Oscars 2017: Moonlight triomphe, La La Land et Manchester by the Sea rayonnent

Posté par vincy, le 27 février 2017

Il y avait une revendication anti-Donald Trump dans l'air. Hollywood est entré en résistance. "Puissiez-vous toujours avoir le courage d'affronter vos peurs" le disait si bien le réalisateur Alan Barillaro, auteur du court de chez Pixar, Piper, en gagnant son Oscar. Dans un registre plus léger, Jimmy Kimmel s'inquiétait: "Ça fait plus de 2 heures qu'on a commencé et Trump a pas fait un seul tweet sur les Oscars... Ça commence à m'inquiéter !". Il lui a donc envoyé un court tweet au président où "Meryl Streep lui disait bonjour", en référence au tweet de Trump considérant Streep "surévaluée". Kimmel en a fait son "running gag" puisqu'il avait déjà balancé plus tôt dans la soirée: "Dès le début de sa carrière, Meryl Streep a été médiocre. Elle a déçu dans 50 films et c'est sa 20ème nomination !" (bon en même temps celle de cette année était peut-être un peu superflue).

Mais Kimmel aussi pointé avec ironie la polémique de l'an dernier sur des Oscars jugés trop blancs: "J'aimerais remercier le président Trump. L'année dernière, on pensait tous que c'était les Oscars qui étaient racistes !"

Accident en direct

Oscars so white? Oubliez-ça! Pour une fois, les Oscars ont sacré, Moonlight, un premier film, avec un casting 100% black et une histoire gay! Le combo total! "Il y a une époque où je pensais que ce film était impossible ! Merci beaucoup" a clamé le cinéaste Barry Jenkins. Bon, on va passer sur l'erreur la plus dingue de l'histoire des Oscars: Warren Beatty et Faye Dunaway présentent l'Oscar du meilleur film. Beatty a un moment d'hésitation, trouvant sans doute étrange ce qu'il lit. Dunaway clame La la Land. L'équipe de Chazelle exulte et monte sur scène! Manque de bol, ce n'était pas la bonne enveloppe ("Ce n'est pas une blague!"). Un accident industriel. C'est bien Moonlight qui l'emporte et un producteur de La La Land, très digne, très classe tend l'Oscar à Barry Jenkins, qui n'en revient pas, assis dans la salle.
On retire tout ce qu'on a dit sur Hollywood qui préfère se regarder dans un miroir et oublie de récompenser des films qui regardent le monde. Pour le coup, cet Oscar du meilleur film est un vrai "face palm" ou une réaction à Trump et à ceux qui l'an dernier accusaient les Oscars de racisme.

Un américain musulman pour la première fois

Dans la catégorie du meilleur second-rôle, ce sont deux afro-américains pour deux films centrés sur des afro-américains, et leurs conditions de vie dans une Amérique qui ne leur fait pas de cadeaux, qui ont gagné. Viola Davis réalise ainsi l'exploit d'être la première interprète afro-américaine à avoir emporté un Emmy, un Tony et un Oscar. Outre l'Oscar du meilleur second-rôle pour Mahershala Ali (et premier acteur musulman à être ainsi lauréat d'un Oscar ce qui a du rendre Trump plus rouge que d'habitude), Moonlight a aussi remporté l'Oscar de la meilleure adaptation. L'auteur de la pièce originelle Tarell Alvin McCraney a d'ailleurs dédié "ce prix à toute la communauté LGBT !" Les minorités assument face à cette Amérique qui tente de revenir en arrière.

Un doublé rare grâce à Farhadi

Et que Le client décroche l'Oscar du meilleur film en langue étrangère (certes les quatre autres nommés n'étaient pas ni meilleurs ni moins bons) et on ne pourra qu'y voir une contestation affichée au Muslim ban du président des Etats-Unis, qui a empêché Asghar Farhadi d'aller sur la scène des Oscars pour la deuxième fois, cinq ans après celui qu'il a reçu pour Une séparation. Boycottant la cérémonie au nom des habitants des sept pays interdits d'entrée aux USA, il a rappelé que les films étaient fait pour partager les valeurs humanistes et abolir les frontières. Il devient le sixième réalisateur à gagner plus d'une fois cet Oscar (après Vittorio De Sica (1948, 1950, 1965, 1972), Federico Fellini (1957, 1958, 1964, 1975), Ingmar Bergman (1961, 1962, 1984), René Clément (1951,1953) et Akira Kurosawa (1952, 1976)).

Le plus jeune cinéaste oscarisé

Cette année, les Oscars ont éparpillé leurs récompenses entre de nombreux films tout en privilégiant Tu ne tueras point, Moonlight, Manchester by the Sea et bien sûr La La Land, qui ont tous gagné plus d'une statuette. Comme si les meilleurs films de l'année avaient chacun leurs propres qualités. De la technique pour le film de Mel Gibson, le scénario et l'acteur pour Manchester by the Sea. Casey Affleck a ainsi logiquement été sacré meilleur acteur, après avoir raflé à peu près tous les prix depuis novembre. la musique et la réalisation pour La La Land, qui récolte 6 Oscars! Damien Chazelle devient le réalisateur le plus jeune à recevoir l'Oscar du meilleur réalisateur, by the way. Dommage qu'il ait fait un discours si banal... Comme on s'y attendait, Emma Stone rapporte elle aussi un Oscar de la meilleure actrice, empêchant Isabelle Huppert de faire son grand chelem américain. "J'ai encore beaucoup à apprendre mais cette statuette c'est un symbole pour poursuivre ce voyage" a rappelé la jeune actrice.

Ce fut donc un palmarès sans réelle surprise, mais assez équilibré pour cette 89e Cérémonie des Oscars, et la preuve, une fois de plus, que les films d'auteur ont réellement dominé l'année hollywoodienne. C'est d'autant plus une bonne nouvelle que chacun des gagnants a été rentable pour leurs producteurs et même, pour certains, de véritables succès publics. On peut regretter que plus les Oscars majeurs passaient, plus les discours s'affadissaient, avec des tonnes de remerciements personnels. La fin de la soirée était ainsi une suite de consécrations attendues, sans la verve de Jimmy Kimmel ou l'engagement des speechs des premiers gagnants.

Mais Kimmel a été bon jusqu'au bout. Profitant de l'incident sur l'Oscar du meilleur film, il a eu la bonne vanne pour conclure: "Je savais que j'allais foirer... Je vous promets de ne plus jamais revenir !"

Meilleur film: Moonlight
Meilleur réalisateur: Damien Chazelle pour La La Land

Meilleure actrice: Emma Stone dans La La Land
Meilleur acteur: Casey Affleck dans Manchester by the Sea
Meilleur second-rôle féminin: Viola Davis dans Fences
Meilleur second-rôle masculin: Mahershala Ali dans Moonlight

Meilleur film en langue étrangère: Le client d'Asghar Farhadi
Meilleur film d'animation: Zootopie de Byron Howard, Rich Moore et Clark Spencer
Meilleur court métrage d'animation: Piper d'Alan Barillaro et Marc Sondheimer
Meilleur documentaire: O.J.: Made in America d'Ezra Edelman et Caroline Waterlow
Meilleur court métrage documentaire: The White Helmets d'Orlando von Einsiedel et Joanna Natasegara
Meilleur court métrage fiction: Mindenki (Sing) de Kristof Deak et Anna Udvardy

Meilleur scénario: Kenneth Lonergan (Manchester by the Sea)
Meilleure adaptation: Barry Jenkins et Tarell Alvin McCraney (Moonlight)
Meilleure musique: Justin Hurwitz (La La Land)
Meilleure chanson: "City of stars" (La La Land)

Meilleure image: Linus Sandgren (La La Land)
Meilleur montage: John Gilbert (Tu ne tueras point)
Meilleurs décors: David Wasco, Sandy Reynolds-Wasco (La La Land)
Meilleurs costumes: Colleen Atwood (Les animaux fantastiques)
Meilleurs maquillages et coiffures: Alessandro Bertolazzi, Giorgio Gregorini, Christopher Allen Nelson (Suicide Squad)
Meilleur montage (son): Sylvain Bellemare (Premier contact)
Meilleur mixage (son): Kevin O'Connell, Andy Wright, Robert Mackenzie, Peter Grace (Tu ne tueras point)
Meilleurs effets visuels: Robert Legato, Adam Valdez, Andrew R. Jones, Dan Lemmon (Le livre de la jungle)

« Muslim Ban »: Asghar Farhadi boycotte les Oscars, Hollywood se révolte contre Trump

Posté par redaction, le 30 janvier 2017

Donald Trump a décidé par décret de bloquer l’accès aux Etats-Unis de ressortissants de sept pays musulmans et de réfugiés (Iran, Irak, Yémen, Somalie, Soudan, Libye et Syrie).

Il ne se doutait sans doute pas qu'il allait avoir des juges (qui ont suspendu le décret temporairement), des avocats et même Hollywood contre lui. Tout a commencé avec l'actrice iranienne Taraneh Alidousti, vedette féminine du film d'Asghar Farhadi, Le client, nommé à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère. La comédienne a annoncé dès le jeudi 26 janvier qu'elle boycotterait la cérémonie pour protester contre le projet de décret «raciste» du président américain concernant les immigrants musulmans. Elle l'a fait directement sur Twitter: "L'interdiction de visa portée par Trump contre les Iraniens est raciste. Qu'elle s'applique ou non à un événement culturel, je n'assisterai pas aux #AcademyAwards 2017 en signe de protestation".

Dimanche 29 janvier, c'est le réalisateur lui-même Asghar Farhadi, Oscar du meilleur film en langue étrangère et nommé à l'Oscar du meilleur scénario pour Une séparation, qui a finalement renoncé à faire le voyage à Los Angeles pour la cérémonie des Oscars le 26 février. Les agences de presse iraniennes étaient visiblement heureuses que le cinéaste s'oppose à l'administration Trump - pour l'Iran, ce décret est "un cadeau pour les extrémistes" et le pays a annoncé qu'il allait appliquer la réciprocité et interdire l'entrée des ressortissants américains.

"Pas acceptable"

Initialement le réalisateur devait venir aux Oscars, accompagné de son chef opérateur. Le communiqué d'Ashgar Farhadi a gelé sa décision qu'il justifie ainsi: "Mon intention n’était pas de ne pas assister à la cérémonie ou de la boycotter pour montrer mes objections (aux politiques de Trump), car je sais que beaucoup de gens dans l’industrie américaine du cinéma et au sein de l’Académie des arts et sciences du cinéma sont opposés au fanatisme et à l’extrémisme qui règnent plus que jamais aujourd’hui. Mais il semble maintenant que la possibilité même de ma présence soit soumise à des “si” et des “mais” et ce n’est pas acceptable pour moi, même si l’on venait à faire exception pour mon voyage."

Il ajoute une tonalité engagée, plus surprenante quand on connait son discours plutôt consensuel et rarement polémique sur les sujets politiques. "Durant des années, des deux côtés de l’océan, des groupes de gens adeptes d’une ligne dure ont essayé de présenter à leur peuple des images irréalistes et effrayantes des gens d’autres cultures afin que les différences deviennent des désaccords, les désaccords des inimitiés et les inimitiés des peurs. Instiller la peur de l’autre est un des moyens préférés pour justifier des comportements extrémistes et fanatiques par des gens étroits d’esprit." Notons qu'il reprend là l'élément de langage du pouvoir iranien (qui, rappelons-le, n'a pas vraiment de leçons à donner concernant la liberté d'expression et l'ouverture au monde).

"Muslim Ban" et bouclier de protestations

A Hollywood aussi on s'offusque de ce décret. Les stars tweetent leur colère et leur choc. L'Académie des Oscars a officiellement protesté, "extrêmement troublée qu'on puisse barrer l'entrée du pays à cause de la religion ou du pays d'origine". Au festival de Sundance lors de la cérémonie du palmarès et à la soirée des Producers Guild Awards, toutes deux samedi soir, ou à la remise des prix des Screen Actors Guild Awards hier soir, les artistes n'ont pas eu leur langue dans la poche. Lily Tomlin a même comparé les tactiques de Trump à celles des Nazis.
Le "Muslim Ban" devrait être dans toutes les têtes (et quelques vannes) aux prochains Oscars. Aux SAG Awards, John Legend, producteur de La La Land, acteur, auteur et chanteur, a rappelé que "Los Angeles est le foyer de tellement d'immigrants, de tellement de personnes créatives, de tellement de rêveurs. Notre Amérique est grande, elle est libre et elle est ouverte aux rêveurs de toutes les races, de tous les pays, de toutes les religions. Notre vision de l'Amérique est directement antithétique de celle du président Trump. Je veux spécifiquement rejeter ce soir sa vision et affirmer que l'Amérique doit être meilleure que ça."

Le réalisateur Michael Moore s'est lui excusé au nom des "dizaines de millions d'Américains".

Oscars 2017: « Elle » recalé, « Ma vie de Courgette » et « Juste la fin du monde » dans la course

Posté par vincy, le 16 décembre 2016

Ils ne sont plus que neuf. La longue liste des 85 films soumis à l'Académie des Oscars ont été réduits à une courte liste de neuf films. Les cinq nommés définitifs seront révélés le 24 janvier. Le système est toujours opaque.

Six des neuf films ont été choisis par un vote de votants basés à Los Angeles. Trois titres ont été choisis par le comité en charge des films en langue étrangère au sein de l'Académie.

Surprise, Elle de Paul Verhoeven n'a pas atteint la demi-finale. C'est d'autant plus une surprise qu'il a été sélectionné aux Golden Globes. C'est la deuxième mauvaise nouvelle cette semaine pour le film français, après l'absence d'Isabelle Huppert aux nominations des Screen Actors Guild Awards il y a deux jours. De grands noms comme Pedro Almodovar, Pablo Larrain, Andrzej Wajda ont aussi été snobés.

Le Festival de Cannes est en force avec quatre films, dont trois en provenance de la compétition, dans cette liste. Mais surtout, c'est le cinéma nordique (avec trois pays scandinaves!) qui est en force, et plus généralement le cinéma européen (six sur neuf). On peut toujours consoler le cinéma français, très présent quand même dans cette liste à travers les coproductions.

Enfin, notons que Ma vie de courgette concoure aussi dans la catégorie animation.

Tanna de Bentley Dean et Martin Butler (Australie)
Juste la fin du monde de Xavier Dolan (Canada)
Land of Mine de Martin Zandvliet (Danemark)
Toni Erdmann de Maren Ade (Allemagne)
Le client d'Asghar Farhadi (Iran)
The King’s Choice d’Erik Poppe (Norvège)
Paradise d’Andrei Konchalovsky (Russie)
Mr Ove de Hannes Holm (Suède)
Ma vie de Courgette de Claude Barras (Suisse)

Manchester by the Sea grand vainqueur des prix du National Board of Review 2016

Posté par vincy, le 29 novembre 2016

Succédant à Mad Max: Fury Road, Manchester by the Sea a plié le match pour le National Board of Review: Meilleur film, meilleur acteur pour Casey Affleck, meilleur scénario original, meilleur révélation masculine pour Lucas Hedges. Et, avouons-le, tous ces prix sont mérités.

Autre favori dans le cinéma indépendant en vue des Oscars, Moonlight est reparti avec le prix du meilleur réalisateur, Barry Jenkins et du meilleur second-rôle féminin, Naomie Harris.

Amy Adams pour son rôle principal dans Premier contact a gagné le prix de la meilleure actrice tandis que Jeff Bridges, avec Comancheria (Hell or High Water) a reçu le prix du meilleur second-rôle masculin. Martin Scorsese est un autre vétéran récompensé, pour le scénario adapté, co-écrit avec Jay Cocks, de Silence.

Deuxième en nombre de nominations aux Annie Awards, Kubo et l'armure magique est distingué comme meilleur film d'animation tandis que Le client d'Asghar Farhadi est cité comme meilleur film en langue étrangère, après avoir raflé deux prix à Cannes.

Les autres prix sont revenus à Royalty Hightower (dans The Fits), meilleur espoir féminin, Trey Edward Shults (pour Krisha), meilleur nouveau réalisateur, O.J.: Made in America, meilleur documentaire, Les figures de l'ombre, meilleur ensemble, Peter Berg et Mark Wahlberg, Spotlight Award de la collaboration artistique et le documentaire Cameraperson, prix de la liberté d'expression.

Parallèlement, le NBR fait des listes des meilleures films de l'année. Notons que quatre des cinq films en langue étrangère étaient à Cannes.

Films:
Premier contact
Tu ne tueras point
Avé César!
Comancheria
Les figures de l'ombre
La La Land
Moonlight
Patriots Day
Silence
Sully

Films en langue étrangère:
Elle
Mademoiselle
Julieta
Land of Mine (Under Sandset)
Neruda

Documentaires:
De Palma
The Eagle Huntress
Gleason
Life, Animated
Miss Sharon Jones!

Films indépendants:
20th Century Women
Captain Fantastic
Creative Control
Eye in the Sky
The Fits
Green Room
Hello, My Name is Doris
Krisha
Morris from America
Sing Street

Oscars 2017: 85 films dans la course à l’Oscar du meilleur film en langue étrangère

Posté par vincy, le 4 octobre 2016

Pour la 89e édition des Oscars, 85 pays (quatre de plus que l'an dernier) ont proposé un candidat à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère (la date limite d'inscription était hier). L'Académie des Oscars peut encore en refuser quelques uns pour cause d'inégibilité. Le 17 novembre une liste de neuf ou dix films sera proposée aux membres votants pour qu'ils choisissent les cinq nominations finales.

On notera une forte présence du Festival cannois avec sept films de la compétition, trois d'Un certain regard et deux de la Quinzaine des réalisateurs. Il y a cependant eut quelques bugs. Du côté de la Tunisie qui a du démentir le choix initial et affirmer son film définitif (A peine j'ouvre les yeux). Du côté du Brésil surtout puisque Aquarius, film favori et évident pour représenter le pays, a été retiré pour des raisons politiques. le nouveau gouvernement brésilien en a même fait une affaire personnelle. Parce que l'équipe du film avait manifesté officiellement, à Cannes, son hostilité à la destitution de la présidente brésilienne (qu'ils apparentaient à un Coup d'Etat invisible), Aquarius a été puni, entraînant la colère de la profession. Certains réalisateurs ont retiré leurs films de la liste des oscarisables par solidarité envers le réalisateur d'Aquarius, Kleber Mendonça Filho, et par désapprobation envers le gouvernement. Aquarius avait aussi subit une censure déguisé en étant interdit aux moins de 18 ans.

Notons aussi que la Chine ne présente aucun film cette année. Mais que le Yemen est sélectionné pour la première fois dans cette liste de candidats. Et pour l'anecdote on parle espagnol dans 12 des films choisis et français dans 8.

Afghanistan : Parting de Navid Mahmoudi
Afrique du Sud : Call me Thief de Daryne Joshua
Albanie : Chromium de Bujar Alimani
Algérie : Le puits de Lofti Bouchouchi
Allemagne : Toni Erdmann de Maren Ade
Arabie Saoudite : Barakah Meets Barakah de Mahmoud Sabbagh
Argentine : El ciudadano ilustre de Gastón Duprat et Mariano Cohn
Arménie : Earthquake de Sarik Andreasyan
Australie : Tanna de Martin Butler et Bentley Dean
Autriche : Stefan Zweig, adieu à l’Europe de Maria Schrader

Bangladesh : The Unnamed de Tauquir Ahmed
Belgique : Les Ardennes de Robin Pront
Bolivie : Carga sellada de Julia Vargas Weise
Bosnie Herzégovine : Death in Sarajevo (Mort à Sarajevo) de Danis Tanovic
Brésil : Little Secret de David Schurmann
Bulgarie : Losers d’Ivaylo Hristov

Canada : Juste la fin du monde de Xavier Dolan
Chili : Neruda de Pablo Larraín
Colombie : Alias Maria de José Luis Rugeles Gracia
Corée du Sud : The Age of Shadows de Kim Jee-woon
Croatie : On the Other Side de Zrinko Ogresta
Cuba : El acompañante de Pavel Giroud

Danemark : Land of Mine de Martin Zvandvliet
Egypte : Clash de Mohamed Diab
Espagne : Julieta de Pedro Almodóvar
Estonie : Mother de Kadri Kõusaare

Finlande : Olli Mäki de Juho Kuosmanen
France : Elle de Paul Verhoeven
Georgie : House of Others de Rusudan Glurjidze
Grèce : Chevalier d’Athina Rachel Tsangari
Hongkong : Port of Call de Philip Yung
Hongrie : Kills on Wheels d’Attila Till

Islande : Sparrows de Runar Runarsson
Inde : Interrogation de Vetrimaaran
Indonésie : Letters from Prague d’Angga Dwimas Sasongko
Irak : El clasico de Halkawt Mustafa
Iran : Le client d’Asghar Farhadi
Israël : Tempête de sable d’Elite Zexer
Italie : Fuocoammare, par-delà Lampedusa de Gianfranco Rosi

Japon : Haha to Kuraseba de Yoji Yamada
Jordanie : 3 000 Nights de Mai Masri
Kazakhstan : Amanat de Satybaldy Narymbetov
Kosovo : Home Sweet Home de Faton Bajraktari
Kirghizistan : A Father’s Will de Bakyt Mukul et Dastan Japar Uulu

Lettonie : Dawn de Laila Pakalnina
Liban : Very Big Shot de Mir-Jean Bou Chaaya
Lituanie : Seneca’s Day de Kristijonas Vildziunas
Luxembourg : Voices from Chernobyl (La supplication) de Pol Cruchten

Macédoine : The Liberation of Skopje de Rade et Danilo Serbedzija
Maroc : A Mile in my Shoes de Said Khallaf
Mexique : Desierto de Jonás Cuarón
Monténégro : The Black Pin d’Ivan Marinovic
Népal : The Black Hen de Min Bahadur Bham
Norvège : The King’s Choice d’Erik Poppe
Nouvelle-Zélande : A Flickering Truth de Pietra Brettkelly

Pakistan : Mah e Mir d’Anjum Shahzad
Palestine : The Idol de Hany Abu-Assad
Panama : Salsipuedes de Ricardo Aguilar Navarro et Manuel Rodriguez
Pays-Bas : Tonio de Paula Van des Oest
Pérou : Videophilia (and Other Viral Syndromes) de Juan Daniel Fernandez
Philippines : Ma’Rosa de Brillante Mendoza
Pologne : Afterimage d’Andrzej Wajda
Portugal : Letters from War d’Ivo M. Ferreira

République dominicaine : Flor de azucar de Fernando Baez Mella
République slovaque : Eva Nova de Marko Skop
République tchèque : Lost in Munich de Petr Zelenka
Roumanie : Sieranevada de Cristi Puiu
Royaume-Uni : Under the Shadow de Babak Anvari
Russie : Paradise d’Andrei Konchalovsky

Serbie : Train Driver’s Diary de Milos Radovic
Singapour : Apprentice de Boo Jun Feng
Slovénie : Houston, We Have a Problem! de Ziga Virc
Suède : A Man Called Ove de Hannes Holm
Suisse : Ma vie de Courgette de Claude Barras

Taïwan : Hang in Ther, Kids! de Laha Mebow
Thaïlande : Karme de Kanittha Kwanyu
Tunisie : À peine j’ouvre les yeux de Leyla Bouzid
Turquie : Cold of Kalandar de Mustafa Kara

Ukraine : Ukrainian Sheriffs de Roman Bondarchuk
Uruguay : Breadcrumbs de Manane Rodriguez
Venezuela : From Afar de Lorenzo Vigas
Vietnam : Yellow Flowers on the Green Grass de Victor Vu

Yemen: I am Nojoom, Age 10 and Divorced de Khadija al-Salami

Cannes 2016: Ken Loach reçoit sa deuxième Palme d’or

Posté par vincy, le 22 mai 2016


Cette année, il y avait deux sortes de films en compétition au 69e Festival de Cannes: ceux qui observaient le monde, sans oublier de nous faire sourire ou de nous séduire, et ceux qui plombaient le moral avec une vision dépressive ou hystérique des rapports humains. Clairement, le jury a choisi la seconde catégorie, oubliant les amples, beaux ou audacieux Aquarius, Toni Erdmann, Elle ou encore Rester vertical.

Non cette année, le jury a aimé le drame social le plus sombre, les émotions manipulées, des scénarios très classiques et souvent balisés. On se félicitera de prix de la mise en scène pour Assayas (pas de jaloux dans son couple puisque Mia Hansen Love a remporté le prix équivalent à Berlin en février dernier). Deux prix pour Farhadi c'est aussi un film en moins de récompensé. Une deuxième Palme pour Ken Loach, grand monsieur et grand cinéaste, n'est pas honteuse mais son film est mineur et bien moins subtil que la dénonciation de la mondialisation dans Toni Erdmann ou la consécration de la résistance dans Aquarius.

Alors voilà, on vous aimait bien membres du jury. Votre délibération a été passionnelle, très très longue. Mais on préférera notre palmarès, car ce sont ces films qui nous resteront en mémoire, plus que les vôtres, à quelques variantes près.

Palme d'or: Moi, Daniel Blake de Ken Loach (Royaume Uni)

Grand prix du jury: Juste la fin du monde de Xavier Dolan (Canada)
Mise en scène: Cristian Mungiu (Baccalauréat, Roumanie) et Olivier Assayas (Personal Shopper, France)
Interprétation masculine: Shahab Hosseini dans Le client (Iran)
Interprétation féminine: Jaclyn Jose dans Ma'Rosa (Philippines)
Scénario: Asghar Farhadi pour Le client (Iran)
Prix du jury: American Honey d'Andrea Arnold

Palme d'or du court métrage: Timecode de Juanjo Gimenez (Espagne)
Mention spéciale Court métrage: A moça que dançou com o diabo de Joao Paulo Miranda Maria (Brésil)

Caméra d'or: Divines d'Houda Benyamina - Quinzaine des réalisateurs (France)