Arras 2012 : retour en vidéo sur le jour 1 avec Costa-Gavras et René Vautier

Posté par MpM, le 12 novembre 2012

Invités : Costa-Gavras (invité d'honneur) pour Le capital ; René Vautier pour Avoir 20 ans dans les Aurès ; Ivano de Matteo pour Les équilibristes...

L'équipe du quotidien vidéo du Arras Film Festival : Jessica Aveline, Nina Debail, Vincent Escriva, Pearl Hart, Olympe Le Touze et Alain Pétoux.
Propos recueillis par Marie-Pauline Mollaret et Jovani Vasseur.
Merci à David Lesage.

Arras 2012 : trois questions à Costa Gavras

Posté par MpM, le 10 novembre 2012

L'un des invités d'honneur de ce 13e Arras Film Festival est le cinéaste Costa Gavras à qui est consacré une rétrospective. Avant de participer dimanche à une leçon de cinéma animée par Serge Toubiana, il a présenté en avant-première son nouveau film, Le capital, qui sort sur les écrans le 14 novembre prochain.

L'occasion d'évoquer sa vie de réalisateur engagé et son nouveau challenge, faire entrer le spectateur dans la tête d'un banquier confronté aux réalités d'un système financier cynique et avide.

Ecran Noir : Depuis quelques films, et notamment avec Le capital, vos thèmes semblent être passés de clairement politiques, comme la dictature ou le fascisme, à des thèmes plus sociaux, voire sociétaux, et même économiques...

Costa-Gavras : Jusqu'à une certaine période de notre histoire et même de l'histoire du monde, nous avions des choix de société assez clairs : il y avait l'Est, il y avait l'Ouest. Il était simple de prendre position. Mais depuis quelques temps, le monde a changé complétement et on s'aperçoit de plus en plus que le politique a quitté la politique et appartient désormais de plus en plus à la finance, ce qui est presque une malédiction. En plus, il est compliqué de prendre position car on a besoin de la finance, les gouvernements ont besoin des banques, et dans la plupart des cas elles travaillent dans la légalité. Mais il y a une partie opaque que le film essaye d'explorer.

EN : Comment avez-vous préparé le film et notamment comment s'est faite l'adaptation du roman de Stéphane Osmont ?

CG : J'ai commencé d'abord avec une envie de faire un film sur l'argent et sur la manière dont il change la nature humaine et je dirais même la nature masculine. Les hommes plus que les femmes semblent attirés par l'argent et le pouvoir qu'il procure. J'ai donc commencé comme ça et en cherchant une histoire, je suis tombé sur le livre de Stéphane Osmont. Il y avait là le personnage qui m'intéressait. J'ai donc adapté le livre avec mes coscénaristes. On a pas mal changé de choses et on a fini par faire le film mais avec pas mal de difficultés car personne ne voulait donner d'argent pour le film. Il faut préciser que Stéphane Osmont a fait une belle carrière dans la finance et au bout d'un moment je crois qu' il était dégoûté et très fatigué par ce qu'il faisait, et il a abandonné. Donc dans le livre il y a beaucoup d'événements qui sont basés sur le réel. Pour adapter le livre, j'ai aussi cherché de vraies histoires et de vrais dialogues sur lesquels me baser pour compléter. Pour dire la vérité, c'est très difficile d'inventer ce monde car on le connaît mal et il est toujours inattendu. Par exemple, quand on a eu fini le scénario, je l'ai fait lire à l'un des banquiers que j'avais rencontrés et il m'a dit qu'il fallait augmenter tous les chiffres (salaires, bonus...). Je ne l'ai pas fait car ça me paraissait extravagant.

EN : On a l'habitude de voir Gad Elmaleh dans des rôles plus légers. Comment votre choix s'est porté sur lui ?

CG : Il me fallait quelqu'un avec lequel le spectateur sympathise. C'est d'ailleurs pour cela que dès le début du film, je le fais parler au spectateur. Il établit une sorte d'intimité avec lui. Et alors, au fur et à mesure qu'il fait des choses négatives, le spectateur va se poser la question : "je l'aime bien mais pourquoi il fait ça ?". Jusqu'à la fin où vraiment le personnage va à l'extrême, et je voudrais que le spectateur soit gêné et qu'éventuellement il se pose des questions.

Crédit photo : Marie-Pauline Mollaret

Costa-Gavras retrouve Kassovitz pour un thriller financier

Posté par vincy, le 1 juin 2011

Costa-Gavras revient au cinéma, deux ans après Eden à l'Ouest, et retrouve Mathieu Kassovitz, 9 ans après Amen. Le Capital sera un thriller dramatique où l'acteur-réalisateur incarnera Marc Tourneuil, pur produit de  l'Ecole Polytechnique à la tête d'une des plus grandes banques d'investissements européennes. Sa banque fait l'objet d'une OPA hostile par un fond d'investissement américain.

Entre mécanique de pouvoir et coulisses de la finance, ce film sera tourné en français et en anglais. Gabriel Byrne fera partie des actionnaires de la banque.

Le scénario a été écrit par le fils du réalisateur, Romain Gavras, Jean Claude Grumberg et Karim Boucherka. Il s'agit de l'adaptation du roman éponyme publié en 2004 chez Grasset. La satire est toujours présente dans le script mais selon le réalisateur, le banquier est plus humain et moins cynique. Le film s'annonce donc moins noir que Le couperet.

Le tournage de ce film budgété à 8 millions d'euros débutera en septembre et fera des détours à Paris, Londres, Miami, New York et Tokyo. La sortie en salles est prévue pour 2012.

Kassovitz sera aussi à l'affiche de L'ordre et la morale, qu'il a réalisé. Il n'avait pas tourné, en tant que comédien, depuis 2005 (Munich).