Les Figures de l’ombre devient une série pour Nat Geo

Posté par wyzman, le 7 avril 2018

La nouvelle est tombée cette semaine : le film Les Figures de l'ombre (Hidden Figures en VO) va être adapté en série sur Nat Geo, la chaîne câblée appartenant à National Geographic et 21th Century Fox. Variety révèle que le projet n'en est à l'heure actuelle qu'au stade de développement mais Peter Chernin (La Planète des Singes : L'Affrontement) et Jenno Topping (The Greatest Showman) seront tous deux producteurs exécutifs du projet. Ils ont notamment participé à la production des Figures de l'ombre.

Pour rappel, le film traite de l'histoire vraie de mathématiciennes noires ayant eu un rôle crucial à l'époque du lancement des programmes spatiaux américains. Sorti fin 2016, on retrouvait au casting des Figures de l'ombre Taraji P. Henson (Empire), Octavia Spencer (La Couleur des sentiments), Janelle Monae (Moonlight) et Kevin Costner (Batman v Superman). Le film de Theodore Melfi a remporté 32 prix dont 3 Image Awards, 2 BET Awards et 2 MTV Movie Awards.

Nouveau pas effectué du côté des séries, Nat Geo a marqué les esprits avec la première saison de Genius, nommée 10 fois aux Emmy Awards. Bien avant l'adaptation série des Figures de l'ombre, Nat Geo fera la Une avec la diffusion de The Long Road Home, une mini-série centrée sur la guerre en Irak et qui sera diffusée à partir de novembre.

Edito: La belle Emma et les bêtes

Posté par redaction, le 9 mars 2017

La Belle et la bête version Disney n'avait, a priori, aucune raison de faire l'objet d'un édito: film grand public, consensuel, adapté d'un dessin animé aussi familial que séduisant, loin de la version de jean Cocteau (malgré ses multiples références). Franchement, il n'y avait pas de quoi s'énerver.

Perversité

Et pourtant. La Russie a interdit le film aux moins de 16 ans. La raison est simple: pour la première fois, Disney a inséré - les fourbes! - un personnage gay! Alerte! La semaine dernière, Vitali Milonov, un député ouvertement homophobe, il ne s'en cache pas, avait même réclamé l'interdiction pure et simple du film parce qu'il fait la "propagande flagrante et éhontée du péché et des relations sexuelles perverses." Question propagande, y compris à travers le cinéma, la Russie est experte. Mais là on a envie de rire. Evidemment, il n'y a aucune relation sexuelle dans La Belle et la Bête. Il y a en revanche un personnage, LeFou, l'homme à tout faire de Gaston, qui est ouvertement homosexuel.
Le seul idiot dans cette histoire, qui n'aurait pas déplu à Fiodor Dostoïevski, est bien ce Milonov. C'est un bon récidiviste puisqu'il est à l'origine de la loi adoptée en 2013 condamnant pénalement toute "propagande" homosexuelle devant mineurs. Il veut protéger les enfants et les jeunes de ces "impuretés" occidentales.

Pour la même raison, un cinéma en plein-air de l'Alabama, a retiré de décidé de déprogrammer le film. Depuis, le cinéma a reçu des multiples plaintes et a du fermer sa page Facebook.
Cacher ce réel que je ne saurai voir...

Mais si ce n'était que ça. L'actrice principale du film, Emma Watson, féministe revendiquée, prosélyte de la lecture, a aussi été prise au cœur d'une autre polémique. Motif? Elle est en couverture du prestigieux Vanity Fair, édition US, avec un simple gilet blanc ouvert sur sa poitrine, dévoilant une partie de ses seins. Très belles photos, by the way.

On peut voir des footballeurs torse nu à heure de grande écoute, on peut constater que Tom Cruise ou Zac Efron exhibent leurs abdos sans complexe, mais une femme qui expose ses "boobs" resterait choquant... Au choix, on pourrait croire que c'est un problème freudien avec la mère ou que cela découle d'une vision patriarcale ou gynophobe, en tout cas inégalitaire et rétrograde, qui contraint le corps de la femme à n'être qu'un objet érotique.

Sois belle et tais-toi

Même pas! Ce sont des féministes qui ont hurlé. Sur Twit­ter la journaliste britannique Julia Hart­ley Brewer a ouver­te­ment critiqué la comédienne en résumant sa pensée: "Emma Watson : Fémi­nisme, fémi­nis­me… Écarts sala­riaux, pourquoi, oh pourquoi ne suis-je pas prise au sérieux… Fémi­nis­me… Oh, et puis tiens voilà mes seins." Manière de dire que Watson n'était pas crédible pour parler de l'inégalité hommes-femmes parce qu'elle ose poser en montrant une partie de ses seins. Les réseaux sociaux se sont emballés en critiquant l'ex-Hermione de jouer de son sex-appeal. Une femme n'a pas le droit d'être attirante pour être crédible sur des combats égalitaires.

Watson a répondu sur la BBC: "Tout ça révèle à quel point il y a des idées fausses concer­nant le fémi­nisme". "Le fémi­nisme, c'est donner aux femmes le choix, ce n'est pas un bâton avec lequel il faut battre les femmes. C'est la liberté, la libé­ra­tion, l'égalité. Je ne vois vrai­ment pas ce que mes seins ont à voir là-dedans, c'est vrai­ment dérou­tant" a-t-elle déploré. "Ils disent que je ne peux pas être féministe et avoir des seins": il y a une contradiction en effet dans les propos des accusateurs. C'est d'autant plus paradoxal que le féminisme, soit l'émancipation et la libération de la femme en vue d'avoir les mêmes droits que les hommes, s'est notamment illustré par le "topless". Les femmes, à partir des années 1960 et jusqu'aux Femen, ont exposé leurs seins, sur les plages ou ailleurs, pour revendiquer et assumer leur corps, et le droit de l'utiliser librement.

Sortir de l'ombre

On aurait envie de rappeler à tous ces "bêtes", politiques ou médiatiques, russes, britanniques ou autres, ce que la jeune Emma Watson avait dit à la tribune de l'ONU il y a deux ans et demi quand elle liait l'éducation à l'égalité: "L’expérience universitaire doit dire aux femmes qu’elles ont une valeur intellectuelle, et pas que ça : qu’elles ont leur place dans les hautes sphères. Elle doit montrer que la sécurité des femmes, des minorités et de chaque personne qui peut être vulnérable est un droit et non un privilège." Emma Watson invitait même les "féministes introverti(e)s" à sortir de l'ombre - "si ce n’est pas vous, qui agira ? Si ce n’est pas maintenant, quand impulserons-nous le changement ?".

C'est exactement l'un des thèmes du film Les Figures de l'ombre qui sort en salles cette semaine: des femmes noires qui doivent s'imposer dans un système d'hommes blancs. C'est d'ailleurs par leur savoir, elles sont de brillantes mathématiciennes, qu'elles vont insuffler ce fameux changement, et conquérir leurs droits. Il est toujours anormal, et nous en parlons régulièrement dans nos articles, qu'une femme, à métier égal, gagne moins d'argent qu'un homme.

Pureté, puritanisme, pourquoi pas épurés? C'est la même racine. Ces attaques contre la liberté des femmes, des gays, des minorités ethniques (il faut avoir lu certains commentaires sur Moonlight après sa victoire aux Oscars) montrent que les soi-disant vertueux sont finalement ceux qui veulent vicier nos esprits. Le cinéma, comme tous les arts, doit continuer de leur résister et à nous montrer qu'on peut aimer et s'aimer librement, sans qu'on nous juge ou qu'on nous dicte le bon chemin. Pour le coup, on choisit la belle et LeFou que ces bêtes d'un autre temps.

Manchester by the Sea grand vainqueur des prix du National Board of Review 2016

Posté par vincy, le 29 novembre 2016

Succédant à Mad Max: Fury Road, Manchester by the Sea a plié le match pour le National Board of Review: Meilleur film, meilleur acteur pour Casey Affleck, meilleur scénario original, meilleur révélation masculine pour Lucas Hedges. Et, avouons-le, tous ces prix sont mérités.

Autre favori dans le cinéma indépendant en vue des Oscars, Moonlight est reparti avec le prix du meilleur réalisateur, Barry Jenkins et du meilleur second-rôle féminin, Naomie Harris.

Amy Adams pour son rôle principal dans Premier contact a gagné le prix de la meilleure actrice tandis que Jeff Bridges, avec Comancheria (Hell or High Water) a reçu le prix du meilleur second-rôle masculin. Martin Scorsese est un autre vétéran récompensé, pour le scénario adapté, co-écrit avec Jay Cocks, de Silence.

Deuxième en nombre de nominations aux Annie Awards, Kubo et l'armure magique est distingué comme meilleur film d'animation tandis que Le client d'Asghar Farhadi est cité comme meilleur film en langue étrangère, après avoir raflé deux prix à Cannes.

Les autres prix sont revenus à Royalty Hightower (dans The Fits), meilleur espoir féminin, Trey Edward Shults (pour Krisha), meilleur nouveau réalisateur, O.J.: Made in America, meilleur documentaire, Les figures de l'ombre, meilleur ensemble, Peter Berg et Mark Wahlberg, Spotlight Award de la collaboration artistique et le documentaire Cameraperson, prix de la liberté d'expression.

Parallèlement, le NBR fait des listes des meilleures films de l'année. Notons que quatre des cinq films en langue étrangère étaient à Cannes.

Films:
Premier contact
Tu ne tueras point
Avé César!
Comancheria
Les figures de l'ombre
La La Land
Moonlight
Patriots Day
Silence
Sully

Films en langue étrangère:
Elle
Mademoiselle
Julieta
Land of Mine (Under Sandset)
Neruda

Documentaires:
De Palma
The Eagle Huntress
Gleason
Life, Animated
Miss Sharon Jones!

Films indépendants:
20th Century Women
Captain Fantastic
Creative Control
Eye in the Sky
The Fits
Green Room
Hello, My Name is Doris
Krisha
Morris from America
Sing Street