Daily Cannes: une leçon de cinéma, un style punk et un tuto make-up

Posté par cynthia, le 21 mai 2017


L'événement du jour était la diffusion du film de John Cameron Mitchell, How to talk to girls at parties Présenté hors compétition, il s'agit du premier film de science-fiction punk à être présenté à Cannes. La montée des marches fût d'ailleurs punky/rock à souhait et la belle complicité entre Nicole Kidman et Elle Fanning nous a enchantés.

De toute façon même sans Kidman, Elle Fanning aurait fait trembler la Croisette tant l'actrice est apparue sublime, majestueuse, talentueuse, charismatique (fangirling ça suffit) belle (bon encore un peu) et lumineuse. L'Américaine n'en est pas à sa première montée des marches puisque l'année dernière elle avait montré son joli minois pour The Neon Demon de Nicolas Winding Refn.

Clint Eastwood et sa leçon de cinéma
Autre événement de la journée, le légendaire Clint Eastwood est arrivé au Palais des Festivals pour présenter son film restauré Impitoyable et donner, en prime, une leçon de cinéma. Un tonnerre d’applaudissements et une fan légèrement sous LSD qui hurlait Cliiiiiiint, Cliiiiiint Cliiiiiint» ont accompagné l'arrivée du réalisateur de Gran Torino qui a offert un moment de pur émotion.

Rappelons que la filmographie du cinéaste n’a cessé d'enrichir l’histoire du Festival ces trois dernières décennies. En 1985, il est sélectionné pour la première fois en compétition pour Pale Rider. Suivront par la suite, Bird en 1988, White Hunter et Black Heart en 1990, Absolute Power en 1997, Mystic River en 2003 et L'échange en 2008 pour lequel il reçoit le prix spécial de la 61e édition. N'oublions pas qu'il a été également président du jury en 1994 et qu'il a remis la Palme d'honneur à Manoel de Oliveira en 2008. Eastwood a, enfin, reçu, lui-même, une Palme d'honneur en 2009.

L'acteur-producteur-musicien-réalisateur a confié son amour pour le Western en expliquant qu'à son époque tous les enfants rêvaient de monter à cheval et/ou de jouer dans un film du genre. "Enfant, j’adorais déjà les westerns. Mes idoles à l’époque? Gary Cooper, James Stewart, John Wayne…" avoue-t-il.

Ils sont fous ces Français?

Au niveau de la réalisation, Clint Eastwood explique que "Le cinéma est complètement émotionnel, absolument pas intellectuel. Un exemple: j’aime jouer au golf mais je ne veux pas qu’on m’impose de jouer au golf. C’est pareil avec la réalisation." Il affirme aussi son indépendance à Hollywood.
Pendant plus d'une heure, il a partagé les anecdotes de sa jeunesse cinématographique mais aussi ses aventures en tant que cinéaste: "J’aime faire un premier essai et voir ce qui se passe sur le visage de mes acteurs. Si ça fonctionne dès la première prise, tout le monde est pris dans cette dynamique positive, et c’est très bénéfique pour la suite du tournage."

Eastwood aime tellement la France qu'il a prévu de faire un film sur les attentats survenus dans le pays, et plus particulièrement celui qui a touché le Thalys: "On vit une époque très bizarre... très étrange. Je joue un peu avec cette idée en ce moment." Et lorsqu'on lui demande pourquoi les Français l'aiment autant, il répond avec désinvolture: "Ils sont fous!"

Il termine cette belle rencontre avec le public par une phrase sur sa condition de vie: "Il ne faut pas réfléchir et juste vivre l'instant présent "

Le tweet du jour
On vous l'accorde ce n'est pas un tweet mais lorsque Elle Fanning, nouvelle ambassadrice de L'Oréal Paris, offre un tuto make up sur son Instagram, on dit un grand OUI!

Cannes 2016: William Friedkin fera la Leçon

Posté par vincy, le 4 avril 2016

La Leçon de Cinéma du 69e Festival de Cannes sera donnée par le cinéaste américain William Friedkin. Il succède à Martin Scorsese, Nanni Moretti, Wong Kar-wai, Quentin Tarantino, Marco Bellocchio, Philip Kaufman et Jacques Audiard. Le 18 mai, dans la salle Buñuel du Palais des Festivals, le réalisateur de French Connection (Oscar du meilleur réalisateur) et de L'Exorciste viendra donc dialoguer avec le public dans une rencontre animée par le critique Michel Ciment.

« C’est un honneur que de venir partager mes pensées et idées avec le public du Festival de Cannes, la patrie du cinéma mondial », a-t-il déclaré pour le communiqué du festival. « Du plus loin que je me souvienne, je crois que nous vivons l’époque la plus exigeante pour le futur du cinéma à l’échelle de la planète, avec des changements extrêmement importants en matière de production et d’exploitation, bien plus que ce j’ai pu vivre depuis cinquante ans. »

Outre les deux films cités, William Friedkin a réalisé Le convoi de la peur (Sorcerer), restauré récemment, La chasse (Cruising), dont James Franco a imaginé une variation à partir des séquences coupées au montage, Police fédérale Los Angeles (To Live and Die in L.A.), ou plus récemment Traqué, Bug et Killer Joe. On lui doit aussi des mises en scène d'opéra, des téléfilms (12 hommes en colère) et quelques films d'horreur et d'épouvante.

Cinéphile pointu, William Friedkin, 81 ans, a aussi réalisé des documentaires au début de sa carrière, dont un consacré à Fritz Lang. Il a écrit ses mémoires, Friedkin connection : Les Mémoires d'un cinéaste de légende (La Martinière) où il ne mâche pas ses mots sur Hollywood et le système de production aux Etats-Unis.

Il a toujours en projet l'adaptation de L'hiver de Frankie Machine, polar de Don Winslow.

Poitiers Film Festival: la leçon de cinéma de Pierre Schoeller (L’exercice de l’Etat)

Posté par cynthia, le 5 décembre 2015

pierre schoeller poitiers film festival

César du meilleur scénario pour L'exercice de l'État en 2012, le scénariste et réalisateur Pierre Schoeller a honoré l'Auditorium du Poitiers Film Festival de sa présence pour une leçon de cinéma.

"L'écran est une surface où on y met des images...tel un peintre sur sa toile." Le réalisateur nous offre en hors-d'œuvre l'introduction du film Persona de Ingmar Bergman. Et quoi de plus fort que ce film pour nous transporter dans un autre monde et ainsi rentrer dans le vif du sujet: le cinéma, un monde à part et si plaisant! Comme Pierre Schoeller l'explique, avec Persona nous sommes "proches de l'onirisme, proches d'un médium", ce film lui a montré à quel point "un début pouvait être crucial pour un film." Le réalisateur montre son envie de voir autant de liberté dans le cinéma actuel et que toute personne devrait avoir cette liberté afin de faire un film. Passionné par le film de Bergman, il nous propose un extrait d'un film qui s'en est inspiré, Le sourire de ma mère de Marco Bellocchio où les messages subliminaux se reflètent dans le scénario de ce film Italien.

"Les cinéastes sont là et ce sont eux qui nous construisent en tant que spectateurs et cinéastes!" Le réalisateur a donc été construit par les autres, les génies du septième art d'antan. Quoi de plus logique donc de nous présenter un extrait du sublime et déstabilisant Opening Night de John Cassavetes. Une fan écrasée par le chauffeur de son actrice favorite... une belle mort? Plutôt un tourment pour la sublime Gena Rowlands.

Mais où voulait en venir Pierre Schoeller avec ses extraits? Bien évidemment à nous expliquer comment il a attrapé le virus du cinéma et surtout comment il en a fait son métier! Ainsi la scène d'introduction du film L'Exercice de l'État lui a été inspiré par Bergman mais aussi par les films japonais (Les hommes en noir) dont il est fan.

Et c'est là que la magie a réellement commencé... Pierre Schoeller nous a confié ses secrets de fabrication au point qu'on a eu envie de faire un film! Afin de briser un peu le mythe du crocodile, il faut savoir que ses grognements étaient ceux d'un furet et non d'un vrai crocodile. Par contre, on ne sait pas si Olivier Gourmet a réellement été au garde-à-vous en dessous de la ceinture... on n'a pas osé demandé. "Il faut beaucoup de chance pour faire un film!" avoue le cinéaste au public en guise d'introduction à son explication de la scène de l'accident. Si elle est spectaculaire à ce point dans L'Exercice de l'État, c'est que le réalisateur a regardé de nombreuses vidéos d'accident avant de réaliser celle-ci. Une équipe de cascadeurs a dû faire le reste, non pas sans difficultés. Qu'est-ce que vous avez imaginé? C'est très difficile de faire tourner une voiture plusieurs fois. Alors que dans le scénario plusieurs tonneaux étaient prévus, en réalité ils n'ont réussi à en faire que deux... la magie du son s'est chargée du reste et à créer l'illusion d'un accident de dingue!

Parabole pour une définition du cinéma: douce et exaltante tromperie qu'on adore aimer à l'infini.

Rencontres Henri Langlois 2013 : Anne-Dominique Toussaint, productrice proactive

Posté par MpM, le 4 décembre 2013

Anne Dominique ToussaintAnne-Dominique Toussaint, fondatrice des Film des Tournelles, et heureuse productrice de succès populaires comme Le coût de la vie de Philippe Le Guay, Les beaux gosses de Riad Sattouf ou Caramel de Nadine Labaki, a immédiatement répondu présente lorsque les Rencontres Henri Langlois lui ont demandé d'animer leur désormais très courue leçon de cinéma.

"J'ai été très flattée qu'on me choisisse", déclare-t-elle, "car les leçons de cinéma des Rencontres Henri Langlois sont très célèbres. Et surtout je suis toujours très contente qu'on me propose de parler de mon métier car c'est un métier que j'aime beaucoup, que je trouve passionnant, et qui est très méconnu, en tout cas très caricaturé. La production, en gros, c'est faire exister un film. Le rôle d'un producteur, c'est accompagner un artiste dans la réalisation d'une idée, jusqu'à un film qui est projeté à un public sur grand écran."

Presque seule en scène durant deux heures, celle qui a reçu en 2011 le prix "Veuve Cliquot" de la femme d'affaires de l'année, a ainsi donné devant une salle comble un véritable cours magistral sur les réalités de la production et notamment sur ses étapes, qui vont de la rencontre décisive avec un réalisateur et son projet à la collaboration avec le distributeur pour accompagner au mieux le film terminé, en passant par le soutien pendant l'écriture du scénario, le choix du casting, les recherches de financement, et bien sûr le tournage, le montage, la post-production...

Anne-Dominique Toussaint, passionnée Retour à Kotelnitchpar son métier, tranche avec la vision un peu poussiéreuse que l'on pourrait avoir de cette fonction. Ainsi, plutôt que d'attendre l'arrivée miraculeuse du scénario idéal sur son bureau, elle préfère prendre les devants, quitte à être à l'origine même des projets qu'elle produit. "Chaque producteur a sa propre méthode", explique-t-elle en revendiquant sa part de subjectivité. "Mais pour moi, la chose la plus importante, c'est la rencontre avec un réalisateur. Il faut avoir envie de passer deux ans avec quelqu'un."

C'est ainsi qu'elle est allée chercher Emmanuel Carrère avant même qu'il n'ait un projet en tête (ils tourneront ensemble Retour à Kotelnitch en 2003 et La moustache en 2005) mais aussi qu'elle a suggéré à Riad Sattouf d'écrire un scénario sur les adolescents, lui offrant l'opportunité dont il rêvait de passer derrière une caméra. Ce fut Les beaux gosses en 2009, suivi par Jacky au royaume des filles qui sortira le 29 janvier prochain.

Parfois, cela va encore plus loin. Lors de son premier séjour au Liban, où elle accompagnait Respiro d'Emanuele Crialese, Anne-Dominique Toussaint a croisé la route d'une jeune Libanaise qui ne pouvait pas concevoir sa vie sans faire de cinéma. "Elle m'a fait un effet très fort", se souvient-elle. "Touchée, je lui ai demandé ce qu'elle voulait raconter et elle m'a dit : "je veux parler des femmes de mon pays.""

"C'est comme en amour : il y a des hommes, peut-être que ce serait formidable de les avoir rencontrés, mais je ne les ai pas rencontrés, et ce n'est pas très grave non plus"

et maintenant on va oùLa productrice lui propose alors de lui envoyer son projet. "Elle m'avait tellement marquée que quand je suis rentrée, comme au bout de quinze jours, trois semaines, elle ne m'avait toujours rien envoyé, c'est moi qui l'ai relancée ! Je n'ai jamais refait ça de ma vie après, parce que j'en rencontre quand même beaucoup des gens qui veulent faire du cinéma, qui me proposent des choses..." La jeune Libanaise, c'était Nadine Labaki avec qui elle tournera Caramel et Et maintenant on va où. Deux très beaux succès public et critiques.

Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'Anne-Dominique Toussaint a un 6e sens pour découvrir et soutenir des talents en devenir. Peut-être parce que la production n'est pas qu'une question de gros sous, de copinage et de jeux de pouvoir. Bien sûr, il faut un certain réalisme, et l'art de garder la tête froide pour ne s'enthousiasmer que sur des projets susceptibles de rencontrer leur public. Mais il faut surtout une sensibilité artistique presque divinatoire, pour débusquer, dans l'esprit de ses interlocuteurs, les bons films en gestation.

Et tant pis si la perle rare reste à l'état de scénario qu'Anne-Dominique Toussaint n'a pas le temps de lire :  "Je n'ai pas de culpabilité par rapport à ça, je ne peux pas tout lire. C'est très impliquant de lire un scénario. C'est essayer de comprendre le film, de voir le film. Après, quand on a lu, la personne attend un retour... Donc c'est une vraie énergie intellectuelle. Je fais les choses à mon rythme, donc tous les scénarios que je choisis, je suis heureuse de les faire et de les choisir. Il y a des choses, je vais passer à côté, mais forcément ! C'est comme en amour : il y a des hommes, peut-être que ce serait formidable de les avoir rencontrés, mais je ne les ai pas rencontrés, et ce n'est pas très grave non plus. Je me suis auto-conditionnée pour n'avoir aucune culpabilité par rapport à ça, ni regret. J'assume."

Une posture qui, jusque-là, lui a plutôt bien réussi.

Copyright photo d'illustration : Sébastien Laval, Rencontres Henri Langlois, Poitiers.

Cannes 2012 : Philip Kaufman, Alexandre Desplat et Norman Lloyd animeront chacun une leçon de cinéma

Posté par MpM, le 30 avril 2012

C'est une tradition bien ancrée dans les rouages du festival de Cannes : chaque année, des personnalités du cinéma animent une "leçon de cinéma" (d'acteur, de musique...) leur permettant d'évoquer leur métier et leur carrière. Par le passé, Quentin Tarantino, Lalo Schiffrin ou encore Catherine Deneuve se sont ainsi prêtés à l'exercice.

Cette année, ce sont le réalisateur Philip Kaufman (L'Etoffe des héros, L'Insoutenable légèreté de l'être... voir notre actualité du 19 avril), le producteur-réalisateur-acteur Norman Lloyd (Alfred Hitchcock présente) et le compositeur Alexandre Desplat (Le discours d'un roi, The Ghost Writer...) qui relèvent le défi. A noter que Philip Kaufman présentera également hors compétition son dernier film, Hemingway and Gellhorn, qui réunit notamment Nicole Kidman et Clive Owen.

Cannes 2012 : Philip Kaufman, hommage et Leçon de cinéma

Posté par vincy, le 19 avril 2012

Le réalisateur Philip Kaufman, 75 ans, fera la leçon de cinéma du 65e Festival de Cannes,, en dialoguant avec Michel Ciment.

Scénariste, cinéaste et producteur américain, Kaufman a commencé sa carrière en 1965 avec Goldstein, Prix de la nouvelle critique au Festival de Cannes. Il signe deux westerns emblématiques des années 70 : La légende de Jesse James qu'il réalise en 1972 et le scénario de Josey Wales hors-la-loi réalisé par Clint Eastwood en 1976. Kaufman aime l'exploration. Dans The White Dawn (1974), il film les Inuits  confrontés à la civilisation occidentale. C'est en faisant le remake de L'invasion des profanateurs en 1978 qu'il rencontre pour la première fois le grand public. Le film est un succès. Il enchaîne ensuite avec Les Seigneurs, histoire d'un gang de jeunes italo-américains à New York. En 1981, il écrit l'histoire des Aventuriers de l'Arche perdue, le premier épisode de la franchise Indiana Jones, avec George Lucas. Et deux ans plus tard, il monte son projet le plus ambitieux, et le plus cher à ce jour, avec L'Etoffe des héros, qui retrace la conquête spatiale américaine. Le film entre vite dans le panthéon des grands films du genre, et obtient 4 Oscars (montage et mixage sonore, montage, musique et son) parmi ses 8 nominations (second rôle masculin, direction artistique, image et film). En 1988, il adapte le roman de Milan Kundera, L'insoutenable légèreté de l'être, avec Juliette Binoche dans un de ses premiers grands rôles. A partir des années 90, ses films marquent moins les esprits cinéphiles : Henry & June (1990), le thriller Soleil levant (1993), Quills la plume et le sang (2000) et le polar Instincts meurtriers (2004).

Attiré par le souffre (Quills a pour héros le Marquis de Sade, Henry & June a été classé comme un film pornographique aux USA), le cinéaste de San Francisco a souffert, à Hollywood, de son goût pour la nudité, les tabous et les romans inadaptables.

Cannes lui rendra également hommage en projetant hors-compétition Hemingway & Gellhorn, son dernier film, produit par la chaîne HBO, avec Clive Owen dans le rôle de l'écrivain et Nicole Kidman dans celui de la correspondante de guerre (et troisième épouse).

Rencontres Henri Langlois : The artist fait sa leçon de cinéma

Posté par Benjamin, le 5 novembre 2011

Les Rencontres Henri Langlois de Poitiers ne manquent jamais de nous réserver de bonnes surprises et parviennent toujours à se placer dans la mouvance actuelle.

Après avoir pris au vol le succès de Tournée de Mathieu Amalric, et du "new burlesque", en confiant la soirée d'ouverture 2010 aux plantureuses girls du film, le festival invite en décembre prochain un cinéaste qui fait parler de lui et un film, tout comme Tournée, remarqué à Cannes : The Artist.

En effet, cette année, la traditionnelle leçon de cinéma sera donnée par le compositeur Ludovic Bource et le réalisateur Michel Hazanavicius sur le thème de la musique de films. Ils succèdent à la leçon sur la mise en scène de Nicolas Saada qui lui, avait organisé le tournage d'un court métrage avec Grégoire Leprince-Ringet.

La venue des deux hommes dans la capitale poitevine est particulièrement judicieuse pour ce festival dédié à la recherche entre passé et futur du cinéma. Avec The Artist, ils ont redonné un léger souffle à la grande époque du cinéma muet (et séduit plus d'un million de spectateurs depuis sa sortie en salles), et ils ont essayé d'offrir une réflexion sur le son au cinéma et plus largement sur le cinéma d'aujourd'hui (une mise en miroir avec le muet).

Cette leçon peut donc avoir plusieurs points d'approches, différents angles d'interrogation : quel a été le challenge musicalement parlant de The Artist ? Quelle sera la forme de cette leçon de cinéma ? La musique était souvent le personnage principal des films muets : elle pouvait être une "voix" à part entière. En tout cas, son usage et sa fonction sont très éloignés des B.O.F. actuelles .

Bource et Hazanavicius ont également collaboré sur les deux OSS 117 : la question de la musique de genre peut aussi être posée. Car le grand point fort de cette leçon est de convier un réalisateur (et son compositeur) qui ne cesse de sortir des sentiers battus du cinéma français. Cela ne peut que convenir au festival qui est toujours partisan de l'originalité et qui possède lui-même son brin de folie.

Rendez-vous donc le mardi 6 décembre pour un voyage dans le temps qui risque d'être passionnant. Ecran Noir sera bien entendu de la partie pour cette soirée d'ors et déjà très attendue.

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bande annonce du Festival

RIHL 2010: La 40ème marche ne se loupe pas

Posté par Benjamin, le 11 décembre 2010

Écran Noir vous en a longuement parlé, mardi soir s’est tenu la Leçon de cinéma de Nicolas Saada (voir actualité du 7 décembre) au festival de Poitiers avec, en tant qu’acteur principal, Grégoire Leprince-Ringuet.

Inutile de dire que le TAP Cinéma affichait complet et que le festival et Nicolas Saada avaient parfaitement vendu leur affaire. L’alléchante idée de la reconstitution d’un tournage sur la scène du TAP, mais un tournage interactif où le public aura son rôle, a conquis son monde. Des caméras, un preneur de son, un chef op’, une maquilleuse, un réalisateur, deux acteurs, des figurants. Tout était là !

Alors la question est, Nicolas Saada a-t-il réussi son pari de réaliser 31 plans en 3 heures, sans ennuyer le public, en respectant les conditions réelles d’un tournage et en donnant une véritable leçon de cinéma ? La réponse est ou. Le spectacle fut au rendez-vous et Saada qui semblait comme un enfant, ainsi que toute son équipe très professionnelle, ont été très généreux avec le public. Leurs actions, leurs façons de faire étaient commentées, permettant aux spectateurs de comprendre l’enjeu de filmer la scène de tel ou tel point de vue.

Bien entendu, ce court métrage, intitulé pour l’occasion La 40ème marche, a été tourné de la façon la plus efficace qui soit. Le réalisateur a préféré l’efficacité à une certaine personnalisation de la scène. Difficile de faire autrement dans ce laps de temps et avec un décor aussi immuable que le théâtre de Poitiers.

Ce fut intéressant d’assister en tant que spectateur aux coulisses de ce tournage, d’observer les variations dans le jeu de Grégoire Leprince-Ringuet (très ludique!) et le rôle de chacun sur le plateau. mais surtout nous étions tous les acteurs d’un soir, participant au film, car le public fut bien entendu filmé.

Au final, l’expérience fut des plus vivantes. Certes, Nicolas Saada a dévié de la traditionnelle Leçon de cinéma, car plus qu’une leçon, c’était davantage un échange avec le public. Mais le public poitevin retiendra surement longtemps cette soirée à la fois bon enfant et enrichissante.

RIHL 2010 : Nicolas Saada invite Hitchcock à Poitiers

Posté par vincy, le 7 décembre 2010

Pour les 33ème Rencontres Internationales Henri Langlois, le festival de Poitiers a convié Nicolas Saada (Espions(s)) pour la Leçon de cinéma. Le réalisateur et critique a décidé de surprendre et d’offrir au public poitevin un vrai spectacle puisqu’il va reproduire sur la scène du TAP une séquence d’un film d’Hitchcock de sa période anglaise. Nicolas Saada va s’entourer d’une petite équipe de tournage, d’acteurs professionnels mais également de figurants amateurs. Le film sera tourné en noir et blanc et Nicolas Saada espère bien en avoir terminé le montage début 2011 pour ensuite le montrer au public.

32 plans sont au programme de cet exercice d’équilibriste qui durera trois heures. Trois heures d’immersion dans de véritables conditions de tournage !

L’origine du projet.

La leçon de cinéma a pour thème cette année la direction d’acteur. Nicolas Saada s’explique alors sur ce choix qui lui était imposé : « J’allais pas faire une séance de casting sur scène, c’est pas très sympa pour les acteurs qui se retrouvent tout nu devant un public à ne pas forcément être à la hauteur de quelque chose qu’on leur demande. Faire des répétitions d’une scène du film ? Est-ce que ça sortait pas d’un cadre de cinéma pour rejoindre le cadre d’une répétition théâtrale ? Je me disais que c’était important de faire quelque chose où la salle pouvait être impliquée et puisse partager l’expérience. »

Le choix du film : Les 39 marches d’Hitchcock.

« Prendre un film d’Hitchcock qui est ultra connu, qui a fait même l’objet de pièces de théâtre et de comédies musicales, qui sont Les 39 marches. Et de partir d’une scène des 39 marches, y en a trois dans le film très importantes qui sont des scènes collectives où il y a une interaction entre des gens et un public. Et j’ai pris une de ces trois scènes, qui paraissait à la fois la plus universelle, la plus adaptée à l’exercice et en même temps la plus excitante et drôle, et amusante pour le public. Et je me suis dit, voilà le public va être partie prenante de ce qu’on va faire, il va être la quatrième côté de la scène, il va être acteur au même titre que ceux qui seront impliqués dans cette scène. »

Grégoire Leprince-Ringuet.

Grégoire Leprince-Ringuet a été contacté par Nicolas Saada pour reprendre le rôle de Robert Donat pour cette leçon de cinéma. Le jeune acteur est une des valeurs sûres du cinéma français actuel, un acteur protéiforme, et il est certain que sa performance sera des plus appréciables.  « J’ai contacté un comédien que j’aime beaucoup avec qui je n’ai jamais travaillé qui s’appelle Grégoire Leprince-Ringuet, qui a, je pense, l’innocence du personnage et même je dirais le physique du rôle, qui est un rôle de personnage hitchcockien un peu perdu. Il est plus jeune que Robert Donat qui joue dans le film d’Hitchcock mais il a ce côté un peu années 30. »

La leçon de cinéma de Nicolas Saada sera singulière à n'en pas douter : apprendre en recréant l’atmosphère d’un tournage le temps d’une soirée et pourquoi pas, se prendre pour Hitchcock !

La suggestion (cannoise) du jour

Posté par vincy, le 19 mai 2009

Ce 19 mai, les frères Dardenne feront leur Leçon de cinéma (voir actualité du 8 mai). Même quand ils ne sont pas en compétition, ils reviennent pour des animations ou des jurys. Pourquoi pas. Double palmés, cette leçon n’est pas usurpée. Cependant, pour ne pas en rajouter dans ce sentiment de « redondance » où l’on entend que « ce sont toujours les mêmes qui reviennent », pourquoi ne pas avoir invité un cinéaste comme Zhang Yimou ou David Fincher, déjà sélectionnés, et plus aptes à attirer un public pas forcément habituel de Cannes. Et même un cinéaste jamais venu comme Danny Boyle, qui avec ses 8 Oscars pour son Slumdog Millionaire, aurait été un joli coup médiatique… et une curiosité cinéphilique.