[We miss Cannes] 15 longs métrages d’animation qui ont marqué l’histoire du Festival

Posté par MpM, le 22 mai 2020

Ce qui frappe dans les relations que Cannes entretient avec le cinéma d'animation, ce n’est pas de constater que celui-ci est omniprésent depuis les premières années, mais bien de remarquer que toutes les formes d’animation ont trouvé leur place sur la Croisette : pas seulement les plus populaires, ou à contrario pas seulement les plus « nobles » et/ou auteurisantes, mais bien un mélange rigoureux des deux.

Sont ainsi passés sur la croisette, en vrac, Norman Mc Laren, Walt Disney, Jan Svankmajer, Michel Ocelot, Bill Plympton, Pete Docter, Jean-François Laguionie, Peter Foldes, Florence Miaihle, Bretislav Pojar, Garry Bardine, Walerian Borowczyk... ou encore Georges Schwizgebel, Mamoru Oshii, Chris Landreth, Rosto, Gitanjali Rao, Isao Takahata, Vincent Patar et Stéphane Aubier, Jérémy Clapin, Boris Labbé, Mamoru Hosada, Virgil Widrich... sans oublier, via les programmations de cinéma "underground" des années 70 (telles que s'en souvient le spécialiste de cinéma expérimental Raphaël Bassan dans cet article de 2017), Robert Breer, Jordan Belson ou James Whitney.

Cannes, d'une manière globale et au fil des années, ne semble donc pas avoir eu de préjugés particuliers concernant l'animation - plus ponctuellement, et au gré des délégués généraux des différentes sections, c'est une autre question.

Du Prix du dessin animé à la Palme d'or


Dès 1939, il est d'ailleurs prévu dans le règlement du Festival la possibilité de décerner (s'il y a lieu) un Grand prix international du Dessin animé, à la fois dans la catégorie longs et courts métrages. Comme on le sait, cette édition n'aura pas lieu. Mais en 1946, le long métrage La boîte à musique (produit par Disney, et composé en réalité de dix courts métrages musicaux) remporte ce Grand Prix. L'année suivante, ce sera au tour de Dumbo, puis, en 1949, du court métrage Sea Island. La récompense réapparaîtra sporadiquement, au gré des aléas des appellations officielles du palmarès.

Ainsi, en 1952, Animated Genesis de Joan et Peter Foldes reçoit le prix de la couleur, tandis qu'en 1953, le prix du film d'animation court métrage refait son apparition, et récompense The romance of transportation in Canada de Colin Law. Mais il faut dire que cette année-là, sont aussi remis un "prix international du film de la bonne humeur" ou encore un "prix international du film légendaire", sans oublier le "prix international du film le mieux raconté par l'image", ce qui en dit long sur la fantaisie du réglement de l'époque.

En 1954, on en revient à une certaine sobriété sur le nom des prix : une multitude de prix internationaux ex-aequo. Malgré tout, un prix du film de marionnettes est remis à Un Verre de plus de Bretislav Pojar. La création de la Palme d'or l'année suivante amorce heureusement la normalisation des intitulés, et le retour à la raison concernant le cinéma d'animation qui ne sera dès lors plus considéré (officiellement) comme un genre. C'est d'ailleurs Blinkity Blank de Norman Mc Laren qui remporte cette première Palme d'or du court métrage. Il sera suivi en 1957 de Scurta istorie de Ion popescu-Gopo et de La petite cuillère de Carlos Vilardebo en 1961. A noter qu'entre les deux, en 1959, Le songe d'une nuit d'été de Jiri Trnka remporte le prix de la meilleure sélection à la Tchécoslovaquie (ex-aequo). Quoi que cela veuille dire, il n'est pas fait de la mention de la technique utilisée pour réaliser le film, et cela restera ainsi. On savoure les victoires que l'on peut, histoire de voir le verre à moitié plein.

Nouvelle dynamique ?

On peut aussi regarder le verre à moitié vide : aucun long métrage d'animation n'a gagné la Palme d'or et il faut même remonter à 2008 pour trouver un film d'animation en compétition (Valse avec Bashir de Ari Folman). Les sections parallèles font plus d'effort, surtout ces dix dernières années, mais les réticences envers l'animation au sein des différents comités de sélection sont palpables. Le cinéma image par image n'y est jamais vraiment traité comme du cinéma à part entière. Au mieux, c'est une case à remplir. Au pire, cela ne choque personne qu'il soit totalement absent d'une sélection.

Heureusement, le court métrage est là pour assurer une place à l'animation. Qu'on ne pense surtout pas qu'il s'agisse d'un lot de consolation. En animation, depuis toujours, c'est le format court qui est le format noble et prisé, et souvent le plus riche, innovant et inspirant. Pour des raisons de temps de fabrication, bien sûr, mais aussi parce que l'animation entretient depuis ses origines une relation privilégiée avec le cinéma expérimental et d'avant-garde, qui se moque du sacro-saint format long métrage, imposé avant tout pour les facilités de l'exploitation en salles. L'animation a compris depuis longtemps que la valeur n'attend point la durée du métrage. Ce qui ne l'empêche pas de s'essayer avec bonheur à d'autres formats.

En effet, depuis un peu plus d'une décennie, une nouvelle dynamique semble s'être mise en place pour la production de longs métrages d'animation. De nombreux auteurs de courts tentent l'aventure (à l'image de Jérémy Clapin, Florence Miaihle, Benoit Chieux, Franck Dion, Chloé Mazlo...) et insufflent peu à peu l'envie à d'autres. Mécaniquement, le long animé a de plus en plus souvent les honneurs de Cannes, que ce soit en ouverture de la sélection officielle, en compétition et bien sûr à Cannes Classics et dans les sections parallèles. Les films présentés l'année passée étaient d'ailleurs au nombre de quatre, comme l'année précédente. On ne saura jamais ce qu'il aurait pu en être de cette édition, les annonces à venir ayant probablement été faussées par les circonstances, mais on avait l'impression avec ce chiffre d'avoir passé un cap. N'oublions pas qu'une journée dédiée à l'animation a désormais lieu chaque année pendant le festival : l'Animation Day, dans laquelle s'intègre également l'événement "Annecy goes to Cannes" lancé en 2016. Difficile de ne pas y voir un signe du temps.

L'avenir nous dira si le mouvement amorcé se confirme, ce que rendrait possible le dynamisme actuel du long métrage animé, ou s'il s'essouffle malgré cet essor. En attendant, histoire de se souvenir de ce que l'animation a fait pour l'aura de Cannes (et réciproquement), retour sur 15 longs métrages qui ont durablement marqué l'histoire du Festival. Il faudra, un jour, établir la même liste pour le court métrage. Bien plus de quinze entrées seront alors nécessaires.

Peter Pan de Clyde Geronimi, Hamilton Luske et Wilfried Jackson


Walt Disney lui-même accompagna Peter Pan sur la Croisette en 1953. Présenté en compétition, le film est le 18e long métrage d'animation des studios Disney. Adapté de la pièce de J. M. Barrie créée en 1904, il raconte le voyage au Pays imaginaire de Wendy, Michel et Jean, trois enfants guidés dans cet univers fantastique par Peter Pan et la fée Clochette. Ils y rencontrent le terrible Capitaine Crochet, mais aussi les garçons perdus, et vivent toutes sortes d'aventures extraordinaires. Considéré par beaucoup comme l'un des chefs d'oeuvre des studios, c'est incontestablement l'un des grands classiques du cinéma d'animation familial.

La planète sauvage de René Laloux

Présenté en compétition en 1973, La planète sauvage est le premier long métrage de René Laloux, adaptation (libre) du roman Oms en série de Stefan Wul, co-écrit avec Roland Topor, dont les dessins ont servi de bases pour la fabrication des images. Sur la planète Ygam, les Draags, une espèce d'humanoïdes bleus aux yeux rouges mesurant douze mètres de haut, pourchassent et exterminent une autre espèce, les Oms, perçus au mieux comme des animaux de compagnie, au pire comme des créatures nuisibles. Dans un univers surréaliste, tantôt onirique, tantôt cauchemardesque, cette planète pleine de surprises nous tend un miroir souvent dérangeant, et nous interroge sur nos propres pratiques face aux espèces que nous ne jugeons pas aussi évoluées que nous. Le film, envoûtant et curieux, fut l'un des tout premiers longs métrages d'animation destiné à un public adulte. Malicieuse fable écologique avant l'heure, il fit grande impression à Cannes et repartit auréolé d'un prix spécial du jury présidé par Ingrid Bergman.

Shrek d'Andrew Adamson et Vicky Jenson

On l'oublie parfois, mais Shrek, l'ogre vert et bougon de Dreamworks a été en compétition à Cannes. Deux fois, même, en 2001 et avec son deuxième volet en 2004. On ne présente plus ce personnage misanthrope qui voit son beau marais boueux envahi par des créatures de conte de fées qui ont été expulsées de leur royaume par le tyrannique Lord Farquaad. Irrévérencieux, hilarant et irrésistible, le film se moque de Disney, dynamite les contes de notre enfance, et détourne tous les codes du genre. Un pur divertissement qui a enchanté par deux fois les spectateurs du Théâtre Lumière.

Innocence : Ghost in the shell de Mamoru Oshii


Suite du film culte Ghost in the shell sorti en 1995 (et adapté du manga du même nom de Shirow Masamune), Innocence a eu les honneurs de la compétition en 2004, soit en même temps que le 2e volet de Shrek. Une situation qui ne s'est pas reproduite depuis, et dont on se demande parfois si elle est encore possible. Toujours est-il qu'inviter le cinéma complexe et visuellement éblouissant de Mamoru Oshii dans la course à la palme d'or fut à l'époque une manière élégante de mettre sur un pied d'égalité prise de vue réelle et animation, et surtout de rendre hommage à la beauté de l'animation japonaise d'anticipation. Innocence, véritable réflexion sur l'Humanité et son avenir, est l'une des incursions les plus marquantes du Cyberpunk sur le tapis rouge cannois.

Persépolis de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud

Adapté des romans graphiques de Marjane Satrapi, Persépolis est une plongée dans l'Iran de la fin des années 70. Avec humour et justesse, la dessinatrice-réalisatrice y raconte son enfance puis son adolescence à Téhéran, avant, pendant et après la Révolution. Dans un style graphique très dépouillé, tout en noir et blanc, fort d'un casting voix impressionnant (Catherine Deneuve, Danielle Darrieux, Chiara Mastroianni), le film repartira de la compétition cannoise 2007 avec un prix du jury, et rencontrera un énorme succès critique et public. Douze ans plus tard, il reste un exemple à suivre, voire un eldorado inatteignable, pour le long métrage d'animation pour adultes.

Valse avec Bashir de Ari Folman

En 2008, les festivaliers médusés découvrent un film mi-documentaire, mi-fiction, qui s'inspire de témoignages réels et d'un montage de 90 minutes d'images tournées en vidéo. Il aborde l'histoire personnelle du réalisateur qui a participé à l'opération israélienne au Liban "Paix en Galilée" pendant son service militaire. Peu à peu, des souvenirs de son implication dans le massacre de Sabra et Chatila remontent à la surface... Valse avec Bashir marque ainsi un jalon dans l'histoire du cinéma d'animation, à la fois parce qu'il est l'un des premiers documentaires animés découverts par le grand public, mais aussi par son sujet, et par son retentissement.

Panique au village de Vincent Patar et Stéphane Aubier

Hors compétition en 2009, certains festivaliers découvrent abasourdis l'univers burlesque et délirant de Panique au village. Les autres avaient déjà eu l'occasion de voir la série diffusée sur Canal + et mettant en scène les principaux personnages du long métrage : CowBoy, Indien, Cheval, Gendarme ou encore Steven. Avalanche de gags, de dialogues cinglants et de situations cocasses, le long métrage est un régal pour ceux qui aiment l'humour plus que décalé, le nonsense, et l'absurde dans tous ses états. Son style particulier (animation en stop motion de figurines rigides) ajoute un côté artisanal et ludique qui renforce l'auto-dérision débridée du récit.

Le Conte de la Princesse Kaguya de Isao Takahata

Joli coup de la Quinzaine en 2014 qui sélectionne le dernier film du réalisateur japonais culte Isao Takahata. On n'a toujours pas compris comment l'officielle a pu dédaigner une telle prise, mais rappelons qu'aucun autre film de Takahata n'a été sélectionné en compétition (idem pour Miyazaki, seulement sélectionné à Cannes Classic en 2006 avec Nausicaa, mais aussi Satoshi Kon, et tant d'autres). Oui, l'Officielle a commis un nombre important d'impairs concernant le cinéma d'animation, cela ne fait aucun doute. Revenons en au Conte de la Princesse Kaguya qui est une fable délicate et poétique inspirée d’un conte populaire datant du Xe siècle, considéré comme l'un des textes fondateurs de la littérature japonaise. L'héroïne, enfant libre littéralement née de la nature, se retrouve brutalement confrontée au carcan douloureux des apparences et du jeu social. Comme prisonnière de son existence, et même de sa propre enveloppe corporelle, elle n'aura de cesse que de retrouver l'osmose avec l'univers, non sans éprouver une forme de nostalgie pour les fugaces bonheurs terrestres.

La tortue rouge de Michael Dudok de Wit

Première collaboration des studios Ghibli avec une production européenne animée, La Tortue rouge est un conte minimaliste sans dialogue, au dessin épuré, qui raconte l'existence d'un naufragé sur une île déserte. Ce premier long métrage du réalisateur Michael Dudok de Wit (connu pour ses courts Le Moine et Le Poisson et Père et Fille) s'affranchit d'une écriture traditionnelle pour aller vers une forme de parabole poétique qui interroge les rapports de l'homme à la nature. Présenté à Un Certain regard en 2016, il s'avère parfois un peu trop "mignon" et "charmant", mais séduit par ses couleurs pastels chaudes et la simplicité épurée de son récit. Le public, peu habitué à ce type de fresques animées, plébiscite le film qui remporte le prix spécial du jury Un Certain Regard et connaît ensuite un beau succès en salles.

Ma vie de courgette de Claude Barras

Sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs en 2016, Ma vie de courgette est l'adaptation en stop-motion, avec des marionnettes, du roman Autobiographie d’une courgette de Gilles Paris. Un drôle de film tendre et joyeux malgré son sujet, la vie d'un petit garçon qui se retrouve placé dans un foyer pour enfants après la mort accidentelle de sa mère. Entre complicité et mélancolie, amitié et résilience, le récit parvient à nous émouvoir tout en nous faisant rire, quand ce n'est pas l'inverse. Toujours avec une forme de simplicité qui permet d'aborder les sujets les plus graves sans jamais perdre le jeune public.

La jeune fille sans mains de Sébastien Laudenbach

2016 fut définitivement une grande année d'animation sur la Croisette, puisqu'on y découvrait aussi le premier long métrage de Sébastien Laudenbach, connu pour ses courts. Réalisé dans une grande économie de moyens, avec une animation esquissée qui assume d'être inachevée, le film qui fit l'ouverture de l'ACID est adapté d'un conte de Grimm, dans lequel un meunier vend son plus bel arbre ainsi que sa fille au diable en échange d'une richesse éternelle. Vendue et mutilée, la jeune fille s'enfuit, s'émancipe des hommes, et commence ainsi un parcours initiatique destiné à la libérer de toutes ses entraves. Un conte à la fois édifiant, poétique et follement libre, dans son propos, sa tonalité et son esthétique.

Là-haut de Pete Docter et Bob Peterson

En 2009, c'est un film d'animation en 3D qui faisait l'ouverture du festival. Là-haut, issu des studios Pixar, est un merveilleux récit d'aventures et de transmission qui nous emmène de la tristesse d'un maison de retraite à la jungle amazonienne en Amérique du Sud. On y suit Karl, un vieil homme de 78 ans bougon et solitaire, s'envoler littéralement pour le voyage de sa vie, emmenant sans le savoir Russell, un scout de neuf ans. Evidemment, ces deux-là devront apprendre à se connaître et à s'apprécier, tout en déjouant les plans machiavéliques d'un autre explorateur. Gai, irrévérencieux et profondément humain, c'est probablement l'un des rares films d'ouverture cannois à avoir allié aussi brillamment le pur divertissement et le cinéma d'auteur.

Vice-versa de Pete Docter, Ronaldo Del Carmen

En 2015, Cannes présente Vice-Versa en séance hors compétition... et s'entend dire par certains journalistes facétieux qu'il s'agit du meilleur film du festival et qu'il méritait la Palme. Et pourquoi le dernier-né des studios Pixar n'aurait-il pas mérité une place en compétition ? Drôle et malin, divertissant et fantasque, et surtout singulier et audacieux, il met en effet en scène un "quartier général" qui régit les humeurs et les réactions de la petite Riley, 11 ans. Formé par cinq émotions complémentaires (la colère, la peur, la joie, le dégoût et la tristesse), ce centre de contrôle aide la fillette à mener une vie heureuse et paisible, jusqu'au jour où Joie et Tristesse se perdent accidentellement dans les recoins les plus éloignés de sa mémoire... plongeant le spectateur dans une longue suite d'aventures cocasses, entre pur divertissement et tentation psychologique d'analyser nos comportements par le biais d'un trop plein d'émotions.

Teheran tabou d'Ali Soozandeh


En compétition à la Semaine de la Critique en 2017, ce premier long métrage du réalisateur d'origine iranienne Ali Soozandeh confirme la propension du cinéma d'animation à s'emparer de questions politiques ou sociales sensibles, voire taboues, en mettant en scène trois femmes et un jeune musicien dans la ville de Téhéran. Tous les quatre cherchent à leur manière un moyen de s'émanciper d'une société iranienne corsetée par la morale et gangrenée par l'hypocrisie. Utilisant le procédé de la rotoscopie, qui consiste à filmer des acteurs, puis à les redessiner et à les intégrer dans des décors peints, le réalisateur propose un pamphlet politique virulent et d'une extrême noirceur, qui trouve parfois ses limites, mais n'en demeure pas moins un portrait saisissant et singulier de l'Iran contemporain.

J'ai perdu mon corps de Jérémy Clapin

C'est l'un des films dont on a le plus parlé l'an passé sur la Croisette : même avant son Grand Prix à la Semaine de la Critique (ce qui fait de lui le premier long métrage d'animation à remporter cette récompense), J'ai perdu mon corps était incontestablement l'un des événements de Cannes 2019. On connaît la suite : achat par Netflix, course aux Oscar, 2 César, et un succès en salles loin d'être négligeable (même si l'on espère toujours mieux pour les films que l'on aime). Avec son sens époustouflant de la mise en scène, son intrigue intimiste et  ténue et sa narration alternée jouant à la fois sur le registre du film sentimental, du cinéma de genre et du récit initiatique, le premier long métrage de Jérémy Clapin réconcilie toutes les cinéphilies, et prouve la nécessité de décloisonner une bonne fois pour toutes animation et prise de vue continue.

Les prix France Culture récompensent Costa Gavras, Sébastien Laudenbach et Rudi Rosenberg

Posté par vincy, le 23 mai 2017

Les trois prix France Culture ont été décernés à Cannes dimanche 21 mai. Costa-Gavras a reçu le Prix France Culture Consécration pour l’ensemble de son œuvre. Le cinéaste, réalisateur et producteur français a signé plusieurs films très engagés dès les années 1960? et notamment Z, qui avait reçu deux Oscars, et deux prix au Festival de Cannes. Depuis juin 2007, il est élu à l’unanimité à la tête de la Cinémathèque Française. Son dernier film, Le Capital, date de 2012.

Sébastien Laudenbach est le lauréat du Prix France Culture Cinéma des étudiants pour son film d'animation La Jeune Fille sans mains. Enseignant, réalisateur et illustrateur, cet auteur de 8 courts-métrages avait présenté l'an dernier à l'Acid au festival de Cannes son premier long, La jeune fille sans mains, mention spéciale du jury au festival d’Annecy. Il a aussi été nommé pour le César du meilleur film d’animation et a remporté le Grand Prix du Festival d’animation de Tokyo.

Enfin, le prix International Students Award UniFrance / France Culture a distingué Rudi Rosenberg pour son film Le Nouveau. Ce prix est choisi par des étudiants étrangers en écoles de cinéma. Le film était sorti en décembre 2015. Il succède à Deniz Gamze Erguven pour Mustang.

2016: Un cinéma d’animation riche et varié en 14 films

Posté par cynthia, le 3 janvier 2017

L'année 2016 se termine et à l'aube de 2017, il est l'heure du bilan. Mais alors que vous vous faites la liste des personnes avec qui vous n'auriez pas dû coucher, des soirées où vous n'auriez pas dû aller, les séances de sport que vous n'auriez pas dû manquer etc...nous vous proposons avec douceur et pertinence une sélection (sans ordre particulier) de films d'animation qu'il ne fallait pas manquer en 2016 mais que vous pourrez toujours rattraper en 2017 (en dvd, vàd, etc). Hommes seuls, femmes aventureuses, alliances de la carpe et du lapin: les grandes tendances sont montrent que le cinéma d'animation n'est plus une affaire de princesses patientes et de princes charmants.

Ma vie de Courgette de Claude Barras

En tête, le film le plus top. Un film d'animation qui débute par un meurtre non prémédité et qui se poursuit dans un orphelinat pourrait faire peur. Nous préparons les mouchoirs tout en s'attendant à être choqué et pourtant...

Dans Ma vie de Courgette nous passons de rire aux larmes en quelques minutes tout en restant envahi par ce sentiment enfantin offert avec amour par l'animation. Lorsque le film se termine nous avons du mal à quitter le siège tant le film nous a fait traversé toutes les émotions possibles. Si nous rigolons en entendant la description d'un acte sexuel par les enfants ("et puis le zizi explose") Ma vie de Courgette fait autant rire que réfléchir en abhorrant des sujets épineux tels que le viol, la drogue et bien évidemment l'abandon. Le film de Claude Barras est une œuvre qui ne laisse pas de marbre. Tout le monde est séduit... petits et grands. Son palmarès est déjà impressionnant depuis sa présentation à la Quinzaine des réalisateurs.

Zootopie de Byron Howard, Rich Moore et Jared Bush

Lorsqu'un Disney sort au cinéma c'est un événement, surtout depuis que l'industrie de Mickey a mis les clichés à la poubelle. Avec Zootopie il n'y a pas de princesses ou d'amour mais de l'amitié, un message d'acceptation et un personnage homosexuel, certes pas flagrant mais tout de même! Ce buddy-movie animalier procure un véritable plaisir avec ses prouesses techniques et son scénario original de polar style L'arme fatale. Nous saluons la scène du centre de naturistes mais aussi la morale de l'histoire qui rappelle la peur constante face à la différence dont notre société souffre un peu plus chaque jour. Le film a terminé leader de l'année (même si au final, il se fera dépasser par le Disney de Noël).

Sausage Party de Conrad Vernon et Greg Tiernan

Non ce n'est pas pour les enfants: inutile de faire un procès pour ça non plus. Mais Sausage Party est un délire entre adultes pour les adultes. Même si la fin laisse de marbre, le film se déroule de manière divertissante et drôle (le papier toilette est sans conteste le meilleur personnage du film). Nous rigolons, nous ouvrons les yeux comme des soucoupes puis nous rigolons encore, car Sausage Party ressemble aux soirées entre potes: nous nous éclatons mais plus nous buvons de l'alcool, plus la soirée part en cacahuètes. Du coup restez sobre puis bourrez-vous pour LA scène (plus que) fantasque de Sausage Party.

La tortue rouge de Michael Dudok de Wit

Rescapé d'un naufrage, un homme se retrouve seul sur une île tropicale et tente de survivre. Épié par les crabes, l'homme apprivoise l'endroit et se met à construire un radeau en vain à cause d'une force sous-marine qui s'en prend à son embarcation. L'homme découvre bientôt que l'animal qui a détruit son moyen de fuite est une tortue rouge. Entre Robinson Crusoé et Le vieil homme et la mer d'Ernest Hemingway, La tortue Rouge (fable sans dialogue) plonge le spectateur dans un songe marin qui s'enivre de la beauté des éléments avec un scénario qui ne manque pas de poésie et de la magie des studios Ghibli. Après avoir séduit les spectateurs cannois (Un certain regard), l'oeuvre de Michael Dudok de Witt n'attend plus que d'être découverte.

La jeune fille sans mains de Sébastien Laudenbach

Conte angoissant des Frères Grimm, La jeune fille sans mains est illustré à la perfection par son dessinateur/réalisateur. Telle une estampe japonaise qui prend vie sous nos yeux, ce film pénètre chaque parcelle de votre corps avec fougue et frappera les esprits les plus innocents. Ajoutons à cela une profondeur psychanalytique et une noirceur propre aux contes tel Peau d'âne qui donnent à ce film une dimension particulière et qui en fait une œuvre singulière. Sans morale gnangnan La jeune fille sans les mains est un cadeau à faire aux petits et aux grands.

Louise en hiver de Jean-François Laguionie

Tout comme avec La tortue rouge, nous suivons l'aventure d'une rescapée mais sur une plage moins exotique cette fois. Autre grosse différence, Louise est une petite vieille attachante qui représente la métaphore de la vieillesse et de l'abandon par les jeunes. "Ah, maintenant je comprends pourquoi tout le monde me fuit...les gens pensent que je suis contagieuse?!" dit-elle devant un miroir abandonné sur la plage. Durant toute cette fresque, Louise va survivre à la vie mais surtout à elle-même, offrant ainsi un hymne existentiel et un hommage au temps qui passe: un portrait de la solitude et une douce claque visuelle qui donne des palpitations au cœur et à l'âme.

Kubo et l'armure magique de Travis Knight

Véritable pépite de l'animation, Kubo et l'armure magique est poétique, fantastique, émouvant. Dans cette histoire aux sonorités japonaises.,Kubo, jeune garçon vif et généreux voit son quotidien doux et tranquille bouleversé lorsqu'il invoque malencontreusement un esprit de son passé. Produisant un chaos extraordinaire, Kubo va devoir survivre face à des forces qui le dépassent. Produit en stop-motion, Kubo et l'armure magique ne laisse guère de doutes: c'est un des meilleurs films américains dans le genre, entre subtilité et pur ludisme.

Comme des bêtes de Chris Renaud et Yarrow Cheney

Comme des bêtes, notre plaisir coupable de l'animation 2016, est un véritable produit du divertissement qui fait agiter autant votre âme d'enfant que votre cœur de cinéphile. Plongeant littéralement dans le quotidien de nos petits poilus, nous suivons avec amour les aventures de ces bêtes drôles et intelligentes. Avec les fêtes entre poilus, les délires de la gamelle et des "va chercher baballe"Comme des bêtes n'est pas seulement un film d'animation pour enfants (d'ailleurs est-il vraiment pour les enfants?), il est aussi une dédicace à nos amis à quatre pattes, à écailles et à carapace. Grand plaisir à voir ce film pour le personnage Pompom incarné avec brio par Kevin Hart (à mourir de rire). Et avant l'arrivée de Tous en scène, la preuve qu'Illumination n'est pas qu'une success-story de "minions".

Vaiana, la légende du bout du monde de John Musker et Ron Clements et Le Monde de Dory d'Andrew Stanton et Angus MacLane

Vaiana, le dernier Disney est un véritable cadeau de Noël pour les enfants et les grands. Fable écologiste et ode à l'audace, il n'y a pas de prince ici (à l'instar de Rebelle) ni d'histoire d'amour mais son récit ne manque pas de piquant ou de chansons ("How Far I'll Go" – "Le bleu lumière" ou le nouveau "Libéré, Délivré"). Vaiana emporte avec douceur les spectateurs tel un raz-de-marée. Ce sera le film le plus vu sorti en 2016 en France. Aux Etats-Unis, la médaille d'or est revenue à un autre Disney (côté Pixar), un autre film "océanique" sans prince charmant (quoique ce poulpe à sept tentacules, on en parle?). La suite du Monde de Nemo, Le Monde de Dory remplit son contrat: drôle, enlevé, coloré. Vaiana et Dory, deux héroïnes pas comme les autres, audacieuses et assumant leurs failles, sont des aventurières des temps modernes prêtes à traverser le Pacifique pour préserver leur culture/liberté et pour sauver leur foyer. Mention à Dory qui assume toutes les formes de familles, recomposées comme adoptées.

Les Trolls de Mike Mitchell et Walt Dohrn

Bien que l'histoire n'ait rien de captivant ou d'innovant (les héros quittent leur monde d'arcs-en-ciel et de cupcakes pour une opération sauvetage) les personnages sont terriblement attachants. Visant clairement les plus jeunes spectateurs, Trolls s’offre une bande-son (nommée aux Golden Globes) explosive et une vision plus simple (et plus droguée) du déroulement du cerveau que le Vice-Versa de Pixar. Le succès du film sauve DreamWorks de son déclin, notamment face à Illumination qui, avec Tous en scène, réussit bien mieux l'animation-musical.

Your Name de Makoto Shinkai

Fresque romantique et surnaturelle, Your name est l'ovni animé de 2016 qui hypnotise et attrape les cœurs jusqu'à l'explosion. Un garçon qui rêve de nature et une fille qui souhaite vivre dans une ville, échange de corps sans crier gare (un souhait inavoué qui se réalise sans doute). Métaphore du genre, fantasmagorie romanesque, distorsion du temps et phénomène fantastique, l'oeuvre de Makoto Shinkai est une fresque contemporaine, romanesque et romantique, intime et spectaculaire, où la vie de chacun est à la croisée du hasard et du déterminisme, de ses rêves et de sa volonté. Un doux songe animé. Et un triomphe au Japon qui cherche son nouveau Myiazaki.

Cigognes et compagnie de Nicholas Stoller et Doug Sweetland

Cigognes et compagnie fut la bonne surprise de 2016, injustement boudée. Conter une histoire sur l'arrivée des bébés dans les familles aurait pu être un énième animé un peu niais et pourtant la Warner Bros. signe un conte des temps modernes où la famille, une fois de plus, s'offre un visage recomposé (il suffit de voir la meute de loups). Papa, maman sont ensemble pour avoir des bébés: non ils peuvent prendre leur temps et il peut même avoir deux papas (prends ça la manif pour tous). Véritable comédie animalière qui ne laisse pas de marbre (la séquence des pingouins est un must), ces cigognes savent séduire et faire rire.

Tout en haut du monde de Rémi Chayé

Voyage glacial et inquiétant, Tout en haut du monde, est un récit plus dur qu'on aurait pu imaginer allant parfois dans la noirceur, parfaitement illustrée par un dessin épuré à l'extrême et sans contours. De plus, tout comme La jeune fille sans mains, le film conte une histoire de femme courage, une héroïne épique et aventureuse (coucou Vaiana) qui séduit par sa prestance et sa liberté.

Il ne reste plus qu'à vous, cinéphiles, à rattraper votre retard et à attendre impatiemment l'arrivée du cru 2017.

Les Œillades 2016: le Diable est partout

Posté par cynthia, le 19 novembre 2016

Alors que le Festival des Œillades d'Albi a démarré sur les chapeaux de roues cette semaine, il se poursuit avec un grand bol d'air de jeunesse. Les 20 ans du festival se fêtent avec les jeunes, la réflexion et le rire, mais pas seulement. En une journée on aura navigué entre les enfers, l'Arctique et une cité de banlieue. On sera passé du charme envoûtant au délire dégoûtant, d'une belle fable à une comédie stéréotypée, de l'émancipation des femmes au racisme ordinaire.

Après un petit petit-déjeuner devant Ma vie de Courgette (l'un de nos coups de cœur de l'année et déjà 500000 spectateurs dans les salles), c'est un autre film d'animation qui a ouvert la cinquième journée du Festival. La jeune fille sans mains, de Sébastien Laudenbach, est une libre adaptation du conte angoissant des Frères Grimm. Véritable découverte, ce choc visuel n'aurait jamais pu voir le jour sans le cran et la passion de son réalisateur/dessinateur. Une jeune fille se voit offrir au diable par son père contre de l'or. Le Diable la veut sale: son père l'oblige alors à ne plus se laver et en vient à lui couper les mains (trop propre aux yeux du mal). Plein de métaphores telles que l'émancipation sexuelle, parentale et mentale de la femme, La jeune fille sans mains est une plongée dans la modernité. Violent, touchant et parfois très érotique, ce film s'inspire du dessin et des estampes asiatiques. De la première minute et jusqu'à la dernière, il noie le spectateur avec violence et douceur dans un tableau animé de couleurs et de formes laissant planer le mystère en soulevant des tas de questions et d'interprétations possibles: une véritable fable philosophique animée. Sortie le 14 décembre.

Nous avons poursuivi notre voyage avec Le Voyage au Groënland, présenté à l'ACID en mai dernier, d'un de nos chouchous, Sébastien Betbeder. Il s'agit de l'épopée de deux loseurs parisiens dans le froid du Groenland. Thomas et Thomas sont les deux meilleurs amis du monde. Comme tous meilleurs amis ils décident de se faire des vacances ensemble mais pas n'importe où; au Groenland. La raison? Le papa du premier Thomas a logé domicile dans ce lieu enneigé. Si les quarante premières minutes nous captivent et nous font rire aux éclats, le reste du film plombe l'ambiance avec des scènes trop longues et cette volonté trop voyante du "je veux faire vibrer la corde sensible du spectateur". Les scènes finissent par s'enchaîner tel un documentaire de Nat Geo Wild au point de devoir supporter l'abattage d'un ours polaire et le dépeçage d'un phoque (Brigitte Bardot vient de se suicider avec une boîte de Doliprane. On aurait voulu l'aider mais comme on a fait la même chose...). Végétariens et cinéphiles vous êtes prévenus. Sortie le 30 novembre.

Après avoir eu l'estomac dans le crâne, notre cerveau s'est fait la malle très très loin devant le Il a déjà tes yeux de Lucien Jean-Baptiste. Un couple noir adopte un enfant blanc et c'est parti pour le film le plus stéréotypé de la sélection. Entre les blagues sur les noirs, les juifs, les gays, les musulmans, les clichés de cité, le personnage de Zabou Breitman raciste au look de Nanny Mcphee et le personnage gros lourd qui se veut drôle (Vincent Elbaz, tristement pas drôle dans le rôle du meilleur pote du héros), nous étions plus accablés que mort de rire. Un genre de Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu? inversé légèrement trop prévisible pour séduire. Dommage que la seule scène intelligente entre une fille et son père qui essaye de le rendre tolérant à travers un magnifique discours, ne dure que 2 minutes. Sortie le 18 janvier 2017.

Après une telle journée où le mal s'invite là où ne l'attend pas forcément, il nous tarde de revenir au grande cinéma, avec un certain Jean-Louis Trintignant.

Annecy 2016: Ma vie de Courgette emballe le jury et le public

Posté par vincy, le 18 juin 2016

N'était-ce pas logique finalement? Pour son quarantième anniversaire, avec un "focus" dédié à l'animation française, le Festival du film d'Annecy a couronné un bijou de l'animation française. Et pas n'importe lequel: l'excellent Ma vie de Courgette. Le film reçoit ainsi les deux prix les plus importants pour un long métrage, faisant consensus entre public et jury.

Cristal du long métrage et prix du Public, Ma vie de courgette de Claude Barras a donc réussi ce doublé rare. Ce dessin-animé franco-suisse adapté du roman de Gilles Paris, Autobiographie d'une courgette, avait fait son avant-première à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes.

La jeune fille sans mains, premier long métrage de Sébastien Laudenbach présenté à l'ACID à Cannes, a reçu une mention du jury (lire aussi L'animation en vedette au Festival de Cannes).

Le cinéma français a remporté le Cristal du long métrage cinq fois

Un Cristal d’honneur saluant l’ensemble de sa carrière a été remis à Didier Brunner, producteur et patron de Folivari, entre autres des Kirkou, Les Triplettes de Belleville, Brendan et le secret de Kells ou encore Ernest et Célestine.

Le prix André-Martin récompensant un long métrage français produit en 2015 est revenu à Adama.
Enfin le Prix Fondation Gan à la diffusion a été décerné au projet Croc Blanc.

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Cannes 2016 : le cinéma d’animation fait aussi son festival

Posté par MpM, le 12 mai 2016

Pour la deuxième année consécutive, une "journée de l'animation" se tiendra à Cannes le 18 mai. Les professionnels pourront ainsi assister à différentes conférences, rencontres et projections consacrées au cinéma d'animation sous toutes ses formes. Bilal d'Ayman Jamal, premier long métrage d'animation venu de Dubaï, sera notamment projeté en avant-première.

Cette manifestation permet par ailleurs de rappeler que le cinéma d'animation a toute sa place à Cannes, même si ce n'est pas toujours évident au vu des différentes sélections. A ce titre, 2016 semble toutefois une année plutôt faste. Pour s'en convaincre, petit tour d'horizon des quelques occasions de voir de l'animation pendant cette 69e édition cannoise.

Du long...

Côté longs métrages, ils seront quatre :

- La jeune fille sans mains de Sébastien Laudenbach

Très attendu, ce premier long métrage français fait l'ouverture de l'ACID. Il s'agit du voyage initiatique d'une jeune fille ayant échappé au diable, adapté du conte éponyme des frères Grimm. On le doit à Sébastien Laudenbach, réalisateur entre autres de Daphné ou la belle plante (avec Sylvain Derosne) et Les yeux du renard (avec Chiara Malta). Le doublage est notamment assuré par Anaïs Demoustier, Jérémie Elkaïm et Françoise Lebrun.

- Ma vie de courgette de Claude Barras

C'est le premier film de Claude Barras (Au pays des têtes, avec Cédric Louis), adapté d'Autobiographie d'une courgette de Gilles Paris. Le film raconte l'histoire de plusieurs orphelins qui s'entraident pour lutter contre leur peine. Il est en volume et tourné en stop-motion, sur un scénario de Céline Sciamma et une musique de Sophie Hunger. Il est sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs et sortira le 19 octobre 2016.

- La tortue rouge de Michael Dudok de Wit

Il s'agit également d'un premier long métrage, réalisé par Michael Dudok de Wit à qui l'on doit le multi-primé Le poisson et le moine. Coscénarisé par Pascale Ferran et coproduit par les célèbres studios Ghibli, il racontre les grandes étapes de la vie d'un être humain. On le verra en section Un certain Regard avant de le découvrir sur grand écran le 29 juin prochain.

- Momotaro, umi no shinpei de Mitsuyo Seo

Momotaro, le divin soldat de la mer est un film de propagande réalisé au Japon pendant la 2e guerre mondiale. Célèbre pour avoir influencé de nombreux animateurs, il est adapté d'un conte typique et décrit les activités de la Marine impériale en faisant du héros Momotaro et de ses acolytes animaux les équivalents de la marine japonaise. Il sera présenté dans le cadre de Cannes Classics.

... au court

Du côté des courts métrages, on compte 8 films d'animation répartis dans les trois sections.

- Cinéfondation
La sélection de la Cinéfondation, qui réunit des films d'école, propose 4 animés : Ailleurs de Melody Boulissière (France), l'histoire d'un homme qui s'offre un voyage à l'autre bout du monde ; The noise of licking de Nadja Andrasev (Hongrie) qui raconte une étrange histoire d'amour et de voyeurisme entre une jeune femme et le chat de sa voisine ; The Alan dimension de Jac Clinch (Grande-Bretagne) ou comment Alan, doté pouvoir de précognition, utilise son don pour prévoir le destin de l'humanité et enfin Bei Wind und Wetter de Remo Scherrer (Suisse), un documentaire en noir et blanc sur les souvenirs d'enfance de la narratrice confrontée à l'alcoolisme de sa mère.

- Quinzaine des Réalisateurs
Trois courts métrages d'animation sont présentés par la Quinzaine des Réalisateurs : le facétieux Decorado d'Alberto Vazquez (Espagne), une fable loufoque et trash sur l'existence ; Happy end de Jan Saska (République tchèque), comédie noire et joyeuse à la fois sur la mort, et Listening to Beethoven de Garri Bardine (Russie), un film en volume sur le triomphe de la liberté.

- Semaine de la Critique
Un seul court métrage d'animation en course à la Semaine de la Critique : Superbia de Luca Toth (Hongrie), fable onirique et foisonnante qui dynamite avec gourmandise les stéréotypes de genre.