San Sebastian 2015: Runar Runarsson, Lucile Hadzihalilovic, Joachim Lafosse et les frères Larrieu au palmarès

Posté par vincy, le 27 septembre 2015

Le film islandais Sparrows de Runar Runarsson a remporté la Coquille d'or du meilleur film au Festival international du film de San Sebastian. Le deuxième long métrage du cinéaste (Volcano, son premier film, avait été présenté à la Quinzaine des réalisateurs en 2011), a remporté les faveurs d'un jury présidé par l'actrice Paprika Steen qui a fait la part belle au cinéma francophone.

Ainsi Evolution de Lucile Hadzihalilovic a été distingué par un Prix spécial du jury et le prix de la meilleure photographie ; Joachim Lafosse a récolté la Coquille d'argent du meilleur réalisateur pour Les chevaliers blancs ; et 21 nuits avec Pattie, le nouveau film des frères Larrieu, est reparti avec le prix du meilleur scénario. Il faut ajouter le prix du meilleur nouveau réalisateur pour Rudi Rosenbeg avec Le nouveau.

Comme à Berlin, Cannes et Venise, le cinéma latino-américain a fait une razzia dans le palmarès, tous prix confondus. Paulina de l'argentin Santiago Mitre a ainsi reçu le prix jeunesse, le prix Horizontes et le Prix TVE "Another Look". Pour son film El Apostata, l'uruguayen Federico Veiroj a été récompensé d'une mention spéciale du jury et du Prix Fipresci de la critique internationale. Le chilien Sebastian Brahm avec La vie sexuelle des plantes a reçu l'une des mentions spéciales dans la catégorie prix du nouveau réalisateur. Lion d'or à Venise, Desde Alla, du vénézuélien Lorenzo Vigas, a aussi été eut les honneurs d'une mention spéciale dans le palmarès du Prix Horizontes, tout comme le mexicain Julio Hernandez Cordon pour Je te promets l'anarchie. Caméra d'or à Cannes, La tierra y la sombra du colombien César Augusto Acevedo a rajouté dans sa liste de prix glanés sur la Croisette celui de la Coopération espagnole.

Parlant d'Espagne, le cinéma du pays n'était pas absent. Les prix d'interprétation ont été squattés par les films espagnols. La cubaine Yordnaka Ariosa a été élue meilleure actrice pour son rôle dans El Rey de la Habana d'Agusti Villaronga. Côté acteurs, le prix a été partagé entre l'espagnol Javier Camara et l'argentin Ricardo Darin pour leur duo dans Truman, mélo sur fond d'amitié et de maladie, du catalan Cesc Gay. Truman a aussi gagné le prix Zinemaldia Feroz.

Les deux prix du public se sont partagés entre deux films en compétition à Cannes: le japonais Notre petite soeur d'Hizokazu Kore-eda a reçu le plus de suffrages et Mountains May depart du chinois Jia Zhang-ke a été choisi en tant que film européen (c'est une coproduction française).

Enfin, le film américain de Peter Sollett, Freeheld, avec Julianne Moore et Ellen Page, a été deux fois récompensé: le prix de la Solidarité et le Prix Sebastiane, qui récompense un film défendant ou reflétant les valeurs LGBT.

Cette année, le Festival de San Sebastien a également honoré l'actrice britannique Emily Watson d'un prix Donastia pour l'ensemble de sa carrière.

Les Prix Lumières sacrent La Vie d’Adèle

Posté par vincy, le 21 janvier 2014

lea seydoux adele exarchopoulosSans surprise, la presse étrangère installait à Paris, qui remettait ses prix Lumières lundi 20 janvier, a distingué  La Vie d'Adèle, Palme d'or au Festival de Cannes. Le film a gagné tous les prix pour lesquels il concourrait (voir la liste des nominations) : meilleur film, réalisateur, actrice et révélation féminine.

Le Festival de Cannes était d'ailleurs à l'honneur lors de cette soirée puisque Grand Central, La Vénus à la fourrure, Les Garçons et Guillaume à table et Les Chevaux de Dieu ont squatté ce qu'il restait de catégories. Deux petites exceptions : Raphaël Personnaz pour Quai d'Orsay a été primé comme révélation masculine (cela ne fait jamais que 13 ans que le jeune homme est dans le métier) et le chef opérateur Thomas Hardmeier a reçu le prix de la meilleure photo.

Le passé et 9 mois ferme repartent bredouilles.

MEILLEUR FILM : La vie d’Adèle de Abdellatif KECHICHE
MEILLEUR REALISATEUR : Abdellatif KECHICHE
PRIX SPECIAL DU JURY : Grand Central de Rebecca ZLOTOWSKI
MEILLEUR SCENARIO ORIGINAL ou ADAPTATION : David IVES et Roman POLANSKI pour La Vénus à la fourrure de Roman POLANSKI
MEILLEURE ACTRICE : Léa SEYDOUX dans Grand Central de Rebecca ZLOTOWSKI et La vie d’Adèle de Abdellatif KECHICHE
MEILLEUR ACTEUR : Guillaume GALIENNE dans Les Garçons et Guillaume, à table de Guillaume GALIENNE
REVELATION FEMININE DE L’ANNEE : Adèle EXARCHOPOULOS dans La vie d’Adèle – Chapitres 1 et 2 de Abdellatif KECHICHE
REVELATION MASCULINE DE L’ANNEE : Raphaël  PERSONNAZ dans Quai d’Orsay de Bertrand TAVERNIER et dans Marius de Daniel AUTEUIL
PRIX HEIKE HURST du MEILLEUR PREMIER FILM : Les Garçons et Guillaume, à table de Guillaume GALIENNE
MEILLEUR FILM FRANCOPHONE HORS DE France : Les Chevaux de Dieu de Nabil AYOUCH (France, Maroc, Belgique)
PRIX TECHNIQUE CST DE LA MEILLEURE PHOTO : Thomas HARDMEIER (AFC) pour T.S. Spivet de Jean-Pierre Jeunet

Cannes 2012 : Qui est Nabil Ayouch ?

Posté par MpM, le 19 mai 2012

Issu du milieu du théâtre, Nabil Ayouch se tourne vers la publicité au début des années 90. Il réalise ainsi une cinquantaine de spots publicitaires qui lui offrent un bon aperçu du fonctionnement d’un tournage professionnel et une vraie expérience dans le domaine de l’image.

En 1992, il met en scène son premier court métrage, Les Pierres Bleues du Désert, avec un jeune comédien nommé Jamel Debbouze. Suivent deux autres films courts, Hertzienne Connexion et Vendeur de Silence, qui remportent différents prix dans des festivals internationaux. Mais c’est avec son premier long métrage, Mektoub, tourné en 1997, qu’il remporte un véritable succès public et critique. Le film, qui raconte la course folle d’un jeune couple au Maroc, dont il donne à voir les réalités sociales et économiques, cavale en tête du box-office marocain et représente le pays aux Oscars.

Trois ans plus tard, son deuxième long métrage Ali Zaoua prince de la rue s’intéresse aux enfants des rues de Casablanca et connaît globalement le même parcours que Mektoub, avec une razzia de prix dans les festivals (prix du public au Festival d’Amiens, grand Prix du Festival de Stockholm, grand prix du Fespaco…) et une sélection pour les Oscars.

Très engagé dans le dynamisme cinématographique du Maroc, Nabil Ayouch crée au début des années 2000 le Prix Mohamed Reggab qui récompense les meilleurs scénarios. Il produit également les premiers courts métrages de jeunes cinéastes ainsi que des séries pour la télévision marocaine. Il crée ensuite plusieurs entités (Groupement des auteurs réalisateurs producteurs, Coalition marocaine pour la Diversité Culturelle, Film Industry Made in Morocco, Meda Films Developpement …) dont le but est de favoriser la production audiovisuelle locale et méditerranéenne.

En parallèle, le cinéaste poursuit son œuvre avec Une minute de soleil en moins (dans le cadre de la collection Masculin / Féminin d’Arte), Whatever Lola wants (sur une jeune Américaine venue en Egypte pour apprendre la danse orientale) et My land (un documentaire sur des réfugiés palestiniens ayant fui dans des camps libanais depuis 1948).

Avec son dernier long métrage de fiction, Les chevaux de Dieu, adapté du roman Les Etoiles de Sidi Moumen de l’écrivain Mahi Binebine, il poursuit son exploration de la société marocaine et ses contradictions, en abordant la question du terrorisme via le prisme des violents attentats de Casablanca en 2003. Ce film engagé et ancré dans son époque lui vaut sa première sélection officielle à Cannes, dans la section Un certain regard.