Julie Gayet s’associe avec Charles Gillibert et le milliardaire François Pinault

Posté par vincy, le 13 janvier 2014

julie gayetDepuis jeudi soir, on a tendance à oublier que Julie Gayet est avant tout une actrice connue (Quai d'Orsay et Les âmes de papier sont sortis en salles respectivement en novembre et décembre) et surtout une productrice. Elle avait créé Rouge International en 2007, puis Amarante productions en 2012. Selon Le Parisien daté de ce matin, elle a lancé une troisième société de production, Cinémaphore. Après vérification, on constate bien que la création de cette société a été officialisée en juillet 2013.

Selon Le Parisien, cette société par actions simplifiée compte trois souscripteurs : Julie Gayet, via Rouge international, le jeune producteur Charles Gillibert (un ancien de MK2), via sa société L'arbre secret et, plus modestement, François Pinault (milliardaire et mécène, troisième fortune de France, propriétaire du groupe Kering qui possède notamment Gucci, Balenciaga, Boucheron, Bottega Veneta, et Puma). Gayet en est la présidente tandis que Gillibert est le directeur général. Selon la société de relations publiques de M. Pinault, Image 7 : "Ca arrangeait Gayet et Gillibert d’être trois, et comme Pinault aime bien Julie et son père, il a accepté."

Le Parisien explique que "l’objet de Cinémaphore vise (...) grand : en plus de la création ou de la production de films, ou d’oeuvres littéraires, artistiques, etc. Cinémaphore se lance dans le conseil multiforme (production de films, négoce des droits, etc.) mais aussi dans la création de manifestations culturelles."

Le Film français a interrogé Charles Gillibert : "Aujourd'hui, les fonds privés dans le secteur sont plutôt tournés vers des films plus commerciaux. Notre réflexion nous a conduits à trouver un modèle pour parvenir à les orienter vers des films plus fragiles et plus ambitieux artistiquement. Il est aujourd'hui difficile d'être producteur indépendant sans se poser la question de la recherche de financements alternatifs".

Julie Gayet, 41 ans, gère Rouge International qui a déjà produit 6 films et a plusieurs projets en cours. Elle est la directrice générale de Amarante productions (présidé par Michael Reichling). Charles Gillibert, 36 ans, a produit de nombreux courts métrages chez MK2 ainsi que des films comme Diamant 13, Vénus noire, Lawrence anyways, Sur la route, Après mai, auxquels on ajoutera les prochains films d'Abel et Gordon, Assayas et Hansen-Love à travers sa nouvelle structure CG Cinéma, créée en février 2013.

Cannes 2011 : Jean-Paul Belmondo, Palme d’or d’honneur ?

Posté par vincy, le 30 mars 2011

Selon le quotidien Le Parisien / Aujourd'hui en France, Jean-Paul Belmondo, 78 ans, sera honoré pour l'ensemble de sa carrière au prochain Festival de Cannes. Une Palme d'or d'honneur que Jeanne Moreau et Catherine Deneuve ont déjà reçu.

Belmondo n'est pas venu sur la Croisette depuis dix ans, à l'occasion d'un hommage à Gérard Oury. Son dernier film en compétition était Stavisky, d'Alain Resnais, en 1974. Le film avait été fraîchement accueilli par la critique. Belmondo, fâché, a juré qu'on ne l'y reprendrait plus. Et de fait, on ne l'a plus vu monter les marches avec un film. « Je ne voulais pas que le film aille à Cannes. On m'a persuadé du contraire. Un massacre ! Resnais n'avait pas tourné depuis cinq ans et c'est la seule fois où il s'est fait traîner dans la merde. (...) Les critiques ne m'ont jamais empêché de dormir, sauf sur Stavisky. Il y a eu un tel déchaînement. Là, j'ai dit: "C'est vraiment des cons !"» a déclaré plus tard la star, qui a toujours eu un rapport de défiance vis-à-vis des cérémonies cinématographiques.

Belmondo est venu à Cannes en compétition avec cinq autres films : Moderato Cantabile (1960), La Viaccia et La Ciociara (en 1961 tous les deux), Cent mille dollars au soleil (1964) et la comédie Les mariés de l'an II (1971).

Présumé coupable : le scandale d’Outreau sur grand écran

Posté par vincy, le 3 février 2010

Le grand fiasco judiciaire de l'affaire d'Outreau - 13 personnes accusées à tort de pédophilie et finalement acquittées - va devenir un film de cinéma. le tournage est prévu dès avril. Présumé coupable sera réalisé par Vincent Garenq (Comme les autres), produit par Nord-Ouest Films (Welcome) et interprété, notamment, par Philippe Torreton.

Cette adaptation de l'essai d'Alain Marécaux,  "Chronique de mon erreur judiciaire" (Flammarion), inquiète les autres accusés, qui ont surtout peur de voir remuer le couteau dans la plaie. Torreton va interpréter Marécaux, huissier de justice de profession, et Noémie Lvovsky, renommée Edith, sera sa femme. Sa véritable épouse, odile (ils sont en instance de divorce) espère avoir un droit de regard. Elle avait déjà été dérangée par le livre, estimant que le reflet n'était fidèle qu'à la perception de son auteur, pas à la sienne. Alain Marécaux est engagé sur le film à titre de consultant.

A l'AFP, Alain Marécaux, convaincu du bien-fondé du film, s'explique  : "quand Vincent Garenq m'a contacté, j'ai accepté, mais les règles ont été claires: être conforme au livre, à la réalité. La blessure ne se referme jamais. Mon livre a touché des gens. Le film peut susciter une prise de conscience encore plus grande, à savoir qu'en France on peut encore embastiller, instruire à charge, que les experts lisent dans le marc de café et qu'Outreau peut encore arriver".

Torreton, enthousiaste qu'un tel rôle et qu'un tel scénario lui soit proposé, précise dans le Parisien d'aujourd'hui que le tournage se fera en deux temps afin qu'il puisse perdre 20 kilos (Marécaux avait fait une grève de la faim en prison) et devrait s'achever fin juillet."Il y a des rôles avec lesquels on ne peut pas tricher. Il y a une responsabilité à être à la hauteur de ce que cet homme a vécu. Je serai suivi par mon médecin. Bien sûr, ça va être difficile."

Canal Plus arrête L’hebdo cinéma

Posté par vincy, le 31 mai 2009

A la fin du mois de juin, L'hebdo cinéma (qui s'appela aussi Extérieur jour durant deux saisons), l'émission hebdomadaire dédiée au 7e art sur Canal +, s'arrêtera. Dernier clap pour Daphné Roulier qui la présentait depuis septembre 2005. Roulier n'aura donc pas e l'occasion de s'installer dans la durée comme l'avait fait Isabelle Giordano et son Journal du cinéma (1991-2001). Canal + réfléchit à un nouveau concept tout en images, selon Le Parisien.

France 2 va aussi revenir sur l'actualité du cinéma avec une émission en images. Moins chers, plus rapides à monter, ces produits cathodiques compensent surtout une grande absence de l'actualité cinématographique, le plus souvent relayée dans des talk-shows où la culture se mélange au sport et à la politique.

Cependant, Canal Plus prouve une fois de plus que le cinéma n'est plus essentiel pour le modèle économique de la chaîne. Les séries et le sport constituent des produits d'appel plus intéressants. On l'a vu à Cannes avec Le Grand Journal et son incapacité, très critiquée par la profession, à traiter de la compétition et des bons films sans stars. Le glamour l'emporte toujours. Mais imagine-t-on une émission similaire aux Jeux Olympiques ou au Mondial de football, sans commentateurs, experts, critiques, et juste avec des interviews de 10 minutes de stars ?

Daphné Roulier devrait présenter L'effet papillon à la rentrée. Le directeur de la chaîne a promis une émission mensuelle de cinéma exclusivement ciblée pour les cinéphiles.

Welcome, le film qui voudrait mettre fin à l’article 622.1

Posté par vincy, le 11 mars 2009

welcome_lioret-lindon.jpgRien ne vaut une polémique politique pour faire parler d'un film. Welcome, de Philippe Lioret, aura bénéficié des réactions du ministre de l'Immigration, Eric Besson. Quoi de mieux ? En effet, non seulement ce ministère est contesté depuis sa création et son titulaire a l'image du traître idéal (passé du Parti Socialiste à l'UMP).

Le cinéaste de Welcome, Philippe Lioret avait exprimé sa colère lors d'une avant-première à Douai, relayée par La Voix du Nord. "Je ne suis pas un politicien, moi. Et c'est quoi la solution ? Ça m'a tellement scié de voir ça. De voir qu'un brave mec, d'un seul coup, se retrouve mis en examen, et qu'il peut aller en taule. C'est dingue. J'ai l'impression qu'on est en 1943 et qu'on a planqué un Juif dans la cave."

Eric Besson a réagit une première fois sur RTL, le 7 mars. "Philippe Lioret a plus que franchi la ligne jaune. Suggérer que la police française, c'est la police de Vichy, que les Afghans sont traqués, qu'ils sont l'objet de rafles, etc., c'est insupportable."

Dans une lettre adressée au journal Le Monde, Philippe Lioret lui répond : "Sachez qu'en l'occurrence, je ne mets pas en parallèle la traque des juifs et la Shoah, avec les persécutions dont sont victimes les migrants du Calaisis et les bénévoles qui tentent de leur venir en aide, mais les mécanismes répressifs qui y ressemblent étrangement ainsi que les comportements d'hommes et de femmes face à cette répression."

"Il y a quelques jours encore, près de Béthune, une femme a été mise en garde à vue pour avoir simplement rechargé des téléphones portables de migrants. Welcome ne fait qu'illustrer ce genre de fait divers", ajoute-t-il.  "La réalité, dit-on, dépasse souvent la fiction. Votre réalité, Monsieur Besson, se contente de l'égaler et c'est déjà suffisant pour être affligeant, pour confirmer qu'aujourd'hui, dans notre pays, de simples valeurs humaines ne sont pas respectées. C'est cela que vous devriez trouver "inacceptable.""

Après ce ping-pong, la polémique s'est enflammée. L'avocat général à la cour d'appel de Paris, Philippe Bilger, estime sur son blog que le parallèle avec la répression des juifs en France en 1943 relève de la "provocation". Mercredi 11 mars, Eric Besson, dépassé par ses propos, et voyant la publicité indirecte qu'il faisait au film, remet une couche. Sur Canal +, il estime que "le film lui même est émouvant, Vincent Lindon joue bien et c'est un très bon film, ce que je regrette, c'est l'avant-vente ou l'après-vente du film, il y a eu un dérapage qui est lourd, grave et inacceptable de Philippe Lioret qui tente maintenant de l'atténuer".  "Le vocabulaire qui est issu de la deuxième guerre mondiale, traque, rafle, assimilation aux Juifs en 43, est un vocabulaire grave inacceptable et que, selon moi, on ne devrait jamais utiliser dans le débat politique".

 "Je pense que c'est par le cinéma que les choses peuvent encore évoluer"

Or selon la CIMADE, une rafle "est une arrestation en masse d'une partie ciblée d'une population, faite à l'improviste et organisée par la police." Et il y a en régulièrement en France ces derniers temps. Des élus ont même été gardés à vue récemment pour avoir hébergé des immigrés en situation irrégulière. N'importe quel réfugié, même demandant le droit d'asile, peut se retrouver dans un centre où ses libertés seront inexistantes durant 18 mois...

Besson précise quand même son interprétation : "La situation de Calais est difficile parce que ces personnes ne veulent pas rester en France, qu'il s'agisse des Afghans, des Somaliens, des Erythréens ... coûte que coûte, ils veulent aller en Angleterre, il ne veulent pas demander l'asile à la France, ils pourraient le faire, nous les aidons et mon ministère met à leur disposition des places d'hébergement qu'ils ne veulent pas utiliser". "Donc, je n'accepte pas qu'on dise que ces personnes sont maltraitées alors qu'elles veulent passer clandestinement en Angleterre, ce que l'Etat français ne peut pas faciliter, ce sont les passeurs que nous essayons de traquer et je ne vois pas quel républicain, quel humaniste pourrait avoir le moindre état d'âme à ce que la police traque les filières d'immigration clandestine", a t-il dit.

Dès lors, fort d'un très bon démarrage mercredi, Welcome est devenu le sujet de débat du moment. Jean-Claude Lenoir, président de l'association Salam, qui vient en aide aux migrants à Calais affirme que "Welcome ne sombre jamais ni dans le voyeurisme ni dans l'affectif, c'est ce qui fait sa valeur. Il montre la triste réalité que vivent à la fois les migrants et les bénévoles calaisiens, même si le quotidien est souvent bien pire. Il ne se passe pas une seule journée sans que des gens soient matraqués ou gazés. Mais il ne faudrait pas que le film devienne trop polémique, il doit rester un film citoyen qui fasse réfléchir. Je pense que c'est par le cinéma que les choses peuvent encore évoluer. C'est un lieu de culture et d'échange privilégié". Cependant il reproche à Besson d'entretenir cette polémique. "Quand on ne s'attaque pas au fond et qu'on polémique sur les petites phrases, c'est tragique et inacceptable. Besson est très fort, il polémique pour détourner l'attention. Il a voulu salir le film en déformant les mots de Philippe Lioret."

Homme en colère, Vincent Lindon, le 6 mars, avait mis les pieds dans le plat dans Le Parisien : "Je n’ai pas la prétention de réguler le flux migratoire en France ! Mais, comme beaucoup de Français, j’estime qu’il faut qu’on respecte les êtres humains. Les gens à Calais sont parfois traités plus mal que des chiens. Et ça, ça ne me va pas. Je ne comprends pas qu’il existe un article du Code de l’entrée, du séjour ou du droit d’asile aux étrangers qui dit : Toute personne qui vient en aide à une personne en situation irrégulière est passible de cinq ans de prison."

Le camping est à la mode…

Posté par vincy, le 28 juillet 2008

Vive le Camping titrait Le Parisien samedi. Lundi, le quotidien, grand adepte des comédies de Onteniente et du comique Franck Dubosc (Le Canard avait répertorié la centaine d'articles consacrés à Disco en quelques mois...), annonce que le réalisateur et l'acteur donneront une suite à Camping.

La comédie beauf avait réuni 5,4 millions de spectateurs en 2006. Pathé devrait sortir l'épisode 2 eau printemps 2010. Le site de rencontre Meetic et le footballeur Bixente Lizarazu seront les guest-stars pour essayer d'oublier le semi-échec de Disco.

Des titres usurpateurs

Posté par vincy, le 23 février 2008

Drôle de presse. Aux lendemains des César, Le Monde titre "Les Césars se démarquent du box office en récompensant La graine et le mulet". Ah? Pourtant le film de Kechiche a séduit 660 000 spectateurs, après avoir trouvé dès sa sortie un large public. C'est deux fois plus que Le scaphandre et le papillon... Selon le classement du Film Français, le film est même l'un des vingt films français les plus vus depuis un an. Pas franchement un fiasco public ni même une oeuvre confidentielle... C'est l'impression qui compte...
Le Parisien, qui avait plébiscité La Môme dans son édition de la veille, a essayé d'être beau joueur. "La graine et le mulet a créé la surprise en obtenant quatre récompenses." Ah? prix Louis-Delluc, plusieurs fois récompensé aux Etoiles d'or, aux prix Lumières, et même au Festival de Venise, on ne peut pas dire qu'il partait en outsider. Tous les professionnels, y compris les journalistes, savaient qu'il était même le favori, et de loin, dans la catégorie meilleur film. Aucune surprise donc, sauf à ne pas comprendre comment les professionnels de la profession votent depuis trente trois ans... Libération, pour une fois assez juste dans son commentaire comme dans la critique de la soirée confirme "la tendance auteuriste des votants aux césars." Parce que Dahan, Schnabel, Téchiné, Miller, Satrapi ce ne sont pas des auteurs? tsss tsss, les médias aiment cultiver les préjugés mais aussi les postulats.