La petite reine au cinéma: 40 films qui glorifient le vélo

Posté par vincy, le 26 juillet 2015

Le Tour de France s'achève. La plus grande compétition cycliste du monde a inspiré de nombreuses chansons mais finalement pas tant de films de cinéma. Depuis Le Roi de la pédale (1925), film muet de Maurice Champreux, avec le comique Biscot, ils sont peu à s'être frottés au Tour: Jean Stelli (Pour le maillot jaune, 1939 puis Cinq tulipes rouges, 1949), Louis Malle (Vive le Tour !, 1962, documentaire), Claude Lelouch (Pour un maillot jaune, 1965, documentaire). En 2003, Sylvain Chomet faisait une échappée animée avec Les Triplettes de Belleville, où le héros pédale beaucoup sur les routes de France. Et dix ans plus tard, Laurent Tuel emmenait Clovis Cornillac dans La grande boucle. Mais le Tour de France, course populaire par excellence, n'a pas intéressé réellement le 7e art. Pour preuve ce magnifique dialogue dans Pour rire de Lucas Belvaux où Ornella Mutti, assise sur son canapé, regarde une étape, suscitant l'inquiétude de Jean-Pierre Léaud:
"- Tu regardes le vélo?
- Ça ou autre chose.
- Tu es malade?"

still the waterMais après tout le vélo ce n'est pas que de la compétition au cinéma: un outil de travail, un symbole d'émancipation, un moyen de transport pour les ados... Deux roues peuvent servir à poursuivre ou promener sa bien-aimée (40 ans toujours puceau, Still the Water), faire peur (surtout chez Carpenter) ou faire rire (Le grand blond avec une chaussure noire, Bienvenue chez les Ch'tis).

On pourrait ainsi citer quelques dizaines de films où le vélo nous a embarquer dans son mouvement si cinématographique, ce sentiment de liberté. Belmondo dans L'Homme de Rio qui tente de rejoindre un bateau avec un deux-roues qui grince. Les gamins des Goonies ou Ralph Macchio dans Karate Kid pour aller au lycée ou à la chasse au trésor. Jean-Claude Brialy qui pédale autour d'une table dans Une femme est une femme de Jean-Luc Godard: une variation du vélo de salon. Bill Murray qui écrase consciencieusement le vélo de Jason Schwartzmann dans Rushmore de Wes Anderson. Anne Hathaway qui terminera sa course tragiquement dans Un jour. Vincent Pérez qui fait une obsession sur la petite reine, délaissant sa princesse Sophie Marceau dans Je reste. Joseph Gordon-Levitt, coursier compétitif, qui trace à travers Manhattan dans Premium Rush. A des années lumières de la passion franchouillarde dans Rue des Prairies de Denys de la Patellière où Claude Brasseur, fils de Gabin, devient cycliste professionnel. Ridley Scott qui filme son frère Toni, seul avec son vélo, dans un film d'étude, Boy & Bicycle en 1965 (et en noir et blanc). Ou cette séquence presque onirique dans Pee Wee's Big Adventure de Tim Burton, où le personnage principal, à qui on a volé sa bicyclette, se retrouve cerné par des vélos. Sans oublier tous les films venus du Japon, de Chine, de Taiwan, où le vélo est un transport commun.

Tour de piste

Le vélo a marqué nos esprits cinéphiles dans plusieurs films. On en a retenu 17 parmi les 40 cités dans cet article, sans ordre de préférence, par ordre chronologique.

le voleur de bicycletteLe voleur de bicyclette (1948). Le film de Vittorio De Sica est un chef d'oeuvre du néoréalisme italien. Le vélo est ici un objet de travail précieux dans un contexte de crise sociale et économique.

Jour de fête (1949). Premier long métrage de Jacques Tati, le vélo est celui d'un postier qui nous plonge dans une balade fantaisiste d'une France rurale de l'après-guerre.

Les cracks (1968). Alex Joffé imagine une improbable aventure où Bourvil conçoit une bicyclette plus efficace que celles de ses contemporains et se lance dans la course Paris-San Remo poursuivi par un huissier.

Butch Cassidy et le Kid (1969). Le vélo n'est pas au coeur de ce grand film de George Roy Hill. Mais la scène où Paul Newman emmène Katharine Ross pour une balade romantique en bicyclette, sur un air légendaire de Burt Bacharach, reste l'une des plus belles du 7e art dans le genre.

La bande des quatre (1980). Ce film oublié de Peter Yates, avec Dennis Quaid jeune, Oscar du meilleur scénario et Golden Globe du meilleur film / comédie, est un mélange entre le film de sport et le teen-movie avec des ados qui se prennent de passion pour des cyclistes italiens.

e.t. l'extra terrestreE.T. (1982). Steven Spielberg a sans doute réaliser la scène et l'affiche emblématique du cinéma avec un vélo. La scène: quand les gamins, coincés par un barrage de police, s'envolent avec leurs deux-roues sur fond de soleil couchant. Le vélo qui vole est aussi le symbole du film le plus populaire du réalisateur, avec la pleine lune en arrière plan.

Le prix de l'exploit (1985). American Flyers est un des premiers films avec Kevin Costner, moustachu pour l'occasion. John Badham filme pour l'occasion la course cycliste du Colorado dite L'Enfer de l'Ouest, à travers les montagnes Rocheuses. Un film d'action et de sensation qui aurait pu s'appeler Fast & Furious.

2 secondes (1998). Ce film qubécois de Manon Briand est peut-être le moins connu mais l'un des meilleurs dans le genre. D'un championnat de descente en vélo qu'elle perd, Laurie (Charlotte Laurier) va remettre en question toute sa vie, avec la vitesse dans le sang et le vélo comme idée fixe.

Le vélo de Ghislain Lambert (2001). Quand Philippe Harrel laisse libre cours au génie comique de Benoît Poelvoorde, cela donne cette comédie déjantée où un coureur cycliste belge né le même jour qu'Eddy Merckx et rêvant d'être champion, intègre une grande équipe comme porteur d'eau. Avec un peu de dopage, le rêve n'est pas inaccessible...

Beijing Bicycle (2001). Wang Xiaoshuai signe un conte de la Chine moderne avec ce récit inspiré du Voleur de bicyclette. Un jeune rural est embauché comme coursier à Pékin. Travailleur, il gagne suffisamment d'argent pour s'acheter son propre vélo. Mais un jour, on lui vole son outil de travail...

Laissez-passer (2002). Bertrand Tavernier réalise un film sur l'Occupation et la Résistance, du cinéma durant la guerre, à travers le parcours d'un assistant-réalisateur communiste féru de vélo, incarné par Jacques Gamblin (prix d'interprétation à Berlin). La traversée de la France aurait aussi pu être le titre de ce film.

Be Happy (2008). Sally Hawkins a reçu un prix d'interprétation à Berlin elle aussi pour cet Happy-Go-Lucky doux et léger de Mike Leigh. En institutrice fantaisiste et déterminée, cette bobo un peu baba doit apprendre à conduire, puisque son vélo a disparu... sans qu'elle ait pu lui dire au revoir.

J'ai oublié de te dire (2010). Ce film est listé parce qu'il s'agit de la dernière apparition du regretté Omar Sharif récemment disparu. Sharif incarne un vieil homme, ancien champion cycliste devenu artiste peintre.

le gamin au veloLe gamin au vélo (2011). Grand prix du jury à Cannes, ce film des frères Dardenne, avec Cécile de France, est là encore une forme d'hommage au néoréalisme italien. Un gamin qui cumule les coups durs, un vélo perdu puis volé, une coiffeuse au grand coeur... Tous les ingrédients y sont et les balades à vélo propices à l'évasion loin de la dure réalité.

Wadjda (2012). Trois fois primé à venise, ce film saoudien d'Haifaa Al-Mansour confronte une jeune fille de douze ans aux règles étouffantes de son pays. Une femme n'a pas le droit de faire de vélo et pourtant Wadjda ne rêve que d’une chose : acheter un vélo pour faire la course avec son copain Abdallah.

Near Death Experience (2014). En plein burn-out, Michel Houellebecq décide de prendre son vélo et de grimper dans la montagne, seul, en tenue de coureur. Benoît Delépine et Gustave Kervern l'envoie dans un périple quasi mystique, aux frontières de la mort.

The Program (2015). Stephen Frears s'attaque au Tour de France, au maillot jaune, au dopage et à un champion déchu, Lance Armstrong. Rien que ça. Dans ce biopic sur le cycliste américain, interprété par Ben Foster, le cinéaste britannique franchit la ligne rouge, enfin: drogue et sport, scandale et médias. Le film sort le 16 septembre en France.

Les Géants et Bullhead se partagent les prix Magritte

Posté par vincy, le 5 février 2012

Les Magritte du cinéma belge, 2e clap, l'équivalent de nos Césars, ont couronné Les Géants, de Bouli Lanners, qui avait fait la clôture de la Quinzaine de réalisateurs en mai dernier à Cannes. Le film a remporté cinq Magritte, dont celui de meilleur film et de meilleur réalisateur.

Les Magritte sont censés récompensé le cinéma belge francophone. Le gamin au vélo aurait pu ainsi prétendre à de nombreux prix. Mais c'est un film flamand, cofinancé avec des producteurs francophones, Bullhead, qui a été l'autre grand vainqueur de la soirée d'hier, présidée par Bertrand Tavernier. Le film a récolté quatre prix et sera présent aux Oscars dans la catégorie meilleur film en langue étrangère.

Le film des Dardenne n'est reparti qu'avec le prix du meilleur espoir masculin tandis que Lubna Azabal a reçu celui de la meilleure actrice pour le film québécois Incendies. Les émotifs anonymes, de Jean-Piere Améris, a été distingué comme meilleur film étranger en coproduction. Et le belge Jérémie Rénier n'a pas été oublié en fils à maman de Potiche, comme second rôle masculin. Enfin Nathalie Baye a reçu un Magritte d'honneur pour l'ensemble de sa carrière.

Le palmarès:

Les géants : film, réalisateur (Bouli Lanners), second rôle féminin (Gwen Berrou), image, musique (Bram Van Parys (The Bony King of Nowhere))

Bullhead : film flamand, scénario, acteur (Matthias Schoenaerts), montage

La fée : son, costumes

Les émotifs anonymes : film étranger

Incendies : actrice (Lubna Azabal)

Potiche : second rôle masculin (Jérémie Rénier)

Elle ne pleure pas, elle chante : espoir féminin (Erika Sainte)

Le gamin au vélo : espoir masculin (Thomas Doret)

Quartier lointain : décors

Dimanches : court métrage

LoveMEATender : documentaire

Prix Lumière 2012 : un parfum de Cannes (et de classe)

Posté par vincy, le 19 décembre 2011

Les films cannois se taillent la part du lion dans la liste des nominations des 17e prix Lumière (correspondants de la presse étrangères). Seulement 11 citations, sur 40, ne sont pas reliées à un film présenté au festival de Cannes.  Les vainqueurs seront connus le 13 janvier. Notons la mention spéciale au chien de The Artist, fantaisie bienvenue dans ce long calvaire de remises de prix qui s'annonce.

Meilleur film

L’Apollonide, souvenirs de la maison close de Bertrand Bonello
The Artist de Michel Hazanavicius
L’exercice de l’Etat de Pierre Schoeller
Le Havre d'Aki Kaurismäki
Intouchables d'Eric Toledano et Olivier Nakache

Meilleur réalisateur

Bertrand Bonello pour L’Apollonide…
Michel Hazanavicius pour The Artist
Aki Kaurismäki pour Le Havre
Maïwenn pour Polisse
Pierre Schoeller pour L’exercice de l’Etat

Meilleur scénario

Bertrand Bonello pour L’Apollonide…
Robert Guediguian et Jean-Louis Milesi pour Les neiges du Kilimandjaro
Michel Hazanavicius pour The Artist
Maïwenn et Emmanuelle Bercot pour Polisse
Pierre Schoeller pour L’exercice de l’Etat

Meilleure actrice

Bérénice Bejo dans The Artist
Catherine Deneuve et Chiara Mastroianni dans Les bien-aimés
Valérie Donzelli dans La guerre est déclarée
Marina Fois et Karin Viard dans Polisse
Clothilde Hesme dans Angèle et Tony

Meilleur acteur

Jean Dujardin dans The Artist
Olivier Gourmet dans L’exercice de l’Etat
JoeyStarr dans Polisse
Omar Sy dans Intouchables
André Wilms dans Le Havre

Meilleur espoir féminin

Alice Barnolle dans L’Apollonide…
Adèle Haenel dans L’Apollonide…
Zoé Heran dans Tomboy
Céline Sallette dans L’Apollonide…
Anamaria Valtoromei dans My Little Princess

Meilleur espoir masculin

Grégory Gadebois dans Angèle et Tony
Guillaume Gouix dans Jimmy Rivière
Raphaël Ferret dans Présumé coupable
Denis Menochet dans Les adoptés
Mahmoud Shalaby dans Les hommes libres

Meilleur film francophone (hors France)

Curling de Denis Cote (Canada)
Et maintenant, on va où ? de Nadine Labaki (France, Liban, Italie)
Incendies de Denis Villeneuve (Canada)
Le gamin au vélo de Jean-Pierre et Luc Dardenne (Belgique, France, Italie)
Les géants de Bouli Lanners (Belgique, Luxembourg, France)

Melancholia, grand vainqueur des European Film Awards

Posté par vincy, le 5 décembre 2011

Les European Film Awards ont été décernés à Berlin samedi soir. Le cinéma du nord de l'Europe a été le grand vainqueur de l'année, et particulièrement le cinéma nordique puisque le meilleur film, la meilleure réalisatrice, la meilleure image, le meilleur décor et le prix de la meilleure carrière européenne dans le cinéma mondial ont été remis à des films ou personnalités danoises. Le cinéma anglais n'est pas en reste avec les deux prix d'interprétation, le prix du meilleur montage, le prix du public et un prix honorifique pour Stephen Frears.

Autant dire que le cinéma français est paradoxalement le grand perdant de l'année. Paradoxalement puisque le cinéma hexagonal ne s'est jamais aussi bien porté : dans les salles, des films d'auteur comme The Artist ou Polisse ont rencontré un large public ; dans les festivals puisque ces mêmes films ont récolté quelques uns des prix les plus convoités ; auprès des critiques internationaux où l'on constate que certains de ces films se retrouvent dans les listes des meilleurs films de l'année.

Les European Film Awards ont toujours du mal à s'installer médiatiquement. Mais en récompensant des films déjà oscarisés (Le discours d'un roi, In a Better World), ils ont un goût de réchauffé. Notons cependant qu'avec des prix pour Melancholia, We Need to Talk about Kevin et Le gamin au vélo, le Festival de Cannes garde encore la main sur le meilleur de la production européenne.

Meilleur film : Melancholia, Lars Von Trier, Danemark

Meilleur réalisateur : Susanne Bier pour In a Better World, Danemark

Meilleure actrice : Tilda Swinton dans We Need to Talk About Kevin, Royaume Uni

Meilleur acteur : Colin Firth dans Le discours d'un Roi, Royaume Uni

Meilleurs scénaristes : Jean-Pierre Dardenne et Luc Dardenne pour Le Gamin au vélo, Belgique

Meilleure image : Manuel Alberto Claro pour Melancholia, Danemark

Meilleur montage : Tariq Anwar pour Le discours d'un Roi, Royaume Uni

Meilleur décor : Jette Lehmann pour Melancholia, Danemark

Meilleur compositeur : Ludovic Bource pour The Artist, France

Prix de la découverte : Adem (Oxygène) de Hans Van Nuffel, Belgique

Meilleur documentaire - Prix ARTE : Pina de Wim Wenders, Allemagne

Meilleur film d'animation : Chico & Rita de Tono Errando, Javier Mariscal & Fernando Trueba, Espagne

Meilleur court métrage : The Wholly Family de Terry Gilliam, Italie

Prix Eurimages de la coproduction européenne : Mariela Besuievsky (Balada triste, Tetro, Dans ses yeux), Espagne

Meilleure carrière européenne dans le cinéma mondial : Mads Mikkelsen, Danemark

Prix du public du meilleur film : Le discours d'un Roi, Tom Hooper, Royaume Uni

Prix honorifiques : pour l'ensemble de sa carrière, le cinéaste britannique Stephen Frears ; prix spécial, le comédien français Michel Piccoli

The Artist en tête des nominations des Independent Spirit Awards

Posté par vincy, le 29 novembre 2011

Deux films cannois dominent les nominations des Independant Spirit Awards, les Oscars du cinéma indépendant (tous films ayantun budget de moins de 20 millions de $ est éligible).

The Artist, le film français de Michel Hazanavicius, prix d'interprétation masculine sur la Croisette, et Take Shelter, multi-primé depuis sa sélection à la Semaine de la Critique, ont été cités cinq fois chacun. Jean Dujardin entre dans la cour des grands en étant nommé dans la catégorie meilleur acteur. Hazanavicius cumule deux nominations : réalisateur et scénario.

Un autre film sélectionné à Cannes, Drive, se fait remarqué parmi les favoris, Beginners, Martha Marcy May Marlene et The Descendants. Ils ont tous reçus quatre nominations.

La 27e édition dévoilera ses gagnants le 25 février 2012.

Voici les nominations par film.

The Artist : film, réalisateur, scénario, acteur (Jean Dujardin), image

Take Shelter : film, réalisateur, acteur (Michael Shannon), second rôle féminin (Jessica Chalstain), producteur de demain

Drive : film, réalisateur, acteur (Ryan Gosling), second rôle masculin (Albert Brooks)

Beginners : film, réalisateur, scénario, second rôle masculin (Christopher Plummer)

The Descendants : film, réalisateur, scénario, second rôle féminin (Shailene Woodley)

Martha Marcy May Marlene : premier film, actrice (Elizabeth Olsen), second rôle masculin (John Hawkes), producteur de demain

50/50 : film, premier scénario, second rôle féminin (Anjelica Huston)

Margin Call : premier film, premier scénario, prix Robert Altman (réalisateur, directeur de casting et tous les rôles principaux et secondaires)

Pariah : actrice (Adepero Oduye), prix John Cassavetes

Cedar Rapids : premier scénario, second rôle masculin (John C. Reilly)

Footnote : scénario

Win Win : scénario

A Better Life : acteur (Demian Bichir)

Rampart : acteur (Woody Harrelson)

My Week With Marilyn : actrice (Michelle Williams)

Think of me : actrice (Lauren Ambrose)

Natural Selection : actrice (Rachael Harris)

Minuit à Paris : second rôle masculin (Corey Stoll)

Albert Nobbs : second rôle féminin (Janet McTeer)

Gun Hill Road : second rôle féminin (Harmony Santana)

Another Earth : premier film, premier scénario

The Dynamiter : prix John Cassavetes, image

Bellflower : prix John Cassavetes, image

In the Family : premier film

Natural Selection : premier film

Terri : premier scénario

Circumstance : prix John Cassavetes

Hello Lonesome : prix John Cassavetes

The Off Hours : image

An African Election : documentaire

Bill Cunningham New York : documentaire

The Interrupters : documentaire

The Redemption of General Butt Naked : documentaire

We Were Here : documentaire

Une séparation : film étranger

Melancholia : film étranger

Shame : film étranger

Le gamin au vélo : film étranger

Tyrannosaur : film étranger

Silver Tongues : cinéaste de demain (Simon Arthur)

Without : cinéaste de demain (Mark Johnon)

Mamitas : cinéaste de demain (Nicholas Ozeki)

Mosquita y Mari : producteur de demain

Where Soldiers come from : documentariste de demain

Hell and Back Again : documentariste de demain

Bombay Beach : documentariste de demain

Les films cannois squattent les nominations des European Film Awards

Posté par vincy, le 13 novembre 2011

Les 24e European Film Awards ont rendu leur verdict : les nominations. 2500 votants vont désormais choisir le gagnant de chaque catégorie en vue de la remise de prix qui aura lieu à Berlin le 3 décembre.

On est étonné de la prépondérance des films cannois dans la sélection, qui cumulent 26 citations!. Géographiquement, le cinéma nordique sort grand vainqueur de cette sélection grâce à Lars von Trier, Aki Kaurismäki et Susanne Bier.

Nous vous livrons les nominations par films plutôt que par catégories.

8 nominations

Melancholia : film, réalisateur (Lars von Trier), actrices (Kirsten Dunst, Charlotte Gainsbourg), scénario, image, montage, décor

4 nominations

The Artist : film, acteur (Jean Dujardin), image, musique

Le gamin au vélo : film, réalisateur (Jean-Pierre et Luc Dardenne), actrice (Cécile de France), scénario

In a better World : film, réalisateur (Susanne Bier), acteur (Mikael Persbrandt), scénario

Le discours d'un Roi : film, acteur (Colin Firth), montage, musique

Le Havre : film, réalisateur (Aki Kaurismäki), acteur (André Wilms), scénario

3 nominations

Le cheval de Turin : réalisateur (Bela Tarr), image, musique

2 nominations

Habemus Papam : acteur (Michel Piccoli), décor

La piel que habito : décor, musique

1 nomination

Elena : actrice (Nadezhda Markina)

We need to talk about Kevin : actrice (Tilda Swinton)

Essential Killing : image

Drei (Trois) : montage

Cannes 2011 : un Palmarès contestable qui ternit une très belle édition

Posté par vincy, le 22 mai 2011

Retrouvez tous les prix du 64e Festival de Cannes.

C'était un magnifique Festival. Des films généreux, variés, souvent bons, et même très bons, rarement complètement ratés. Il y avait un réel plaisir à aller au cinéma trois, autre, cinq fois par jours cette année. On y reviendra dans un bilan par sélection. A la hausse : Un certain regard, à la baisse : la Quinzaine des réalisateurs.

Hélas, le palmarès est très loin de nos attentes. Les plus beaux films, les plus grandes interprétations ont été oubliées. Alain Cavalier, Aki Kaurismäki, Sean Penn, Tilda Swinton et Pedro Almodovar sont les grands absents de cette liste de primés. C'est d'autant plus étonnant pour Le Havre, de Kaurismäki, qu'il était l'un des trois grands favoris des festivaliers, ayant même reçu le prix de la critique internationale.

Ce jury a préféré un certain cinéma : plutôt confus dans sa narration, rarement maîtrisé de bout en bout, écrasé par une esthétique impressionnante. La Palme d'or en est le symbole parfait. The Tree of Life fut une déception tant le message manichéen est broyé par une complaisance du cinéastes à se noyer dans de belles images au message qui nous laisse perplexe. Ainsi, le Lars Von Trier est cent fois plus beau et émouvant. D'ailleurs Melancholia, tout comme The Artist, méritaient un prix, ce n'était pas forcément pour leur interprétation. Le énième prix pour les Dardenne et leur Gamin au vélo, avec une oeuvre plus lumineuse mais si prévisible, répétant déjà tout ce qu'ils ont déjà dit, valorise un film certes bien fait mais qui n'a rien d'exceptionnel. Quant à l'autre Grand prix, Il était une fois en Anatolie, qui est aussi vénéré que détesté, c'est une caricature de film d'auteur, hermétique et ennuyeuse.

Nous nous consolerons avec trois prix : le scénario pour l'habile dialogue philosophique (et ludique) de Footnote, le prix du jury pour l'imparfait mais attachant Polisse et surtout le prix de la mise en scène à Nicolas Winding Refn pour Drive : logique, évident, incontestable.

Le palmarès ne doit donc pas gâcher cette belle fête que fut Cannes cette année, malgré l'actualité extérieure, les polémiques intérieures. Le plus important est d'avoir aimé les films, et désormais de vous faire partager nos coups de coeur quand ils sortiront en salles. La meilleure façon de conjurer ce palmarès, c'est que le public aille voir ceux qui ont été appréciés dans les les salles mais boudés par le jury.