Fin de tournage pour le nouveau film de Michael Haneke

Posté par vincy, le 18 août 2016

Happy End n'était pas le film que Michael Haneke avait prévu après Amour (Palme d'or, Oscar). Mais son histoire autour d'un flash-mob ayant fait long feu, le cinéaste autrichien a vite rebondit en écrivant un autre scénario.

Rapidement financé (c'est Haneke) malgré le budget de 12 millions d'euros, le tournage s'est déroulé cet été dans le nord de la France, pas très loin de celui du prochain film de Christopher Nolan, et s'achève ce mercredi 18 août. Pour une avant-première mondiale calée au prochain festival de Cannes, à n'en pas douter.

Entre Calais, Dunkerque et Douai, Jean-Louis Trintignant, Isabelle Huppert et Mathieu Kassovitz ont donc passé l'été dans les Hauts de France, avec de nombreux acteurs non professionnels.

Happy End raconte l'histoire d'une famille bourgeoise indifférente à la misère qui l'entoure, notamment les camps de migrants près du port de Calais, communément appelés "la jungle". "Tout autour le monde, et nous au milieu, aveugles", résume la note de production laconique… On sait aussi que la problématique migratoire n'est pas le sujet central.

Les films du Losange accompagneront la sortie du film.

Antichrist de Lars von Trier victime à son tour de l’association Promouvoir

Posté par vincy, le 3 février 2016

Et de 4. Après Saw 6, Love et La vie d'Adèle, l'association Promouvoir, proche des milieux catholiques intégristes, a réussi une fois de plus à faire plier la justice. Pendant ce temps le ministère de la Culture et de la Communication promet toujours, depuis cet été, une réforme qui ne vient pas concernant la réglementation des films.

Cette fois-ci la victime est Antichrist de Lars von Trier, avec Charlotte Gainsbourg (qui emporta le prix d'interprétation féminine au Festival de Cannes) et Willem Dafoe. A l'époque, le film avait attiré 145 000 spectateurs en France. Il était interdit aux moins de 16 ans. Cela ne suffisait pas puisque la Cour administrative d'appel de Paris vient d'annuler le visa d'exploitation de ce film de 2009 (autant dire que l'impact commercial est bien moindre que l'offense morale), à cause de "scènes de très grande violence" et de "scènes de sexe non simulées", soit "Un degré de représentation de la violence et de la sexualité qui exige, au regard des dispositions réglementaires applicables, une interdiction de ce film à tous les mineurs".

Pour la justice, la ministre de la Culture de l'époque, Christine Albanel, "a commis une erreur d'appréciation en se bornant à interdire sa diffusion aux seuls mineurs de moins de seize ans". Ainsi, la cour concède à une Association qui veut limiter la liberté de création au nom de principes moraux que Antichrist aurait du être interdit aux moins de 18 ans.

Le visa du film avait déjà été annulé par deux fois pour vice de forme par le Conseil d’État, en 2009 et 2012, et un nouveau visa avait été accordé à chaque fois par la ministre, rappelle l'AFP. Cette fois-ci le coup est plus rude: l'annulation du visa d'exploitation empêche la diffusion du film sur tout support, jusqu'à ce qu'un nouveau visa soit accordé (et par conséquent il ne pourra l'âtre que si le film est de facto interdit aux mineurs).

On le rappelle: un individu de 16 ans a le droit de faire l'amour mais désormais, selon la justice, il n'a pas le droit de voir un film où l'on y fait l'amour. Surtout lorsque les scènes sont explicites. Pure hypocrisie. Ou alors les juges ne vont jamais sur Internet. Quant à la violence, cela reste une affaire d'appréciation subjective. Mais à partir de 16 ans, on peut estimer que le cerveau est capable de différencier la fiction du réel, sauf pour les personnes très émotives qui, de toute façon, n'iront pas voir ce genre de films.

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Un « Kiss-in » à Saint-Cloud pour narguer la censure de l’affiche de L’inconnu du Lac

Posté par vincy, le 11 juin 2013

Allez! Tous à Saint-Cloud (c'est direct en tramway T2 et en Transilien à partir de La défense et Saint-Lazare, pas très loin du métro Pont de Saint-Cloud)! Pour contrer la censure de l'affiche du film L'inconnu du Lac par la ville, un "kiss-in" est organisé mercredi 12 juin à 19h devant l'hôtel de ville de Saint-Cloud.

A l'AFP, Pascale Ourbih présidente du festival de cinéma LGBT Chéries-Chéris a déclaré : "Je soutiens cette initiative mais je n'en suis pas l'initiatrice". Le Fetsival songe à rendre hommage au réalisateur du film Alain Guiraudie lors de sa prochaine édition en octobre.

Rappelons que l'affiche a été retirée parce qu'une vingtaine d'habitants de Saint-Cloud se sont plaints directement auprès de la mairie. La ville de Versailles a également censuré le poster.

Elle est pour le moment restée sur 350 autres panneaux publicitaires dans toute la France, selon le distributeur Les Films du Losange.

Ce mardi, la ministre de la Culture et de la Communication, Aurélie Filippetti, a estimé que ces retraits d'affiches constituaient «un acte de censure qui porte atteinte à la liberté de communication et d'expression». Pour elle, l' affiche «ne présente pas les risques pour l'ordre public qui pourraient justifier des mesures de restrictions par les autorités compétentes», soulignant qu'elle «a été reproduite dans la plupart des médias alors que le film était dans sa phase promotionnelle» avant sa présentation au festival de Cannes. Elle précise que "Cette affiche créée par l'illustrateur  Tom de Pékin, qui représente notamment au premier plan le dessin d’un baiser entre deux hommes, transpose, avec la liberté artistique qui doit être reconnue à tout créateur, le propos et l'ambiance du film."

Pas d’affiche de L’inconnu du Lac pour les habitants de Versailles et de Saint-Cloud

Posté par redaction, le 10 juin 2013

l'inconnu du lac affiche censureÇa commence avec un tweet des Films du Losange : "Ce matin, la mairie de St Cloud a fait retirer les affiches de L'Inconnu du lac ! Ce serait pas un tout petit peu de la censure abusive, ça?". C'était en début d'après midi aujourd'hui. A deux jours de la sortie du film d'Alain Guiraudie - Queer Palm et Prix Un certain regard de la mise en scène au dernier festival de Cannes - la nouvelle s'est évidemment propagée sur les réseaux sociaux.

Que voit-on sur l'affiche? Le dessin de deux hommes s'embrassant. On peut vaguement deviner une scène de fellation à l'arrière plan. L'affiche est conçue par Tom de Pékin. Elle est illustrative mais ne rien dit d'un film dont quelques scènes de sexe sont crues dans une histoire qui est avant tout un suspens anxiogène. Rappelons que le film est interdit aux moins de 16 ans (car oui un rapport sexuel est moins acceptable qu'un sadisme sanglant).

Mobilisation pour le retrait des affiches dans d'autres villes

Depuis des mois, les opposants à la Loi sur le mariage pour tous (rappelons-le votée en mai et effective depuis deux semaines avec le premier mariage homosexuel célébré à Montpellier) trouvent n'importe quel prétexte pour se faire entendre (jusqu'à parasiter la finale homme de Roland Garros hier). Le contexte est de plus en plus violent, pour ne pas dire radical. Les élus en rajoutent une couche : certains refusant de faire leur devoir en mariant deux personnes du même sexe. Les films du Losange s'inquiètent d'éventuels autres effets. Au cours de l'après midi, on a appris que la ville de Versailles a également demandée à JC Decaux de retirer l'affiche du film. Dans un autre tweet, le distributeur informait que "sur Twitter les anti mariage-gay se mobilisent pour demander le retrait dans d'autres villes." Tout est amour disait-Il.

Une censure qui ne dit pas son nom

Selon Rue 89 la Ville de Saint-Cloud s'est défendu ainsi : « On a été harcelés de coup de fils, de mails depuis jeudi dernier. Certains Clodoaldiens se sont déplacés en personne à la mairie. » On en est encore là : deux hommes qui s'embrassent dans un dessin, ça choque. Les Clodoaldiens n'ont pas finit d'en baver.

A Versailles, toujours selon Rue 89, "la direction de la communication dément formellement avoir contacté Decaux pour demander le retrait des affiches mais dit « comprendre que l’affiche puisse choquer un public qui se retrouve désarmé face à des affiches qui abordent la sexualité dans la rue »." « Dans les faits, nous ne nous opposerons pas au retrait de ces affiches et il est pour nous essentiel que Decaux prenne conscience de ses responsabilités ». La censure ne dit jamais son nom. Rappelons que le député maire divers droite François de Mazières, farouchement opposé au mariage pour tous, avait voté par erreur l'article premier du texte de la Loi.

Procédure rare?

Or JC Decaux a retiré les affiches « à la demande des municipalités de Saint-Cloud et Versailles ». La procédure est extrêmement rare et touche souvent des publicités liées à l'homosexualité (Têtu), au sexisme (Damien Saez), à la politique (Stéphane Guillon), au racisme (Le Mouv), au tabac (Tati) ou à l'érotisme. Bientôt les publicités pour sous-vêtements?

Le distributeur, Les Films du Losange, affirme qu'il n'y a pas eu de refus de programmation. On espère juste que la phobie des coincés et autres obscurantistes s'arrêtera là. Que ce sera leur dernière tentation...

De notre côté, nous ne vous conseillons qu'une seule chose : allez voir le film dès mercredi dans les salles!

Charlotte Gainsbourg pour la troisième fois chez Lars von Trier ?

Posté par vincy, le 13 décembre 2011

Les Films du Losange persévère dans leur fidélité à Lars von Trier. Le distributeur français, qui diffuse les films du cinéaste danois depuis Breaking the Waves en 1996, sortira The Nymphomaniac en France.

Von Trier, récemment récompensé aux European Film Awards pour Melancholia (meilleur film), continue d'écrire le scénario de son nouveau film. Le tournage devrait débuter durant l'été ou l'automne 2012. Il sera divisé en 8 chapitres, et sortira en deux versions : une non censurée et une comportant des scènes de sexe explicites, vraisemblablement classée X.

Charlotte Gainsbourg est en pourparlers pour interpréter le rôle principal du film. Ce serait sa troisième collaboration (successive qui plus est) avec le réalisateur, réputé intraitable avec ses comédiens. On l'a vue dans Melancholia face à Kirsten Dunst et dans Antichrist qui lui avait valu le prix d'interprétation féminine à Cannes.

Lars von Trier voudrait aussi enrôler le partenaire de Gainsbourg dans Antichrist, Willem Dafoe. Pour l'instant, seul Stellan Skarsgard a confirmé sa présence au générique. Ce serait leur cinquième film ensemble.

The Nymphomaniac est l'histoire de la découverte de l'érotisme d'une femme et traite de pornographie, prostitution et mutilation génitale (voir aussi notre actualité du 1er août).

Cannes : Claude Miller et Andrzej Wajda au marché du film

Posté par vincy, le 4 mai 2009

Les films du Losange vont profiter de la présence ce Michael Haneke en Compétition et de Mia Hansen-Love à Un certain regard, pour présenter au marché du film deux autres de ses films. Marching Band, du français Claude Miller : un documentaire sur les orchestres des campus américains juste avant l'élection de Barack Obama. Sweet Rush, du polonais d'Andrzej Wajda : le film vient de sortir en Pologne, adapté de deux nouvelles ("Tatarak" de Jaroslaw Iwazkiewicz et "Sudden Call" de Sandor Marai), et présenté au dernier festival de Berlin.

Miller travaille actuellement sur le montage de Je suis heureux que ma mère soit vivante, d'après le roman d'Emmanuel Carrère. Quant à Wajda, il prépare deux films : un biopic sur Lech Walesa et un autre sur Frédéric Chopin.