Cannes : Qui est Anne Consigny?

Posté par vincy, le 16 mai 2008

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A 45 ans, la comédienne, fine silhouette et franc parler, savoure son succès tardif. Anne Consigny, pour le grand public, était cette jeune femme qui prenait des cours de danse avec Patrick Chesnay dans Je ne suis pas là pour être aimé (2005). Avant cela, elle était un second rôle dans des films (Le bison, L'équipier, 36 Quai des Orfèvres) et téléfilms. Avec cela, elle eut le droit à une nomination aux César. Et après cela, elle n'a pas arrêté de tourner.

A Cannes, on la découvre (déjà) chez Desplechin (Un certain regard) avec Léo ou En jouant dans la compagnie des hommes puis l'an dernier en suave infirmière de Mathieu Amalric (encore) dans Le scaphandre et le papillon. Actuellement à l'affiche dans Le grand alibi, elle connaîtra les joies et les souffrances des grosses productions avec L'instinct de mort (premier volume du biopic sur Mesrine) et surtout Largo Winch, adaptation coûteuse de la BD.

En attendant, la voici fille de Catherine Deneuve, épouse d'Hippolyte Girardot, soeur de Mathieu Amalric et Melvil Poupaud et mère de jeune Berling dans Un conte de Noël, film français en compétition officielle.

César : le discours (non censuré) de Mathieu Amalric

Posté par vincy, le 24 février 2008

« (Antoine, tu le lis avec hésitation et bafouillements)

Oui bon ben... euh... alors là on frôle le n’importe quoi :
Lindon ; trois fois nommé, zéro compression
Darroussin ; deux fois... nada
Michel ; quatre fois comme acteur... résultat blanc
Et le pompon, Jean Pierre Marielle. Sept fois nommé !!! Et jamais la fève, même pas
pour les Galettes.
Chapeau ! ... De Panama, d’où je vous fait un vrai faux-Bon...D.
L’autre vilain de Lonsdale aussi il paraît.
Enfin, mouais, mais... non ce qui fait plaisir, c’est que le Scaphandre, c’est bien la preuve qu’un acteur n’existe qu’à travers, qu’en regard de ses partenaires. Parce que qui voit-on à l’image, qui fait prendre vie au Jean-Do de fiction ?
C’est Chesnais, c’est Ecoffey, Arestrup, Watkins. Ce sont Marie-José, Olatz, Consigny penchées vers lui, vers moi, vers vous, tendres, drôles et attentives.
C’est Marina en Vierge Marie, c’est Emmanuelle Seigner qui joue pas la Sainte et qui du coup donne corps, chair et souffrance à Bauby. Ta fille aussi, Emma qui carrément provoque le miracle. Et c’était Jean-Pierre Cassel, doublement.
Le Papillon c’est la preuve que, quand il y a un réalisateur, les techniciens sont des roseaux pensants. Que tout se mélange, que sur un plateau tout est dans tout, qu’on peut être, (ce joli mot), une équipe PAS technique... parce que franchement qui c’est l’Acteur quand c’est Berto, le caméraman qui fait, qui EST le regard.
C’est LUI qui, par les mouvements de sa caméra crée les mouvements de la pensée de Jean-Do.
Oui, quand il y a un réalisateur... Julian.
Je pense fort à une autre équipe. Celle, médicale, de l’Hôpital Maritime de Berck-sur-Mer où on a tourné et où Bauby a passé un an et demi. Le vrai et le faux, la réalité et la fiction... on ne savait plus. D’ailleurs c’est drôle, je me souviens. Le décor de la chambre, pour avoir plus d’espace, était reconstituée dans une grande salle au rez de chaussée de l’Hôpital, la salle des fêtes. Avec au dessus de la porte, une enseigne en grosses lettres rouges : CINEMA. Ça ne s’invente pas. »

Voici maintenant la partie non lue :

« Mais la salle de cinéma. Oui, la SALLE de cinéma, elle, doit pouvoir continuer à s’inventer.

"A lire à la lumière. Et à diriger sur notre nuit" Notre musique.
Insupportable "trompe l’œil" des multiplexes. Les chiffres comme seule ligne d’horizon. Aveuglement, brouillage, gavage, lavage. Et quelle solitude. Vous avez déjà parlé à quelqu’un dans un multiplexe ? Pas moi. D’ailleurs c’est impossible, ce qui compte c’est le flux. "Circulez s’il vous plaît, y’a rien à voir" . Au suivant ! bande de Brel.

Alors que le travail souterrain, patient, divers, dédié au public, aux écoles, aux rencontres que font et ont envie de faire tellement d’exploitants de salle se voit de plus en plus nié aujourd’hui. La Question humaine n’aurait par exemple jamais fait autant d’entrées sans le travail de curiosité des exploitants de province et de l’ACRIF. Ce tissu de salles, que le monde entier nous envie, est notre cœur, nos
poumons. Sinon...

Sinon on va tous finir devant nos "home cinéma" à se tripoter la nouille...
Bons baisers de Panama...
Mathieu »

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Tout Mathieu Amalric sur Ecran Noir : portrait, films, interviews

Sorties en bonus

Posté par vincy, le 21 février 2008

Semaine étrange où un film ressort plusieurs mois après son lancement initial et un autre s'autorise une exploitation locale (pour ne pas dire communautariste) avant sa diffusion nationale.

César et Oscars oblige, Pathé relance Le scaphandre et le papillon. Le film, malgré son prix de la Mise en scène au Festival de Cannes, n'avait séduit que 310 000 spectateurs en France. Un échec commercial si l'on considère l'accueil critique et le potentiel du best-seller de Jean-Dominique Bauby. Le distributeur espère quelques prix pour remplir les salles qui repassent la copie. Mais il s'agit surtout de lancer le DVD, dans les rayons depuis hier...

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Mercredi 20 février, justement, était le jour de la sortie locale de Bienvenue chez les ch'tis, la comédie ethnique de Dany Boon. Puisque les gens du Nord sont à l'honneur, le film s'offre une diffusion régionale (et régionaliste) avant de conquérir tous les "méridionaux". Déjà expérimenté avec le Disney de Noël au Grand Rex ou Taxi à Marseille, ce type de promotion, aidé par des médias nationaux prêts à soutenir l'événement, a déjà fait ses preuves. Résultat, 29 000 nordistes se sont précipités dans les salles en une journée, soit 6 000 spectateurs de plus que lors du premier jour d'exploitation d'Astérix aux Jeux Olympiques il y a trois semaines.