Césars 2014 : 10 nominations pour le premier film de Guillaume Gallienne

Posté par vincy, le 31 janvier 2014

La liste des nominations

guillaume gallienne les garçons et guillaume à table

Dix nominations pour Les Garçons et Guillaume, à table!. Voilà le verdict des nominations aux Césars, dont on connaîtra les gagnants le 28 février au soir. Il devance La vie d'Adèle et L'inconnu du lac (8 nominations), La Venus à la fourrure (7 nominations), 9 mois ferme et Michael Kohlhaas (6 nominations) et Suzanne (5 nominations). Hormis Neuf mois ferme, tous les films ont été présentés au Festival de Cannes. Un jack-pot pour les sélectionneurs de la Croisette. Notons que Catherine Deneuve obtient sa douzième nomination comme meilleure actrice, égalisant le record d'Isabelle Huppert (qui cumule 14 nominations au total).

Le 2e tour de vote commencera le 10 février. La soirée des Césars rendra hommage à Patrice Chéreau et à Henri Langlois (à l'occasion du centenaire de la naissance de la Cinémathèque française).

Peu de surprises émaillent de cette liste des nominations. Dans certaines catégories, aucun favori ne se détache (documentaire, second rôle masculin comme féminin, film étranger, long métrage d'animation). Cela relèvera un peu le suspense d'une soirée qui devrait couronner La Vie d'Adèle dans au moins quatre catégories : film, réalisateur, actrice, espoir féminin. Kechiche a déjà été césarisé deux fois. S'il gagnait, il égaliserait le record de Polanski (trois fois césarisé). Gallienne devrait repartir avec au moins deux Césars : acteur et premier film.

François Ozon et son Jeune & Jolie, Quai d'Orsay et Grand Central ont été snobés et ne récolte que quelques cacahouètes. De même Le Loup de Wall Street, Au bout du conte, Möbius, Le géant égoïste, Lincoln ou encore Tip Top, pour n'en citer que quelques uns ont été complètement zappés. Le scandale est évidemment du côté d'Adèle Exarchopoulos, oubliée dans la catégorie de la meilleure actrice (et reléguée en simple espoir féminin).

On peut se féliciter de la variété des genres qui ont été reconnus par les professionnels de la profession. Comédie, drame, polar, les Césars vont faire l'éloge de la diversité du cinéma français, même si l'avantage est donné à un certain type de films, ceux du milieu, qui coûtent entre 4 et 10 millions d'euros.

Les Prix Lumières sacrent La Vie d’Adèle

Posté par vincy, le 21 janvier 2014

lea seydoux adele exarchopoulosSans surprise, la presse étrangère installait à Paris, qui remettait ses prix Lumières lundi 20 janvier, a distingué  La Vie d'Adèle, Palme d'or au Festival de Cannes. Le film a gagné tous les prix pour lesquels il concourrait (voir la liste des nominations) : meilleur film, réalisateur, actrice et révélation féminine.

Le Festival de Cannes était d'ailleurs à l'honneur lors de cette soirée puisque Grand Central, La Vénus à la fourrure, Les Garçons et Guillaume à table et Les Chevaux de Dieu ont squatté ce qu'il restait de catégories. Deux petites exceptions : Raphaël Personnaz pour Quai d'Orsay a été primé comme révélation masculine (cela ne fait jamais que 13 ans que le jeune homme est dans le métier) et le chef opérateur Thomas Hardmeier a reçu le prix de la meilleure photo.

Le passé et 9 mois ferme repartent bredouilles.

MEILLEUR FILM : La vie d’Adèle de Abdellatif KECHICHE
MEILLEUR REALISATEUR : Abdellatif KECHICHE
PRIX SPECIAL DU JURY : Grand Central de Rebecca ZLOTOWSKI
MEILLEUR SCENARIO ORIGINAL ou ADAPTATION : David IVES et Roman POLANSKI pour La Vénus à la fourrure de Roman POLANSKI
MEILLEURE ACTRICE : Léa SEYDOUX dans Grand Central de Rebecca ZLOTOWSKI et La vie d’Adèle de Abdellatif KECHICHE
MEILLEUR ACTEUR : Guillaume GALIENNE dans Les Garçons et Guillaume, à table de Guillaume GALIENNE
REVELATION FEMININE DE L’ANNEE : Adèle EXARCHOPOULOS dans La vie d’Adèle – Chapitres 1 et 2 de Abdellatif KECHICHE
REVELATION MASCULINE DE L’ANNEE : Raphaël  PERSONNAZ dans Quai d’Orsay de Bertrand TAVERNIER et dans Marius de Daniel AUTEUIL
PRIX HEIKE HURST du MEILLEUR PREMIER FILM : Les Garçons et Guillaume, à table de Guillaume GALIENNE
MEILLEUR FILM FRANCOPHONE HORS DE France : Les Chevaux de Dieu de Nabil AYOUCH (France, Maroc, Belgique)
PRIX TECHNIQUE CST DE LA MEILLEURE PHOTO : Thomas HARDMEIER (AFC) pour T.S. Spivet de Jean-Pierre Jeunet

Arras 2013 : des avants-premières, une compétition européenne inédite et Patrice Leconte, Philippe Lioret et Yolande Moreau en invités d’honneur

Posté par MpM, le 9 octobre 2013

arras 2013On ne présente plus l'Arras Film Festival qui met à l'honneur chaque année en novembre le meilleur du cinéma contemporain tout en proposant des rétrospectives thématiques originales et passionnantes.

Pour cette 14e édition, trois invités d'honneur se succéderont devant le public arrageois pour des leçons de cinéma ouvertes à tous : le réalisateur Philippe Lioret (qui avait ouvert le festival en 2011 avec Toutes mes envies), l'actrice Yolande Moreau (qui présentera son deuxième film en tant que réalisatrice, Henri, découvert à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes) et le cinéaste Patrice Leconte (qui accompagnera son nouveau long métrage, Une promesse).

Une sélection des films de chacun sera également proposée au public, ainsi qu'une carte blanche offerte à Yolande Moreau et composée de La strada de Federico Fellini, La fille aux allumettes d'Aki Kaurismaki et Raining stones de Ken Loach.

Les avants-premières constitueront également l'un des temps fort de la manifestation, avec des oeuvres attendues comme Cartel de Ridley Scott, The immigrant de James Gray, La Vénus à la fourrure de Roman Polanski, Mandela : long walk to freedom de Justin Chadwick ou encore le formidable Suzanne de Katell Quillévéré.

Le "jeune cinéma européen" ne sera pas en reste avec la présentation de quelques films qui ont déjà fait parler d'eux dans d'autres festivals, à l'image du Géant égoïste de Clio Barnard (acclamé à Dinard), de 2 automnes, 3 hivers de Sébastien Betbeder (remarqué à l'ACID) et de Joy d'Elias Yannakakis (présenté à Karlovy Vary), sans oublier la désormais incontournable compétition européenne qui met neuf films en lice pour l'Atlas d'or. Cette année, c'est Philippe Faucon qui présidera le jury chargé de distinguer les lauréats.

La section Visions de l'Est présente par ailleurs, et comme son nom l'indique, un autre panorama du cinéma est-européen (dont l'Ours d'or 2013, Child's pose - Mère et fils - de Calin Peter Netzer) tandis que la section Cinémas du monde invite quelques œuvres internationales remarquées principalement à Cannes et à Berlin comme Gloria de Sebastian Lelio, Tel père, tel fils de Kore-eda Hirokazu et A touch of sin de Jia Zhang-Ke.

Et ce n'est pas tout ! S'il reste un peu de temps dans le planning (surchargé) des festivaliers, ils pourront profiter des rétrospectives thématiques "Nord contre Sud" (avec notamment Autant en emporte le vent de Victor Flemming et Les cavaliers de John Ford) et "Drôles d'espions des sixties" (avec l'incontournable Monocle rit jaune de Georges Lautner, chef d’œuvre parodique à réhabiliter immédiatement) ; rajeunir avec le "festival des enfants" et même continuer de travailler avec les différentes journées professionnelles dont les Arras days (qui font la promotion des coproductions internationales) et les rencontres cinématographiques réservées aux exploitants.

Du 8 au 17 novembre prochains, tous les cinémas se donnent donc rendez-vous à Arras, carrefour désormais incontournable d'une cinéphilie à la fois populaire et de qualité, où se retrouvent durant dix jours les films les plus attendus des six mois à venir. Ecran Noir, partenaire du festival depuis 2008, ne pouvait bien entendu pas louper ça, et vous fera partager ici même et au jour le jour les temps forts de la manifestation  !

Cannes 2013 : où sont les femmes ? – Roman Polanski et l’égalité des sexes

Posté par MpM, le 25 mai 2013

Vénus à la fourrureRoman Polanski a fait le grand écart le dernier jour du festival en proposant un film revendiqué comme une "satire du sexisme" (la Vénus à la fourrure) tout en tenant des propos eux-mêmes tendancieux lors de la conférence de presse du film.

"Je pense que cette tendance à vouloir mettre les hommes et les femmes à égalité est purement idiote. Je pense que c'est le résultat (...) des progrès de la médecine. La pilule a beaucoup changé les femmes de notre temps, en les masculinisant", a-t-il déclaré.

Sans doute est-ce pour cela que, dans la Vénus à la fourrure, les deux personnages ont des rôles sexués bien définis qui, s'ils évoluent au fil de l'histoire, restent toujours dans une certaine vision des rapports hommes/femmes.

D'abord, Vanda est une actrice vulgaire et Thomas un metteur en scène brillant. Puis elle devient le personnage de la pièce, distinguée et pure, avilie par les désirs coupables de l'homme qu'elle rencontre. Ensuite, elle est une dominatrice cruelle qui profite de celui qui l'adule ; avant de se transformer en victime soumise au bon vouloir de son amant. Pour finir, elle sera une déesse vengeresse intraitable. Autrement dit : une succession de stéréotypes manichéens qui cantonnent la femme à un petit panel de rôles archétypaux.

Et autant de clichés au nom de quoi ? Du romantisme. "Je pense que tout cela [la pilule et la recherche de l'égalité] chasse le romantisme de nos vies, et c'est bien dommage", a en effet précisé le cinéaste. Des propos surréalistes qui ressemblent à une mauvaise blague.

Si vraiment Roman Polanski pense ce qu'il dit, on l'invite à aller voir comment ça se passe dans les régions du monde où hommes et femmes ne sont pas placés sur un pied d'égalité  et où la pilule ne fait pas de "ravages" sur la féminité. On serait curieux de savoir ce qu'il trouve le plus romantique : les femmes traitées comme d'éternelles mineures par leurs frères, pères et maris, celles qui enchaînent les grossesses sans l'avoir désiré ou encore celles qui meurent sous le coup de leurs compagnons si virils.

Cannes 2013 : quand les livres se font films

Posté par vincy, le 15 mai 2013

Adaptation livre au cinéma Si Cannes a toujours été littérature (jusqu'à des présidents et membres de jury écrivains) et si son Président a un amour immodéré pour la lecture, les sélections ont souvent flirté avec l'écrit, grâce aux multiples adaptations : le livre demeure un matériau de choix pour l'inspiration des cinéastes.

Cette année, dès l'ouverture, le ton est donné avec Gatsby le Magnifique, quatrième version du roman de Francis Scott Fitzgerald (incarné par Tom Hiddleston dans Minuit à Paris), à qui l'on doit déjà Benjamin Button. A noter : Fitzgerald écrivit les passages les plus bouleversants du roman à Saint-Raphaël, à quelques brasses de Cannes.

Cependant ce n'est pas le seul grand écrivain qui sera présent sur les écrans. Ainsi, James Franco, après avoir interprété Alain Ginsberg dans Howl, le voici à Un certain regard avec As I Lay Dying, transposition du roman de William Faulkner, autre grand fantôme de l'entre deux guerres. Faulkner, scénariste de Ford et Hawks, a souvent été adapté (Sirk, Ritt), y compris par Franco (Red Leaves en 2009).

Lucia Puenzo quant à elle a opté pour son propre roman, Wakolda, qui vient de paraître chez Stock. Elle avait déjà adapté son livre El Nino Pez. Et toujours à Un certain regard, Valeria Golino, pour son premier film en tant que réalisatrice, a choisi de mettre en images le roman d'Angela del Fabbro, Vi Perdono, pour en faire Miele.

Arnaud des Pallières a choisi un livre allemand d'Heinrich von Kleist pour Michael Kolhaas, déjà adapté par Volker Schlöndorff en 1969. Et Jérôme Salle, qui avait déjà adapté des Largo Winch, s'est plongé dans le roman Zulu de Caryl Férey.

Côté Quinzaine, l'événement est bien entendu du côté du film d'ouverture, The Congress, d'Ari Folman, d'après le roman culte Le Congrès de futurologie (lire notre actualité) de Stanislas Lem (Solaris).

Mais il n'y a pas que la littérature puisque Roman Polanski a préféré adapté la pièce La Vénus à la fourrure de David Ives, qui est adaptée du roman éponyme de Leopold Sacher-Masoch (comme masochisme). Arnaud Desplechin s'est basé sur un essai de l'ethnopsychanalyste Georges Devereux, Psychothérapie d'un Indien des plaines pour Jimmy P. ; avec Blood Ties, Guillaume Canet a réalisé le remake des Liens du sang de Jacques Maillot, qui est à l'origine une biographie, Les liens du sang : deux frères flic et truand.

Et encore plus surprenant, Abdellatif Kechiche a trouvé l'inspiration dans une BD de Julie Maroh, Le bleu est une couleur chaude, devenue un film en deux parties (3 heures au total pour un album de 160 pages), La Vie d'Adèle (lire notre actualité). Ce n'est pas le seul à avoir été séduit par le 9e art puisque Takashi Miike a transposé Be-Bop High School du mangaka Kazuhiro Kiuchi pour son film Wara No Tate.

Amalric chez Wes Anderson et Roman Polanski

Posté par vincy, le 17 janvier 2013

Mathieu Amalric sera parmi les résidents du prochain film de Wes Anderson, The Grand Budapest Hotel (voir aussi notre actualité du 13 octobre 2012). L'acteur rejoindra Ralph Fiennes, Jeff Goldblum, Jude Law, Adrien Brody, Saoirse Roman, Harvey Keitel et Willem Dafoe parmi les nouveaux venus dans l'univers du réalisateur de Moonrise Kingdom. Tilda Swinton, Jason Schwartzman, Edward Norton et Bill Murray, les fidèles, sont aussi dans le "listing" de l'Hôtel. Le film sera prêt pour 2014.

Amalric, par ailleurs, remplacera Louis Garrel (18 ans d'écart, ce n'est pas sans conséquences sur le film), dans le prochain Roman Polanski, La Vénus à la fourrure, avec Emmanuelle Seigner. Le film est une adaptation de la pièce de David Ives inspirée du roman érotique et masochiste écrit par Leopold von Sacher-Masoch. Polanski a décidé de réaliser ce film en attendant que la préparation, longue, de son eouvre sur l'Affaire Dreyfus, soit finalisée.

D'ici là, le comédien sera à l'affiche de La dune, d'Yossi Aviram, avec Niels Arestrup et de Jimmy Picard, d'Arnaud Desplechin, avec Benicio Del Toro. Ce dernier film devrait être sélectionné à Cannes ou à Venise. Il tourne Spiritismes, de Guy Maddin, avec Geraldine Chaplin, Maria de Medeiros, Amira Casar et Charlotte Rampling.