : Une adolescente est fan d’une célèbre chanteuse, qu’une émission de télé va faire arriver chez elle quelques minutes. La rencontre se passe mal, mais la fan va aller  chez la chanteuse et devenir une proche assistante dans son entourage… La fan c’est la troublante Isild Le Besco et la chanteuse, c’est Emmanuelle Seigner en clone de Mylène Farmer. Le film (sélectionné au festival de Venise) montre la curieuse frontière du phénomène entre une fan et son idole, entre une chanteuse et ses fans, avec une dépendance plutôt nocive. Emmanuelle Seigner, depuis, a enregistré des albums et s'est imposée parmi les chanteuses françaises reconnues.

Quand j’étais chanteur de Xavier Giannoli : Un chanteur de bal populaire, qui se produit ici ou là, rencontre une jeune mère célibataire…, ou comment le titre d’une chanson de Michel Delpech et le chanteur de bal Alain Chanone vont inspirer un film avec Gérard Depardieu et Cécile de France (en compétition au Festival de Cannes). Les scènes de bal font entendre des chansons Julio Iglesias, Sylvie Vartan, Serge Gainsbourg, Daniel Guichard, Dalida, Michel Fugain… avec le pouvoir de rapprocher des cœurs. Un hymne à la variété.

Les chansons d’amour de Christophe Honoré : La plus émouvante association entre Christophe Honoré derrière la caméra et Alex Beaupain à la composition des musiques. Ismaël aime Julie et Alice. Un ménage à trois qui se complique quand Erwan tombe amoureux de Ismaël… Les chansons sont autant de récits de différents troubles amoureux dont elles sont le fil conducteur. Le film (en compétition au festival de Cannes) fait de multiples clins d’œil à ceux de Demy dont Les Parapluies de Cherbourg, évidemment...

Expo, ressorties : Jacques Demy aux Anges

Posté par vincy, le 7 août 2013

100 000 visiteurs se sont rendus à la Cinémathèque française pour visiter « Le Monde enchanté de Jacques Demy », qui a fermé ses portes dimanche dernier. C’est un peu moins que celle de Kubrick en 2006 (140 000 visiteurs), Renoir/Renoir en 2005 (110 000) et trois fois moins que l’exposition record sur Tim Burton (300 000 visiteurs), l’an dernier. C’est néanmoins l’un des plus beaux succès de la Cinémathèque. Le catalogue a également connu un joli succès avec près de 1 500 acheteurs (à 42 € l’ouvrage).

« Ce qui frappe avec une fréquentation multigénérationnelle », témoigne Serge Toubiana, directeur général « c’est le nombre d’enfants venus regarder avec émerveillement les robes de Catherine Deneuve dans Peau d’âne. »

L’engouement pour Jacques Demy ne s’arrête pas là. La ressortie en juin des Parapluies de Cherbourg est toujours en exploitation. Et La baie des anges, ressorti il y a une semaine, a séduit près de 4 000 spectateurs.

Les parapluies de Cherbourg : Michel Legrand se souvient du chef d’œuvre de Jacques Demy

Posté par kristofy, le 27 juin 2013

Alors que Les parapluies de Cherbourg est à nouveau en salles, retour sur ce film culte du début des années 60.

Anecdotes de tournage

Le premier titre du scénario était L’Infidélite ou les parapluies de Cherbourg. Jacques Demy et Michel Legrand ont travaillé sur les chansons dès 1961, le tournage se déroula en 1963.

A la fin les deux enfants dans le film étaient en fait Rosalie-la fille de Jacques Demy et Agnès Varda et Hervé-le fils de Michel Legrand.

Lors de la présentation au festival de Cannes François Truffaut est dans la salle, il enverra ensuite un télégramme avec ces mots : « Quelle beauté, une pure merveille avec ce qui se passe sur la croisette en ce moment, je suis heureux et en même temps ravi ».

A la soirée de la première, les invités ont reçu à l’entrée de la séance un parapluie, et à la sortie de la séance des pompiers ont arrosé d’eau les spectateurs…qui ont alors ouvert ces parapluies !

Michel Legrand à Cannes

Une pluie de récompenses

- Palme d’or du Festival de Cannes en 1964

- Prix Louis Delluc 1964

- 5 nominations aux Oscars 1964 et 1965 : meilleur film en langue étrangère, meilleur scénario original (Jacques Demy), meilleure musique originale de film (Michel Legrand et Jacques Demy), meilleure adaptation de musique de film (Michel Legrand), meilleure chanson I will wait for you (paroles Jacques Demy, musique Michel Legrand)

La restauration

Les différentes étapes de la restauration ont demandés plus de 250 heures de travail, avec une facture de plus de 125 000 euros dont le budget a été réunis par la famille de Jacques Demy, différentes institutions (dont le festival de Cannes), et aussi les fans (par un site internet de crowfunding).

L’exposition Le monde enchanté de Jacques Demy à la Cinémathèque Française depuis le 10 avril se déroule jusqu’au 4 août. Pour l’occasion est édité un beau livre avec 256 pages de documents de travail (dessins, peintures, photos, script, morceau de pellicule originale…), également disponible un coffret 11 cd de l’intégrale des musique de Michel Legrand & Jacques Demy.

Les parapluies de Cherbourg est de nouveau dans les salles de cinéma depuis le 19 juin, le 31 juillet suivra La baie des anges, puis en octobre Une chambre en ville.

2e Champs-Elysées Film Festival : du cinéma pour tous les goûts et de toutes les couleurs!

Posté par vincy, le 11 juin 2013

olivier martinez halle berryUne star : L'actrice américaine Halle Berry sera l'invitée d'honneur de la soirée caritative organisée jeudi 13 au profit de l'association "Les Toiles enchantées" au cours de laquelle sera projeté le film Nos souvenirs brûlés de Susanne Bier.

Un événement : Les parapluies de Cherbourg en version restaurée et son remasterisé dimanche 16 à 16h30 au Publicis. La projection est suivie d'un karaoké géant avec les plus grandes chansons des films de Jacques Demy! Le Festival vous invite à venir déguisés pour créer une ambiance pop & vintage!

2 présidents du festival : Olivier Martinez et Julie Gayet

3 Master Class : Costa-Gavras, Cédric Klapisch et Frédérick Wiseman (documentariste américain)

7 cinémas : Le Balzac, UGC George V, Publicis, Le Lincoln, Gaumont Marignan et Gaumont Ambassade, MK2 Grand Palais

7 films avec Brad Pitt : outre World War Z, le festival projettera L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford, Babel, Burn After Reading, L'étrange histoire de Benjamin Button, Fight Club et Seven.

8 films américains en Sélection officielle : Hide your smiling Faces (Berlin 2013), Any Day Now (Prix du public à Tribeca 2012), Blood Pressure, Coldwater, Decoding Annie Parker (avec Helen Hunt et Alice Eve), How to make money selling drugs (avec Susan Sarandon, Eminem et 50 Cent), I am I, It felt like love, Thanks for sharing (avec Mark Ruffalo et Gwyneth Paltrow).

13 films français et pas mal d'avant-premières : Paris à tout prix, Nina Simone Love Sorceress Forever, Bambi (primé à Berlin aux Teddy Awards), 12 ans d'âge, Aya de Yopougon, Sur le chemin de l'école, Belle du Seigneur, Chez nous c'est trois, Elle s'en va (avec Deneuve, sélectionné à Berlin), Grand central (sélectionné à Un certain regard cette année), Joséphine, Les reines du Ring, Juliette, Né quelque part.

18 Avant-premières hollywoodiennes : Moi moche et méchant 2, World War Z, An oversimplification of her Beauty, The Bay, Before Midnight, Broken City, Fans la tête de Charles Swann III, Dark Skies, The East, Frances Ha, Interior Leather Bar (le film sulfureux de James Franco), Five Dances, Leave it on the Floor, Open Day, Le Quatuor, Rampart, Massacre à la tronçonneuse 3D.

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2e Champs-Elysées Film Festival

12-18 juin 2013

Film d'ouverture : Struck, de Brian Dannelly, avec Chris Coffer

Film de clôture : Imogene, de Sarah Springer Berman et Robert Pulcini, avec Kristen Wiig, Annette Bening et Matt Dillon

Informations et Programme

Cannes 2013 : Catherine Deneuve ne sera pas là pour l’hommage aux Parapluies de Cherbourg

Posté par vincy, le 14 mai 2013

Catherine Deneuve sera la grande absente jeudi au Festival de Cannes lorsque Agnès Varda, Michel Legrand, Rosalie Varda et Mathieu Demy monteront les marches de la salle du Soixantième pour découvrir la version restaurée des Parapluies de Cherbourg, Palme d'or 1964, qui fera l'ouverture prestigieuse de Cannes Classics.

Mais la star a une bonne raison : elle tourne son septième film avec André Téchiné, L'homme que l'on aimait trop, avec Guillaume Canet. Téchiné et elle c'est évidemment Hôtel des Amériques, Le Lieu du crime, Ma saison préférée, Les Voleurs, Les Temps qui changent, La Fille du RER. Une liaison unique dans le cinéma français. Le Lieu du crime et Ma saison préférée avaient d'ailleurs été en sélection officielle à Cannes.

Le film est inspiré d’un fait divers des années 1970, l’affaire Le Roux, l'histoire d'une héritière mystérieusement disparue. Les soupçons se tournent alors vers son amant, Jean-Maurice Agnele, qui fut condamné à vingt de prison en 2006 alors qu'il clamait son innocence…

Ironiquement, le tournage a lieu à quelques kilomètres de Cannes, où Deneuve fut révélée au monde avec le film de Demy il y a bientôt 50 ans. Canet, de son côté, est attendu, hors-compétition pour son film Blood Ties, présenté lundi.