Le jury du festival de San Sabastian surprend

Posté par vincy, le 29 septembre 2009

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Avec l'affaire Polanski ce week-end, le Festival de San Sebastian est rapidement tombé dans l'oubli médiatique. Regrettable car le jury présidé par le cinéaste Laurent Cantet a délivré un palmarès original.  

Cette 57e édition a ainsi donné son Coquillage d'or à City of life and death du Chinois Lu Chuan, un film choc sur l'horreur de la guerre sino-japonaise. Une oeuvre dure sur les atrocités de l'invasion japonaise en 1937 lors de la célèbre bataille de Nanjing (Nankin). Le massacre aurait causé la mort de 100 000 à 300 000 personnes.Le film a aussi reçu le prix de la meilleure photographie. Lu Chuan, qui a mis quatre ans à terminer son film, place sa caméra tantôt du côté des Japonais, tantôt du côté des Chinois, par souci d'impartialité, et a choisi de filmer en noir et blanc.

Il y avait quinze films en compétitions officielle.

 Des trois cinéastes français en sélection - Honoré, Dumont et Ozon - seul ce dernier est reparti auréolé, avec le prix spécial du jury pour son film Le refuge. Il est récompensé pour sa "vision sensible", et notamment son choix de filmer comme une expérience personnelle une Isabelle Carré enceinte.

Les prix d'interprétation ont été remis à Lola Duenas (Volver, Etreintes brisées, 20 centimètres...), et Pablo Pineda pour le film espagnol Yo, también.  Particularité : Pablo Pineda est un comédien trisomique. cela faisait 13 ans qu'un acteur atteint d'un handicap n'avait pas gagné de prix d'interprétation dans un grand festival.

Le réalisateur espagnol Javier Rebollo a reçu le Coquillage d'argent du meilleur réalisateur pour La mujer sin piano.

Blessed, film australien d'Ana Kokkinos, a été reconnu pour son scénario.

San Sebastian est l'un des six grands festivals artistiques en Europe - avec Cannes, Berlin, Venise, Locarno et Karlovy-Vary. Hélas, il perd en lustres depuis quelques temps. Qui a vu La boîte de Pandore, du turc Yesim Ustaoglu, Coquillage d'or et prix d'interprétation féminine (pour la française Tsilla Chilton), sorti discrètement en avril dernier? Ou Un millier d'années de bonnes prières de Wayne Wang en 2008? Ces dernières années, venus de la côte Basque, le cinéphile aura retenu Les tortues volent aussi ou Les lundis au soleil.

Le festival subit une double crise : économique avec un budget en baisse et artistique puisque une bonne moitié de la sélection n'a pas été à la hauteur d'un festival de cette catégorie. Le favori de la critique et du public, le film argentin El secreto de sus ojos, ait ainsi reparti bredouille, accentuant le décalage entre le jury et les festivaliers, comme chaque année. Et puis il ya aussi ce calendrier tardif qui empêche la "Donostia" comme on appelle le Festival, d'attirer les stars américaines : après Venise, elles s'envolent tout de suite pour Toronto. Seuls Brad Pitt et Quentin Tarantino ont fait le déplacement pour l'avant-première espagnole d'Inglourious Basterds. En clôture, Naomi Watts est venue présenter Mother and Child, de Rodrigo Garcia. Le festival s'était ouvert avec le nouveau film d'Atom Egoyan, Chloe, avec Liam Neeson et Julianne Moore.

Deneuve retrouve Ozon et… Depardieu.

Posté par vincy, le 19 septembre 2009

8 femmes reste leur plus gros succès avec 3,7 millions de spectateurs. Catherine Deneuve et François Ozon se rertouvent pour l'adaptation de la pièce de théâtre Potiche, de Barillet et Grédy (Folle Amanda, Lily et Lily). Casting très classe puisque la star retrouvera aussi son Gérard Depardieu. Ce sera le septième film ensemble. Surtout elle donnera la réplique pour la première fois à Fabrice Luchini. Depardieu et Luchini n'ont jamais tourné avec Ozon, mais on les a vus ensemble dans Uranus et Le Colonel Chabert. Le deal avec Luchini s'est conclu cet été dans la résidence de Pierre Cardin. Autour d'eux graviteront aussi Karin Viard et Jérémie Rénier.

Ozon enchaîne les films. Il a présenté Ricky à Berlin, avec Alexandra Lamy. Hier, il a projeté Le refuge, avec Isabelle Carré, en compétition au Festival de San Sebastian. Et en octobre, il ira tourner chez les belges son douzième long métrage.

Deneuve y incarnera l'épouse d'un grand patron, qu'elle va remplacer suite à un mouvement de grève. Ironique : il s'agit d'une usine de parapluies.

Le rôle avait été créé par Jacqueline Maillan, la papesse du Théâtre de Boulevard, et Danielle Darrieux (la mère de Deneuve dans 8 femmes mais aussi dans Les demoiselles de Rochefort) l'avait aussi interprété en tournée. Maillan l'avait joué durant trois saisons au début des années 80 et la vidéo est d'ailleurs disponible puisqu'une captation avait eu lieu en 1983.

Les nouveaux films de Nanni Moretti, Ari Folman et François Ozon en chantier…

Posté par vincy, le 21 mai 2009

Et l'on pense déjà à l'année prochaine. Cannes n'a pas encore retrouvé sa tranquillité, que les accords signés préfigurent des films à venir. Ainsi Nanni Moretti, Palme d'or 2001, et sélectionné régulier, va réaliser son nouveau film à Rome et à Florence cette été et devrait être prêt pour le festival de l'an prochain. Nous avons un Pape est budgété à 9 millions d'euros. Moretty y sera un psychiatre appelé par un Cardinal du Vatican qui ne sent pas prêt à devenir Pape.

De même Ari Folman, à qui l'on doit Valse avec Bashir, a décidé d'adapter le roman de Stanisla Lem, The Congress. Le film mélangera prises de vues réelles et animation et vise une sortie en 2011. Enfin, François Ozon ne sera pas à Cannes, mais il termine actuellement le tournage de son nouveau film, Le refuge, avec Isabelle Carré et Melvil Poupaud (avec qui il avait tourné Le temps qui reste). Sorties en salles autour de Berlin 2010.