Milos Forman on the Moon (1932-2018)

Posté par vincy, le 14 avril 2018

Requiem. Milos Forman, de son vrai nom Jan Tomáš Forman, est mort le 13 avril à l'âge de 86 ans. Né le 18 février 1932 en Tchécoslovaquie, le réalisateur et scénariste avait été adoubé dans le monde entier par de multiples récompenses.

Son premier film, L'as de pique a obtenu un Léopard d'or au Festival international de Locarno. En 1971, Taking Off reçoit le Grand Prix du Jury au Festival de Cannes. Cinq ans plus tard avec Vol au-dessus d'un nid de coucou, il est oscarisé pour le film et la réalisation. L'Oscar du meilleur film et du meilleur réalisateur lui revient une nouvelle fois en 1985 pour Amadeus. A Berlin, il est sacré par un Ours d'or pour Larry Flynt. Man on the Moonlui vaut l'Ours d'argent, toujours à Berlin, du meilleur réalisateur.

Trois fois nommé au César du meilleur film étranger (Vol au dessus d'un nid de coucou, Hair, Amadeus) et une fois dans la catégorie meilleur réalisateur (Valmont), il a été honoré pour l'ensemble de sa carrière à Karlovy Vary en 1997, aux Directors Guild of America Awards en 2013 et par un Prix Lumière au Festival Lumière de Lyon en 2010. Il y avait dit: "L'Histoire ne s'écrit pas avant ou après Jésus-Christ mais avant ou après Lumière."

Toute sa vie avait été dédiée au 7e art, avec exigence, audace, ambition. Milos Forman n'a réalisé que 13 longs métrages en 45 ans. Mais il a laissé des œuvres aussi marquantes que populaires, peuplées d'héros aussi subversifs qu'insolents, dévastés par leur folie ou leur passion, se brûlant les ailes à l'approche de leurs rêves. La lumière qu'ils cherchaient cramaient immanquablement leur esprit. Les films de Milos Forman exposaient des personnages charismatiques qui finissaient en fantômes.

Ses trois premiers films, tchèques, sont dans la veine de la Nouvelle Vague française. Loin du style américain qui va l'imposer parmi les plus grands cinéastes du XXe siècle. L'as de pique, récit initiatique sur un jeune homme qui ne trouve pas sa place dans la société, dévoile à la fois son talent pour la comédie et son appétit pour l'anticonformisme. Il poursuit une trilogie amorcée la même année en 1963, avec le court métrage Concours, et qui s'achèvera en 1965 avec Les amours d'une blonde. Là aussi, il s'intéresse à un personnage, une jeune femme, qui n'aspire pas aux mêmes désirs que les autres. Plus romantique, le film dépeint déjà un monde où les conventions et les mensonges parasitent les idéaux.

Il ira bien plus loin dans sa critique du système communiste qui régit les pays d'Europe de l'Est avec Au feu les pompiers!, satire incisive qui se voit sélectionnée à Cannes en 1968, alors que le Festival va être interrompu. Ce brûlot politique lui vaut une violente polémique dans son pays. L'allégorie n'est pas comprise. Alors que le Printemps de Prague est saccagé par les chars soviétiques, il profite alors de la promotion du film en Occident pour passer à l'Ouest. Son destin deviendra américain.

En 1971, il signe son premier film occidental, Taking Off, qui s'inscrit dans la lignée du Nouveau cinéma américain, aux côtés de Scorsese, Hopper et Coppola. Un film brut sur le divorce entre deux générations - les parents et les enfants - où chacun retrouve sa liberté par l'éloignement. Une fugue pas si mineure, même si elle est à l'ombre des films qui vont suivre. A commencer par Vol au dessus d'un nid de Coucou.

Ce huis-clos en hôpital psychiatrique, avec Jack Nicholson, Louise Fletcher, Danny DeVito et Christopher Lloyd, et 5 Oscars au final, a été avant tout un immense succès public, devenant une référence dans la pop culture contemporaine. En France, en 1976, il a attiré 4,8 millions de spectateurs. Forman explore le monde des "dérangés", ceux qu'on ne montre jamais. Considéré comme l'un des grands films américains du XXe siècle, ce Coucou s'avère aussi fascinant dramatiquement que poignant émotionnellement. Les performances des comédiens y est pour beaucoup. Le symbolisme politique aussi: difficile de ne pas voir dans cet enfermement et cette aliénation collective (et les traitements de chocs réservés aux "malades") la manière dont le communisme écrase la liberté et la singularité des individus. Hormis le personnage de Nicholson, personne ne résiste aux traitements de l'infirmière incarnée par Fletcher. Seul un "fou" résiste, vainement, fatalement.

Avec le pop-broadway Hair, en 1979, le cinéaste s'attaque à la comédie musicale la plus emblématique des seventies, mélange d'utopie hippie et de bataille contre un système imposant des règles de vie. Là encore, Forman aime les résistants, les Hommes libres, et en profite poru critiquer une dictature (ici, celle de l'argent). La mise en scène est aussi efficace qu'inventive. Il débute là une trilogie musicale, qui se prolonge avec Ragtime, autour du jazz et des afro-américains, autres persécutés. L'injustice est au cœur de l'intrigue, tout comme le racisme. Une fois de plus, Forman s'intéresse à celui dont les droits sont niés.

Mais c'est avec Amadeus, en 1985, que Forman va entrer dans la légende en s'attaquant à Mozart. Il rencontre ici "son" personnage. Fougueux, anticonformiste, génial: un chien dans un jeu de quilles. Il déforme le biopic en "thriller psychologique". Transforme le fameux "Requiem" de Mozart en séquence de haute tension, où trahison et injustice se mêlent. Des éclats du jeune prodige, on ne retient finalement que sa lente agonie et la fosse commune. Une fois de plus le "système" a détruit un homme qui n'était pas dans la "norme". Les fidèles de Mozart ont crié à la trahison historique. Mais Milos Forman a toujours revendiqué qu'il s'agissait d'une fiction inspirée de la vie du musicien. Ce que l'on retient, outre l'immense succès du film (4,6 millions de spectateurs en France), c'est bien ce passage de la lumière à l'obscurité, de l'enchantement au crépuscule, d'un homme qui n'a jamais pu être respecté, être à sa place, comme tous les "héros formaniens".

Tous ces êtres qui voient leurs rêves et leur liberté butés contre un mur construit par les dominateurs et les résignés. Ainsi Valmont, sa version des Liaisons dangereuses, qui a le malheur de sortir quelques mois après le film de Stephen Frears, et de souffrir de la comparaison. Pourtant le film n'est pas raté. Le scénario coécrit avec Jean-Claude Carrière est même d'une belle subtilité. Frears a opté pour le romantisme et les manigances. Forman préfère la cruauté et l'ethnologie d'une aristocratie là encore destructrice.

Après cet échec, le réalisateur attend 7 ans avant de revenir au cinéma, avec un film radicalement différent, et pourtant s'inscrivant dans la même filiation, entre libertinage et conventions. Larry Flynt n'est autre que l'histoire du fondateur du magazine Hustler, concurrent de Playboy. L'immoralité face à la vertu. Le personnage, sur une chaise roulante, en profite pour faire, déjà, un plaidoyer contre une Amérique dogmatique et impérialiste. Mais si Flynt semble proche de Valmont, le film est davantage la succession de Hair, entre pacifisme et liberté sexuelle et liberté d'expression.

De même Man on the Moon, son film suivant, en 1999, pourrait être considéré comme une suite logique à Larry Flynt: le portrait d'un Américain pas comme les autres, qui a dynamité à sa hauteur un système. Mais le film, qui donne à Jim Carrey l'un de ses plus grands rôles (avecThe Truman Show et Eternal Sunshine of the Spotless Mind), se relie davantage à Amadeus: l'histoire d'un prodige qui se perdra dans son miroir. Car, le comique Andy Kaufman, comme Mozart, est mort précocement à l'âge de 35 ans. Et comme pour Amadeus, Forman déforme la réalité, insuffle un ton et une esthétique qui n'en font pas un biopic mais bien un drame cinématographique. On se rapproche même de la folie de McMurphy dans Vol au dessus d'un nid de coucou: "You're insane, but you might also be brilliant" dit-on sur le comédien adepte de l'absurde.

Malgré la légèreté apparente ou le rythme percutant des films de Forman, tous transmettent un mal-être indéniable et sont teintés de pessimisme. "L'humour jaillit d'une crevasse qui s'est ouverte entre ce que les choses prétendent signifier et ce qu'elles sont en réalité. Rien ni personne n'est dispensé du comique qui est notre condition, notre ombre, notre soulagement et notre condamnation", écrit son ami Milan Kundera à son propos.n Il n'y a pas de bonheur heureux. L'insoutenable légèreté de l'être, ce titre conviendrait si bien à Milos Forman...

En 2006, avec Les fantômes de Goya, coécrit avec Carrière une nouvelle fois et avec Javier Bardem et Natalie Portman, il creuse un peu plus le sillon de son œuvre sur les artistes en bout de course, épuisés par leur(s) création(s), contournant, se rebellant ou fuyant toujours ceux qui cherchent à les étouffer. Son ultime film, réalisé dans son pays natal, Dobre placená procházka (A Walk Worthwhile), est un retour aux sources, au théâtre, en musique, et à Prague. Milos Forman a accepté aussi d'être acteur en 2011. On l'avait déjà vu dans La Brûlure (Heartburn) de Mike Nichols et Au nom d'Anna (Keeping the Faith) d'Edward Norton. Il sera une dernière fois à l'écran chez Christophe Honoré, en ex-amant de Catherine Deneuve dans Les Bien-aimés.

Jamais dupe, toujours critique, surtout à l'égard des modèles et des dogmes, aussi minutieux que lucide, le cinéma de Forman a analysé les enchainements des mécaniques politiques ou historiques qui tuent l'individualité. Dans ses films, il met en lumière des personnages fragiles et libres, ne manquant jamais de panache, criant, chantant, jouant, provoquant, où les gestes sont grandiloquents, l'excentricité grandiose, le courage artistique.

Cinéaste européen sans frontières, refusant l'oppression, il a préféré la liberté et la vulnérabilité qui l'accompagne, la folie et le trouble de l'identité qui peut s'inviter, pour construire une œuvre non pas iconoclaste, bien au contraire, mais surprenante. Il voulait nous botter les fesses, nous pousser à hurler, nous montrer qu'il fallait se battre. Ainsi, son cinéma peut-être qualifié d'énergique. Même si, sur la fin, on sentait davantage de nostalgie et de mélancolie. La passion selon Milos. Celle de nous conduire, comme un chef d'orchestre, à jamais nous laisser abattre.

"Si vous aviez vécu, comme moi, plusieurs années sous le totalitarisme nazi, puis 20 ans de totalitarisme communiste, vous réaliseriez certainement à quel point la liberté est précieuse, et combien il est facile de perdre votre liberté" rappelait-il.

Le Festival des Films du Monde de Montréal couronnera Catherine Deneuve

Posté par vincy, le 21 juillet 2011

Le FFM de Montréal aime les stars françaises. Sophie Marceau, Isabelle Huppert, Nathalie Baye et, l'an dernier, Gérard Depardieu ont reçu depuis 2007 le Grand prix des Amériques. Auparavant, des grands noms du cinéma comme Martin Scorsese et Sophia Loren avaient été honorés. Cette année, ce sera au tour de Catherine Deneuve de recevoir ce prix pour sa "contribution exceptionnelle au cinéma".

« Parmi les plus grandes actrices du 7e art, Catherine Deneuve occupe une place tout à fait à part. Elle a travaillé avec les plus grands cinéastes et a conquis le monde grâce à son immense talent. Nous sommes particulièrement heureux de lui rendre hommage lors du prochain FFM », a déclaré hier par communiqué le président du festival montréalais, Serge Losique. Celui-ci pourrait proposer l'avant-première américaine du film de Christophe Honoré, Les bien-aimés, qui avait fait la clôture du Festival de Cannes en mai dernier.

Deneuve choisira elle-même les films marquants qui seront présentés dans le cadre de son hommage.

La programmation complète du festival sera dévoilée le 2 août. Le 35e Festival des films du monde se tiendra du 18 au 28 août 2011, soit une semaine plus tôt que d’habitude.

Les 39 marches du Festival International du Film de La Rochelle

Posté par vincy, le 1 juillet 2011

Le 39e Festival International du Film de La Rochelle s'ouvre aujourd'hui et se terminera le 10 juillet. L'un des plus importants festivals de cinéma en France va ainsi occuper 14 écrans (deux de plus que l'an denier) pour présenter 250 films (courts et longs métrages). En 2010, la manifestation avait attiré plus de 78 000 spectateurs.

Cette année La Rochelle met l'imagination au pouvoir. Du muet à l'animé, du docu mexicain au cinéma québécois ou tchadien, de David Lean à Bertrand Bonello.

Une rétrospective quasi complète de Buster Keaton, 13 longs métrage (dont Le mécano de la générale), un documentaire et 16 courts métrages, permettra de redécouvrir le génie visuel et l'humour généreux du plus humaniste des acteurs burlesques.

Autre grande rétrospective, celle de David Lean, à qui l'on doit des fresques magistrales comme Le pont de la rivière Kwai, Lawrence d'Arabie, Docteur Jivago ou encore La Fille de Ryan. Ses 16 longs métrages révéleront une oeuvre plus riche, plus variée que celle qui a (parfois) été décriée par le snobisme français. Carlotta réédite en DVD ses six premiers films (1942-1948) par la même occasion.

La Rochelle rendra aussi hommage à Bertrand Bonello, cinéaste du huis-clos et de l'enfermement, des univers communautaires et des corps abîmés. Réalisateur rock, Bonnello présentera en avant-première L'Apollonide, en compétition officielle au dernier festival de Cannes. Tous ses films, depuis 1996, seront projetés. Une rencontre avec le public aura lieu le 5 juillet.

Autre hommage, celui à Jean-Claude Carrière (voir notre interview, homme des mots et d'esprit. Ce polyvalent de l'écriture, précis et érudit, sera la grande vedette du premier week-end, avec une rencontre en compagnie de Jean-Paul Rappeneau (avec qui il a écrit le majestueux Cyrano de Bergerac) et Michel Piccoli (qui a joué dans Belle de Jour). Ce sera aussi l'opportunité de découvrir Le Soupirant de Pierre Etaix, La Pince à ongles, son seul film en tant que réalisateur, de revoir Le Voleur, les Bunuel, Le Tambour ou Birth. Un documentaire de Danielle Jaeggi accompagnera l'ensemble de cette sélection qui fera voyager de la France de Danton au Mahabharata. Une exposition, comprenant ses dessins, illustrera cette fascination pour l'évasion et le monde.

Autres hommages, plus singuliers : Denis Côté, réalisateur québécois qui viendra présenté Curling en avant-première. Ce film multiprimé (notamment à Locarno avec deux Léopards) sortira en France cet automne chez Capricci Films. Mahamat-Saleh Haroun, primé à Cannes l'an dernier avec Un homme qui crie, viendra présenter l'ensemble de sa filmographie. Et Koji Yamamura, maître du cinéma d'animation japonais, préférant l'expérimentation et l'indépendance au formatage industriel.

La Rochelle offrira aussi aux spectateur le Nouveau documentaire Mexicain dans le cadre de sa section Découverte et une Leçon de musique autour de Maurice Jarre.

Et enfin, quelques soirées exceptionnelles, avec Habemus Papam en ouverture, Les Bien-aimés en présence de Christophe Honoré, une nuit blanche le samedi 9 juillet et Le sauvage (avec Deneuve et Montand) en séance en plein air, complètent les événements du Festival.

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Site internet du festival

Louis Garrel et Céline Sallette passent de Philippe Garrel à Tony Gatlif

Posté par vincy, le 19 mai 2011

Louis Garrel, qui prépare son premier long métrage en tant que réalisateur, va retrouver Céline Sallette, sa partenaire d'Un été brûlant pour le prochain film de Tony Gatlif, qui n'a pas encore de titre. Un été brûlant est le dernier film de son père Philippe Garrel, qui devrait être sélectionné au prochain festival de Venise. Monica Bellucci est aussi présente au générique.

Céline Sallette est à Cannes avec le film de Bertrand Bonello, L'Apollonide, souvenirs de la maison close, où elle a fait forte impression. Louis Garrel sera présent pour le film de clôture, Les bien-aimés, de Christophe Honoré.

Tony Gatlif devrait commencer son tournage très prochainement.

Cannes 2011 : de Honoré à Prodigies, ajouts à la sélection officielle

Posté par vincy, le 29 avril 2011

La sélection officielle du Festival de Cannes a procédé à quelques ajouts. Ces nouveaux films enrichissent la variété des genres. Ainsi le film de clôture sera Les Bien-aimés, de Christophe Honoré, qui revient 4 ans après Les chansons d'amour (en compétition). Il est aussi venu à Un certain Regard avec 17 fois Cécile Cassard (2002) et à la Quinzaine avec Ma mère (2004) et Dans Paris (2006). Cela promet une belle montée des marches avec Catherine Deneuve, Ludivine Sagnier, Chiara Mastroiani, Milos Forman, Louis Garrel, Michel Delpech, Paul Schneider et le compositeur Alex Beaupain. Le film nous fera voyager du Prague des années 60 au Paris d'aujourd'hui en passant par le Londres des années 80. Une comédie mélancolique, romanesque et musicale qui permettra sans doute à Catherine Deneuve de remettre un prix lors de la soirée de clôture, aux côtés de Robert De Niro, avec qui elle a partagé une barque dans Les cent et une nuits de Simon Cinéma, d'Agnès Varda en 1995.

Cannes a aussi précisé le contenu de sa nouvelle sélection consacrée à un pays invité. Cette année, l'Egypte. Ce pays qui a aspiré à un profond changement cet hiver en revendiquant son besoin de liberté et son désir de démocratie a toujours été une puissance influente dans la cinéphilie. Sous le regard bienveillant de Youssef Chahine, primé par une Palme du 50e anniversaire en 1997, l'hommage, qui aura le 18 mai avec la projection de 18 jours, oeyvres collectives rassemblant les courts métrages de Sherif Arafa, Yousry Nasrallah, Mariam Abou Ouf, Marwan Hamed, Mohamed Aly, Kamla Abou Zikri, Sherif El Bendari, Khaled Marei, Ahmad Abdallah et de Ahmad Alaa. Dix courts métrages réalisés bénévolement par dix cinéastes, vingt comédiens, six écrivains, huit chefs opérateurs, huit ingénieurs son, cinq décorateurs, trois costumières, sept monteurs, trois sociétés de postproduction et une dizaine de techniciens. 18 jours retrace, sous forme de fiction, la révolution du 25 janvier. "Les recettes de ce film seront consacrées à l’organisation de convois d’éducation politique et civiques dans les villages égyptiens" indique le communiqué du Festival.

Dans la sélection de Cannes Classics, il y aura la projection d’une copie neuve du Facteur (Al Bostagui) de Hussein Kamal (Egypte, 1968) et au cinéma de la plage, on pourra voir Le Cri d’une fourmi de Sameh Abdel Aziz (Egypte, 2011). de plus, un concert de West El Bala fera l’ouverture de la Fête des Sélections qui sera donné le 18 mai dans le cadre de
la Sélection officielle.

Par ailleurs, deux séances spéciales ont été rajoutées : Plus jamais peur de Mourad Ben Cheikh (Tunisie), documentaire inédit relatant la Révolution tunisienne et The Big Fix (Surdose) de Josh Tickell (USA), documentaire produit par Peter Fonda.

Enfin, deux séances scolaires destinées aux lycéens sont prévues : Les Hommes libres de Ismäel Ferrouki avec Michael Lonsdale et Tahar Rahim et Prodigies (La Nuit des enfants rois) d’Antoine Charreyron.

2011 : 11 films français qu’il ne faudra pas manquer

Posté par kristofy, le 5 janvier 2011

Si l’on devait faire une liste des films les plus attendus de cette année 2011 qui commence la liste serait en fait bien trop longue, et il y aura encore un déséquilibre entre les grosses productions qui sortent sur un millier d’écrans et des premiers films fragiles distribués à moins de cent copies…

Comme déjà dit ici, il serait périlleux que seuls les grands opéras pyrotechniques attirent les foules, comme il serait suicidaire que le cinéma soit réduit à des films élitistes… Voir 2010 – Films : un grand écart pour que vive le 7e art

Voici une liste des 11 films français à attendre pour 2011 : prenez note, et rendez-vous au cinéma.

- Angèle et Tony, de Alix Delaporte : Le film nous a fait très bonne impression à Venise, où la réalisatrice avait d’ailleurs déjà gagné un Lion d'Or du meilleur court métrage en 2006. L’histoire est celle d'Angèle (Clotilde Hesme dans son meilleur rôle) qui est une ancienne détenue qui veut retrouver une vie stable pour récupérer son petit garçon. Pour sa réinsertion elle cherche à reformer un semblant de cellule familiale avec un homme et un  toit, elle rencontre alors Tony un marin pêcheur (Grégory Gadebois, de la Comédie française), une étape ou un nouveau départ ? Sortie le 26 janvier 2011.

- Les Bien-Aimés, de Christophe Honoré : Presque un film chaque année et déjà son huitième long-métrage, et peut-être son plus ambitieux. L’histoire va raconter deux époques avec les années 60 quand les chars russes envahissent Prague au moment où Madeleine quitte Paris pour rejoindre son nouveau mari, et les années 90 où Véra (la fille de Madeleine) tombe amoureuse à Londres : toutes deux chanteront à leur manière cette fin de 20ème siècle… Avec un casting prestigieux qui réunit Catherine Deneuve et sa fille Chiara Mastroianni, également Louis Garrel et Ludivine Sagnier.

- Bye Bye Blondie, de Virginie Despentes : Depuis son premier film Baise-moi à l’impact immense (jusqu’à un débat toujours pas terminé sur l’interdiction aux moins de 18 ans comme censure économique…), ses autres romans ont été adaptés au cinéma par d’autres réalisateurs et cette fois c’est elle qui s’en charge. L’histoire est celle des retrouvailles entre Gloria (Béatrice Dalle) restée à Nancy sans travail ni famille à vivre au jour le jour au bar du coin, et Frances (Emmanuelle Béart) devenue animatrice de télévision à Paris et mal mariée. Elles ne se sont pas vues depuis 1985 et elles ont évolué dans deux mondes opposés… Au casting avec de duo inédit il y a aussi Pascal Greggory, Soko, et Stomy Bugsy. Sortie juin 2011.

- The Divide, de Xavier Gens : Ce film est certes plus américain mais en même temps c’est sans doute que là-bas que son histoire était la plus crédible. C’est un exemple du genre de projet que les productions françaises ne peuvent pas encore soutenir hormis Luc Besson avec Europa Corp, avec qui le réalisateur français avait déjà travaillé pour Frontière(s) et Hitman. Cette fois Xavier Gens tient enfin son film de genre fantastique rêvé, avec budget confortable et casting international. L’histoire est celle d’un groupe de personnes réfugiées dans un sous-sol une explosion cataclysmique qui a détruit New-York, quand des hommes armés et vêtus de combinaisons anticontamination arrivent de l’extérieur : les rescapés vont vivre un enfer… Avec Milo Ventimiglia, Michael Biehn, Rosanna Arquette, Lauren German, Peter Stormare.

- La Permission de Minuit, de Delphine Gleize : Après avoir été remarquée à Cannes avec ses courts-métrages puis avec Carnages, son second film L'homme qui rêvait d'un enfant (le dernier rôle de Darry Cowl) a été presque invisible (à peine plus de 1000 spectateurs !), depuis elle a co-réalisé avec Jean Rochefort le documentaire Cavaliers seuls. L’histoire est celle d’une amitié hors normes entre un garçon de 13 ans (Quentin Challal) atteint d’une déficience génétique rare et incurable de la peau qui ne peut recevoir la lumière du jour et son dermatologue (Vincent Lindon), ils vont alors retrouver le goût du combat et une soif de vie… Avec aussi Emmanuelle Devos, Caroline Proust, Nathalie Boutefeu. Sortie le 9 mars 2011.

- 17 filles, de Delphine et Muriel Coullin : C’est le premier film de ces deux sœurs aux talents prometteurs, tourné à Lorient. L’histoire est celle de 17 adolescentes du même lycée en bord de mer (à Lorient) qui vont prendre ensemble une décision inattendue, et incompréhensible ni par les garçons ni par les adultes… Au casting des débutantes avec à leur tête la révélation Roxane Duran, et Louise Grinberg, Esther Garrel, Noémie Lvovsky, Florence Thomassin, Carlo Brandt.

- La Fée, de Dominique Abel, Fiona Gordon et Bruno Romy : Le trio original à l’irrésistible humour cocasse continue dans la veine de L'iceberg et de Rumba. L’histoire est celle de Dominique qui travaille comme gardien de nuit dans un hotel de Le Havre qui voit débarqué une femme sans valise ni chaussures : c’est Fiona qui dit être une fée qui lui accordera trois vœux. Après deux vœux exaucés elle disparaît...

- Le Moine, de Dominik Moll : Il s’agit d’une nouvelle adaptation (après Luis Buñuel et Jean-Claude Carrière en 1972) du roman de Matthew Lewis, c’est le troisième film réalisé par Dominik Moll (co-écrit avec la scénariste Anne-Louise Trividic) et ce sera probablement sa troisième sélection à Cannes. L’histoire est celle du frère capucin Ambrosio qui a dévoué sa vie à Dieu et à l’éradication du péché, il a été nommé supérieur de son couvent dans le Madrid au début du XVIIème siècle. Mais il sera bientôt troublé par Rosario, une jeune novice défigurée… Autour de Vincent Cassel dans le rôle-titre il y aura Déborah François, Sergi Lopez, Geraldine Chaplin, et Roxane Duran.

- Les Nuits Rouges du Bourreau de Jade, de Laurent Courtiaud et Julien Carbon : C’est le premier film en tant que réalisateurs de ce duo de scénaristes installés à Hong-Kong : on leur doit les histoires de Running out of time de Johnnie To, Black Mask 2 : City of Masks de Tsui Hark, et Le Talisman avec Michelle Yeoh. Les nuits rouges… est un film franco-chinois d’aventures autour d’une mystérieuse boite qui contient un élixir qui est convoité par beaucoup de monde qui va se combattre jusqu’à une longue scène de torture… Avec en vedette notre belle blonde Frédérique Bel dans un rôle où elle est très surprenante.

- Le Skylab, de Julie Delpy : Après La Comtesse elle enchaîne les tournages et travaille déjà sur 2 days in New-York (suite de 2 days in Paris) en compagnie de Chris Rock : elle est séparée avec son enfant et toute sa famille excentrique arrive… Pour Skylab l’histoire est un long flashback qui revient sur deux journées où des repas de familles en 1979 des discussions houleuses sur la politique, le racisme, la sexualité, l’éducation et autres névroses… Julie Delpy sera derrière et devant la caméra aux côtés de d’Eric Elmosnino, Sophie Quinton, Michèle Goddet, Aure Atika, Bernadette Lafont, Marc Ruchmann, Jean-Louis Coulloch, Noémie Lvovsky, Candice Sanchez, Valérie Bonneton, Denis Menochet, le jeune Vincent Lacoste, et bien entendu son père Albert Delpy.

- Tomboy, de Céline Sciamma : Après avoir été remarquée à Cannes avec Naissance des pieuvres (3 nominations au Césars, Prix Louis Delluc 2007), Céline Sciamma a participé au scénario du film d’Ivory Tower (présenté à Locarno). C’est l’histoire de Laure qui débarque sans connaître personne, en quête de nouveaux amis la jeune fille décide de s’habiller comme un garçon. Elle rencontre Lisa et elles deviennent proches, mais Lisa ne sait pas que son nouveau meilleur ami n’est pas un garçon… Un casting de débutantes Zoé Heran, Malonn Levana, Jeanne Disson, Sophie Cattani et avec Mathieu Demy.

Catherine Deneuve tourne (enfin) avec Christophe Honoré

Posté par vincy, le 28 juillet 2010

Il y a quelque chose de naturel à voir Catherine Deneuve dans l'univers de Christophe Honoré. Peut-être parce qu'il donné le plus beau rôle de la jeune filmographie de sa fille, Chiara Mastroianni, avec Non, ma fille tu n'iras pas danser. Peut-être parce qu'il fait partie de cette génération de cinéastes qui font partie d'une famille du cinéma qui lui est assez proche. Après tout, il y a parfois du Téchiné ou du Demy dans les films du réalisateur. Pour son neuvième film, Christophe Honoré dirigera la grande dame du cinéma français dans un film joliment intitulé, Les Biens-aimés.

Il s'agira d'une comédie romantique croisant plusieurs histoires d'amours à différents époques, dans de multiples endroits, de Prague en 1968 au Londres contemporain. Deneuve retrouvera Ludivine Sagnier (Huit femmes) et Chiara Mastroianni (Ma saison préférée, Conte de Noël). Elle jouera pour la première fois avec Louis Garrel, fils du réalisateur Philippe Garrel (qui l'avait fait tourner dans Le vent de la nuit).

Le tournage devrait débuté à l'automne, après un été de festivals pour les deux artistes. Deneuve doit en effet passer par la case Venise avec Potiche de François Ozon. Et Christophe Honoré sera en coméptition officielle à Locarno pour son Homme au bain.